bonsoir à tous,
"Quand le musicien à une vision claire du but à atteindre, il l'incarne et il l'atteint dans l'exécution." qu'est-ce-que cela veut dire pour un interprète manquant de maturité, et comment l'obtenir ?
interprétation
Re: interprétation
J ai presque envie de dire: en mûrissant!
Je donne un exemple. Tu débute le piano en voulant à tout pris savoir jouer le treizième nocturne de Chopin.
Le jour où tu aura le niveau pour le jouer, tu ne pourra que bien l interpréter!
Je suis peut être à côté. Mais à mon avis c'est cela.
Je donne un exemple. Tu débute le piano en voulant à tout pris savoir jouer le treizième nocturne de Chopin.
Le jour où tu aura le niveau pour le jouer, tu ne pourra que bien l interpréter!
Je suis peut être à côté. Mais à mon avis c'est cela.
- QuartDîner
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- Mon piano : Yamaha P-60 (je cherche à en changer)
Re: interprétation
Réponse très rapide : fais comme Glenn Gould, chante
et vas voir le premier résultat de cette recherche : http://www.google.fr/search?q=Quand+le+ ... =firefox-a
Réponse rapide :
La musique est signifiant, l'oublier c'est trahir sa nature, donc tu as une bonne idée de vouloir mieux jouer. Tu ne peux pas l'exprimer pleinement seul, quelqu'un doit t'écouter : se parler à soi-même n'est pas dialoguer. La maturité est effectivement nécessaire : Liszt (
oui, lui) répondait d'un ton cassant « ce sont des artistes virtuels » quand on lui parlait d'enfants prodiges. Je ne suis pas sûr qu'on puisse cependant dédaigner le côté naturel, physique (charnel ?) et instinctif de la musique : loin de grosses hallucinations, on peut se contenter d'écouter ses mains jouer un morceau comme elles le sentent.
Je ne comprends pas la question que tu poses : veux-tu mûrir plus vite ? Serait-ce pas contre-nature ?
Eléments d'une réponse moins rapide : http://www.jill-jenn.net/dieux/la-creat ... nes-1.html (ce n'est pas moi). Une version complète, ici : La créativité en musique et en mathématiques.Toute la vidéo est intéressante.
En continuant dans cette direction, le musicien n'aurait-il pas besoin d'être écouté, perçu (d'être objet d'attention) pour rendre à la musique sa qualité de signifiant ?
Donc voilà : quand tu sais si tu appréhendes ton morceau comme un verbe, un nom ou un adjectif, quand tu gloses (musicalement) en gardant une signification liée (synonyme ou au contraire opposée), je pense que tu as une vision claire du but à atteindre. Si tu as l'assise technique requise (digitalité + piano) alors que te manque-t-il pour atteindre ce but ?
D'après Marguerite Long,
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)

Réponse rapide :
Bergamotte parlait dédaigneusement d'un pianiste comme une machine à notes. Il faudrait lui demander, mais être capable de contraindre ses mains à jouer vite et fort ne fait pas la musicalité.broly a écrit :Le jour où tu aura le niveau pour le jouer, tu ne pourra que bien l interpréter!
La musique est signifiant, l'oublier c'est trahir sa nature, donc tu as une bonne idée de vouloir mieux jouer. Tu ne peux pas l'exprimer pleinement seul, quelqu'un doit t'écouter : se parler à soi-même n'est pas dialoguer. La maturité est effectivement nécessaire : Liszt (

