Les classiques du Pouliguen
Re: Les classiques du Pouliguen
tout a été dit ! c'est très beau et impressionnant à entendre (sur la longueur ou plutôt sur la distance, c'est vraiment une course de fond qu'il faut mener !)
Les quelques accrocs sont minimes et ne changent rien à l'ensemble. Je m'interroge toujours sur cette tendance à la précipitation que nous avons tous dans des circonstances de stress, qui s'entend un peu, par moments, dans ton concert, on le sait qu'il faut au contraire ralentir, étirer le temps, et on ne sait pas vraiment le faire. Et précipitation va avec raideur (pas dans ce qu'on entend de ton jeu ! je parle en général....), alors que lorsqu'on arrive à "réassouplir" on obtient quelque chose de plus tranquille. La différence en terme de tempo est pourtant minime...
Bref bravo aussi et ça me donne envie de travailler le concerto italien que je n'ai jamais déchiffré !
Les quelques accrocs sont minimes et ne changent rien à l'ensemble. Je m'interroge toujours sur cette tendance à la précipitation que nous avons tous dans des circonstances de stress, qui s'entend un peu, par moments, dans ton concert, on le sait qu'il faut au contraire ralentir, étirer le temps, et on ne sait pas vraiment le faire. Et précipitation va avec raideur (pas dans ce qu'on entend de ton jeu ! je parle en général....), alors que lorsqu'on arrive à "réassouplir" on obtient quelque chose de plus tranquille. La différence en terme de tempo est pourtant minime...
Bref bravo aussi et ça me donne envie de travailler le concerto italien que je n'ai jamais déchiffré !
Re: Les classiques du Pouliguen
tout a été dit ! c'est très beau et impressionnant à entendre (sur la longueur ou plutôt sur la distance, c'est vraiment une course de fond qu'il faut mener !)
Les quelques accrocs sont minimes et ne changent rien à l'ensemble. Je m'interroge toujours sur cette tendance à la précipitation que nous avons tous dans des circonstances de stress, qui s'entend un peu, par moments, dans ton concert, on le sait qu'il faut au contraire ralentir, étirer le temps, et on ne sait pas vraiment le faire. Et précipitation va avec raideur (pas dans ce qu'on entend de ton jeu ! je parle en général....), alors que lorsqu'on arrive à "réassouplir" on obtient quelque chose de plus tranquille. La différence en terme de tempo est pourtant minime...
Bref bravo aussi et ça me donne envie de travailler le concerto italien que je n'ai jamais déchiffré !
Les quelques accrocs sont minimes et ne changent rien à l'ensemble. Je m'interroge toujours sur cette tendance à la précipitation que nous avons tous dans des circonstances de stress, qui s'entend un peu, par moments, dans ton concert, on le sait qu'il faut au contraire ralentir, étirer le temps, et on ne sait pas vraiment le faire. Et précipitation va avec raideur (pas dans ce qu'on entend de ton jeu ! je parle en général....), alors que lorsqu'on arrive à "réassouplir" on obtient quelque chose de plus tranquille. La différence en terme de tempo est pourtant minime...
Bref bravo aussi et ça me donne envie de travailler le concerto italien que je n'ai jamais déchiffré !
Re: Les classiques du Pouliguen
J'aimerais bien que tu laisses le lien encore au moins 1 ou 2 jours, j'ai écouté Bach et Debussy, et j'aimerais bien écouter le Schumann.
- Marie-france
- Messages : 2764
- Enregistré le : mer. 16 févr., 2005 13:17
Re: Les classiques du Pouliguen
Ah oui moi aussi! Je n'ai écouté que Bach que j'ai trouvé vraiment très bien, à un tempo idéal je trouve moi aussi.
Mais je ne suis pas là cet après-midi.
Mais je ne suis pas là cet après-midi.

Re: Les classiques du Pouliguen
Merci beaucoup JPS d'avoir partagé ce concert avec nous, je suis en train d'écouter le Debussy.
C'est dommage qu'on ne peut pas mettre quelque part à consulter en permanence...
Et si on créait un hébergement du son PM ?

Et si on créait un hébergement du son PM ?

“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
- JPS1827
- Messages : 3426
- Enregistré le : lun. 25 avr., 2011 11:27
- Mon piano : Steinway A, Seiler 122
- Localisation : Bourg la Reine
Re: Les classiques du Pouliguen
Un grand merci à tous pour vos retours.
Pour le fichier, je ne vais pas pouvoir le laisser sur soundcloud parce que je ne dispose plus d'espace. Je peux éventuellement le mettre sur youtube mais je ne trouvais pas ça assez bien pour cela.
Mais je peux essayer d'en faire une vidéo avec quelques images par dessus.
Pour le fichier, je ne vais pas pouvoir le laisser sur soundcloud parce que je ne dispose plus d'espace. Je peux éventuellement le mettre sur youtube mais je ne trouvais pas ça assez bien pour cela.
Mais je peux essayer d'en faire une vidéo avec quelques images par dessus.
- Doubidoudom
- Messages : 1311
- Enregistré le : lun. 05 sept., 2011 1:51
- Mon piano : yamaha G2
- Localisation : Paris
- Contact :
Re: Les classiques du Pouliguen
Et encore bravo JPS, je n'avais repéré ce post avant, laisse-nous le temps d'écouter un peu
Je suis en train d'écouter le Bach qui me ravit. Je viens justement de l'attaquer !
J'écoute la suite demain…
Je suis en train d'écouter le Bach qui me ravit. Je viens justement de l'attaquer !
