Racontez-nous l'histoire de votre vieux piano...

[Lee]

J'ai un beau vieux Pleyel, pourtant je n'ai rien de son histoire - je ne connais pas ses anciens propriètaires, ce qu'ils ont aimé jouer ou apprécier sur ce piano, comment ils l'ont choisi, où le piano était dans leur maison, dans leur vie, ce qu'ils ont songé avant, pendant et après ce piano, qui étaient invité à jouer chez eux, comment et pourquoi ils l'ont vendu...

Alors, j'espère vivre cela par vous, donc je vous invite à nous raconter l'histoire de votre piano avec vous, vos parents, grandparents, ou les anciens propriètaires, ou les propriètaires après vous, si vous avez séparé de votre piano. Et puis, ça serait bien de laisser éventuellement une trace aussi pour ses futurs propriètaires qui fouillent dans les archives de notre forum un jour, qui sait ? Vive les vieux !

[Mylène]

Bonjour Lee,
pas de succès ce sujet !
Il ne faut pas le laisser sans réponses, alors je me lance :

L'histoire de mon premier piano :

C'était un Weber, un "papi" anglais des années 1920 avec une mécanique à lames déjà... Point de baïonnettes ! Il avait été partiellement restauré, mais j'étais trop jeune pour savoir quoi/comment... Il était acajou, mesurait environ 1m20. J'aimais la douceur de son clavier en ivoire. Et il avait un son superbe, d'une très grande puissance, très coloré... Et un toucher très léger, trop léger je pensais... Nous avons vécu une belle complicité pendant presque dix ans.
Puis comme j'étudiais sur des pianos modernes, grand tort, je m'en suis séparée. A mes 18 ans, j'ai travaillé l'été, et mes deux mois de salaire sont passés dans l'achat d'un nouveau piano...
Comme j'étais effondrée à l'idée de m'en séparer, j'ai réussi à le revendre... à mes beaux-parents. Ma belle-soeur avait fait un an de piano enfant, et il lui arrivait de pianoter (elle avait pour répertoire le début de "show must go on"... 4 mesures environ...). Moi j'étais heureuse de le retrouver lorsque je rendais visite à ma belle famille, je ne lâchais plus "mon" piano ! (ce qui m'arrangeait bien, je ne m'entendais pas trop avec belle-soeur et belle-mère).
C'était la belle époque...
Puis la belle-famille déménagea pour un pavillon plus petit. Alors le piano fut logé dans le garage "en attendant"... Il y avait projet d'aménager le garage. Mais l'aménagement tardait... L'hiver arrivait, j'en étais malade. Je demandais à le rentrer dans la maison, mais "non, pas de place..." Le piano passa un, puis deux, puis trois hivers dans le garage sans que personne ne vienne lui rendre visite. Puis un jour, j'appris qu'ils s'étaient débarrassés du piano. Entre désespoir et soulagement. C'est comme si qu'on m'avait coupé un bras. La douleur d'avoir perdu mon compagnon, et d'un autre côté le soulagement que peut-être enfin, on prendrait un peu soin de lui, peut-être il chantait à nouveau ?
Je n'ai pas de photos numérisées. C'était le même que celui-ci, mais bien plus beau avec sa belle couleur acajou.
(Bon il faut un peu tourner la tête... J'ai pris ce qui j'ai trouvé sur le net...)


_____________________________________________________________________________________

Lorsque je me suis séparée de mon premier piano, ce fut pour m'acheter un piano "moderne", il avait 30 ans... Un Kawai BL61. Il fait 1m30 de haut. Il m'a séduit grâce à son toucher... moderne, beaucoup plus ferme, et sa voix feutrée malgré sa puissance. J'étais fière de ce piano acheté avec mes économies !!! Il m'a suivi dans mon premier logement. Je l'aime bien, mais je ne m'y suis jamais attachée comme à mon Weber.

Puis 10 ans après... Nouveau changement, je rêvais de plus grand... Et j'ai craqué pour mon Ibach actuel. Il y a eu du trafic de logement, car mon ancienne maison était trop petite, alors Ibach m'a attendu chez mes parents, je venais le jouer tous les jours. Puis lorsque j'ai déménagé pour plus grand, je l'ai pris avec moi.
Se posa alors la question : Que faire de Kawai ? J'hésitais... Le vendre ? Le garder ? 1 an et demi après je ne sais toujours pas... Kawai a retrouvé sa première place dans le bureau de mes parents, il est entretenu... Mais je ne le joue jamais, car j'ai les yeux qui brillent devant Ibach... Mais j'ai vécu un tel déchirement lorsque j'ai perdu Weber que je n'ose pas m'en séparer.


Voilà chère Lee, pour que tu te sentes moins seule...
Au suivant !

[picolo]

mon premier piano était un Legnica 105 merisier vilain que j avais acheté pour mon 24 eme anniversaire avec les quelques francs que je gagnais a l époque il m a suivi pendant tout mon travail d étude je l'a i toujours même s il est vieux et moche c est mon 1er piano ..apres j 'ai eu mon diplôme de facteur de pianos et depuis j 'en ai eu des centaines ..mais mon preferé reste le Legnica...bizarre cet attachement pour ctte vieille machine
au suivant

[tech_piano]

Mon premier piano, ce n'est pas le plus intéressant, alors je vais parler du dernier!

Après une vie bien remplie en location pour un magasin de musique, ce piano est devenu mon piano, mon bon vieux piano! C'est un RUCH, de 1921, avec un magnifique travail d'ébénisterie d'acajou "zébré".



Il était en piteux état mécanique, mais je lui ai redonné une jeunesse, et c'est un piano qui sonne magnifiquement: ampleur, rondeur, chaleur, couleurs... Des pianos comme on n'en fait plus!

Comme quoi, mon Yamaha (C-113) a donc été très vite remplacé, et surtout très vite oublié!

[Serge]

Et vous le revendez bientôt?

[Lee]

Merci beaucoup, Mylène, tu as resuscité le fil que j'ai cru bien mort ! C'est une très belle histoire qui a incité des beaux aveux de nos pros.

Et j'adore les photos des beaux pianos, merci !

[tech_piano]

Serge » Mer 04 Mar, 2015 8:59
Et vous le revendez bientôt?

Hors de question!
Un piano qu'on aime on le garde, on le bichonne, on le fait vivre!