Cette dimension est plus que présente: pour ma part j'ai l'impression d'être en voyage, de découvrir tout un coup un nouveau et bel univers (avec une sensation de "tiens ça m'dit quelque chose") ou tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté. Donc rien n'est établi et le chemin se trace tout seul , avec ma libre participation mais sans aucun déterminisme puisque je jouis trop de l'instant présent pour penser au futur. Du coup ce que je joue induit ce qui va suivre mais avec toujours une sensation énorme de liberté et de vastitude de chemins possibles.Oupsi a écrit :Une dimension me manque toutefois dans ce descriptif (dimension qui intervient beaucoup dans le travail tel qu'il me plaît et tel qu'il me met dans un état maximal de concentration): l'invention, l'imagination, l'exploration sans savoir d'avance ce que ça va donner (c.a.d. l'absence par moments de balisages en objectifs et cibles, et, dans chaque balisage, la liberté d'une petite marge, au cas où...).
Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
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Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Je suis aveugle mais on trouve toujours plus malheureux: j'aurais pu être noir. Ray Charles
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Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Je me répond à moi-même !
Me vient l'idée que ce qui est important n'est pas de connaître le morceau techniquement parfaitement bien, mais musicalement. Que ce soit par le travail, l'analyse, ou par empathie ou instinct peu importe. il faut que qu'il nous parle directement, sans intermédiaire (en l'occurrence les petites boules noires accrochées aux cordes à linge). J'ai d'ailleurs remarqué que les difficultés techniques que je pouvais trouver se résorbaient très souvent dès que je trouvais (j'entendais) la musicalité.
Par ailleurs je crois que le piano est important aussi. Je n'ai retrouvé cet état que sur mon nouveau piano, le vieux droit ne pouvait plus m'emmener ailleurs…
Me vient l'idée que ce qui est important n'est pas de connaître le morceau techniquement parfaitement bien, mais musicalement. Que ce soit par le travail, l'analyse, ou par empathie ou instinct peu importe. il faut que qu'il nous parle directement, sans intermédiaire (en l'occurrence les petites boules noires accrochées aux cordes à linge). J'ai d'ailleurs remarqué que les difficultés techniques que je pouvais trouver se résorbaient très souvent dès que je trouvais (j'entendais) la musicalité.
Par ailleurs je crois que le piano est important aussi. Je n'ai retrouvé cet état que sur mon nouveau piano, le vieux droit ne pouvait plus m'emmener ailleurs…
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Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Comme Okay je pense qu'on ne peut pas prévoir cet état si particulier. En effet je le ressens comme une auto-hypnose.
Je me demande si ccomme lors d'autres types d'expériences qui testent certaines limites, une légère sous alimentation n'est pas un facteur optimisant.
En effet cet état est un aboutissement et souvent on a beaucoup donné, beaucoup puisé dans ses réserves glycémiques.
Le premier qui trouve comment le programmer.... Bingo !
Ce qui m'apparaît ces derniers temps absolument bénéfique est de prendre le temps de se préparer avant de se mettre au piano. Une petite séance de respirations, et on s'installe prêt, déjà dans une bulle. Ou une sphère (?.....
)
J' optimise mon travail de manière très conséquente et ma durée de concentration. Vous pouvez essayer !
Je me demande si ccomme lors d'autres types d'expériences qui testent certaines limites, une légère sous alimentation n'est pas un facteur optimisant.
En effet cet état est un aboutissement et souvent on a beaucoup donné, beaucoup puisé dans ses réserves glycémiques.
Le premier qui trouve comment le programmer.... Bingo !
Ce qui m'apparaît ces derniers temps absolument bénéfique est de prendre le temps de se préparer avant de se mettre au piano. Une petite séance de respirations, et on s'installe prêt, déjà dans une bulle. Ou une sphère (?.....