J'écoute la suite demain…
Je suis aveugle mais on trouve toujours plus malheureux: j'aurais pu être noir. Ray Charles
- Moderato Cantabile
- Messages : 1573
- Enregistré le : ven. 01 juil., 2011 13:48
- Mon piano : Erard 1 - Seiler 206
Re: Les classiques du Pouliguen
N'importe quoi !!!!JPS1827 a écrit : Je peux éventuellement le mettre sur youtube mais je ne trouvais pas ça assez bien pour cela.

Je suis en train de l'écouter et il est super ton récital !

"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
- BM607
- Modérateur
- Messages : 7182
- Enregistré le : mer. 23 mars, 2005 17:19
- Mon piano : YAMAHA : P120-num. + S4-1/4 queue 1m91
- Localisation : Marches de Bretagne
Re: Les classiques du Pouliguen
J'ai l'impression en écoutant ce concerto italien que tu étais pas mal crispé. Dans ma mémoire tu l'avais joué de plus belle manière en janvier dernier.
Là il y a pas mal de petites fautes, pas simplement des notes ratées, mais par exemple aussi de la précipitation et des à-peu-près, qui semblent indiquer de la crispation, et dès le premier mouvement (peut-être aussi le fait de débuter le récital, un peu d'angoisse ?).
Bien sûr globalement c'est très joli et de très bon niveau (j'aurais aimé être capable de jouer comme ça le premier mouvement l'an dernier quand je l'ai appris, et même avec 10 fois plus de fautes), il y a plein de choses qui mériteraient des applaudissements soutenus ; mais je t'ai trouvé moins à l'aise que d'habitude.
Bon on ne va pas reprendre non plus chaque mesure pour commenter, ce n'est pas le but je pense.
BM
Là il y a pas mal de petites fautes, pas simplement des notes ratées, mais par exemple aussi de la précipitation et des à-peu-près, qui semblent indiquer de la crispation, et dès le premier mouvement (peut-être aussi le fait de débuter le récital, un peu d'angoisse ?).
Bien sûr globalement c'est très joli et de très bon niveau (j'aurais aimé être capable de jouer comme ça le premier mouvement l'an dernier quand je l'ai appris, et même avec 10 fois plus de fautes), il y a plein de choses qui mériteraient des applaudissements soutenus ; mais je t'ai trouvé moins à l'aise que d'habitude.
Bon on ne va pas reprendre non plus chaque mesure pour commenter, ce n'est pas le but je pense.
BM
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville
A. de Tocqueville
Re: Les classiques du Pouliguen
Je me permets un hors sujet pour BM en regardant sa citation et en le connaissant un peu :
mathematical equation to predict happiness
http://www.sciencedaily.com/releases/20 ... 151413.htm
mathematical equation to predict happiness
http://www.sciencedaily.com/releases/20 ... 151413.htm
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
- BM607
- Modérateur
- Messages : 7182
- Enregistré le : mer. 23 mars, 2005 17:19
- Mon piano : YAMAHA : P120-num. + S4-1/4 queue 1m91
- Localisation : Marches de Bretagne
Re: Les classiques du Pouliguen
@Lee : merci. J'avais déjà quelques notions sur le sujet, la psychologie revient souvent dans les études liées au sport, avec des choses parfois surprenantes.
BM
BM
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville
A. de Tocqueville
- zende
- Messages : 633
- Enregistré le : sam. 12 mars, 2011 10:16
- Mon piano : Mussard
- Localisation : Languedoc-Roussillon, Montpellier
- Contact :
Re: Les classiques du Pouliguen
JPS : merci pour le partage ; superbe




- JPS1827
- Messages : 3426
- Enregistré le : lun. 25 avr., 2011 11:27
- Mon piano : Steinway A, Seiler 122
- Localisation : Bourg la Reine
Re: Les classiques du Pouliguen
Merci Doubidoudom, Moderato cantabile et Zende.
@BM607 : je te remercie pour ton commentaire qui est en fait très intéressant de mon point de vue. Bien sûr j'étais un peu tendu, mais pas tellement dans le 1er mouvement. Tu fais probablement allusion à la fois où tu m'as entendu jouer le Concerto Italien chez Cotrolo. Je peux t'assurer cependant que c'étais beaucoup moins bien, avec beaucoup plus de petites erreurs et même un plantage dans le 1er mouvement. Ta mémoire te joue des tours parce que les conditions où tu écoutes l'œuvre sont très différentes, et ta remarque permet d'ouvrir une réflexion sur l'énorme différence qu'il y a entre l'écoute "en live" et celle d'un enregistrement. C'est pour cela que les enregistrements professionnels sont faits en studio et sont un montage de plusieurs prises le plus souvent (C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il est rare qu'un enregistrement live puisse permettre de sortir un CD sans faire de raccords avec d'autres prises). Bien sûr, si j'étais capable de faire ce concert avec la même expression, détendu et sans une seule fausse note, ce serait mieux. En fait, je ne désespère toujours pas.
