
savoir reprendre de n'importe oú
- valeriejouechopin
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savoir reprendre de n'importe oú
Mon prof m'a dèja dit qu'on ne sait bien un morceau que quand on est capable de le reprendre de n'importe quel endroit. Je trouve ça très difficile! Quand je joue et que je m'interromps, je suis bloquée et incapable de continuer sans qu'il y ait de "blanc"
. J'aimerais vraiment travailler ce point faible(parmi tant d'autres!). Avez-vous des méthodes pour y remédier?

"Je suis croyante, ma religion est la musique". Valérie.
Re: savoir reprendre de n'importe oú
jouer l’œuvre le plus lentement possible. Une fois que cela est possible, s'imposer de commencer n'importe où... jouer un autre morceau et l’arrêter brusquement et démarrer l'oeuvre étudiée sur des passages différents à chaque fois...
bon travail et bon courage
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Re: savoir reprendre de n'importe oú
Valérie, juste pour comprendre, tu veux dire par coeur ou avec la partition ?
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: savoir reprendre de n'importe oú
Je pense que ta prof a raison, et je présume qu'elle parle de faire ça par cœur. Pour y remédier, la première chose est d'être au clair sur le plan détaillé de l'œuvre, il faut vraiment arriver à situer mentalement toutes les sections, sous-sections, structures, phrases... L'idée est de visualiser dans l'espace le morceau comme une cathédrale, ou bien un alambiquement de poupées russes. C'est une acquisition du texte qui va du macro vers le micro. Ça ne fonctionne pas à mon sens de tout de suite se jeter sur les micro détails et d'essayer d'apprendre de suite à partir de l'enchaînement de ces petits événements. Ça fonctionne beaucoup mieux en commençant de manière très grossière puis en affinant, jusqu'à aller très en profondeur dans le texte.
Un truc simple aussi, lorsque tu travailles ne le fais jamais trop linéairement. Commence par la fin, ou bien par une section au milieu, puis passe à une autre section d'un 'autre morceau, il faut s'habituer à cette plasticité d'enchaîner des séquences dans un ordre incongru, des éléments qui n'ont rien à voir entre eux.
Un truc simple aussi, lorsque tu travailles ne le fais jamais trop linéairement. Commence par la fin, ou bien par une section au milieu, puis passe à une autre section d'un 'autre morceau, il faut s'habituer à cette plasticité d'enchaîner des séquences dans un ordre incongru, des éléments qui n'ont rien à voir entre eux.
Re: savoir reprendre de n'importe oú
Ma prof me dit exactement la même chose, il faut pouvoir reprendre n'importe où sans hésiter. Pour y parvenir, elle insiste beaucoup sur le travail mains séparées, avant de passer aux mains ensemble. Elle me demande d'apprendre le morceau par coeur mains séparées, et même de penser le nom des notes dans ma tête (pas forcément toutes!). Lors des cours, elle me demande aussi de jouer mains séparées, et seulement après, éventuellement, mains ensemble. Pour elle, l'objectif du "par coeur" n'est pas de se passer de la partition, elle me dit qu'il faut au contraire toujours savoir où j'en suis dans le texte lorsque je joue.
On retrouve bien là la technique présentée par C. Chang (Fundamentals of Piano Practice) où la mémorisation est centrale (un morceau est maîtrisé lorsqu'on peu le jouer dans sa tête - "Mental Play").
On retrouve bien là la technique présentée par C. Chang (Fundamentals of Piano Practice) où la mémorisation est centrale (un morceau est maîtrisé lorsqu'on peu le jouer dans sa tête - "Mental Play").
- valeriejouechopin
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Re: savoir reprendre de n'importe oú
Je parle du par coeur. Cela concerne notamment le 2ème scherzo de Chopin que je reprends pour le jouer à une audition. Le tempo est tellement rapide que la moindre erreur me dèstabilise, casse mon élan et me bloque. Au pire je prendrai la partition qui me servira de support si cette situation se produit. Mais il faut vraiment que je dépasse mon manque de confiance et réussis á jouer sans partition. Mon prof y tient...Lee a écrit :Valérie, juste pour comprendre, tu veux dire par coeur ou avec la partition ?
