Pianiste ou...
Re: Pianiste ou...
En fait, je me demandais à la base pourquoi on posait à Sylvie la question de savoir si elle avait des enfants.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: Pianiste ou...
En sous-texte, je crois que l'idée de Jean-Seb est de suggérer que le fait d'avoir une progéniture apaise probablement l'inquiétude que l'on pourrait ressentir autrement quant aux traces que l'on laisse sur cette terre... Puisque Sylvie trouvait cette inquiétude très bizarre! Être parent enracine peut-être l'individu dans un cycle de vie qui perdure dans l'ordre des générations... C'est une hypothèse intéressante et non dénuée de bon sens, mais qui trouve aussi plein de contre-exemples!
Re: Pianiste ou...
Merci pour cette traduction. 

La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: Pianiste ou...
C'est vrai, j'ai pas suivi, je m'en souviens à présent. J'espère que ton piano n'est pas trop mouillé Sylviesylvie piano a écrit :Pas d'excuses.... Il y en a qui ne suivent pas. C'est tout.

Re: Pianiste ou...
Je ne suis plus dans le vif de la discussion, et il faudrait que je réfléchisse un peu pour vraiment expliquer comment m'est venue cette question... et aussi comment ne pas me prendre un morbide au rebond de la balle.
Mais rapidement : mes enfants sont petits, je me sens investie d'une responsabilité énorme vis-à-vis d'eux que je résume par "leur donner toutes les ressources possibles pour qu'une fois adulte, ils sachent affronter la vie, ses bonheurs et ses revers, en restant équilibrés et heureux". Dans mon vocabulaire, je leur donne des armes, mais je me doute bien que ce mot va en gêner plus d'un.
Ma première métaphore est que je les remplis d'amour. J'ai l'intuition qu'un enfant aimé inconditionnellement, et à qui on le montre, aura plus facilement confiance en lui, en la vie, en les autres. Et aussi qu'un enfant mal-aimé aura toujours du mal à compenser cette carence en grandissant.
Mon inquiétude est l'incertitude de la vie : "Et si je n'avais pas le temps de mener à bien ma mission". Notez qu'aucune circonstance actuelle personnelle n'alimente cette inquiétude. A part peut-être le fait que j'ai des proches qui ont perdus un parents pendant leur enfance. Et à bien y réfléchir, c'est même assez fréquent. Aussi, j'espère que de tout le quotidien partagé, il resterait des traces chéries qui pourraient les accompagner toujours. Avec le piano? Loin du piano? Je n'en sais rien. Mais la question n'était plus celle d'être pianiste, c'était seulement celle de laisser une trace.
Mais rapidement : mes enfants sont petits, je me sens investie d'une responsabilité énorme vis-à-vis d'eux que je résume par "leur donner toutes les ressources possibles pour qu'une fois adulte, ils sachent affronter la vie, ses bonheurs et ses revers, en restant équilibrés et heureux". Dans mon vocabulaire, je leur donne des armes, mais je me doute bien que ce mot va en gêner plus d'un.
Ma première métaphore est que je les remplis d'amour. J'ai l'intuition qu'un enfant aimé inconditionnellement, et à qui on le montre, aura plus facilement confiance en lui, en la vie, en les autres. Et aussi qu'un enfant mal-aimé aura toujours du mal à compenser cette carence en grandissant.
Mon inquiétude est l'incertitude de la vie : "Et si je n'avais pas le temps de mener à bien ma mission". Notez qu'aucune circonstance actuelle personnelle n'alimente cette inquiétude. A part peut-être le fait que j'ai des proches qui ont perdus un parents pendant leur enfance. Et à bien y réfléchir, c'est même assez fréquent. Aussi, j'espère que de tout le quotidien partagé, il resterait des traces chéries qui pourraient les accompagner toujours. Avec le piano? Loin du piano? Je n'en sais rien. Mais la question n'était plus celle d'être pianiste, c'était seulement celle de laisser une trace.
Re: Pianiste ou...
Voilà donc un très beau contre-exemple, plein de tendresse et de sollicitude, à ce que j'écrivais plus haut
Je suis bien contente de lire ça! Merci Caralire de nous livrer ta pensée.

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Re: Pianiste ou...
Une grande fratrie est rassurante. Ils peuvent se soutenir davantage dans l'adversité. Ils créent une force à l'intérieur même de la famille. C'est impressionnant et très tranquillisant.
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Re: Pianiste ou...
Bah non, si le but c'est d'aborder la vie comme si on allait à la guerre, c'est nickel.Caralire a écrit :Dans mon vocabulaire, je leur donne des armes, mais je me doute bien que ce mot va en gêner plus d'un.

