Pianiste ou...

[jean-séb]

Tu as des enfants, Sylvie ?

[Oupsi]

Ça dérive un peu atelier de philo ce fil mais pourquoi pas.
Dans ce "ça m'est égal", Sylvie, j'entends quelque chose de très puissant et vital. "La mort ne me concerne pas" disait Épicure, et c'est vrai aussi.
Parfois je me dis que la musique est sur les deux plans. D'un côté, elle est pur présent, pur phénomène, presque tautologique. La phrase musicale est là, elle commence, parle, se tait, et après il n'y a plus rien. Il n'y a rien "derrière", il n'y a pas de signe caché, elle dit ce qu'elle dit, point.
Et pourtant, quelque chose reste.
(dans le fil sur la nécessité des reprises, par exemple, je pense que la reprise est une reprise de ce "reste", magnifié. On reprend quelque chose pas seulement parce que ça a eu lieu, mais parce qu'il en reste quelque chose qui peut s'énoncer autrement; la reprise).

Dans la vie, la vie de tous les jours, les choses se donnent ou ne se donnent pas, mais notre regard, notre soif font que chaque instant peut s'ouvrir à une sorte de reprise intérieure, ténue et involontaire.
Cette marge m'intéresse, me fait vibrer. Elle participe de l'énergie qui circule entre les êtres et dans la nature. C'est peut-être aussi le signe d'une parfaite inadaptation au présent! (parfois je me pose la question, parce que je manque de naturel dans le pur présent, c'est une des choses qui font que la musique est si difficile pour moi).

[Mona]

Mais quelle idée de vouloir laisser une trace...ou d'imaginer qu'à notre insu se fera cette trace...

Justement, il ne s'agit pas de VOULOIR laisser une trace.... Et quand on pense à quelqu'un qui n'est plus, on en garde bien quelque chose, pas forcément quelque chose qu'on peut nommer, qualifier, quelque fois c'est indéfinissable, mais quelque chose qui reste de lui, et qui s'est imprimé en nous. Donc oui, une trace.

[Oupsi]

Mais quelle idée de vouloir laisser une trace...ou d'imaginer qu'à notre insu se fera cette trace...

Ah, alors là, je peux dire franchement que l'idée de disparaître dans le vide du néant me fait horreur et me glace!

[BluePhoenix05]

Mais quelle idée de vouloir laisser une trace...ou d'imaginer qu'à notre insu se fera cette trace...

Ah, alors là, je peux dire franchement que l'idée de disparaître dans le vide du néant me fait horreur et me glace!

Ah ? moi j'espère partir sans éveiller le moindre soupçon.

c'est qui qu'est morbide, maintenant ?

[Caralire]

Tu as des enfants, Sylvie ?

Je me suis demandé aussi... mais je ne sais pas si je me serais permise de poser la question.

[BluePhoenix05]

Sinon pour revenir au sujet... "Aspirant pianiste" ou "aspirant musicien" : est-ce prétentieux, est-ce signe d'ambition/élitisme/fausse modestie ?

J'ai toujours trouvé ce genre de demandes, même lorsqu'elles se veulent bien intentionnées, un peu vulgaires en fait, voire inconsciemment agressives. C'est comme si on demandait à un chirurgien de découper un corps sur la nappe entre le fromage et le dessert, à un soldat de tirer un coup de mitraillette en visant le centre du lustre. Les artistes ne sont pas des singes.

"- Ah oui tu fais du piano ? Trop cool, vas-y joue un truc ! allez steeeuuplaaaiiîiit !"
"- Tu chantes ? Génial ! Allez chante-nous une petite chanson pour voir !"
"- Et toi tu es médecin ? Trop cool ! tu veux bien m'examiner cette pustule ?" (--> tiré de là)

[Caralire]

"- Et toi tu es médecin ? Trop cool ! tu veux bien m'examiner cette pustule ?" (--> tiré de là)

Mais en passant, je trouve le concept des trois tailles de robes intéressant. C'est valable aussi pour un répertoire au piano.

