Réforme des conservatoires (parisiens)

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nox
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par nox »

Ca oui, je suis d'accord, c'est tout à fait louable. Mais réaliste ?
Effectivement, c'est parce que j'ai fait ma scolarité en Allemagne que j'ai pu me consacrer autant à la musique, vu que les cours finissaient à 13h15 (15h quand on avait des options en plus). Ca, c'est vraiment top !
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Oupsi
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Oupsi »

mais bien sûr. J'allais poster un message dans ce sens. C'est en partant du postulat que ce n'est pas de l'argent perdu, mais au contraire que le temps et l'argent consacrés à la musique, aux arts, au sport, au travail associatif, etc., sont bien dépensés, que l'on fait avancer les choses et que l'on remonte le niveau de tout le monde, sans scruter au préalable les gens pour savoir s'ils sont suffisamment méritants ou pas (à tout point de vue) pour bénéficier d'un tel enseignement...
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Lee
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Lee »

nox a écrit :Je ne sais pas contre qui ou contre quoi elle est dirigée, vu que personne n'a parlé de charité, mais en tout cas c'est très classe, bravo !
nox a écrit :Ce n'est pas l'objectif des conservatoires, mais plutôt des associations ou autre...Je suis d'accord que cette alternative manque aujourd'hui, mais les conservatoires ne sont pas forcément la réponse à tout.
nox a écrit :Ben oui, mais c'est un peu comme dire "les maths, ça fait ch*** à peu près tout le monde jusqu'en terminal. Les jeunes ne veulent pas faire des maths, ils veulent faire de l'astrophysique/architecture/physique nucléaire et autres trucs cools wesh t'as vu ! Il faut tout changer et étudier les maths appliqués directement à l'astrophysique/architecture/physique nucléaire dès le primaire !"...
Euh, va te renseigner, ils ont fait beaucoup de progrès et de l'évolution de comment ils enseignent les maths. Déjà mon fils s'entraine en jeu d'Ipad.
nox a écrit :C'était quoi le contexte quand j'ai dit ça ? Si si, au conservatoire il y avait du chant, et c'est bien heureux ! Apprendre à chanter, c'est juste
fondamental !
En juin, quand on se préparait pour Play-me-I'm-yours de Dominique. Tu m'avais dit que tu ne chantes pas. Tu n'avais pas chanter à haute voix la ligne de mélodie ou autre dans tes cours solfège ? Peut-être que tes cours étaient complètement différent que Bluephoenix et tu peux mieux expliquer tes cours surtout si tu as une opinion aussi haute. Sont-ils différents que dans les conservatoires en France ?
nox a écrit :Lee a écrit:
La fausse dichotomie de « former les pros ou former les pauvres »

C'est une citation ? Tiens tiens, dans quel message stp ?
nox a écrit :Il y a vraiment deux manières de voir les choses.
Soit on se dit que le conservatoire est fait pour apprendre et intéresser un maximum de gens à la musique d'une manière globale, soit que c'est une école à part entière, une formation qui se veut "professionnalisante" au départ et dont les filières amateurs potentielles ne seraient que des voies secondaires moins importantes.
nox a écrit :Et combien d'Einstein qui n'ont pas fait d'études supérieures, et combien de Picasso qui n'ont pas fait les beaux arts, et combien de Platini qui.......si tu veux on se pose au bar PMU du coin et on refait le monde ?
Tu t'égares, l'école est possible pour tous aujourd'hui en France. Les cours de musique, non.