Je ne comprends pas la question que tu poses : veux-tu mûrir plus vite ? Serait-ce pas contre-nature ?
Eléments d'une réponse moins rapide : http://www.jill-jenn.net/dieux/la-creat ... nes-1.html (ce n'est pas moi). Une version complète, ici : La créativité en musique et en mathématiques.Toute la vidéo est intéressante.
<mode hargneux>Bon, bien sûr on parle de musique, hein ? pas de ce produit de cerveau malade.</mode>Pierre Boulez et Alain Connes a écrit :La musique, c'est une analyse profonde du temps.
La musique exprimerait donc quelque chose (grosse, grosse nouvelle !). Elle ne serait pas à unique destination de l'affect. Elle peut être vecteur de pensées rationnelles.([url=http://www.youtube.com/watch?v=w38EGBn9wzw#t=45m]minute 45[/url] [i]sqq.[/i]) Pierre Boulez et Alain Connes a écrit :C. En mathématiques, il y a 2 aspects. Le premier est rationnel, la vérification, la correction. Le deuxième est bien plus intéressant : il s'agit de la période où le mathématicien doit se permettre de rêver ; c'est une étape poétique, intransmissible en mots. Il ne faut pas l'écrire, puisque ça consisterait à essayer d'attraper un papillon qui s'enfuirait alors. Mais le rêve n'est pas admis en mathématiques, il faut publier et on ne peut se permettre de ne pas être rigoureux. C'est donc la partie invisible du mathématicien, partie qu'on réussit parfois à transmettre par la musique. Il m'est arrivé de chercher un problème et en écoutant un morceau très court, j'en ai trouvé la solution ; cet apport musical m'a été bien plus bénéfique que si j'avais lu un texte mathématique. Le prélude correspondait exactement à cette intuition. […] Avant Galois, les gens cherchaient une symétrie dans les racines. Galois lui l'a brisée. La musique pourrait transmettre une idée de manière complémentaire au langage. La polyphonie apporte bien plus que le langage linéaire.
[…]
A mon très humble avis, si tu peux vivre quand tu exécutes ce morceau, et que toujours tu précises différement ce qu'il exprime, c'est bon. Faudrait écouter ce qu'en dit un vrai pianiste. Ca dépend de ta vision de ce que dont la musique en général (ou en particulier : ce morceau) est le support : est-ce un procès ? ou un sémamtème (idée purement lexicale) ?Pierre Boulez et Alain Connes a écrit :B. En musique, l'objet n'existe pas.
C. Oui, il reste à construire.
Mais ça ne répond pas à la question précédente.Dans [url=http://www.dailymotion.com/video/xg23qv_pourquoi-la-musique_webcam]Pourquoi la musique ?[/url], Francis Wolff a écrit :Le monde, réduit aux événements qui adviennent serait un monde purement sonore.
L'action de celui qui entend et écoute la musique suffit-elle ou l'action de celui qui la joue est elle nécessaire pour la faire devenir « expérience perceptive complète » ?Francis Wolff a écrit :Si vous faîtes abstraction de tous ce qui est perceptible, nommable, vous aurez peine à distinguer les sons. [...] Il y a la même différence entre (un) univers sonore et […] la perception ordinaire que nous avons du monde qu'entre l'univers sonore et l'univers musical, (sauf qu'elle est symétrique). L'expérience musicale est elle aussi sonore mais elle comble l'écart entre une expérience sonore incomplète et tronquée et une expérience perceptive complète du monde, en devenant une expérience perceptive complète.
En continuant dans cette direction, le musicien n'aurait-il pas besoin d'être écouté, perçu (d'être objet d'attention) pour rendre à la musique sa qualité de signifiant ?
Donc voilà : quand tu sais si tu appréhendes ton morceau comme un verbe, un nom ou un adjectif, quand tu gloses (musicalement) en gardant une signification liée (synonyme ou au contraire opposée), je pense que tu as une vision claire du but à atteindre. Si tu as l'assise technique requise (digitalité + piano) alors que te manque-t-il pour atteindre ce but ?
D'après Marguerite Long,
ce qui nous rappelle à la vraie réalité : tout ce message n'est que des mots ; pour jouer bien, pour ne pas exécuter sommairement un morceau mais bien l'interpréter, aidons-nous de nos mains, ne les contraignons pas.Dans [url=http://www.amazon.fr/Le-Piano-Marguerite-Long-M%C3%A9thode/dp/B0017XZ7AC]son piano[/url], Marguerite Long a écrit :Au front du Palais de Chaillot on a bien fait d'inscrire la phrase de Valéry :Le grand chirurgien Thierry de Martel a écrit :La main de l'artiste égale et rivale de sa pensée : l'une ne serait rien sans l'autre.Et ailleurs :Il y a quantité de choses que nos mains comprennent avant notre cerveau, et ceux qui manipulent en réfléchissant trouvent plus que ceux qui réfléchissent sans manipuler.On ne saurait mieux dire. Le toucher est bien un sens aussi riche et peut-être plus essentiel que celui de la vue, de l'ouïe, de l'odorat.Je suis convaincu qu'à l'encontre de ce qui est généralement admis, ce n'est pas notre esprit qui mobilise nos doigts, mais nos doigts et leurs mouvements presque inconscients qui donnent le branle à notre esprit.
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(Désolé des possibles fautes d'orthographes, je suis fatigué ; je les corrigerai plus tard. Et non je n'ai pas fumé la moquettePierre Boulez et Alain Connes a écrit :Je terminerai par une citation : « Pour que les machines puissent composer, il faudrait qu'elles soient capables de souffrir. »

