Différences travail sur un piano droit et un piano à queue

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
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Oupsi
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Différences travail sur un piano droit et un piano à queue

Message par Oupsi »

Bonjour,
Comme certains le savent ici je suis l'heureuse propriétaire depuis 4 mois d'un piano 1/4 de queue acheté d'occasion (Seiler 180) et j'ai gardé mon petit droit pour l'instant.
J'ai envie de partager avec vous, maintenant qu'un peu de temps est passé, mon ressenti sur les différences entre les deux pianos, surtout pour ce qui concerne le travail et les petits horizons qui s'ouvrent à moi grâce au nouveau piano

D'abord, pour ce qui concerne les styles.
Quand le piano est arrivé, j'avais dans les doigts deux mouvement de Haydn, un lent et un rapide; un prélude de Bach; une romance sans paroles de Mendelssohn avec beaucoup d'accords; et j'étais en train de monter la 1e ballade opus 10 de Brahms. Puis j'ai monté deux petits morceaux un peu jazzy, et là j'ai commencé un morceau Klezmer, Aveu du Carnaval de Schumann, Gradus ad Parnassum de Debussy. Donc quand même des styles variés.

Il y a eu tout de suite un coup de foudre entre mon piano et l'écriture de Haydn. Je dois dire que là c'était incroyable, le chant, la délicatesse, mais aussi l'énergie, la sensation que ça coule de source. Je les ai repris cet après midi (j'avais un peu oublié), c'est partiellement revenu et j'ai eu ce même enchantement sonore et tactile. Je pense que Mozart, Schubert, Beethoven, ce sera sublime à jouer sur ce piano. Par rapport au droit, la différence c'est l'espèce de mouvement général, plus facile a rendre vivant, et aussi un travail de pédale beaucoup plus intéressant, avec beaucoup moins de pédale mais sans que ça fasse sec. J'ai ressenti que les notes s'appellent, s'attirent, l'espace entre les notes prend vie et direction, on ne peut pas "jouer neutre", c'est impossible, et du coup c'est plus facile.

Les morceaux romantiques avec beaucoup d'accords: alors là c'est complètement autre chose. Bon je dois dire que j'avais déjà beaucoup de mal avec les accords sur le droit. Mais ce que je réussissais à faire sonner à peu près correctement sur le droit devenait hyper moche sur le Seiler. C'est mille fois plus difficile que sur le droit. Pour timbrer un accord sur le droit il suffit de jouer plus fort avec le 5e et le reste passe, l'accord est assez sonore pour être "riche". Sur le piano à queue, pfff, on entend les micro différences et décalages entre les notes, tant sur l'impact que sur l'intensité, et surtout, le passage d'un accord à l'autre... ben si ce n'est pas bien mené ça fait un trou, ou alors c'est une bouillie, ou alors ça n'a pas de direction et c'est comme si une armée marchait avec des bottes de fer sur le bitume, bonjour la grâce et le charme ou la profondeur de Mendelssohn ou de Brahms... Trop de pédale, pas assez, un 5e doigt percussif au lieu de chantant, les autres trop ceci, pas assez cela, le tout mou, ou trop raide, bref quel travail!! Mais en même temps, parce qu'il y a tous ces défauts, je me suis dit (avec mon optimisme légendaire hélas pas toujours corroboré par les faits) que cela augure d'une assez grande variété potentielle de "réussites" dans un avenir qui reste à déterminer, c'est à dire que je pourrai un jour trouver plein de nuances et de choses intéressantes. J'en suis là, j'ai un peu modifié la position de mes mains, il y a des choses qui changent millimètre par millimètre dans mon jeu et c'est bien intéressant. La position du corps aussi change. Mais, en gros, c'est une musique beaucoup plus difficile à jouer sur le Seiler, la phase "travail" sur le son est beaucoup plus longue et le résultat est insatisfaisant et imprécis pendant plus longtemps, je trouve (rester zen!). La deuxième page de la ballade de Brahms par exemple, il m'a fallu des semaines et des semaines pour commencer à faire un peu ressortir les plans sonores distincts. Plus fort/moins fort, ça ne suffit pas. La main doit exister autrement à chaque fois. Comme c'est difficile! Déjà il m'a fallu du temps pour apprendre à distinguer ce que peuvent être et d'où viennent les nombreux problèmes, et encore je n'en distingue sans doute qu'une toute petite partie! (pour le coup, tant mieux, parce que sinon ce serait quand même très décourageant)

Debussy je crois que ce sera (relativement) plus facile à jouer sur ce piano. C'est le premier morceau classique que je découvre et commence directement sur le Seiler.
Les autres morceaux aussi, pas de problème particulier.

