musique vs théorie
musique vs théorie
Salut à tous, cela fait longtemps que je discute avec certains amis de ce débat et je me suis dis que ce serait une bonne idée de connaitre un peu vos différents opinions sur le sujet !
La question concerne principalement la composition mais on peut tout à fait l'adapter à l'interprétation. Je la résume dans les grandes lignes :
Est-il indispensable de maitriser l'art du contrepoint ou de connaitre tout le vocabulaire de l'analyse harmonique pour pouvoir composer de la musique ? Est-ce que la création et l'expression de sentiments à partir de sons doit nécessairement passer par une étude théorique préalable ?
On a même pu se poser la question suivante lors de nos débats : est-ce que au contraire, le fait de mettre un nom sur chaque accord, sur chaque son, de vouloir "disséquer" un morceau dès son écoute n'est pas contre productif et peut contribuer à briser l'élan d'inspiration que nécessite la composition ?
Pour l'interprétation, cela donnerait : faut-il maitriser le langage de la musique pour être un bon pianiste ? Est-il important de savoir nommer ou d'être conscient de chaque modulation que comporte une pièce pour en donner une bonne interprétation ?
La question concerne principalement la composition mais on peut tout à fait l'adapter à l'interprétation. Je la résume dans les grandes lignes :
Est-il indispensable de maitriser l'art du contrepoint ou de connaitre tout le vocabulaire de l'analyse harmonique pour pouvoir composer de la musique ? Est-ce que la création et l'expression de sentiments à partir de sons doit nécessairement passer par une étude théorique préalable ?
On a même pu se poser la question suivante lors de nos débats : est-ce que au contraire, le fait de mettre un nom sur chaque accord, sur chaque son, de vouloir "disséquer" un morceau dès son écoute n'est pas contre productif et peut contribuer à briser l'élan d'inspiration que nécessite la composition ?
Pour l'interprétation, cela donnerait : faut-il maitriser le langage de la musique pour être un bon pianiste ? Est-il important de savoir nommer ou d'être conscient de chaque modulation que comporte une pièce pour en donner une bonne interprétation ?
- jean-séb
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Re: musique vs théorie
On peut tout à fait composer sans avoir aucune connaissance théorique de même qu'on peut peindre (des créations picturales) sans avoir étudié. C'est assez fréquent. Dans un certain sens, cette innocence théorique confère une certaine ingénuité à la composition. Néanmoins, je crois que ces créations musicales ou picturales spontanées tournent vite en rond, ne permettent pas un renouvellement, un agrandissement ; la théorie, la connaissance des œuvres des autres compositeurs, permettent d'exploiter des territoires plus lointains, permettent de mieux évoluer.
Pour l'interprétation, la connaissance intime de la théorie musicale m'apparaît comme vraiment peu nécessaire, mais dans ce domaine comme dans bien d'autres, cela dépend énormément de l'individu. Certains peuvent avoir besoin de comprendre avant de sentir, d'autres non.
Pour l'interprétation, la connaissance intime de la théorie musicale m'apparaît comme vraiment peu nécessaire, mais dans ce domaine comme dans bien d'autres, cela dépend énormément de l'individu. Certains peuvent avoir besoin de comprendre avant de sentir, d'autres non.
Re: musique vs théorie
Je pense que c'est exactement ça.jean-séb a écrit :On peut tout à fait composer sans avoir aucune connaissance théorique de même qu'on peut peindre (des créations picturales) sans avoir étudié. C'est assez fréquent. Dans un certain sens, cette innocence théorique confère une certaine ingénuité à la composition. Néanmoins, je crois que ces créations musicales ou picturales spontanées tournent vite en rond, ne permettent pas un renouvellement, un agrandissement ; la théorie, la connaissance des œuvres des autres compositeurs, permettent d'exploiter des territoires plus lointains, permettent de mieux évoluer
Composer en soi ne demande pas de connaissance théorique. La preuve je m'y amuse de temps en temps (sur Pianomajeur y compris lorsque quelqu'un propose un petit jeu de compo pas trop dur


On tourne également (sauf les très doués) rapidement en rond et il y a une certaine frustration à ne pas développer ou à varier davantage le contenu du morceau. Des automatismes s'installent et on a du mal à s'en décoller. Pas seulement une question de théorie à acquérir, mais aussi de capacités pianistiques. On a un air dans la tête mais pas les moyens de mettre en oeuvre tout ce qu'on "entend"