@BM607 : je te remercie pour ton commentaire qui est en fait très intéressant de mon point de vue. Bien sûr j'étais un peu tendu, mais pas tellement dans le 1er mouvement. Tu fais probablement allusion à la fois où tu m'as entendu jouer le Concerto Italien chez Cotrolo. Je peux t'assurer cependant que c'étais beaucoup moins bien, avec beaucoup plus de petites erreurs et même un plantage dans le 1er mouvement. Ta mémoire te joue des tours parce que les conditions où tu écoutes l'œuvre sont très différentes, et ta remarque permet d'ouvrir une réflexion sur l'énorme différence qu'il y a entre l'écoute "en live" et celle d'un enregistrement. C'est pour cela que les enregistrements professionnels sont faits en studio et sont un montage de plusieurs prises le plus souvent (C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il est rare qu'un enregistrement live puisse permettre de sortir un CD sans faire de raccords avec d'autres prises). Bien sûr, si j'étais capable de faire ce concert avec la même expression, détendu et sans une seule fausse note, ce serait mieux. En fait, je ne désespère toujours pas.
Re: Les classiques du Pouliguen
J'ai enfin pu tout écouter. J'avais déjà écrit le début de ce post pour la première partie, voilà un seul post avec l'ensemble. Franchement bravo pour ce récital, qui bien qu'équilibré pour le public, ne laisse pas beaucoup de répit au pianiste. La distance a été tenue jusqu'au bout, avec nombre de moments de très beau piano et de très belle musique. Pour une fois je vais essayer de faire le moins possible de ‘commentaires de pianiste’ (il y en aura quand même, on ne se refait pas …), car j’ai eu envie de t’écouter comme un public musicien, plutôt que comme un pianiste qui a aussi fréquenté toutes ces œuvres depuis longtemps.
Le concerto italien te va décidément très bien, et pour moi c’est en net progrès par rapport au début de l’année chez Cotrolo. J’ai été très sensible à la myriade de micro-intentions sur le son, visiblement très réfléchies. Il y en aurait trop qui mériteraient d’être relevées, et elles rendent globalement ton Bach au piano particulièrement riche. Mais ce n’est pas là que sont les gros progrès.
Il y a une chose qui est sûre (et j’essaie d’en prendre moi-même l’enseignement en t’écoutant), c’est qu’une conduite perfectible et peu de fausses de notes dérangent beaucoup plus qu’une musique très bien conduite mais avec davantage de déchet. Contrairement à la dernière fois, tu as très bien conduit jusqu’à la fin, gardant autorité et souci de construire (par exemple, sans perdre les carrures sous les longs trilles main droite du premier mouvement et surtout en gardant ton calme dans le finale). Quasiment tous les élans de précipitation ont bel et bien disparu, et l’écoute n’en est que plus confortable, cadrée, suivie. Tu as su visiblement profiter de tous les départs de sections pour reposer les choses dans leur esprit, et c’est exactement ça qu’il faut faire. J'ai lu que d'autres membres avaient eu une perception différente, donc prendre ce que je dis avec des pincettes. C'est sûrement parce que j'ai la même maladie de la précipitation. Le 2e mouvement était déjà très beau, il l’est resté.
Le prélude de Pour Le Piano est très bien, et bravo pour ta gestion de la pédale (pas seulement les basses du début).
La Sarabande est soignée également, mais je ne partage pas exactement ta vision de la pièce. J’imagine une danse noble et gracieuse, mais aussi un peu plus souple. Ce qui me conduit à prendre un peu de temps pour étaler le motif en triolet descendant du thème principal. En fait, je ne le joue pas en mesure, donc ce n’est sans doute pas terrible (le tien est en place), mais j’imagine ça un poil moins droit.
La redoutable toccata te pose encore quelques soucis, même s’il y a du mieux par rapport à la fois où je t’ai entendu la jouer il y a quelques semaines. Par exemple, tu as fait plus attention à bien poser les départs de tous ces difficiles arpèges sur 2 temps, mais il faut que tu fasses attention de ne pas en précipiter la conclusion pour tenter de rattraper le temps pris sur le saut (il prend du temps qu'on ne peut pas rattraper), ça donne un côté essoufflé. Ensuite, la partie avec le chant à la main gauche (sol soool sol fa faaa) c’est bien mieux. C’est exactement comme Bach en fait, tu l’as bien conduit si bien qu’on se fiche si ces arpèges là sont bien réussis, ils jouent leur rôle de halo avec un beau son et c’est parfait comme ça. Je trouve que le côté romantique des déferlantes du climax en do majeur n’est pas vraiment assumé, j’avais envie de plus de grandeur dans ce passage. Par contre, bravo pour le piano subito. Dans la suite, il y a pas mal de petits détails très facilement améliorables, je ne vais pas faire la liste.
Le refrain de l’Arabeske est terriblement compliqué à rendre naturel, et tu t’en sors remarquablement. Ton choix (je pense que c’en est un) d’assouplir les montées dans le chant (do do#, do# ré, ré mi …) est peut-être le secret. Pour ma part ici, je fais jusqu’à présent tout le contraire car j’aime bien donner un côté un peu haletant, avec un effet un peu « battements d’ailes » plutôt qu’un vrai legato (voilà mon Papillon de Schumann), mais je ne suis pas sûr du tout que ça fonctionne si bien que ça. Mon idée est plutôt d’évoquer le côté très léger de cette musique, comme si c’était une brise virevoltante. Ce que tu fais penche plus vers la rêverie, et c’est du coup peut-être plus approprié. Attention à ne pas bacler les petites notes, on n'entend pas toujours la différence entre la double croche et la petite note, ça m'a parfois ennuyé. Les couplets sont bien, et bravo pour avoir gardé ta concentration après la main gauche tombée à côté dans la conclusion, qui d'ailleurs est à mes yeux une des pages les plus précieuses de Schumann. Un mini détail : peut-être vraiment savourer le fameux leitmotiv Schumanien, ce gruppetto merveilleux (ré mi ré do ré mi…) qui surgit dans tant de ses œuvres, sur lequel il me semble qu’on a toujours le droit (le devoir ?) de suspendre le temps.