[Lee]

Votre discussion me fait penser à cette citation très connue et attribuée à tort à Emerson :

To laugh often and love much; to win the respect of intelligent persons and the affection of children; to earn the approbation of honest citizens and endure the betrayal of false friends; to appreciate beauty; to find the best in others; to give of one’s self; to leave the world a bit better, whether by a healthy child, a garden patch or a redeemed social condition; to know even one life has breathed easier because you have lived—this is to have succeeded.

[fugue]

Justement, il ne s'agit pas de VOULOIR laisser une trace.... Et quand on pense à quelqu'un qui n'est plus, on en garde bien quelque chose, pas forcément quelque chose qu'on peut nommer, qualifier, quelque fois c'est indéfinissable, mais quelque chose qui reste de lui, et qui s'est imprimé en nous. Donc oui, une trace.

Mais non, justement, il n'y a rien de choisi ou de volontaire là dedans ! Il ne s'agit pas du désir délibéré de laisser une trace

C'est bien de repréciser Mona

[sylvie piano]

jean-séb a écrit:
Tu as des enfants, Sylvie ?


Je me suis demandé aussi... mais je ne sais pas si je me serais permise de poser la question.

Ouhhhhhh! Moi qui pensait que mes interventions étaient lues et re-lues avec ferveur et respect... Apprises par coeur..... Je renoue avec la réalité des forums.... Je suis désespérée (!!!)
Enfin Caralire.... !!!!! Ma vision réaliste de la famille avec adolescents à toute heure du jour et de la nuit adressée aux jeunes femmes débordées vous a semblé inventée ? Lue dans des livres ?????
Je suis effondrée par cette indifférence.... Il me reste mon piano pour pleurer.... Et mon merveilleux mercredi pour retrouver ma superbe !

[sylvie piano]

Et finalement ... Pour répondre tout de même à la question, la réponse est oui....
Plein !!!!!!

[Oupsi]

C'est étrange, pour moi, la question de Jean-Séb ne présupposait pas que Sylvie n'a pas d'enfants, mais plutôt le contraire...

(et oui je me rappelle du fil où Sylvie évoquait les enfants devenus grands etc. Mais tout le monde ne lit pas forcément tous les fils!)

[mieuvotar]

(et oui je me rappelle du fil où Sylvie évoquait les enfants devenus grands etc. Mais tout le monde ne lit pas forcément tous les fils!)

... ni toutes les filles !

OK, je

[sylvie piano]

Pas d'excuses.... Il y en a qui ne suivent pas. C'est tout.

[Gracou]

Cela dit, si qu'une personne ait des enfants ou pas, cela ne veut pas dire que la question de ce qui se passera après elle, quel souvenir ou quelle emprunte va-t-elle laisser sur ce monde se pose ou ne se pose pas. Chacun se bricole sa propre réponse (qui peut aussi être celle de nier la question), mais tout le monde se retrouve confronté à cette question.

[jean-séb]

C'est étrange, pour moi, la question de Jean-Séb ne présupposait pas que Sylvie n'a pas d'enfants, mais plutôt le contraire...

Exactement, Oupsi. Mais je ne commenterai pas plus sans prendre le risque de tomber dans la psychologie de café du commerce !

(et oui je me rappelle du fil où Sylvie évoquait les enfants devenus grands etc. Mais tout le monde ne lit pas forcément tous les fils!)

Je les lis tous, par obligation. Mais je reconnais que j'oublie de plus en plus ce que je lis !

[Oupsi]

Je les lis tous, par obligation. Mais je reconnais que j'oublie de plus en plus ce que je lis !

Attention, alerte rouge!!

Il va falloir écrire des choses plus intéressantes ! A nos plumes!!
(ah ben non, à nos pianos plutôt. Nous sommes pianistes , ou pas? Au travail en tout cas!)

[Lee]

C'est à force de lire plein de 1&?#$!! (2370 and counting) comme je poste qu'il ne fait plus attention, il est anesthésié.

[mieuvotar]

Cela dit, si qu'une personne ait des enfants ou pas, cela ne veut pas dire que la question de ce qui se passera après elle, quel souvenir ou quelle emprunte va-t-elle laisser sur ce monde se pose ou ne se pose pas. Chacun se bricole sa propre réponse (qui peut aussi être celle de nier la question), mais tout le monde se retrouve confronté à cette question.

Euh... Tu peux reformuler STP ?