Par contre, c'est sympa, rigolo et ça permet (à moi en tout cas), de décompresser quand j'étudie une oeuvre qui me semble dure (toutes en fait!).
Pour autant, je n'ai jamais eu envie de développer, d'acquérir les éléments théoriques qui me permettraient d'aller plus loin. Il y a tellement de belles compositions à étudier que je n'ai pas envie de perdre trop de temps avec ça. Et même si..., je ne pense pas qu'il y aurait un résultat formidable pour autant (sauf, encore une fois, les "très doués - très inspirés").
Sans compter le fait que je me représente cela (peut-être à tort hein!) comme une forme de "formatage" pétrie de règles à respecter, les mêmes pour tous.
+ 1jean-séb a écrit :Pour l'interprétation, la connaissance intime de la théorie musicale m'apparaît comme vraiment peu nécessaire, mais dans ce domaine comme dans bien d'autres, cela dépend énormément de l'individu. Certains peuvent avoir besoin de comprendre avant de sentir, d'autres non.
- Arabesque44
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Re: musique vs théorie
Une formation théorique poussée est certainement un "plus" pour un compositeur et même pour un interprète.
Mais pour moi c'est trop tard...Je me contenterai du minimum de théorie pour interpréter.
Et puis il me semble que pour être un bon interprète, il est encore plus utile d'essayer de connaître la biographie du compositeur, son époque, les circonstances dans lesquelles il a composé son œuvre.
J'ai très peu d'expérience de l'analyse musicale. Mais c'est comme le Français: analyse "grammaticale" ou analyse "littéraire"?
j'avais travaillé sur les morceaux du Bac en terminale, question théorie pure ce n'était pas très compliqué, on parlait un peu des principales modulations, du rythme...mais surtout de la structure de l'œuvre ( forme Rondo, scherzo, enchaînement des différentes parties etc...) et aussi, ce qui m'intéressait le plus, trouver des "références" des "parentés" avec d'autres œuvres ou d'autres compositeurs, se resituer dans l'époque où a été écrit le morceau. Arriver à saisir dans un morceau ce qui fait la signature de Mozart ou de Debussy.
Pour la composition, vu qu'on n'écrit plus comme à la période baroque des "fugues à X voix obligées"
et que l'écriture est bien plus libre, on doit aussi pourvoir se dispenser d'approfondir la théorie pure.
Mais pour moi c'est trop tard...Je me contenterai du minimum de théorie pour interpréter.
Et puis il me semble que pour être un bon interprète, il est encore plus utile d'essayer de connaître la biographie du compositeur, son époque, les circonstances dans lesquelles il a composé son œuvre.
J'ai très peu d'expérience de l'analyse musicale. Mais c'est comme le Français: analyse "grammaticale" ou analyse "littéraire"?
j'avais travaillé sur les morceaux du Bac en terminale, question théorie pure ce n'était pas très compliqué, on parlait un peu des principales modulations, du rythme...mais surtout de la structure de l'œuvre ( forme Rondo, scherzo, enchaînement des différentes parties etc...) et aussi, ce qui m'intéressait le plus, trouver des "références" des "parentés" avec d'autres œuvres ou d'autres compositeurs, se resituer dans l'époque où a été écrit le morceau. Arriver à saisir dans un morceau ce qui fait la signature de Mozart ou de Debussy.
Pour la composition, vu qu'on n'écrit plus comme à la période baroque des "fugues à X voix obligées"

Re: musique vs théorie
Maîtriser l'art du contrepoint est loin d'être indispensable pour un compositeur d'aujourd'hui...davsad a écrit : Est-il indispensable de maitriser l'art du contrepoint ou de connaitre tout le vocabulaire de l'analyse harmonique pour pouvoir composer de la musique ?
Quant à l'analyse harmonique, elle a ses limites. Poser un nom sur chaque accord de Schönberg ne sert pas à grand chose à mon avis lorsqu'on se trouve dans un cadre très éloigné de la tonalité. Concernant l'époque moderne, le grand chef des accords a été Hancock. Il a déclaré qu'au début, il ne comprenait pas ce qu'il faisait, qu'il n'aurait pas su expliquer ce qu'il manipulait au niveau harmonique lorsqu'il jouait avec Miles. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça ne tournait pas en rond du tout.
La théorie, la capacité d'analyse, ça aide quand même. Savoir comment ça marche, comprendre ce qu'il se passe ne nuit pas, mais cela ne me paraît pas être indispensable. On trouve chez les chanteurs (par exempledavsad a écrit :Est-ce que la création et l'expression de sentiments à partir de sons doit nécessairement passer par une étude théorique préalable ?

Le cadre de ce que l'on sait, ou de ce que l'on ne sait pas, conditionne ce que l'on va composer: le bagage technique, les connaissances harmoniques, les goûts musicaux, etc. Je ne crois pas que la connaissance nuise à l'inspiration, elle propose un nombre de choix plus important, de chemins possibles. Ce qui est difficile, c'est de ne pas se laisser enfermer par son bagage, de ne pas s'autoriser à essayer autre chose, de ne pas aller piocher ailleurs, de transgresser ses propres petits interdits.davsad a écrit : est-ce que au contraire, le fait de mettre un nom sur chaque accord, sur chaque son, de vouloir "disséquer" un morceau dès son écoute n'est pas contre productif et peut contribuer à briser l'élan d'inspiration que nécessite la composition ?
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: musique vs théorie
Merci à tous pour vos témoignages et vos réponses intéressantes !
Pardonnez moi de ne pas rebondir sur ce que vous dites mais je suis à peu près d'accord avec tout
!
Pardonnez moi de ne pas rebondir sur ce que vous dites mais je suis à peu près d'accord avec tout