Bach, le prélude, j'aime beaucoup ce que ça donne. Je suis impatiente que mon prof juge que je suis enfin prête pour une fugue, parce que je pense que sur le Seiler ce sera génial à travailler.

L'autre chose amusante, c'est que ce nouveau piano me donne envie d'improviser. Je ne l'avais jamais fait auparavant et là je me lance de temps en temps. C'est du n'importe quoi de bébé mais ça me plaît. J'espère en stage recevoir quelques pistes pour intégrer cela dans mon quotidien au piano sans lassitude.

Voilà le petit bilan des premiers quatre mois!

Est-ce que ça se rapproche de sensations que vous avez, pour ceux qui possèdent ou jouent souvent sur des pianos à queue? Je pense que mon Seiler n'est vraiment pas facile, tout en étant très généreux, c'est bizarre.
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jean-séb
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par jean-séb »

Oupsi a écrit :L'autre chose amusante, c'est que ce nouveau piano me donne envie d'improviser. Je ne l'avais jamais fait auparavant et là je me lance de temps en temps. C'est du n'importe quoi de bébé mais ça me plaît. J'espère en stage recevoir quelques pistes pour intégrer cela dans mon quotidien au piano sans lassitude.
Je crois qu'il est tellement plus agréable d'être assis à un piano à queue et d'avoir la vue dégagée devant soi, éventuellement ouverte sur un paysage, qu'effectivement on se trouve dans les meilleures dispositions pour improviser. Mais peut-être qu'un piano droit, avec son mur frontal, inspire, sinon les autistes, du moins ceux qui vont chercher l'inspiration au plus profond d'eux-mêmes.
J'aime bien ton sujet et ta description des sensations. Sont-elles toutes liées à un piano à queue ou à TON piano, c'est à voir. En jouant sur les pianos à queue des autres lors des réunions PM, as-tu ressenti des effets similaires ou bien le trac et le manque d'intimité t'ont-ils empêché d'en faire l'analyse sur le moment ?
J'ai eu, à un moment, simultanément quatre pianos à queue à ma disposition. Je dois dire que chacun avait sa personnalité et que, de fait, certains me semblaient plus adaptés à certains morceaux ; les improvisations étaient aussi différentes sur les uns ou sur les autres.
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Oupsi
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par Oupsi »

jean-séb a écrit :ta description des sensations. Sont-elles toutes liées à un piano à queue ou à TON piano, c'est à voir. En jouant sur les pianos à queue des autres lors des réunions PM, as-tu ressenti des effets similaires ou bien le trac et le manque d'intimité t'ont-ils empêché d'en faire l'analyse sur le moment ?
le trac et le manque d'intimité m'empêchent terriblement de jouer mais n'enlèvent rien à la sensibilité par rapport au piano, en général; les sensations sont bien là, mais chaotiques; c'est la pianiste qui n'est plus là et ne parvient pas à s'adapter à toutes ces sensations amplifiées par le trac.

Sinon, il y a plein de choses que je n'ai absolument pas eu le temps d'expérimenter sur d'autres pianos, tout ce qui a trait à la pédale par exemple. Mais quand je joue sur un autre piano, j'arrive assez vite à me rendre compte de tout ce qui ne va pas et que je ne vais pas pouvoir régler tout de suite (une grande partie de mon énergie se perd dans cet espèce de renoncement, qui doit être actif et pas trop douloureux sinon évidemment ça finit par m'anéantir).
Quand un piano me parle, comme le fait mon Seiler, je le sens tout de suite. Finalement ça ne m'est pas arrivé si souvent dans la vie! (mais je n'ai pas votre expérience, la mienne a commencé lors de mon premier stage en 2009 ou 2010 et même là je ne réalisais pas, mais vraiment pas, j'étais trop sourde et dissociée! d'ailleurs à l'époque je n'imaginais même pas qu'un jour j'en aurais un chez moi).