Quand c'est comme ça, c'est super. Quand c'est comme ça...sylvie piano a écrit :Une grande fratrie est rassurante. Ils peuvent se soutenir davantage dans l'adversité. Ils créent une force à l'intérieur même de la famille. C'est impressionnant et très tranquillisant.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: Pianiste ou...
Mon père joue du piano depuis toujours et j'ai grandi en l'écoutant jouer.
Lorsque j'étais au conservatoire, on nous appelait les "pianistes", "violonistes", "guitaristes" etc. Pour moi un pianiste était donc quelqu'un qui jouait du piano. Point.
Un jour, je devais avoir 8-9 ans, ma prof m'expliquait un truc sur un morceau et s'inquiétait de savoir si j'allais y arriver ou pas car c'était le dernier cours avant les vacances, je lui ai donc répondu que mon père pourrait m'aider car il était pianiste:
la prof: "ah bon, il se produit sur des scènes, fait des concerts"
moi (un peu déconcertée par la question): "euh non."
la prof: "alors il n'est pas pianiste, ce n'est pas son métier"
Cette phrase m'a vexée et peinée. Comment est-ce que moi et mes camarades pouvions être appelés "pianistes" et pas mon père qui jouait tellement bien ?
Alors je n'ai plus jamais utilisé le terme de "pianiste". Je jouais du piano, ou faisait du piano (comme on fait du karaté, de la danse, de la natation...). Bref, faire du piano était une activité extra-scolaire comme une autre, même si elle incluait un travail quotidien et solitaire.
Et puis j'ai grandi, j'ai fait des études de musicologie. J'ai rencontré beaucoup de "gens qui faisaient de la musique", et de plus en plus, je les ai appelé "musiciens". Aujourd'hui je considère mes élèves enfants comme de petits pianistes, mon rôle est de les aider à devenir des pianistes, quel que soit le métier qu'ils choisiront d'exercer. Et mon rêve est qu'aucune vilaine prof ne disent un jour à leurs enfants qu'ils ne sont pas pianiste.
Vous avez souligné l'importance du verbe "être", et je suis tout à fait d'accord avec vous. Je suis architecte/ prof de math/ médecin/ traducteur: ça me permet de gagner ma vie. Et puis, je suis aussi pianiste: ça me permet de vivre plus heureux, ça me permet d'être moi.
Alors biensûr, il ne me viendrait pas à l'idée d'entrer dans une soirée et de me présenter en disant: bonjour, je suis pianiste. C'est évident que les gens m'imagineraient d'office au milieu d'un orchestre devant des centaines de spectateurs. Mais aux yeux de ceux qui me connaissent, je suis pianiste, car cela fait partie de moi, je suis capricieuse, énervante, accueillante et puis pianiste.
Pourquoi ne pas voir se terme comme une qualité et non comme un acte rémunérateur ?
Lorsque j'étais au conservatoire, on nous appelait les "pianistes", "violonistes", "guitaristes" etc. Pour moi un pianiste était donc quelqu'un qui jouait du piano. Point.
Un jour, je devais avoir 8-9 ans, ma prof m'expliquait un truc sur un morceau et s'inquiétait de savoir si j'allais y arriver ou pas car c'était le dernier cours avant les vacances, je lui ai donc répondu que mon père pourrait m'aider car il était pianiste:
la prof: "ah bon, il se produit sur des scènes, fait des concerts"
moi (un peu déconcertée par la question): "euh non."
la prof: "alors il n'est pas pianiste, ce n'est pas son métier"
Cette phrase m'a vexée et peinée. Comment est-ce que moi et mes camarades pouvions être appelés "pianistes" et pas mon père qui jouait tellement bien ?
Alors je n'ai plus jamais utilisé le terme de "pianiste". Je jouais du piano, ou faisait du piano (comme on fait du karaté, de la danse, de la natation...). Bref, faire du piano était une activité extra-scolaire comme une autre, même si elle incluait un travail quotidien et solitaire.
Et puis j'ai grandi, j'ai fait des études de musicologie. J'ai rencontré beaucoup de "gens qui faisaient de la musique", et de plus en plus, je les ai appelé "musiciens". Aujourd'hui je considère mes élèves enfants comme de petits pianistes, mon rôle est de les aider à devenir des pianistes, quel que soit le métier qu'ils choisiront d'exercer. Et mon rêve est qu'aucune vilaine prof ne disent un jour à leurs enfants qu'ils ne sont pas pianiste.
Vous avez souligné l'importance du verbe "être", et je suis tout à fait d'accord avec vous. Je suis architecte/ prof de math/ médecin/ traducteur: ça me permet de gagner ma vie. Et puis, je suis aussi pianiste: ça me permet de vivre plus heureux, ça me permet d'être moi.
Alors biensûr, il ne me viendrait pas à l'idée d'entrer dans une soirée et de me présenter en disant: bonjour, je suis pianiste. C'est évident que les gens m'imagineraient d'office au milieu d'un orchestre devant des centaines de spectateurs. Mais aux yeux de ceux qui me connaissent, je suis pianiste, car cela fait partie de moi, je suis capricieuse, énervante, accueillante et puis pianiste.
Pourquoi ne pas voir se terme comme une qualité et non comme un acte rémunérateur ?
Re: Pianiste ou...
C'était peut-être le moyen pour cette prof d'exprimer sa frustration de ne pas pouvoir se considérer soi-même comme "pianiste". 

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Re: Pianiste ou...
elisa a écrit :Lorsque j'étais au conservatoire, on nous appelait les "pianistes", "violonistes", "guitaristes" etc. Pour moi un pianiste était donc quelqu'un qui jouait du piano. Point.
Un jour, je devais avoir 8-9 ans, ma prof m'expliquait un truc sur un morceau et s'inquiétait de savoir si j'allais y arriver ou pas car c'était le dernier cours avant les vacances, je lui ai donc répondu que mon père pourrait m'aider car il était pianiste:
la prof: "ah bon, il se produit sur des scènes, fait des concerts"
moi (un peu déconcertée par la question): "euh non."
la prof: "alors il n'est pas pianiste, ce n'est pas son métier"
Gracou a écrit :C'était peut-être le moyen pour cette prof d'exprimer sa frustration de ne pas pouvoir se considérer soi-même comme "pianiste".



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