Mais je ne sais pas pourquoi je perds mon temps en discutant avec toi. Il vaut mieux être à l'autre clavier. Heureusement tu n'étais pas là pour être contre la Renaissance, le Romanticisme, la proposition folle de Jules Ferry, etc.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par sylvie piano »

Ça chauffe un peu.... En tous les cas il faut garder un lieu d'excellence. C'est primordial. Un enseignement de niveau élevé et très exigeant.
Ecalucie
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Ecalucie »

nox a écrit :Tu ne peux pas étudier le solfège en même temps que l'instrument et espérer apprendre et connaître autant de choses que celui qui en fera un apprentissage à part entière. Le solfège, c'est aussi les dictées, le chant, l'analyse, l'écoute, les discussions, l'histoire de la musique, l'étude de l'orchestre et les instruments...
Personnellement, je trouve que le solfège est un moyen. Pas une finalité. Un gamin ça ne rêve pas d'Analyses musicales. L'objectif "premier", c'est de jouer de la musique. Parler c'est bien, connaître le nombre de clés, écrire et faire des dictées, c'est utile.... mais on veut d'abord J O U E R... et prendre... du plaisiiiiiir. :wink:

Alors je vous rejoins complètement sur l'utilité de la mise en place d'écoles dédiées à ceux qui n'envisagent pas un cursus pro, soit 99 % des personnes qui envisagent une pratique amateur. Et la question clé est la suivante : avec quel argent ? celui attribué à nos vénérables institutions ?

Si nos responsables politiques s'emparent du sujet, pourquoi ne pas les encourager à y réfléchir en démontrant que la pratique musicale est non seulement utile mais nécessaire plutôt que de s'arquebouter sur un modèle qui démontre ses qualités mais aussi ses innombrables défauts.
nox
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par nox »

Lee a écrit :
nox a écrit :Ce n'est pas l'objectif des conservatoires, mais plutôt des associations ou autre...Je suis d'accord que cette alternative manque aujourd'hui, mais les conservatoires ne sont pas forcément la réponse à tout.
Et où tu vois le mot "charité" dans tout ça ? Une association ce n'est pas forcément caritatif hein !
Lee a écrit : Euh, va te renseigner, ils ont fait beaucoup de progrès et de l'évolution de comment ils enseignent les maths. Déjà mon fils s'entraine en jeu d'Ipad.
"Ils" => L'école de ton fils
"Des progrès" => Reste à voir, c'est pas parce que c'est plus rigolo que c'est forcément mieux. Mais soit...
Sinon, en fait tu suggères que le solfège soit enseigné sur iPad ? Non parce que sinon je ne vois pas trop le lien avec la discussion.
Lee a écrit : En juin, quand on se préparait pour Play-me-I'm-yours de Dominique. Tu m'avais dit que tu ne chantes pas. Tu n'avais pas chanter à haute voix la ligne de mélodie ou autre dans tes cours solfège ?
J'avais dit "je chante pas" au sens "je vais pas chanter là maintenant" peut être. Mais si si, chanter à haute voix en solfège, on n'y échappe pas et c'est bien normal

Et pour toi quand je dis
nox a écrit :Il y a vraiment deux manières de voir les choses.
Soit on se dit que le conservatoire est fait pour apprendre et intéresser un maximum de gens à la musique d'une manière globale, soit que c'est une école à part entière, une formation qui se veut "professionnalisante" au départ et dont les filières amateurs potentielles ne seraient que des voies secondaires moins importantes.
ça revient à mettre les pros d'un côté et les "pauvres" de l'autre ?
Si le problème c'est que le conservatoire est trop cher, y'a même pas de débat ! Rendons le gratuit (pourquoi on n'y a pas pensé avant ? #-o ), je suis 100% d'accord ! Mais rien à voir avec l'enseignement qui y est dispensé, donc.
Lee a écrit : Tu t'égares, l'école est possible pour tous aujourd'hui en France. Les cours de musique, non.
Si, c'est possible pour tous, tant qu'il y a de la place.
C'est le prix le problème ? Eh bien dans ce cas je te dis "pour faire un Einstein, le collège/lycée ne suffira pas, et au-delà ça sera payant aussi...".
Et quid des beaux arts ? On réforme aussi ?
Et les clubs de sport ?
Lee a écrit : Heureusement tu n'étais pas là pour être contre la Renaissance, le Romanticisme, la proposition folle de Jules Ferry, etc.
Oui hein, quel vil conservateur je suis ! Je te laisse, mon fiacre est garé en double-file !
Modifié en dernier par nox le mar. 25 nov., 2014 18:26, modifié 4 fois.
nox
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par nox »