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Re: savoir reprendre de n'importe oú
Il me semble que ça soit une procédure longue, en tout cas je n'arrive pas encore le faire. Entre temps, une possibilité, si tu ne fais pas encore, est de prendre quelques mesures clés et de les mémoriser, par exemple les débuts des phrases. C'est loin du but final bien entendu, mais ça te permettrait de reprendre sans regarder la partition si nécessaire, et pourrait être la première étape avant de connaître chaque mesure individuellement.
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Re: savoir reprendre de n'importe oú
A ce sujet, je suis en train de répéter un morceau que je vais jouer en public. (Je suis une vieille élève qui suit des cours de quasi débutant). A tout point de vue, c'est beaucoup mieux de jouer par coeur, mais si j'arrive à ce stade, gare si je bute, si la mémoire des mains fait défault, la partition ne peut me sauver. Elle m'est devenue inconnue, comme lorsque j'ai commencé à la déchiffrer.
J'ai donc envie de ne pas la lâcher et de jouer en public en suivant ma partition, méme si j'ai le morceau dans les doigts.
J'ai donc envie de ne pas la lâcher et de jouer en public en suivant ma partition, méme si j'ai le morceau dans les doigts.
Re: savoir reprendre de n'importe oú
Pareil. Mon prof essaie de changer ça, j'essaie aussi, mais ça ne marche pas beaucoup pour le moment.virevolte a écrit :A tout point de vue, c'est beaucoup mieux de jouer par coeur, mais si j'arrive à ce stade, gare si je bute, si la mémoire des mains fait défault, la partition ne peut me sauver. Elle m'est devenue inconnue, comme lorsque j'ai commencé à la déchiffrer.
C'est bien dis-donc.virevolte a écrit :'ai donc envie de ne pas la lâcher et de jouer en public en suivant ma partition, méme si j'ai le morceau dans les doigts.
La partition m'angoisse. C'est bête hein?
La reprendre m'impatiente alors que c'est la solution la plus rapide et évidente pour rééclaircir un point ou un soudain oubli d'un passage.
Je ne sais pas pourquoi ça ne veut pas mieux évoluer. Peux pas jouer en regardant une partition même si je fais de bons efforts pour améliorer la lecture de notes et qu'il y a des progrès.
Par contre, j'arrive assez bien à retenir la structure/construction du morceau et si les intervalles c'est pas encore ça, ce sont quand même de bons repères, la montée ou la descente des notes, les accords, les pp et f/ff etc... passent pas trop mal (je les vois dans ma tête). En fait, c'est comme si j'avais en mémoire un dessin avec des courbes et certains détails visuels parfois liés aux signes de mon prof sur la partition.
En ce moment, j'essaie de jouer de plus en plus souvent sans regarder le clavier. Si j'y arrive, je pourrai davantage suivre la partition en même temps....peut-être....
EDit: J'oubliais: j'essaie aussi de plus en plus souvent de reprendre n'importe où. Ca doit être un bon signe?
Quant au "Flow" (autre sujet mais, quelque part, j'y vois un lien), je ne l'ai vécu que dans des activités sportives (sentiment de facilité et de capacités décuplées sans effort mais avec l'impression d'être dans une autre dimension et complètement consciente du jeu d'équipe, de la bonne place à prendre, de la stratégie à adopter etc...). Pas de risques que ça m'arrive d'avoir ce sentiment quand je joue du piano, surtout en public.
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Re: savoir reprendre de n'importe oú
Beaucoup de prof pense ainsi , En chantant chaque note ça te permettra de graver la note en toi avec un son.J.D a écrit :Ma prof me dit exactement la même chose, il faut pouvoir reprendre n'importe où sans hésiter. Pour y parvenir, elle insiste beaucoup sur le travail mains séparées, avant de passer aux mains ensemble. Elle me demande d'apprendre le morceau par coeur mains séparées, et même de penser le nom des notes dans ma tête (pas forcément toutes!). Lors des cours, elle me demande aussi de jouer mains séparées, et seulement après, éventuellement, mains ensemble. Pour elle, l'objectif du "par coeur" n'est pas de se passer de la partition, elle me dit qu'il faut au contraire toujours savoir où j'en suis dans le texte lorsque je joue.
