Bonjour,
J'ai suivi ce fil en pensant apprendre tout plein de choses très intéressantes pour la piètre amatrice de piano que je suis. Au final, je me suis sentie assez blessée par certaines réflexions alors, plutôt que de continuer à souffrir en silence (ok, j'en rajoute un peu là

) je voulais rétablir quelques vérités sur la masse populaire qui n'a pas le niveau concertiste et le dernier Paulello sorti :
1 : je fais partie des clients qui sont, je vous cite, "heureusement comateux". Pour moi, ça fait partie du respect que je dois au professionnel qui entretient mon piano. Quand il vient, je coupe la machine à laver, je ne passe pas l'aspirateur, je ferme les fenêtres et je le laisse tranquille. Ce n'est pas que je suis endormie, c'est juste que je lui fais confiance.
2 : je ne crois pas que la valeur attend le nombre des années. D'ailleurs, j'ai volontairement choisi un professionnel fraîchement diplômé. Parce qu'il n'a aucune suffisance dans ses propos, que je comprends tout ce qu'il dit, qu'il prend soin de mon instrument même s'il n'a que peu de valeur et n'a pas la désobligeance de me faire remarquer en boucle tous ses défauts comme le faisait l'ancien pro très expérimenté qui s'en occupait.
3 : je crois que le piano et son environnement dictent tout. Le professionnel n'est qu'au service de ce qui lui est confié et un peu de modestie ne nuirait pas parfois.
4 : je regrette vraiment que dans ma formation de piano, on m'ait fait manger du Hanon et du solfège à m'en faire vomir par les trous du nez sans jamais jamais me faire mettre le nez dans la mécanique. Ne serait-ce que pour la comprendre. Il fut un temps où les pianistes travaillaient de concert avec les facteurs de pianos et où ils faisaient ensemble évoluer l'instrument. Il remettaient en cause leur travail. Il en est ressorti des choses assez magnifiques.
Au nom de la sauvegarde du patrimoine, aujourd'hui, il faudrait ne pratiquer que de la musique savante, jouer sur des pianos début du XXème siècle ou bien Steinway, avoir des années de pratique, ne rein changer d'une virgule et surtout ... se gargariser de ses compétences basées sur la sacrosainte expérience (à quel âge est mort Mozart déjà ? ).
C'est oublier l'âme même des compositeurs de l'époque qui n'ont pas hésité s'émerveiller devant les nouveaux instruments (ex: une merveille de xylophone dans la danse macabre de Saint Saens). Ces compositeurs qui se sont approprié les codes pour pouvoir mieux les casser (vive Beethoven). Ceux-là même qui se sont franchement inspiré des musiques du bas peuple pour les sublimer (ah...monsieur Chopin...). Et si leur réel point commun, c'était leur ouverture d'esprit ?
Ouf, ça va mieux...