Comment lancer les Kreisleriana ? On se sait parti pour un voyage exigeant, et au lieu d’un portique sécurisant, Schumann arrache une bourrasque de cauchemar. Je pense que tu t’es jeté dedans avec la bonne disposition, et je suis toujours frustré par les nombreux pianistes qui rentrent dans ce monde avec prudence sur la pointe des pieds. Tu l’as un peu payé sur la précision, mais je crois qu’il faut garder à tout prix cette conception. J’ai bizarrement senti que tu t’es comme surpris toi-même en partant tête baissée (trop rapidement avec la conclusion immatérielle de l’Arabeske ou bien tu as coupé au montage ?), et que ça vaudrait peut-être le coup de prendre tout le temps de te plonger mentalement dans la tempête avant de partir. Seul l’interprète la voit arriver avant de la projeter au public, donc si tu veux vraiment cette tempête, regarde là puis quand tu es dedans, vas-y. Concernant le rêve éveillé de la partie centrale, peut-être faire quelque chose de plus vaporeux dans le son, tout en maintenant comme tu le fais le chant bien serré ?
Le refrain du n°2 est sûrement l’une des pages où je m’ennuie le plus chez Schumann. Donc merci de ne pas avoir fait semblant de contempler mille détails où tant s’arrêtent alors qu’on a envie de leur crier « circulez y’a rien à voir ». Ca avance bien tout en étant bien soigné - et d’ailleurs il me semble que tu avances de plus en plus à chaque refrain – donc je ne me suis presque pas ennuyé. La bonne nouvelle, c’est que ce qui t’es arrivé au début du premier couplet ne devrait plus jamais t’arriver, tu sais maintenant quoi faire pour que ça n’arrive plus jamais. Le 2e couplet a été particulièrement inspiré, bravo. Tu finis bien.
Le n°3 est particulièrement convaincant, j’aime beaucoup le côté obstiné et implacable que tu donnes à ce motif circulaire. Encore une fois, avec de la direction comme ça, l’oreille du public « zappe » les accrocs car tu le tires. La partie centrale adopte le bon tempo, et on s’y plonge avec bonheur pour oublier le piano.
Le n°4 est celui qui m’a le moins convaincu pour le début et la fin (à nouveau, tu conduis très bien le milieu). Par exemple, je n’ai pas trop compris le rubato sur les motifs descendants en accords, ou la précipitation des descentes en triples croches. Il faut je crois assumer le côté statique de cette pièce sans chercher à la faire avancer, au risque de la bousculer. Fais aussi attention, aux motifs de petites notes dans le grave (notamment celui en quartes à la fin) qui sont sortis du chant assez mécaniquement.
Le début du n°5 est vraiment idéal, on a à merveille ce côté haletant et ce sentiment d’urgence. C’est très bien fait. Attention néanmoins à le maintenir quand le legato se présente. Je suis d’accord avec la nécessité d’assouplir la pulsation, de respirer plus, mais à mon sens il ne faut surtout pas desserrer la double croche, à aucun endroit. La partie centrale est très bien, sur laquelle tu as la bonne idée de ne pas exagérément ralentir, comme tant le font curieusement. La fin a un peu déraillé, et on t'a senti en train de vouloir l'évacuer. Là aussi je pense que tu sais quoi faire.
Tu peux d’après moi t’inspirer de ce que tu fais dans ce n°6 pour les volets extérieurs du n°4. Tu prends davantage le temps, sans heurts. La partie centrale est de caractère différent, et elle s’anime bien, j’aime beaucoup cette façon de se « rapprocher » petit à petit.
Les n°7 et 8 sont vraiment très bien. Une mention spéciale pour le début et la section centrale du n°7, admirablement joués. Je crois que la même disposition ferait merveille pour lancer le n°1, mais plus facile à dire qu’à faire (surtout qu’arrivé au n°7, on a quand même eu le temps de se mettre dedans). Juste une chose plus personnelle, qui m’a frustrée, pourquoi tous ces arrêts dans la section avec la marche harmonique qui suit le début du n°7 ? je trouve çà terriblement scandé alors que j’entends plutôt ça comme une grande coulée à la Rachmaninov.
Pour le n°8, il n’y a qu’une chose et qui est peut-être due à l’enregistrement, c’est que j’aurais aimé le refrain encore plus pianissimo. On est entre les 2 mondes, dans l’écho et le souvenir, donc tous les moyens sont bons pour rendre ça fantomatique. Chapeau pour ne pas t’être emballé dans les couplets fortissimo, c’est très facile de se faire avoir là dessus, surtout après plus d’une heure de récital.
Le concerto italien te va décidément très bien, et pour moi c’est en net progrès par rapport au début de l’année chez Cotrolo. J’ai été très sensible à la myriade de micro-intentions sur le son, visiblement très réfléchies. Il y en aurait trop qui mériteraient d’être relevées, et elles rendent globalement ton Bach au piano particulièrement riche. Mais ce n’est pas là que sont les gros progrès.