Ecalucie a écrit : Personnellement, je trouve que le solfège est un moyen. Pas une finalité. Un gamin ça ne rêve pas d'Analyses musicales. L'objectif "premier", c'est de jouer de la musique.
Et tu en déduis que le solfège ne doit être étudié que dans la pratique ? Donc tu fais une croix sur l'analyse musicale, le chant, l'étude des instruments et de l'orchestre, l'histoire de la musique etc... ?
D'une part, ce qui barbe le plus en solfège, c'est de loin la lecture de notes et le rythme, et ça pour le coup, pratique ou pas, on n'y coupe pas...Apprendre à lire une "langue" de zéro en balbutiant, ce n'est jamais drôle. Par contre l'histoire de la musique, l'écoute etc...c'est des moments plutôt sympas justement.
D'autre part, tout ça c'est important, et : oui, ça permet de mieux jouer, d'être un meilleur musicien. On n'apprend pas à jouer du piano, on apprend à jouer de la musique avant tout.

Et donc pour étudier tout ça, il faut du temps. Donc pas d'autre choix que d'en faire un enseignement à part...
Ecalucie a écrit :Si nos responsables politiques s'emparent du sujet, pourquoi ne pas les encourager à y réfléchir en démontrant que la pratique musicale est non seulement utile mais nécessaire plutôt que de s'arquebouter sur un modèle qui démontre ses qualités mais aussi ses innombrables défauts.
Pourquoi "plutôt que" ? Oui oui, ok, montrons que la pratique musicale c'est top moumoute, pas de soucis (nécessaire faut pas exagérer non plus). Mais bon, je pense qu'ils le savent, le problème n'est pas là. Le problème c'est le pognon comme tu le dis...Mais ça le conservatoire n'y peut rien...
Val
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Val »

Ouvrir tout à tout le monde pour débuter, je suis entièrement d'accord. Mais, tôt ou tard, il faut inévitablement passer par la case "sélection", qui semble particulièrement mal sonner dans l'esprit de certains. S'il n'y a pas d'enjeu, le niveau chute. Il n'y à qu'à voir l'université, ouverte à tout venant : 30 % arrêtent après la première année. Même chose dans les collèges et lycées non sélectifs, où le niveau chute d'année en année, conséquence directe de l'abaissement régulier du niveau du brevet puis du bac.
Donc, qui dit plus grande ouverture, dit baisse de niveau. En plus de n'être pas capables de former efficacement les apprentis musiciens amateurs, même les apprentis professionnels en pâtiraient.
Dans notre société ou le travail perd sa valeur, il faut de la sélection. On peut donc ouvrir des "conservatoires-poubelles", dans lesquels on parquerait les aspirants amateurs, pour leur dispenser un enseignement lamentable, et laisser à côté de vrais conservatoires, exigeants et (un minimum) performants.

A mon avis, le solfège est à la musique, ce que les maths sont pour les sciences : un moyen d'éduquer le cerveau à analyser différentes situations. Pourrait devenir bon pianiste celui qui a une oreille lamentable, qui écouterait une fugue de Bach sans être capable de dissocier aucune des voix ? Ou qui serait incapable de jouer correctement du Ravel parce qu'il pense que c'est du classique, comme Beethoven, Mozart ou Scarlatti ? Le solfège est indispensable pour la musique, de la même manière que les maths sont indispensables pour la physique, la chimie, la biologie, l'économie, ... Enseignement à privilégier donc. Hélas, les "c'est trop dur", pour l'un comme pour l'autre se font entendre. Dès qu'il faut travailler ou que quelque chose est difficile, il faut se plaindre !
Non, par pitié, pas de ça dans les conservatoires.
Tilleul
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Tilleul »