J' optimise mon travail de manière très conséquente et ma durée de concentration. Vous pouvez essayer !
Sylvie Piano http://courspianocollectif.com/
Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Oupsi, merci de rappeler que la dimension imaginative est prépondérante dans cet état. Il s'agit un peu de surfer une vague qui ne rejoint jamais le rivage !
Pour ce qui est de programmer l'induction vers cet état, je pense pour le moment qu'il y a deux pré-requis. D'une part il faut une oeuvre qui à ce moment là serve de porte d'accès, une oeuvre qui nous parle de manière spéciale et personnelle. Bref, faut avoir une réelle envie d'y aller par ce chemin là. Et d'autre part, il faut avoir quelque part en soi l'expérience de la sensation purement physique associée, en sommeil mais juste prête à être réactivée.
Pas la peine de dire que ce serait également un moyen d'assassiner le trac ...
Pour ce qui est de programmer l'induction vers cet état, je pense pour le moment qu'il y a deux pré-requis. D'une part il faut une oeuvre qui à ce moment là serve de porte d'accès, une oeuvre qui nous parle de manière spéciale et personnelle. Bref, faut avoir une réelle envie d'y aller par ce chemin là. Et d'autre part, il faut avoir quelque part en soi l'expérience de la sensation purement physique associée, en sommeil mais juste prête à être réactivée.
Pas la peine de dire que ce serait également un moyen d'assassiner le trac ...
Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Je ne comprends pas ton allusion des boules noires, mais je trouve ces mots là viennent vraiment de l'or, merci Doubidoudom ! Bien sûr ça ne va pas résoudre mes problèmes techniques *pouf* comme ça, mais des fois je me focalise tellement sur ce que je veux faire, j'oublie quasiment la musique, c'est un gros erreur.Doubidoudom a écrit :J'ai d'ailleurs remarqué que les difficultés techniques que je pouvais trouver se résorbaient très souvent dès que je trouvais (j'entendais) la musicalité.
Okay a écrit :Pas la peine de dire que ce serait également un moyen d'assassiner le trac ...

Mais l'autohypnose est induit par la personne même, non ? Je ne laisse pas tomber mon idée, je crois que les recherches sont trop peu pour prononcer et on doit creuser encore. En plus, j'ai trouvé cet article qui parle de comment trouver le flow plus généralement...devine ce qu'ils conseillent pour rentrer dans le flow : écouter la musique ! Donc nous avons un gros avantage...sylvie piano a écrit :Comme Okay je pense qu'on ne peut pas prévoir cet état si particulier. En effet je le ressens comme une auto-hypnose.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Encore un article moins bien moins "charnu" sur flow et les pianistes :
https://www.psychologytoday.com/blog/wh ... g-pianists
Mais je trouvais cela intéressant :
https://www.psychologytoday.com/blog/wh ... g-pianists
Mais je trouvais cela intéressant :
Et pour nos candidats des concours :Musical style also turned out play a role in flow states. The highly expressive Romantic style (and especially the work of Chopin) was most frequently associated with flow states. (The work of Beethoven and Debussy came in second and third respectively.) However the Romantic style was also the most reported preferred type of music among the students, as well as the most frequently played. So we don’t know which factor is the determinant here: The musical-structural features of the Romantic style, the fact that the students prefer this kind of music to other styles, or the fact that they get the most practice on it.
Marin and Bhattacharya had expected to find a link between flow states and high musical achievement. To test this theory they looked at the relationship between the students’ experience of flow states and their past success winning piano competitions. They found no connection. Which factors turned out to be predictive of high achievement? The number of years spent playing and the length of daily practice. In fact, the odds of winning a competition doubled for each hour increase in piano practice per day.
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Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Je suis étonné que Bach ne soit pas arrivé au moins deuxième.The highly expressive Romantic style (and especially the work of Chopin) was most frequently associated with flow states. (The work of Beethoven and Debussy came in second and third respectively.)


Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Haha, demande à Okay s'il a senti flow sous l'influence de Bach...
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Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Pour ma part, j'extrais aussi cela de l'article (merci Lee!):
"Only two factors were predictive: The amount of daily practice (the longer a student practiced the more likely that he or she would experience flow states) and the student’s level of emotional intelligence. Higher levels of emotional intelligence were associated with a higher likelihood of experiencing flow states".
En gros, si on pense ou ressent comme une brique, c'est foutu.
On s'en serait douté, mais je trouve cela quand même très interessant.