On retrouve bien là la technique présentée par C. Chang (Fundamentals of Piano Practice) où la mémorisation est centrale (un morceau est maîtrisé lorsqu'on peu le jouer dans sa tête - "Mental Play").
Cet ensemble de travail que tu cites me semble être l'un des paliers les plus hardu du débutant.
Il y a un travail de concentration , UN gros travail du cerveau à ce familiariser à cela et surtout quand on est adulte.
Le cerveau n'aime pas trop être dérangé quand on est adulte ! Le forcer à apprendre et une sacré mission.
On trouve 1000 et 1 excuses de faire un autre exercice , faire une pause ... ou jouer un morceau qu'on connait par cœur au lieu de travailler cela.
Finalement le par cœur arrive naturellement quand on est entrée dans la partition, parfois on peut en être surpris. Je suis d'accord de dire que quand on débute il est préférable pendant les premières années de toujours suivre la partition.
Quand on débute le piano :
"Le par cœur est une flatterie qu'on se fait et qui à un gout amer quand on est en face d'une partition sans savoir comment faire pour reprendre ... je n'aime pas cette sensation et ça m'arrive souvent ... hélas ! "
Quand je vais au rendez-vous PM , quand je voie nos ami(e)s du forum déchiffrer à vue ... On comprend vite le sens de tout le travail qu'on doit fournir et qui est énumérer dans ce poste.
Et quand on sait faire ça , perso je pense qu'on est au "dessus du soleil" et que après c'est que du bonheurs à donner à soit et ces amis.
Math
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Re: savoir reprendre de n'importe oú
Une recherche avec le mot "conscientiser" (et dérivés) donne de bons résultats, dont un précédent fil fort intéressant de la posteuse initiale.
- chanter et dire le nom de notes pour activer la verbalisation dans le cerveau
- "paraphraser" le texte le plus possible (méthode bien explicitée dans le livre de Gieseking) : ça commence par la tonique, puis sauf de quarte, on arrive sur la dominante, un trait de sixte en doubles notes parallèles... Bref enrober le texte d'un maximum d'associations permettant sa mémorisation.
Okay a écrit : Concrètement, il m'arrive de répéter un passage en marchant dans la rue, en essayant de vraiment suivre mentalement tout ce qu'il se passe, de penser chaque note dans ma tête avec beaucoup plus de concentration qu'en jouant, car là les mains n'ont pas besoin d'être gérées, si bien que toute l'attention peut se porter sur chaque évènement de la partition. [...]
Et parfois ça coince (c'est là que c'est intéressant), je n'arrive plus à avancer mentalement dans le passage, je ne peux plus gérer l'information, je ne sais plus ce que je dois faire ensuite. Blocage. Et ça ne rate jamais, ça se produit toujours à un passage plus fragile lorsque je suis au piano, qui n'a pas été bétonné. Ce passage peut parfois passer au piano dans l'élan, si bien qu'on ne remarquerait même pas sa vulnérabilité. Mais en fait c'est révélateur qu'il n'est pas correctement cablé dans la tête sinon j'aurais pu poursuivre, c'est comme s'il manquait encore la connexion nécessaire. C'est pour ça qu'il est en fait fragile et qu'on peut sentir qu'on manque d'aisance sans trop savoir pourquoi. Alors il faut la créer la connexion, et c'est là que ça travaille vraiment.