Bonjour,
Val a écrit :Le solfège est indispensable pour la musique, de la même manière que les maths sont indispensables pour la physique, la chimie, la biologie, l'économie
On peut faire de la musique sans rien connaitre au solfège. Peut-on faire de la physique, chimie, biologie, économie sans rien connaitre aux maths ?
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Oupsi
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Oupsi »

Mais bien sûr qu'il faut de l'excellence!
Mais si tout le monde entonne en choeur, à commencer par les profs, les adultes, les responsables, "c'est trop dur", évidemment les gamins vont dire pareil.
Dans un bon contexte pédagogique, l'idée, le nerf de la transmission, c'est quand même que quand c'est dur, c'est désirable et passionnant.

Donc un enseignement où l'on tente d'édulcorer la difficulté en se disant que comme ça, tout sera plus accessible, à mon avis ça cherche juste à économiser de l'argent derrière des pseudo-arguments hypocrites.
Par contre, un enseignement où la difficulté est rendue désirable et intéressante, avec des moyens et plein de profs pour soutenir l'effort, je dis oui et je pense que ça marche.

L'être humain aime généralement apprendre, les défis, se surpasser. Avant qu'un adulte méprisant vienne lui dire que "c'est trop dur pour toi" et lui mette un objet ludique à la place du cerveau.
Gracou
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Gracou »

Pour le coup, ce qui a surtout tendance à faire chuter le niveau dans les conservatoires, ce sont les parents ! #-o

Combien sont-ils à venir nous dire régulièrement que cela n'a pas été possible de travailler (plus) cette semaine, parce qu'en dehors de l'école et des devoirs, il y a le poney, la danse, le foot, le catéchisme, la visite chez la mamie, les amis le week-end, etc, etc. Beaucoup assument complètement le fait que leurs enfants ne viennent que butiner. Par contre, si ça se passe moyennement bien aux examens, là, c'est plutôt la faute du prof... #-o
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
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JPS1827
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par JPS1827 »

Tout à fait d'accord avec Oupsi. Je pense que je n'aurais pas appris le piano si j'avais dû aller au conservatoire de ma ville. Bien sûr il faut des enfants qui aient envie d'apprendre quelque chose mais il est est très important que leurs professeurs "y croient" et qu'ils puissent avoir assez de temps pour réellement s'occuper des élèves, pas forcément individuellement. J'ai eu la chance d'avoir une prof incroyablement investie dans son travail, qui pensait pouvoir faire bien jouer tout le monde, qui faisait classe devant les autres élèves (on pouvait arriver avant et rester après son heure de passage, écouter les leçons des autres et notamment d'élèves très avancés, ce qui était passionnant, imaginez un instant : vous travaillez un petit prélude de Bach et vous assister avant et après à un cours sur une ballade de Chopin ou sur l'Isle Joyeuse). Bien sûr beaucoup n'accrocheront pas, mais ils s'intéresseront plus à autre chose, on n'est pas obligé de faire de la musique, simplement il faut arrêter de penser que ce doit être soit une activité complètement élitiste réservée à très peu, soit une activité ludique d'accès facile. Il faut que des personnes s'investissent pour faire partager une passion ou au moins un intérêt réel pour la matière.

La baisse du niveau est un problème récurrent de génération en génération depuis Platon, qui se plaignait déjà de la jeunesse de son époque, on comprend difficilement comment le niveau pourrait continuer à baisser :mrgreen: Pour moi il est clair que l'enseignement, qu'il soit général ou artistique, ne doit pas répondre à une demande supposée ou fantasmée, il doit proposer un accès à l'immense connaissance accumulée dans chaque domaine de l'activité humaine, en se félicitant que chacun veuille y prendre ce qui lui convient. Si certains veulent professionnaliser leur approche, ils doivent pouvoir le faire (après sélection alors, car il ne faut pas trop laisser des personnes sans capacités réelles se fourvoyer dans une voie qui n'est pas la leur), pour la plupart qui resteront des amateurs, il faut leur donner la possibilité d'une pratique de qualité. Effectivement l'accès actuel n'est pas correctement réparti dans la population, et en soi une réforme sincère comme celle dont on parle (j'ai déjà dit que je n'y croyais pas) ne me paraît pas avoir d'inconvénient. Je n'ai pas appris vraiment le solfège dans mon enfance, j'en ai fait après ; quand à l'âge adulte, j'ai voulu aller faire de l'harmonie au conservatoire, on m'a claqué la porte au nez (ils ont beaucoup ri de mes diplôme de l'Ecole normale, forcément, ce n'était pas des diplômes "de chez eux") et j'ai dû me trouver un prof tout seul. Bref, une fois l'intérêt éveillé, les personnes trouvent un chemin.

