Mon Erard est en fait un Schimmel droit, 130, à l'époque (une vingtaine d'années) je l'avais choisi pour son "son" et aussi sa mécanique un peu lourde.
Je remarque que le passage du numérique au piano réel s'avère très douloureux, je suis en train de travailler une sonate de Scarlatti, la K2 en sol (que je voudrais monter à 80 à la mesure), et une étude de Chopin, la première.
Je dois dire que la confrontation des 2 claviers me laisse perplexe, le Chopin passe sans surprise sur le numérique et l'Erard, peut-être même mieux sur l'Erard (quoi, bon, je ne suis jamais à plus de 100-110 à la noire

C'est toujours avec un léger stress que je retrouve l'Erard, mais je dois reconnaître que la confrontation est sévère pour moi :
- Ma manie est celle du métronome, je remarque que lorsque je suis à l'aise sur le numérique à un certain tempo, je dois rétrograder d'une vingtaine de pulsations/minute sur l'Erard, sa mécanique résiste et je peine. Je me demande aussi si je n'ai tout simplement pas plus de mal à intégrer le son qui sort de l'Erard.
- J'éprouve de grandes difficultés sur l'Erard à imprimer des nuances, notamment lorsqu'il s'agit de jouer pp et je monte très vite au forte là où j'attendrais un mf. Et c'est décourageant car je ne parviens pas à installer de plans sonores.
- Je remarque aussi un très léger temps de retard entre le moment où j'appuie sur la touche et le moment où le son parle, ce n'est pas énorme mais assez pour être déstabilisant, et la rythmique s'en ressent.
Enfin, la mécanique "réelle" ne laisse rien passer, et c'est assez confondant.
J'aurais voulu savoir si les habitués du numérique étaient habitués à ce genre de déconvenue ou si c'était un dur retour à la réalité ...