Mais tout cela est bien subjectif (mon piano ne fait vraiment pas l'unanimité parmi ceux qui l'ont entendu, je le sais bien), et je pense aussi que l'on change et peut-être que la relation avec un piano particulier change aussi au fil du temps.
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ludoain01
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par ludoain01 »

Bonjour oupsi, je ne sais pas si les différences que tu énumères sont propres au passage d'un piano droit à un piano à queue. :?:
J'ai moi même retrouvé certain de tes ressentis en changeant de pianos, mais en passant d'un droit Schimmel à un droit Grotrian en montant en gamme. Sur ce dernier, une plus grande précision de toucher mais qui ne pardonne pas l'amateurisme, par contre une utilisation limitée de la pédale car un piano qui chante davantage mais qui implique du coup une rigueur accrue dans le choix des doigtés. Mais deux univers musicaux différents, avec un clavier Grotrian plus de réactif, qui nous pousse à vouloir jouer plus vite car tout passe mieux, tout chante mieux, tout est plus lié mais comme je dis plus haut sans tricher, sans utilisation de la pédale pour lier ou compenser certaine faiblesses, car là ça passera pas.
Sinon, @jean-seb, je ne pense pas non plus être autiste, et pour avoir l'occasion de jouer certaine fois sur le 1/4 de queue de mon père bas de gamme, je préfère un bon droit... :mrgreen:
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Lee
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par Lee »

Merci Oupsi pour le compte-rendu de ton évolution, j'aime beaucoup.

Je ne suis pas capable de préciser les différences que tu expliques, non seulement parce que je n'ai pas ta sensibilité mais peut-être aussi parce que des années séparent ma vraie pratique sur un droit et un piano à queue. Tant mieux, je n'ai pas pensé aux inconvenients, que des choses qui "passent" sur un droit ne passent pas sur un piano à queue.

La différence que j'ai remarquée était plus globale, une palette 100x plus riche, et des profondeurs des sons inexistants quand j'avais joué sur un droit, comme si je jouais en 2-D avant et 3-D après. Mon écoute et mon plaisir* ont aggrandi exponentiellement aussi.

J'ai simplement trouvé tout meilleur sur mon Pleyel. [-o<
Ce n'est pas forcement un atout d'avoir un piano de sonorité que les autres aiment, on m'a déjà accusé de cacher derrière le joli son de mon Pleyel mon mauvais jeu. :oops:

* AJOUT je crois avoir jamais eu des frissons avant la pratique sur mon Pleyel...peut-être il faut un piano à queue ou juste LE bon piano.
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jean-séb
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par jean-séb »

ludoain01 a écrit :Sinon, @jean-seb, je ne pense pas non plus être autiste, et pour avoir l'occasion de jouer certaine fois sur le 1/4 de queue de mon père bas de gamme, je préfère un bon droit... :mrgreen:
Nous parlions uniquement d'improvisation, et bien sûr ta comparaison entre un mauvais piano et un bon me fait penser au "il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade" ! De toute façon, tu peux choisir l'option "grande richesse intérieure" que j'ai prudemment laissée ouverte ! :wink:
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Okay
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par Okay »

Ca ouvre un peu sur le débat entre un bon droit et un queue moyen ou bas de gamme. Pour moi c'est pas vraiment évident en fait. La mécanique du piano à queue est d'un tel apport que si j'en avais le choix, je ne suis pas convaincu que je préférerais bosser sur un bon droit comparé à un mauvais queue... c'est bien sûr très subjectif...
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par BluePhoenix05 »

Okay a écrit :La mécanique du piano à queue est d'un tel apport que si j'en avais le choix, je ne suis pas convaincu que je préférerais bosser sur un bon droit comparé à un mauvais queue... c'est bien sûr très subjectif...
Ah bon ? Et le Förster 170 te conviendrait mieux que même un Steinway droit ? Pas si sûr :mrgreen:
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Okay
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par Okay »

Après faut essayer... mais le but pour moi est de ne pas devoir réadapter mes gestes sans arrêt, et de travailler dans une direction qui permet d'acquérir ceux permettant de jouer sur un piano à queue au moins correct. Les attaques et l'articulation sont vraiment très différentes sur les deux mécaniques.
Si le mauvais piano à queue est de cette perspective vue plus "proche" du bon queue que ne l'est le bon droit, alors je prends le mauvais queue... mais bon, faut pas tomber dans les extrêmes non plus.
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par BluePhoenix05 »

Pour moi la plus grande maîtrise est atteinte lorsqu'on peut tirer parti de n'importe quel instrument voire donner l'impression d'en faire fi.
Ce serait donc plutôt aller dans le sens de développer son adaptabilité à tout type de contexte.
Après on ne peut pas non plus négliger des différences de conditionnement induites par l'instrument sur lequel on s'exerce.