Il y a une chose qui est sûre (et j’essaie d’en prendre moi-même l’enseignement en t’écoutant), c’est qu’une conduite perfectible et peu de fausses de notes dérangent beaucoup plus qu’une musique très bien conduite mais avec davantage de déchet. Contrairement à la dernière fois, tu as très bien conduit jusqu’à la fin, gardant autorité et souci de construire (par exemple, sans perdre les carrures sous les longs trilles main droite du premier mouvement et surtout en gardant ton calme dans le finale). Quasiment tous les élans de précipitation ont bel et bien disparu, et l’écoute n’en est que plus confortable, cadrée, suivie. Tu as su visiblement profiter de tous les départs de sections pour reposer les choses dans leur esprit, et c’est exactement ça qu’il faut faire. J'ai lu que d'autres membres avaient eu une perception différente, donc prendre ce que je dis avec des pincettes. C'est sûrement parce que j'ai la même maladie de la précipitation. Le 2e mouvement était déjà très beau, il l’est resté.
Le prélude de Pour Le Piano est très bien, et bravo pour ta gestion de la pédale (pas seulement les basses du début).
La Sarabande est soignée également, mais je ne partage pas exactement ta vision de la pièce. J’imagine une danse noble et gracieuse, mais aussi un peu plus souple. Ce qui me conduit à prendre un peu de temps pour étaler le motif en triolet descendant du thème principal. En fait, je ne le joue pas en mesure, donc ce n’est sans doute pas terrible (le tien est en place), mais j’imagine ça un poil moins droit.
La redoutable toccata te pose encore quelques soucis, même s’il y a du mieux par rapport à la fois où je t’ai entendu la jouer il y a quelques semaines. Par exemple, tu as fait plus attention à bien poser les départs de tous ces difficiles arpèges sur 2 temps, mais il faut que tu fasses attention de ne pas en précipiter la conclusion pour tenter de rattraper le temps pris sur le saut (il prend du temps qu'on ne peut pas rattraper), ça donne un côté essoufflé. Ensuite, la partie avec le chant à la main gauche (sol soool sol fa faaa) c’est bien mieux. C’est exactement comme Bach en fait, tu l’as bien conduit si bien qu’on se fiche si ces arpèges là sont bien réussis, ils jouent leur rôle de halo avec un beau son et c’est parfait comme ça. Je trouve que le côté romantique des déferlantes du climax en do majeur n’est pas vraiment assumé, j’avais envie de plus de grandeur dans ce passage. Par contre, bravo pour le piano subito. Dans la suite, il y a pas mal de petits détails très facilement améliorables, je ne vais pas faire la liste.
Le refrain de l’Arabeske est terriblement compliqué à rendre naturel, et tu t’en sors remarquablement. Ton choix (je pense que c’en est un) d’assouplir les montées dans le chant (do do#, do# ré, ré mi …) est peut-être le secret. Pour ma part ici, je fais jusqu’à présent tout le contraire car j’aime bien donner un côté un peu haletant, avec un effet un peu « battements d’ailes » plutôt qu’un vrai legato (voilà mon Papillon de Schumann), mais je ne suis pas sûr du tout que ça fonctionne si bien que ça. Mon idée est plutôt d’évoquer le côté très léger de cette musique, comme si c’était une brise virevoltante. Ce que tu fais penche plus vers la rêverie, et c’est du coup peut-être plus approprié. Attention à ne pas bacler les petites notes, on n'entend pas toujours la différence entre la double croche et la petite note, ça m'a parfois ennuyé. Les couplets sont bien, et bravo pour avoir gardé ta concentration après la main gauche tombée à côté dans la conclusion, qui d'ailleurs est à mes yeux une des pages les plus précieuses de Schumann. Un mini détail : peut-être vraiment savourer le fameux leitmotiv Schumanien, ce gruppetto merveilleux (ré mi ré do ré mi…) qui surgit dans tant de ses œuvres, sur lequel il me semble qu’on a toujours le droit (le devoir ?) de suspendre le temps.
Comment lancer les Kreisleriana ? On se sait parti pour un voyage exigeant, et au lieu d’un portique sécurisant, Schumann arrache une bourrasque de cauchemar. Je pense que tu t’es jeté dedans avec la bonne disposition, et je suis toujours frustré par les nombreux pianistes qui rentrent dans ce monde avec prudence sur la pointe des pieds. Tu l’as un peu payé sur la précision, mais je crois qu’il faut garder à tout prix cette conception. J’ai bizarrement senti que tu t’es comme surpris toi-même en partant tête baissée (trop rapidement avec la conclusion immatérielle de l’Arabeske ou bien tu as coupé au montage ?), et que ça vaudrait peut-être le coup de prendre tout le temps de te plonger mentalement dans la tempête avant de partir. Seul l’interprète la voit arriver avant de la projeter au public, donc si tu veux vraiment cette tempête, regarde là puis quand tu es dedans, vas-y. Concernant le rêve éveillé de la partie centrale, peut-être faire quelque chose de plus vaporeux dans le son, tout en maintenant comme tu le fais le chant bien serré ?
Le refrain du n°2 est sûrement l’une des pages où je m’ennuie le plus chez Schumann. Donc merci de ne pas avoir fait semblant de contempler mille détails où tant s’arrêtent alors qu’on a envie de leur crier « circulez y’a rien à voir ». Ca avance bien tout en étant bien soigné - et d’ailleurs il me semble que tu avances de plus en plus à chaque refrain – donc je ne me suis presque pas ennuyé. La bonne nouvelle, c’est que ce qui t’es arrivé au début du premier couplet ne devrait plus jamais t’arriver, tu sais maintenant quoi faire pour que ça n’arrive plus jamais. Le 2e couplet a été particulièrement inspiré, bravo. Tu finis bien.