"Only two factors were predictive: The amount of daily practice (the longer a student practiced the more likely that he or she would experience flow states) and the student’s level of emotional intelligence. Higher levels of emotional intelligence were associated with a higher likelihood of experiencing flow states".
En gros, si on pense ou ressent comme une brique, c'est foutu.
On s'en serait douté, mais je trouve cela quand même très interessant.

Modifié en dernier par Wandarnok le jeu. 26 mars, 2015 23:34, modifié 4 fois.
Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Beethoven, second.Ans00 a écrit :Je suis étonné que Bach ne soit pas arrivé au moins deuxième.The highly expressive Romantic style (and especially the work of Chopin) was most frequently associated with flow states. (The work of Beethoven and Debussy came in second and third respectively.)![]()
Ouf, j'ai eu peur...

Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Pfff, emotional intelligence, je ne sais toujours pas ce que c'est, malgré avoir lu un bouquin sur le sujet...je crois que c'est un flou des choses incalculables qui doit justifier la grande décalage entre mon niveau étant étudiante et mon salaire / poste. 

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Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
J'ai bien l'impression qu'il y a presque autant de flow que de personnes.... À chacun son flow en fonction de qui il est. L'intelligence émotionnelle joue certainement un très grand rôle mais en même temps c'est elle qui dégage le plus grand risque de vulnérabilité.. Chemin difficile mais ô combien exaltant. !!!
Sylvie Piano http://courspianocollectif.com/
Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Peux-tu developper ta pensée sur ce "risque de vulnérabilité" stp?sylvie piano a écrit :J'ai bien l'impression qu'il y a presque autant de flow que de personnes.... À chacun son flow en fonction de qui il est. L'intelligence émotionnelle joue certainement un très grand rôle mais en même temps c'est elle qui dégage le plus grand risque de vulnérabilité.. Chemin difficile mais ô combien exaltant. !!!

Tu parles de l'execution d'une pièce (par exemple) ou plutot des caractérisques et de la personnalité de l'interprête?

Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Ce n'est pas à moi qu'il faut demander... mais ca doit être certainement possible.Lee a écrit :Haha, demande à Okay s'il a senti flow sous l'influence de Bach...
Si cette musique nous transcende et qu'on a une technique merveilleuse pour la jouer (par là j'entends la capacité de naturellement contrôler le son aussi finement qu'on veut, et sans vraiment fournir d'efforts), je ne vois pas qui s'y oppose ...
Me concernant, cet état ne m'a jamais été accessible (à supposer que je l'aie vraiment traversé) dans des œuvres précédant le 19ème siècle ...
Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Tout le monde parle de l'etat de flow comme d'une chose positive. Mais il y a aussi un cote' "pathologique".
Pour moi, ca arrive quand on travaille beaucoup, jusqu'a l'obsession, les pensees tournent en boucle sur les problemes que l'on veut resoudre. On se desocialise, absorbe' par ses problemes, etanches au monde exterieur. Puis enfin quand les choses se mettent en place, quand on trouve la cle', on peut "realiser" ce sur quoi on travaille depuis des semaines. L'esprit est tout entier disponible pour ce qu'on est en train de faire, evidemment puisque tout le reste a ete' gomme', et il y a un moment de plenitude, liberateur, lie' au fait que les problemes disparaissent.
Je sais que c'est vecu par des chercheurs qui butent sur un probleme, par des sportifs qui cherchent la fluidite' d'un mouvement, etc et pas seulement par les pianistes.
On se desocialise pour progresser quelque part. C'est un mal necessaire pour franchir une barriere parfois, Mais je ne dirais pas que c'est quelque chose de positif. Vivre de facon desocialisee plusieurs semaines pour ces quelques moments de grace, ca a effectivement un cote' Junkie.
C'est une question de philosophie de la vie. Est-ce qu'on doit accepter de degrader ses relations sociales, sa propre personne, pour progresser dans un domaine ? Est-il raisnnable de tout reduire a un seul objectfi ? La creativite' est souvent proche de la folie. Quand ces moments de flow nous arrivent, il faut en profiter, mais il faut aussi je crois les interpreter comme un signal d'alerte qui nous dit qu'il est grand temps de ralentir.
Pour moi, ca arrive quand on travaille beaucoup, jusqu'a l'obsession, les pensees tournent en boucle sur les problemes que l'on veut resoudre. On se desocialise, absorbe' par ses problemes, etanches au monde exterieur. Puis enfin quand les choses se mettent en place, quand on trouve la cle', on peut "realiser" ce sur quoi on travaille depuis des semaines. L'esprit est tout entier disponible pour ce qu'on est en train de faire, evidemment puisque tout le reste a ete' gomme', et il y a un moment de plenitude, liberateur, lie' au fait que les problemes disparaissent.
Je sais que c'est vecu par des chercheurs qui butent sur un probleme, par des sportifs qui cherchent la fluidite' d'un mouvement, etc et pas seulement par les pianistes.
On se desocialise pour progresser quelque part. C'est un mal necessaire pour franchir une barriere parfois, Mais je ne dirais pas que c'est quelque chose de positif. Vivre de facon desocialisee plusieurs semaines pour ces quelques moments de grace, ca a effectivement un cote' Junkie.
C'est une question de philosophie de la vie. Est-ce qu'on doit accepter de degrader ses relations sociales, sa propre personne, pour progresser dans un domaine ? Est-il raisnnable de tout reduire a un seul objectfi ? La creativite' est souvent proche de la folie. Quand ces moments de flow nous arrivent, il faut en profiter, mais il faut aussi je crois les interpreter comme un signal d'alerte qui nous dit qu'il est grand temps de ralentir.
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Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
"Tu parles de l'execution d'une pièce (par exemple) ou plutot des caractérisques et de la personnalité de l'interprête ?"
De la personnalité de l'interprète.
L'analyse du lama est très pertinente.... Avons-nous seulement le choix de ne pas être ainsi ????
Pouvez-vous imaginer qu'une desocialisation
ne soit pas du tout un problème ? Ou plus.
Voire la seule alternative au bonheur ?
Mais pas pour tous. Évidemment. Tout dépend en effet de chacun !
De la personnalité de l'interprète.
L'analyse du lama est très pertinente.... Avons-nous seulement le choix de ne pas être ainsi ????
Pouvez-vous imaginer qu'une desocialisation
ne soit pas du tout un problème ? Ou plus.
Voire la seule alternative au bonheur ?
Mais pas pour tous. Évidemment. Tout dépend en effet de chacun !
Sylvie Piano http://courspianocollectif.com/
Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Et ça s'est reproduit, sans crier gare, je crois comme jamais. Et il y avait un micro ouvert.
Une atmosphère de passionnés, un lieu on ne peut plus inspirant, un piano amical, un coup d'oeil aux étagères, et la tranche multicolore d'un recueil qui attire mon attention : "Schubert - Shorter Works". Je feuillette et reconnais vite les impromptus, puis vers la fin quelques pièces dont la graphie ne me rappelle rien du tout. Des variations sans doute méconnues, et puis quelques pages plus loin, un thème lunaire qui me dit immédiatement quelque chose, entendu sûrement de nombreuses fois, mais je ne possède pas cette partition.
Un peu plus tard, j'ai envie de déchiffrer la pièce et pose la partition sur le pupitre. Ca part tranquillement, d'emblée avec le son dont j'avais envie, mais à la 2e page du voyage, il se passe un "truc", une sorte de décrochage du réel.
J'oublie complètement que je déchiffre, que j'ai des mains, que c'est du piano, qu'il y a des amis qui m'écoutent. Il ne reste qu'une émotion qui ne fera que grandir, et qui au fil des pages devient de plus en plus compliquée à "soutenir" et à faire vivre en même temps.
Après le dernier accord, je me lève péniblement et j'ai l'impression de revenir de loin, très loin, de quelque part où je n'étais jamais allé. Puis un silence interminable, le retour complet prendra pas mal de temps.
Schubert - Klavierstück D946 n°2
Une atmosphère de passionnés, un lieu on ne peut plus inspirant, un piano amical, un coup d'oeil aux étagères, et la tranche multicolore d'un recueil qui attire mon attention : "Schubert - Shorter Works". Je feuillette et reconnais vite les impromptus, puis vers la fin quelques pièces dont la graphie ne me rappelle rien du tout. Des variations sans doute méconnues, et puis quelques pages plus loin, un thème lunaire qui me dit immédiatement quelque chose, entendu sûrement de nombreuses fois, mais je ne possède pas cette partition.
Un peu plus tard, j'ai envie de déchiffrer la pièce et pose la partition sur le pupitre. Ca part tranquillement, d'emblée avec le son dont j'avais envie, mais à la 2e page du voyage, il se passe un "truc", une sorte de décrochage du réel.
J'oublie complètement que je déchiffre, que j'ai des mains, que c'est du piano, qu'il y a des amis qui m'écoutent. Il ne reste qu'une émotion qui ne fera que grandir, et qui au fil des pages devient de plus en plus compliquée à "soutenir" et à faire vivre en même temps.
Après le dernier accord, je me lève péniblement et j'ai l'impression de revenir de loin, très loin, de quelque part où je n'étais jamais allé. Puis un silence interminable, le retour complet prendra pas mal de temps.
Schubert - Klavierstück D946 n°2
Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Du déchiffrage ??? 
Je reste sans voix...
C'est tout simplement magnifique.
Je ne sais pas où est ce "loin" où tu es allé, mais tu as réussi à transmettre en totalité cette émotion que tu y as trouvée.


