J'ai une espèce de fascination pour ce processus, les difficultés et les craintes, les sensations de vide qu'on peut avoir à son démarrage, puis l'espèce de miracle qui se produit au cours, et au bout de son déroulement..
Je pense à l'apprentissage des morceaux d'abord, mais aussi des sensations, du contrôle de soi, de la méthode et de la gestion du travail.
Qui dit apprentissage de quelque chose, dit état de l'apprenti au départ, chemin de l'apprentissage, et résultat de l'apprentissage sur l'oeuvre à apprendre et l'apprenti
lui-même.
En ce moment, je retravaille l'étude op.25 n°4 de Chopin et j'ai beaucoup de mal à éliminer les accrocs à la main gauche, mais ça m'oblige à réfléchir sur la (les) méthode(s) pour y arriver, et je pense être à un stade où ça devient de plus en plus intéressant, avec toujours de temps en temps l'inquiétude de ne plus pouvoir avancer..
Je pense que si je progresse ( et il me semble que c'est un peu le cas en ce moment), c'est en partie par la volonté d'atteindre (et la sensation que ça devient possible) une toujours plus grande perfection. Mais ceux qui écoutent un peu mes vidéos savent que j'en ai souvent besoin..

A cette volonté perfectionniste, est liée l'idée qu'on peut se faire de la perfection dont est capable . Et il est très important, me semble-t-il de préciser cette idée dans notre esprit en écoutant des modèles, et aussi en s'écoutant, à travers, par exemple, nos propres vidéos.
Et je trouve que cette idée évolue pas mal dans ma tête en ce moment. Certes, je n'imagine pas être un jour à la hauteur de mon pseudo, mais je trouve qu'il ne faut pas trop se retenir de penser que, sur un morceau donné, on est parfois capable de faire de grandes choses, et donc se mettre au défit d'y arriver.
Je ne doute pas d'ailleurs que je suis loin d'être le seul à penser un peu comme-ça dans mon travail..
En plus, il y a une difficulté psychologique, que les bon psys doivent bien connaître, de se sentir atteindre l'idéal auquel on aspire, et, au cours de nos progrès, il est naturel que cet idéal progresse aussi, mais du coup ce problème psychologique risque d'augmenter en même temps. Et je pense qu'il y a là aussi un travail d'"accoutumance" et de recherche du confort à faire, pour le pianiste.
J'espère réussir à bien développer ce sujet, et le faire vivre ici un bon moment, et y revenir très souvent, pour en tirer le meilleur profit, pour moi et tous ceux que ça peut intéresser.