Le n°3 est particulièrement convaincant, j’aime beaucoup le côté obstiné et implacable que tu donnes à ce motif circulaire. Encore une fois, avec de la direction comme ça, l’oreille du public « zappe » les accrocs car tu le tires. La partie centrale adopte le bon tempo, et on s’y plonge avec bonheur pour oublier le piano.
Le n°4 est celui qui m’a le moins convaincu pour le début et la fin (à nouveau, tu conduis très bien le milieu). Par exemple, je n’ai pas trop compris le rubato sur les motifs descendants en accords, ou la précipitation des descentes en triples croches. Il faut je crois assumer le côté statique de cette pièce sans chercher à la faire avancer, au risque de la bousculer. Fais aussi attention, aux motifs de petites notes dans le grave (notamment celui en quartes à la fin) qui sont sortis du chant assez mécaniquement.
Le début du n°5 est vraiment idéal, on a à merveille ce côté haletant et ce sentiment d’urgence. C’est très bien fait. Attention néanmoins à le maintenir quand le legato se présente. Je suis d’accord avec la nécessité d’assouplir la pulsation, de respirer plus, mais à mon sens il ne faut surtout pas desserrer la double croche, à aucun endroit. La partie centrale est très bien, sur laquelle tu as la bonne idée de ne pas exagérément ralentir, comme tant le font curieusement. La fin a un peu déraillé, et on t'a senti en train de vouloir l'évacuer. Là aussi je pense que tu sais quoi faire.
Tu peux d’après moi t’inspirer de ce que tu fais dans ce n°6 pour les volets extérieurs du n°4. Tu prends davantage le temps, sans heurts. La partie centrale est de caractère différent, et elle s’anime bien, j’aime beaucoup cette façon de se « rapprocher » petit à petit.
Les n°7 et 8 sont vraiment très bien. Une mention spéciale pour le début et la section centrale du n°7, admirablement joués. Je crois que la même disposition ferait merveille pour lancer le n°1, mais plus facile à dire qu’à faire (surtout qu’arrivé au n°7, on a quand même eu le temps de se mettre dedans). Juste une chose plus personnelle, qui m’a frustrée, pourquoi tous ces arrêts dans la section avec la marche harmonique qui suit le début du n°7 ? je trouve çà terriblement scandé alors que j’entends plutôt ça comme une grande coulée à la Rachmaninov.
Pour le n°8, il n’y a qu’une chose et qui est peut-être due à l’enregistrement, c’est que j’aurais aimé le refrain encore plus pianissimo. On est entre les 2 mondes, dans l’écho et le souvenir, donc tous les moyens sont bons pour rendre ça fantomatique. Chapeau pour ne pas t’être emballé dans les couplets fortissimo, c’est très facile de se faire avoir là dessus, surtout après plus d’une heure de récital.
- BM607
- Modérateur
- Messages : 7182
- Enregistré le : mer. 23 mars, 2005 17:19
- Mon piano : YAMAHA : P120-num. + S4-1/4 queue 1m91
- Localisation : Marches de Bretagne
Re: Les classiques du Pouliguen
@JPS et bien c'est réciproque l'intérêt de la remarque (enfin, pour moi, de ta remarque).
Tu es mieux placé que moi pour savoir si tu as progressé en 7 mois, donc il est probable que ma mémoire me joue des tours.
Probablement pour partie parce que j'avais été surpris et enchanté en janvier par l'arrivée lors de cette réunion de cette pièce que j'avais travaillé (pour le premier mouvement) jusqu'à quelques mois auparavant et que j'avais surtout écouté la musique, alors que là je me suis mis à écouter comme je le fais habituellement, avec une attention sur ce qui ne va pas (ou sur les choix qui heurtent mon idée de la pièce).
Également parce que les conditions influent (l'écoute en réel est très différente de l'écoute d'enregistrement).
Enfin peut-être parce que j'avais enjolivé le souvenir au fil des mois passés (mémoire vieillissante ?).
Bref c'est intéressant tout ça. Je thésaurise l'information pour mon usage personnel.
BM
Tu es mieux placé que moi pour savoir si tu as progressé en 7 mois, donc il est probable que ma mémoire me joue des tours.
Probablement pour partie parce que j'avais été surpris et enchanté en janvier par l'arrivée lors de cette réunion de cette pièce que j'avais travaillé (pour le premier mouvement) jusqu'à quelques mois auparavant et que j'avais surtout écouté la musique, alors que là je me suis mis à écouter comme je le fais habituellement, avec une attention sur ce qui ne va pas (ou sur les choix qui heurtent mon idée de la pièce).
Également parce que les conditions influent (l'écoute en réel est très différente de l'écoute d'enregistrement).
Enfin peut-être parce que j'avais enjolivé le souvenir au fil des mois passés (mémoire vieillissante ?).
Bref c'est intéressant tout ça. Je thésaurise l'information pour mon usage personnel.
BM
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville
A. de Tocqueville
- Moderato Cantabile
- Messages : 1573
- Enregistré le : ven. 01 juil., 2011 13:48
- Mon piano : Erard 1 - Seiler 206
Re: Les classiques du Pouliguen
Moi aussi j'ai enfin pu t'écouter en entier aujourd'hui ,
après avoir réécouté 3 jours de suite le Concerto italien sans avoir le temps d'aller plus loin ! Inutile donc de te dire que cela m'a laissé tout le loisir d'en apprécier chaque détail et que je suis vraiment fan de ton interprétation !
J'ai aussi adoré ton Arabesque et ce soir c'est la 8ème Kreisleriana (et certaines de ses soeurs) qui ne me quitte plus .