Oupsi a écrit :Par rapport au droit, la différence c'est l'espèce de mouvement général, plus facile a rendre vivant, et aussi un travail de pédale beaucoup plus intéressant, avec beaucoup moins de pédale mais sans que ça fasse sec. J'ai ressenti que les notes s'appellent, s'attirent, l'espace entre les notes prend vie et direction, on ne peut pas "jouer neutre", c'est impossible, et du coup c'est plus facile.
Oupsi a écrit :Sur le piano à queue, pfff, on entend les micro différences et décalages entre les notes, tant sur l'impact que sur l'intensité, et surtout, le passage d'un accord à l'autre... ben si ce n'est pas bien mené ça fait un trou, ou alors c'est une bouillie, ou alors ça n'a pas de direction et c'est comme si une armée marchait avec des bottes de fer sur le bitume, bonjour la grâce et le charme ou la profondeur de Mendelssohn ou de Brahms... Trop de pédale, pas assez, un 5e doigt percussif au lieu de chantant, les autres trop ceci, pas assez cela, le tout mou, ou trop raide, bref quel travail!! [...] sur le Seiler, la phase "travail" sur le son est beaucoup plus longue et le résultat est insatisfaisant et imprécis pendant plus longtemps, je trouve (rester zen!). La deuxième page de la ballade de Brahms par exemple, il m'a fallu des semaines et des semaines pour commencer à faire un peu ressortir les plans sonores distincts. Plus fort/moins fort, ça ne suffit pas. La main doit exister autrement à chaque fois. Comme c'est difficile! Déjà il m'a fallu du temps pour apprendre à distinguer ce que peuvent être et d'où viennent les nombreux problèmes, et encore je n'en distingue sans doute qu'une toute petite partie!
Je reconnais un peu tout ça, sans doute que ton piano à queue est bien précis et bien réglé (je ne sais pas si la différence vraiment du "queue vs. droit" mais c'est possible), et quand tu reviendras jouer sur ton droit, tu percevras sans doute mieux aussi les trous/décalages/inégalités etc. (ou non vu que tu auras éliminé les défauts de ton jeu grâce au travail sur le queue ^^)
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Lee
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par Lee »

Quand c'est fichu, c'est fichu...

Sans être de point de vue concertiste comme Okay, je n'ai jamais entendu quelqu'un qui préfère un bon droit à un bon piano à queue pour des raisons musicales. C'est toujours une question de budget et d'espace.
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jean-séb
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par jean-séb »

BluePhoenix05 a écrit :Pour moi la plus grande maîtrise est atteinte lorsqu'on peut tirer parti de n'importe quel instrument voire donner l'impression d'en faire fi.
Ce serait donc plutôt aller dans le sens de développer son adaptabilité à tout type de contexte.
Absolument, en tout cas pour ce qui est de l'exécution des œuvres.
BluePhoenix05 a écrit :Après on ne peut pas non plus négliger des différences de conditionnement induites par l'instrument sur lequel on s'exerce.
Notamment quand il s'agit de composition ou d’improvisation.
pianojar
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par pianojar »

La première chose qui m'a marqué et gêné lors du passage de l'un à l'autre pour la 1ère dois il y a un an environ, c'est tout simplement le positionnement/distance de la partition. Cela peut paraitre anodin mais cela ne l'est pas tant que çà, cela influe directement sur la position de la tête, epaules, vue (dans mon cas je me retrouve juste à la mauvaise distance (lunettes / sans lunettes)
En tout cela n'a pas été anodin pour moi.

Sinon le piano à queue nécessite un jeu de pédale beucoup plus précis et léger.

Ce sont les 2 points qui m'ont immédiatement marqués.

Le changement de son pour l'impro notamment, c'est quasiment vrai dans tous les cas même d'un piano droit à l'autre. Il suffit de faire l'expérience avec le même piano simplement en jouant debout car le retour et les sensations sont totalement différentes.
TrompBasse
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par TrompBasse »

Mon avis en terme de ressenti

J'ai l’occasion de jouer sur pas mal de piano droit et à queue (ces dernier ce ne sont que de bons Steinway * 2 (B de 40 ans et A de 115 ns) Erard, Gaveau et mon Pleyel)
Sur les Queues :
la grosse différence est sur son, notamment sur le fait qu'ouvert (premier capot, qui sur les Français se bloque avec une béquille) par rapport à un droit ont à une meilleur projection et un meilleur équilibrage des registres.
Au niveau de son toujours, il y a aussi la pédale una-Corda, qui colorise vraiment le piano d'une manière différente. Et auquel j'ai recours pour changer l’atmosphère sur des partie différente d'un même morceau.

Après au niveau contrôle il y a les marteaux qui travaillent de manière linéaire à l’aide de la gravité, alors qu'un droit c'est un peu artificiel avec un ressort de rappel quand le marteau bascule en position verticale.