je pense que ce système fermé avec des cycles, qui continue de voir la musique essentiellement comme une activité de maîtrise (d'ailleurs combien de fois lit-on sur le forum à propos d'un enregistrement : "c'est bien maîtrisé", "ce n''est pas assez maîtrisé") est assez catastrophique. Bien sûr une certaine maîtrise est nécessaire, mais on parle quand même d'une activité artistique, et je pense que c'est un aspect qui est très pauvrement envisagé dans l'enseignement actuel, d'où un désintérêt assez rapide chez beaucoup.
De plus la pratique artistique est un problème politico-économique, car elle éloigne du consumérisme. En raccourci (avec un brin de provocation), il me semble que former de bons musiciens amateurs, c'est mauvais pour la future consommation des ménages…
nox
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Enregistré le : jeu. 17 mai, 2007 22:22

Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par nox »

Tilleul a écrit : On peut faire de la musique sans rien connaitre au solfège.
Non. On ne peut pas.
On peut "se débrouiller", mais ça restera forcément très limité.
nox
Messages : 8304
Enregistré le : jeu. 17 mai, 2007 22:22

Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par nox »

Bon eh bien allons-y alors.
Si vous étiez au pouvoir, quelles mesures (concrètes !) prendriez-vous pour "améliorer" l'enseignement de la musique ?
Je pense que ce n'est pas si facile de mettre sur pied une mesure réellement profitable et qui tienne debout à tous les niveaux...
Val
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Val »

Alors ...
J'intégrerais la musique dans le milieu scolaire à l'allemande, l'après-midi, en alternance avec histoire de l'art (dessin, peinture, ... Bref, la culture) et sport (non noté :mrgreen: ). Il ne faudrait pourtant pas sacrifier les cours, les vrais, de maths (renforcés et plus ludiques), de français (intensifs et exigeants), histoire (plus globale de la France, et, au lycée, cesser de réduire l'histoire au XXème siècle), géographie, en partenariat avec la SVT (pour les climats, tout ça). En s'arrangeant bien, les enfants pourraient avoir cours tous les matins et après-midi jusqu'à 15 h (en les faisant commencer à 9 heures (mais comment les emmener si tard à l'école ?) sinon ils sont fatigués, et c'est mauvais pour leur santé). Après, les enseignements dont je parlais plus haut.
Mais doivent-ils se dérouler en conservatoire ? Je ne pense pas : mieux vaut équiper les écoles de pianos (et autres percussions, ...) que de tableaux numériques, et permettre aux élèves de rester dans un cadre connu, sous l'autorité du professeur de musique, bienveillant et compétent.
Et, à côté de ça, le système des conservatoires resterait tel qu'il est pour les CRD ou CRR, mais en étant davantage tournés vers la pratique amateur pour les CRMunicipal. Ces derniers compléteraient la formation scolaire en permettant toutefois d'acquérir toutefois de bonnes bases théoriques autant que pratiques, sans toutefois empêcher l'entrée éventuelle dans un CRR, si l'enfant le désirait.


