rachmaninoff » Sam 22 Aoû, 2015 10:56
Je suis en effet plutôt surpris par l'Estonia... je m'attendais à un son beaucoup plus agressif, claquant, là je trouve qu'il manque presque de punch au contraire ! J'aime beaucoup son médium-aigu. On voit en effet que la mécanique n'épargne pas le pianiste !
Celui-ci est encore mieux je trouve :
https://www.youtube.com/watch?v=3MEFzclTu4M
Il est bien plus présent (il claque plus aussi)... Quel sustain dans ces basses, c'est superbe !
Il y a 2 ans j'en avais vu un sur Leboncoin, il était à... 4000€.
Le modèle sur l'extrait que j'ai posté a été refait, mais des grosses finitions sont visiblement à mener (grosse stabilisation des cordes neuves, accord soigné, étouffoirs, pédale tonale, et sans doute bien d'autres choses). On entend toutefois bien la différence avec le modèle "dans son jus" de l'extrait que vous proposez; merci pour cet apport qui aide à la comparaison!
Les Estonia "dans leur jus" ont tendance à manquer de finesse, avec des marteaux très durs, privant la palette expressive de toutes les nuances en dessous du mezzo forte, et saturant au delà d'un petit forte (distorsion dans le sustain).

À moins de jouer l'intégrale de Richard Clayderman, je crains que ces pianos ne soient un peu limités, dans leur configuration d'origine...
Ce qui m'intéresse dans le modèle refait, c'est qu'il montre qu'un Estonia ancien peut gagner énormément avec des marteaux et des cordes de qualité. Le résultat peut vous dérouter, je le conçois tout à fait. Malgré sa couleur un peu éteinte par moments (les marteaux sont neufs, le piano s'éclaircira avec le jeu assez rapidement), il me semble que ce piano développe tout de même du timbre, de la profondeur, des couleurs, et de la présence (par opposition à la "projection" brute, qui me fait fuir dans le 2ème extrait

). La palette de dynamiques couvre toute l'étendue des possibles sans saturation ni distorsion, et j'aurais bien aimé voir ce piano une fois terminé!