Je reprends donc le passage un peu avant la zone à problème et je rallentis autant que je le dois, afin d'insérer l'intention manquante, de "solliciter" mentalement toutes les notes qui passaient un peu à la trappe avant (non conscientisées), sans en sauter une seule, en créant par la volonté une intention pour chacune ainsi qu'un lien d'une à l'autre, comme si on rajoutait du mastic dans un espace auparavant vide. En faisant ça, on s'aperçoit alors quelles notes on est un peu tenté d'expédier mentalement pour retomber sur la suite qu'on connait mieux, on est un peu inconfortable sur quelque notes, et c'est précisément là qu'il faut resister à cette tentation et insister, sinon le travail ne se fera jamais.
A nouveau ça ne rate jamais : en retournant au piano, le problème ne se règle vraiment que s'il est d'abord réglé dans la tête. Et ça on le sent très facilement, puisque il y a blocage mental tant que ce n'est pas fait (alors que les doigts peuvent parfois continuer, sans se rendre compte qu'ils marchent sur des oeufs). Les résultats sont souvent spéctaculaires, j'ai déjà débloqué dans mon programme actuel de nombreuses difficultés qui resistaient devant le clavier.
Je pense que ce moyen est très puissant et parfois plus rapide que travailler devant le piano en tant que méthode de travail pour renforcer la sécurité au clavier.
Je rajoute à ce qui a été dit d'autres stratégies pour renforcer la conscientisation :Okay a écrit :Depuis, j'ai appris à tout conscientiser, à penser chaque note même s'il y a des automatismes, et à prévoir, écrire et me tenir à mes doigtés même dans les passages faciles. Ne rien laisser au hasard. Lorsqu'on travaille en pleine conscience de tout, on n'apprend plus les morceaux en surface, on les fige beaucoup plus. Mes doigts ne sont pas d'un coup devenus plus resistants et agiles, c'est la structure de l'apprentissage dans ma tête qui a radicalement changé. C'est beaucoup plus mental que physique.
Le piège, c'est que l'apprentissage plus en surface ne parait pas moins bon à court terme. On est incité à passer du temps à bétonner seulement au point où on devient trop exaspéré de voir disparaitre les efforts passés.
- chanter et dire le nom de notes pour activer la verbalisation dans le cerveau
- "paraphraser" le texte le plus possible (méthode bien explicitée dans le livre de Gieseking) : ça commence par la tonique, puis sauf de quarte, on arrive sur la dominante, un trait de sixte en doubles notes parallèles... Bref enrober le texte d'un maximum d'associations permettant sa mémorisation.
Quelques traductions de poèmes chinois à ma sauce
https://www.instagram.com/penseesaupinceau
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Re: savoir reprendre de n'importe oú
Savoi reprendre de n'importe où : pour moi sûrement pas.
A mon avis, il faut savoir reprendre à des endroits stratégiques : début de phrase, fin d'un trait, etc... Cela dépend de l'écriture du morceau, mais lorsqu'il s'agit de prendre des repères (et non pas de travailler une difficulté en particulier), il faut le faire en accord avec la musique et ses respirations ou ses phrases.
C'est effectivement une très bonne manière de travailler la mémoire (qu'elle soit consciente ou pas), et de limiter la casse lors d'une prestation publique.
J'en ai parlé dans un autre fil, mais il est tout aussi excellent de s'imaginer jouer mentalement en n'étant pas au clavier. C'est assez difficile, mais c'est un très bon exercice pour éviter de passer en mode automatique, assez dangeureux, bien que parfois utile...
A mon avis, il faut savoir reprendre à des endroits stratégiques : début de phrase, fin d'un trait, etc... Cela dépend de l'écriture du morceau, mais lorsqu'il s'agit de prendre des repères (et non pas de travailler une difficulté en particulier), il faut le faire en accord avec la musique et ses respirations ou ses phrases.
C'est effectivement une très bonne manière de travailler la mémoire (qu'elle soit consciente ou pas), et de limiter la casse lors d'une prestation publique.
J'en ai parlé dans un autre fil, mais il est tout aussi excellent de s'imaginer jouer mentalement en n'étant pas au clavier. C'est assez difficile, mais c'est un très bon exercice pour éviter de passer en mode automatique, assez dangeureux, bien que parfois utile...