Okay a dit beaucoup de choses très justes sur ton jeu mais la plus importante pour moi c'est celle-là :
"une conduite perfectible et peu de fausses de notes dérangent beaucoup plus qu’une musique très bien conduite mais avec davantage de déchet."
Ta musique est effectivement très bien conduite , tu as réellement quelque chose à dire et tu le dis très bien, tu sais où tu vas et tu nous emmènes avec toi .
Et c'est cela qui compte, cela qui emporte l'adhésion de ton public : ta vision des oeuvres et ton interprétation pleine de force et de délicatesse mêlées. Les petits ratés tout le monde s'en fiche et les oublie instantanément pour ne garder dans l'oreille que la beauté et la poésie de ton jeu.
C'était vraiment un très beau récital !
après avoir réécouté 3 jours de suite le Concerto italien sans avoir le temps d'aller plus loin ! Inutile donc de te dire que cela m'a laissé tout le loisir d'en apprécier chaque détail et que je suis vraiment fan de ton interprétation !

J'ai aussi adoré ton Arabesque et ce soir c'est la 8ème Kreisleriana (et certaines de ses soeurs) qui ne me quitte plus .
Okay a dit beaucoup de choses très justes sur ton jeu mais la plus importante pour moi c'est celle-là :
"une conduite perfectible et peu de fausses de notes dérangent beaucoup plus qu’une musique très bien conduite mais avec davantage de déchet."
Ta musique est effectivement très bien conduite , tu as réellement quelque chose à dire et tu le dis très bien, tu sais où tu vas et tu nous emmènes avec toi .
Et c'est cela qui compte, cela qui emporte l'adhésion de ton public : ta vision des oeuvres et ton interprétation pleine de force et de délicatesse mêlées. Les petits ratés tout le monde s'en fiche et les oublie instantanément pour ne garder dans l'oreille que la beauté et la poésie de ton jeu.
C'était vraiment un très beau récital !

"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
- JPS1827
- Messages : 3426
- Enregistré le : lun. 25 avr., 2011 11:27
- Mon piano : Steinway A, Seiler 122
- Localisation : Bourg la Reine
Re: Les classiques du Pouliguen
Merci Okay d'avoir pris le temps de tout écouter et d'écrire ce long commentaire avec lequel je suis globalement d'accord (pour l'Arabesque "on" m'avait fait les même réflexions que toi sur les appoggiatures trois jours avant, mais je n'ai pas eu assez de temps pour fixer les changements).
Pour la Sarabande, je ne changerai rien, car c'est vraiment comme ça que je l'entends, je n'ai pas envie de la jouer autrement quand je l'écoute.
Pour la Toccata, je ne suis pas tout à fait d'accord, elle ne me pose aucun souci et je n'ai raté que très peu de choses dedans, en revanche j'avais prévu de la commencer assez sagement et de l'animer un peu et il me paraît clair en la réécoutant que j'ai trop accéléré, ce qui me laisse peu le loisir de faire tout ce que je voudrais.
Sinon, tu dis fort justement que je sais quoi faire pour éviter les ratages assez nets dans les Kreisleriana, le problème c'est que je l'ai déjà fait, mais apparemment pas encore assez. Je les avais joués beaucoup plus correctement au Caveau, mais plutôt moins bien à mon avis sur le plan de l'atmosphère et de la narration. Je me suis rendu compte qu'il y a un monde entre ne jouer que ça (comme au Caveau) et les jouer à la fin d'un récital.
Merci Moderato Cantabile d'avoir aussi tout écouté et pour tes commentaires qui me donnent du courage pour reprendre un travail plus posé.
@BM607 : tu soulèves des problèmes intéressants sur l'écoute, mais on en reparlera plus tard,là il est vraiment trop tard !
Pour la Sarabande, je ne changerai rien, car c'est vraiment comme ça que je l'entends, je n'ai pas envie de la jouer autrement quand je l'écoute.
Pour la Toccata, je ne suis pas tout à fait d'accord, elle ne me pose aucun souci et je n'ai raté que très peu de choses dedans, en revanche j'avais prévu de la commencer assez sagement et de l'animer un peu et il me paraît clair en la réécoutant que j'ai trop accéléré, ce qui me laisse peu le loisir de faire tout ce que je voudrais.
Sinon, tu dis fort justement que je sais quoi faire pour éviter les ratages assez nets dans les Kreisleriana, le problème c'est que je l'ai déjà fait, mais apparemment pas encore assez. Je les avais joués beaucoup plus correctement au Caveau, mais plutôt moins bien à mon avis sur le plan de l'atmosphère et de la narration. Je me suis rendu compte qu'il y a un monde entre ne jouer que ça (comme au Caveau) et les jouer à la fin d'un récital.
Merci Moderato Cantabile d'avoir aussi tout écouté et pour tes commentaires qui me donnent du courage pour reprendre un travail plus posé.
@BM607 : tu soulèves des problèmes intéressants sur l'écoute, mais on en reparlera plus tard,là il est vraiment trop tard !
Re: Les classiques du Pouliguen
Tout d'abord, bravo pour avoir réussi à mener aussi bien ce concert du début jusqu'à sa fin. Ça ne doit vraiment pas être facile de rester concentré tout ce temps, et surtout d'avoir une aussi grande endurance, car tu joues des morceaux techniquement et cérébralement très exigeants.
J'ai beaucoup aimé le concerto italien, très clair et très précis, également très musical.
J'ai entendu récemment la sarabande et la toccata d'une manière tout à fait différente, mais la tienne se défend très bien.