Extrait du B.O. du 25/11/2153 :mrgreen:
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Caralire
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Caralire »

Val a écrit :Alors ...
J'intégrerais la musique dans le milieu scolaire à l'allemande, l'après-midi, en alternance avec histoire de l'art (dessin, peinture, ... Bref, la culture) et sport (non noté :mrgreen: ). Il ne faudrait pourtant pas sacrifier les cours, les vrais, de maths (renforcés et plus ludiques), de français (intensifs et exigeants), histoire (plus globale de la France, et, au lycée, cesser de réduire l'histoire au XXème siècle), géographie, en partenariat avec la SVT (pour les climats, tout ça). En s'arrangeant bien, les enfants pourraient avoir cours tous les matins et après-midi jusqu'à 15 h (en les faisant commencer à 9 heures (mais comment les emmener si tard à l'école ?) sinon ils sont fatigués, et c'est mauvais pour leur santé). Après, les enseignements dont je parlais plus haut.


Extrait du B.O. du 25/11/2153 :mrgreen:

Tu en as rêvé, ils l'ont déjà fait !

Ca s'appelle TAP. Ca serait génial s'il n'était pas nécessaire de payer très cher pour que ça le soit. Comme il n'y a pas le budget nécessaire, c'est très aléatoire et instable : cela dépend au cas par cas de la stratégie de la commune, puis de la qualité variable de chaque animateur. Et si ces deux points sont favorables il reste encore le risque que l'animateur trouve plus stable et plus lucratif et s'en aille donc du jour au lendemain.
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Okay
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Okay »

Attention coup gueule.

Je suis assez radical sur la question du solfège, des conservatoires, et de la pédagogie en général (musique et bien au delà). Je trouve que c'est une véritable pandémie.

Si ça ne tenait qu'à moi, l'enseignement musical sur Utopia serait dispensé par un "hyper-professeur", sorte de précepteur rabelaisien qui porterait à lui seul toutes les casquettes (instrument, outils théoriques utiles, culture, esthétique), sans jamais s'éloigner de l'instrument. Je ne peux le vérifier, mais ma petite théorie raconte que tous les musiciens qui ont persévéré ont débuté de cette manière là, que ce soit auprès d'un parent, ami de la famille ou professeur privé. C'est une utopie, mais à mes yeux, la profondeur du problème se mesure tout simplement à la distance qui nous sépare de cet idéal intégré.
En France avec le système des conservatoires basé sur des classes, des cycles, et une séparation nette théorie et pratique, on a un édifice qui n'a en vérité aucun fondement pédagogique aux bases expérimentales solides. La seule raison en est que l'enseignement est beaucoup plus facile à conceptualiser de cette façon là, sûrement beaucoup moins couteux, et que l'esprit rationnel aime bien tout mettre dans des cases. Et en plus d'avoir créé ces cases, on les a déformées à l'extrême, en venant à imposer un nombre d'heures théoriques de loin supérieur au temps consacré à la pratique. Total non-sens. Tout ceci est la recette de l'anti-efficacité, si on s'autorise l'exercice de pensée non contraint d'une approche radicale uniquement orientée vers le résultat. Une approche totalement intégrée, où tout prend du sens, où tout s'éclaire.