Je suis étudiant. Vous m'aideriez en corrigeant sans négligence les inexactitudes de ce message.
- LARATE
- Messages : 303
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- Localisation : alpes de haute provence
Re: interprétation
merci pour les orientations
Re: interprétation

Rencontre entre deux figures majeures de la création musicale et de la recherche mathématique contemporaine, Pierre Boulez et Alain Connes.
Quelle est la place de l'intuition dans le raisonnement mathématique et dans l'activité artistique ? Y a-t-il une dimension esthétique dans l'activité mathématique ? La notion d'élégance d'une démonstration mathématique ou d'une construction théorique en musique joue-t-elle un rôle dans la créativité ?
Ce dialogue autour de l'invention dans les deux disciplines est animé par Gérard Assayag, directeur du laboratoire CNRS/Ircam Sciences et technologies de la musique et du son. Introduction : Frank Madlener, directeur de l'Ircam.
passionnat
Re: interprétation
Je désapprouve totalement cette phrase. Rien ne me parait plus faux que ça.LARATE a écrit :"Quand le musicien à une vision claire du but à atteindre, il l'incarne et il l'atteint dans l'exécution."
C'est exactement comme si on nous sortait dans la nature avec un chevalet, de la peinture et des pinceaux et qu'on nous disait "voilà, tu vois le paysage devant toi ? tu le vois bien ? parfait, tu n'as plus qu'à le reporter sur la toile".
Il ne faut pas confondre art et artisanat, et ne pas oublier que le pianiste est pour une plus large part un artisan qu'un artiste. En d'autres termes, bien qu'il ne soit déjà pas évident d'avoir une vision du but à atteindre (ça demande de développer son sens esthétique dans beaucoup de directions, ce qui prend énormément de temps), il est encore moins évident d'acquérir les outils qui permettront d'atteindre ce but. Sans le savoir-faire, pas grand chose ne sera incarné dans l’exécution.
En fait, le sens esthétique se développe idéalement au fil du temps où les moyens se développent. Et je ne parle même pas de la difficulté de bien s'écouter, qui peut tout bloquer même lorsqu'on a une vision cohérente et du savoir-faire ... c'est les oreilles qui réconcilient ces deux sphères.
Re: interprétation
Totalement d'accord avec Okay ; à sa manière Malraux parlait de l'art comme d'un conflit entre la matière (la technique) et le spirituel (la "vision claire" dont peut-être tu parles mais qui ne le sera jamais qu'une fois l'épreuve des notes passée... et qui je l'espère ne sera jamais totalement éclaircie... ).LARATE a écrit : "Quand le musicien a une vision claire du but à atteindre, il l'incarne et il l'atteint dans l'exécution."
Platon plus modeste convoque la musique comme une école de la tempérance, tendre la corde juste comme il faut, j'aime bien aussi cette idée

"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
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- Mon piano : The piano chooses the pianist!
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Re: interprétation
Vous êtes en train de commenter une phrase sortie de son contexte... (bon ce n'est pas de votre faute)
L'article dont c'est tiré se trouve là : http://www.pianoweb.fr/interpretation-musicale.php
C'est d'une platitude...

L'article dont c'est tiré se trouve là : http://www.pianoweb.fr/interpretation-musicale.php
C'est d'une platitude...

Quelques traductions de poèmes chinois à ma sauce
https://www.instagram.com/penseesaupinceau
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