Après il y a bien sur le mécanisme de répétition. Une possibilité de réglage de la mécanique plus fine.

au niveau contrôle de la dynamique, le Steinway B est extraordinaire avec une grande possibilité d'exprimer toutes les nuances du PPP au FFF. avec une réponse très linéaire et homogène de touche (gravité et inertie) est-ce que ça vient du fait que les touche sont très longues ? (en effet le sommier à chevilles très espacées pour une même corde et de plus très décalé entre 2 cordes successive, par rapport au Pleyel et au Erard et cela même sur le modèle A qui est ancien et qui rajoute de la distance entre la fin des touches sur le cylindre et les marteaux.)

par contre Pleyel et Erad ont des possibilité de colorisation en jouant sur la dynamique beaucoup plus importante que le Steinway qui parait aseptisé (à part quand on utilise l'una-Corda). Le Gaveau je n'ai pas pu juger il a un problème d’harmonisation qui bloque la dynamique à un certain niveau de puissance.
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par Gracou »

C'est une des angoisses qui grandit peu à peu en moi. #-o :mrgreen:
Mon problème est que je ne possède qu'un droit, là où je bosse, il n'y a plus de piano à queue, je ne prends plus de cours, etc, du coup, je me retrouve à ne jouer que sur des droits depuis 2 ou 3 ans (à part en passant rarement dans un magasin de piano, mais j'ai envie de dire que ça ne compte pas). Cela me fait peur dans le sens où je crains de me retrouver dans un endroit pour un concert ou autre avec un queue sur lequel je risque de faire des basses trop fortes ou trop de pédale.

Bon, ça ne m'empêche pas de dormir, mais je me pose un peu la question. Ce qui est sûr, c'est que ça me manque, ce côté de poser une octave dans le grave, doucement, et que ça remplisse tout de suite l'espace, une octave bien profonde. Et cette sensation un peu différente sur tous les plans. C'est en gros la même chose et en même temps c'est autre chose. C'est difficile à décrire, mais j'imagine que vous voyez ce que je veux dire. :wink:
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par TrompBasse »

Gracou a écrit :Cela me fait peur dans le sens où je crains de me retrouver dans un endroit pour un concert ou autre avec un queue sur lequel je risque de faire des basses trop fortes ou trop de pédale.
Je pense que cette notion de dosage peut se travailler sur droit un ouvrant le capot, ou enlevant le panneau du haut ou du bas

la projection, les rapport aigu grave, et la pédale peuvent être différence. Ce qui permet le travail d'adaptation.

Par contre des graves qui sonne pas, là c'est dépendant de la longueur de la table d'harmonie, même sur le Pleyel le C0 FF de la Cathédrale engloutie ne sonne pas comme sur un Steinway B. mais ça concerne surtout le répertoire à partir de la seconde moitié du 19 ème.
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par sylvie piano »

Okay a écrit :Ca ouvre un peu sur le débat entre un bon droit et un queue moyen ou bas de gamme. Pour moi c'est pas vraiment évident en fait. La mécanique du piano à queue est d'un tel apport que si j'en avais le choix, je ne suis pas convaincu que je préférerais bosser sur un bon droit comparé à un mauvais queue... c'est bien sûr très subjectif...
C'est bien la question ,quel piano droit ? Quel piano à queue ?
Un piano à queue pourri comme dans certains conservatoires ressemblent à des Louboutins sans semelles . . À tout prendre des doc marteens made in England nous mèneront bien plus loin .. .
Comparaison un peu estivale je l'accorde (! :wink: .)
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par TrompBasse »

C'est marrant mes 2 interventions ont ranimé ce fil, avec des posts qui n'ont rien à voir avec ce que je disais.

c'est marrant cette histoire de piano pourri dans les conservatoires.

Ici à Grasse on a un Steinway B dans une salle municipale de spectacle un peu à l'écart de la ville qui fonctionne bien et bien réglé.
enfin depuis l'année dernière où j'avais voulut le faire utiliser pour l'école de musique de ma femme (prof de piano qui s'appelle Sylvie d'ailleurs mais la marque est déjà déposé apparemment :) )
on m'a répondu OK mais qu'il fallait refixer le couvercle + la lyre qui descendait + 4 cordes cassés. mais une fois réparé par mes soins (plus pédale Tonale et réglage des étouffoir)
il est vraiment très bien réglé une intonation très homogène.
et j'ai appris qu'il était en libre service la semaine, désolé pour toi Gracou je ne sais pas si tu habites dans le coin
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Gracou
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Re: Différences travail sur un piano droit et un piano à que

Message par Gracou »

J'en ai pour 10 heures de route #-o , mais merci quand même. :wink:
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