Je reste sans voix...
C'est tout simplement magnifique.
Je ne sais pas où est ce "loin" où tu es allé, mais tu as réussi à transmettre en totalité cette émotion que tu y as trouvée.



- Moderato Cantabile
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- Mon piano : Erard 1 - Seiler 206
Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
T'es ianch mon Oliv' !!
ça fait un mois que je suis dessus et je ne le joue pas moitié aussi bien que toi en lecture à vue !
(Bon , mais quelle idée aussi de se comparer à l'aigle majestueux qui plane en altitude quand on est un canard boiteux qui peine à décoller .... [et pour ce qui est d'être boîteuse , je le suis réellement en ce moment ...].)
En tout cas bravo ! tout y est, c'est vraiment une très belle interprétation !
Il semble que Schubert te convient particulièrement bien et on sent que tu as été happé par la musique : quelle expérience merveilleuse cela devait être ! Je peux fort bien me l'imaginer et cela fait très envie ...
Encore bravo !!!


(Bon , mais quelle idée aussi de se comparer à l'aigle majestueux qui plane en altitude quand on est un canard boiteux qui peine à décoller .... [et pour ce qui est d'être boîteuse , je le suis réellement en ce moment ...].)
En tout cas bravo ! tout y est, c'est vraiment une très belle interprétation !
Il semble que Schubert te convient particulièrement bien et on sent que tu as été happé par la musique : quelle expérience merveilleuse cela devait être ! Je peux fort bien me l'imaginer et cela fait très envie ...
Encore bravo !!!

"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
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Re: Conditions pour "flow," l'état maximal de concentration
Ce morceau est magnifique, il me semble très familier, mais peut-être pas sous ce nom de "Klavierstück" qui ne me dit rien, je me demande s'il n'a pas servi d'ébauche à une autre œuvre? ( j'ai réécouté la Fantaisie en Fa min pour 4 mains, mais non, ce n'est pas ça...)et puis quelques pages plus loin, un thème lunaire qui me dit immédiatement quelque chose, entendu sûrement de nombreuses fois, mais je ne possède pas cette partition.

Bref, une "schubertiade"Une atmosphère de passionnés, un lieu on ne peut plus inspirant, un piano amical