Défendre ces cases en invoquant le parallèle entre le statut des mathématiques et celui du solfège n’est pas du tout pertinent, c’est une idée sans espoir pour moi. D’abord les mathématiques se sont énormément développées via les mathématiques appliquées, on ne compte pas les outils qui ont été créés pour répondre au besoin d’une autre science. Alors oui, on peut très bien aborder l’analyse fonctionnelle et les probabilités par la théorie des ensembles (tiens une autre maladie française ?). Mais peu importe les capacités d’abstraction dont nous sommes capables, on comprend vraiment les choses lorsqu’on s’y plonge d'abord via l’intuition du monde physique, de réalités concrètes qu’on peut se représenter. Sinon on ne comprend pas vraiment. Je suis convaincu que la pédagogie serait infiniment plus efficace, passionnante et marquante si on apprenait d’abord à intégrer en cours de physique et à calculer les probabilités en cours d’économie. Puis on se délecterait ensuite à découvrir de nouvelles intuitions en utilisant ces mêmes branches, mais en inversant ces deux disciplines. Et c’est là qu’on réalise que les mathématiques ne peuvent se réduire à un langage ou un moyen, mais que ses ramifications sont beaucoup plus profondes, polymorphes, et difficilement dissociables de leurs objets d’application. Enseigner les outils au départ en les séparant de leurs applications naturelles est pour moi une hérésie. Tout comme le solfège ne peut pas être sérieusement dissocié de l’œuvre d’art musicale, sans effectuer une scission artificielle et pédagogiquement contreproductive.
J’entends d’ici hurler le mathématicien pur, ne lisant dans mes propos qu’une courte vue purement utilitariste de sa discipline, et me citant nombre d’outils et de branches s’étant développées loin de toute application, et de découvertes a priori « inutiles » qui ont ensuite naissance à des applications réelles. Et il aura totalement raison, car contrairement au solfège, les mathématiques ont également une existence propre, un véritable statut à part entière. Je ne sais plus quel grand mathématicien a justifié ça par « l’honneur de l’esprit humain ».
Les cours musicaux théoriques, les classes, les cycles, et toutes les cases nombreuses et difformes ne sont qu’un démembrement contrenature qu’on arrache au tout que constitue la musique, une recette destructurant le fond des choses, détruisant l’envie et se détournant donc du résultat.
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Lee
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Lee »

Heureusement tu t'es exprimé, Okay, merci. Je n'aurais pu accuser les "tendences français" des cases et de tout philsophiser. :mrgreen:
Sans plus de connaissance de comment ils enseignent en France je n'aurais pu disputer cette déconnexion :
nox a écrit :Le solfège, c'est un truc à part entière hein, c'est pas juste fait pour te dire où appuyer quand t'es devant ton piano.
Tu ne peux pas étudier le solfège en même temps que l'instrument et espérer apprendre et connaître autant de choses que celui qui en fera un apprentissage à part entière.
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nox
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par nox »

Le truc de l'hyper-professeur, c'est top, mais vraiment sur utopia. D'un point de vue gestion des emplois du temps des enseignants, ça doit être l'enfer si tu dois étudier non seulement ton instrument mais la musique en général.

Pour le parallèle avec les mathématiques, il ne faut pas en faire une montagne. Un parallèle reste forcément limité, ça vaut ce que ça vaut. Le but était juste d'essayer d'expliquer ma conception.
Alors oui, en lisant le début j'ai eu envie, comme tu le dis, de dire "c'est réducteur !" Les mathématiques c'est d'ailleurs pour moi un langage. Mais je ne suis pas d'accord avec ça :
contrairement au solfège, les mathématiques ont également une existence propre
Le solfège n'a pas une existence propre ? Oui, si on dit que le solfège c'est la lecture de notes et le rythme.
Mais pour moi c'est plus que ça, comme je l'ai dit. Le solfège, c'est l'apprentissage de la musique au sens large, et c'est à la limite plutôt l'instrument qu'on n'étudie qui n'est qu'une partite de ce tout.
En solfège, on apprend à entendre et à écouter, à chanter juste (ce qui nécessite la mise en place de beaucoup de mécanismes inconscients primordiaux !), on apprend l'histoire, les instruments, l'orchestre, les ensembles, les styles, on apprend à écrire ce qu'on entend, on apprend les accords, on analyse des oeuvres, on discute...

Vraiment, je garde de beaux souvenirs de mes cours de solfège. Et je viens bien d'un conservatoire lambda de province, je ne pense pas être une exception...

EDIT : sans surprise, on retrouve la même scission que sur les exercices, avec les notions de musique omni-présente et indissociable ou non.
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Lee
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Re: Réforme des conservatoires (parisiens)

Message par Lee »

Alors, à quand l'école privé de musique d'Okay ? If you build it, they will come...
Est-ce que tu prendas les adultes ? :wink:
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