Et les Kreisleriana, que je ne connais pas très précisément, m'ont beaucoup plu, en particulier le sentiment d'unité que tu arrives à créer entre ces pièces parfois très différentes, le souffle que tu donnes dès le début à l'ensemble.
Je laisse de côté l'Arabesque et le prélude de Pour le Piano, les connaissant trop peu pour émettre un avis fondé et éventuellement intéressant (même si je n'ai pas la prétention de dire que les précédents l'étaient).
Bravo pour ce récital, de qualité réellement professionnelle.
J'ai beaucoup aimé le concerto italien, très clair et très précis, également très musical.
J'ai entendu récemment la sarabande et la toccata d'une manière tout à fait différente, mais la tienne se défend très bien.
Et les Kreisleriana, que je ne connais pas très précisément, m'ont beaucoup plu, en particulier le sentiment d'unité que tu arrives à créer entre ces pièces parfois très différentes, le souffle que tu donnes dès le début à l'ensemble.
Je laisse de côté l'Arabesque et le prélude de Pour le Piano, les connaissant trop peu pour émettre un avis fondé et éventuellement intéressant (même si je n'ai pas la prétention de dire que les précédents l'étaient).
Bravo pour ce récital, de qualité réellement professionnelle.

Re: Les classiques du Pouliguen
JPS, mille bravos pour ce concert incroyable. Les autres ont commenté ou noté ce que je suis incapable de remarquer. Par contre j'insiste qu'il mérite être en permanence quelque part. Si tu ne le trouves pas assez bien pour ta chaine Youtube peut-être on peut essayer de créer un compte général youtube PM.
Merci Okay pour ce commentaire qui me servait pour un mieux comprendre mon insensibilité :
Merci Okay pour ce commentaire qui me servait pour un mieux comprendre mon insensibilité :
Je me permets la question à JPS : tu as senti obligé de jouer le refrain ou tu voulais bien le faire ?Le refrain du n°2 est sûrement l’une des pages où je m’ennuie le plus chez Schumann. Donc merci de ne pas avoir fait semblant de contempler mille détails où tant s’arrêtent alors qu’on a envie de leur crier « circulez y’a rien à voir ».
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: Les classiques du Pouliguen
Mon commentaire a sûrement le défaut de ne pas assez séparer les remarques plus ou moins objectives (ça ne l'est jamais vraiment), de ce qui n'est qu'une idée ou piste d'interprétation. Ce que j'ai écrit sur la Sarabande, le phrasé de l'Arabeske, ou le Kreisleriana n°7 sont des idées très personnelles, un éclairage différent qui a ni la prétention d’être le bon ou de remettre en cause la cohérence de tes choix dans ces pièces.JPS1827 a écrit :Pour la Sarabande, je ne changerai rien, car c'est vraiment comme ça que je l'entends, je n'ai pas envie de la jouer autrement quand je l'écoute.
Pour la Toccata, je ne suis pas tout à fait d'accord, elle ne me pose aucun souci et je n'ai raté que très peu de choses dedans, en revanche j'avais prévu de la commencer assez sagement et de l'animer un peu et il me paraît clair en la réécoutant que j'ai trop accéléré, ce qui me laisse peu le loisir de faire tout ce que je voudrais.
Je viens néanmoins de réécouter attentivement la Toccata, car j'ai très à coeur de ne rien dire ou écrire sur une interprétation qui pourrait être injuste pour son auteur, sur le forum ou en privé. Donc je clarifie mon propos. Je le dis tout net, il y a très peu de choses d’objectivement « ratées », et absolument aucun gros raté. Pourtant, mon impression globale confirmée par cette seconde écoute, c’est une sorte de manque de sérénité dans le déroulement de la pièce, que pourtant tu possèdes (en effet de ce point de vue, elle ne te pose aucun souci). Et paradoxalement, une des raisons pourrait en être ce côté un peu prudent et appliqué qui a pu nuire au coulant naturel. Donc je n’ai pas été du tout gêné par ton accélération, qui a apporté un certain entrain que j’ai trouvé bienvenu. J’ai senti que le tempo plus sage n’était pas vraiment ta pulsation organique, mais plutôt une sorte d’état intermédiaire, un équilibre instable qu’il te fallait tôt ou tard quitter.
A moins que tu le souhaites, je ne vois pas l’intérêt de rentrer dans un commentaire détaillé point par point sur cette pièce (je ne crois pas que tu aies partagé avec nous ton récital pour avoir ce type de retour).
Cette remarque m'interpelle énormément. J'en suis également certain mais j'aurais aimé que tu nous dises en quoi ça change, pour toi. Pour moi, il y a 2 paramètres (qui sont un peu une tautologie) qui ont un effet contraire : quand on joue un gros cycle à la fin, d'une part on est bien plongé dans son récital et a priori habitué au contexte (ce piano, ce public, cette scène), et d'autre part on a déjà beaucoup donné (fatigue mentale).JPS1827 a écrit : Je me suis rendu compte qu'il y a un monde entre ne jouer que ça (comme au Caveau) et les jouer à la fin d'un récital.
Quelque chose me dit que le premier effet (positif) peut l'emporter, et l’intensité de ton enregistrement laisse à penser que ça a été le cas pour toi. Avec les repères pris jusqu'ici, on dirait que tu as pu te jeter dedans surement dans de meilleures conditions, à la fois d'un point de vue pianistique et psychologique (ta réussite dans la narration, et les moyens employés qui vont avec). Ce serait intéressant de savoir si tu l’as vécu comme ça, ou si ta réalité du moment a été bien différente.