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Re: musique vs théorie
Je pense que tout dépend du type de composition.
Par exemple, pour composer dans le plus pur style baroque avec fugue, contrepoint et toute la spécialité de l'ami Jean-Sébastien, une solide théorie est indispensable (à moins d'avoir un cerveau et une oreille absolument géniaux, ce qui reste possible ma foi).
Certains styles exigent un respect de certaines règles, comme le classique (celui de Mozart, Haydn et compagnie)
Après si c'est beaucoup plus personnel, plus libre car improvisé parfois, la théorie n'est pas obligatoire. Avant de prendre des cours, il y a quelques années, j'improvisais beaucoup en connaissant très peu de théorie: avec le recul j'ai compris que je tournais pas mal en rond
D'un point de vue personnel, ce que m'a apporté la théorie c'est de COMPRENDRE ce que j'improvisais, pourquoi ça sonnait logique à mon oreille, et d'approfondir, d'aller plus loin.
Quand j'étais plus jeune et très naïf je disais que la théorie c'était que pour les coincés sans imagination, que ça ôtait toute liberté (quel c*n celui-là !); maintenant je serais dans les premiers à te dire que sans un minimum de théorie, faire de la musique suffisamment complexe et belle de manière réfléchie est très... difficile dirons-nous; et qu'une solide connaissance théorique n'enferme pas, mais au contraire ouvre des portes, rend concrète la pensée musicale, et rend libre le geste musical ainsi que l'intention !
en espérant avoir apporté un bout de réponse
Bon piano à toi !
Par exemple, pour composer dans le plus pur style baroque avec fugue, contrepoint et toute la spécialité de l'ami Jean-Sébastien, une solide théorie est indispensable (à moins d'avoir un cerveau et une oreille absolument géniaux, ce qui reste possible ma foi).
Certains styles exigent un respect de certaines règles, comme le classique (celui de Mozart, Haydn et compagnie)
Après si c'est beaucoup plus personnel, plus libre car improvisé parfois, la théorie n'est pas obligatoire. Avant de prendre des cours, il y a quelques années, j'improvisais beaucoup en connaissant très peu de théorie: avec le recul j'ai compris que je tournais pas mal en rond

D'un point de vue personnel, ce que m'a apporté la théorie c'est de COMPRENDRE ce que j'improvisais, pourquoi ça sonnait logique à mon oreille, et d'approfondir, d'aller plus loin.
Quand j'étais plus jeune et très naïf je disais que la théorie c'était que pour les coincés sans imagination, que ça ôtait toute liberté (quel c*n celui-là !); maintenant je serais dans les premiers à te dire que sans un minimum de théorie, faire de la musique suffisamment complexe et belle de manière réfléchie est très... difficile dirons-nous; et qu'une solide connaissance théorique n'enferme pas, mais au contraire ouvre des portes, rend concrète la pensée musicale, et rend libre le geste musical ainsi que l'intention !
en espérant avoir apporté un bout de réponse

Bon piano à toi !
Re: musique vs théorie
Je suis aussi vraiment d'accord avec les réponses qui précèdent. J'ajouterai même que je doute vraiment que la plupart des grands compositeurs et interprètes aient des connaissances théoriques solides. La théorie est essentiellement venue codifier ce qui existait déjà, et non pas le contraire.
Néanmoins, pour répondre à ta question, 2 choses me semblent primordiales pour se forger un gros bagage ouvrant la voie à la création :
- Une grande familiarité avec la littérature musicale de toutes les époques, celle du piano bien sur, mais surtout le reste (symphonies, opéra, musique de chambre) même si on veut écrire pour le piano. Il faut étudier et s'approprier les maîtres et leurs grandes oeuvres, partition à la main. Il faut comprendre les oeuvres, leur élaboration, leur psychologie, et à mon avis il n'y a pas besoin de savoir comment se nomment les procédés pour y parvenir. Je vois ça comme Monsieur Jourdain qui fait de la prose sans le savoir.
- Garder l'obsession de la forme. C'est la clé de voute d'une création qui se tient, peu importe la valeur des idées du créateur, en musique et dans les autres arts. C'est infiniment plus important que l'harmonie et tout le reste. Pour certains ça peut être inné à l'écoute des oeuvres, mais c'est toujours bon de conscientiser les questions de forme. Il existe à ma connaissance très peu de choses sur ce sujet primordial. Regarde ce document, je le trouve très bien fait, ainsi que l'excellent bouquin de Schönberg en bibliographie (qui repose essentiellement sur l'analyse formelle des sonates de Beethoven et leurs thèmes, passionnant autant pour l'interprète que l'apprenti compositeur).
Néanmoins, pour répondre à ta question, 2 choses me semblent primordiales pour se forger un gros bagage ouvrant la voie à la création :
- Une grande familiarité avec la littérature musicale de toutes les époques, celle du piano bien sur, mais surtout le reste (symphonies, opéra, musique de chambre) même si on veut écrire pour le piano. Il faut étudier et s'approprier les maîtres et leurs grandes oeuvres, partition à la main. Il faut comprendre les oeuvres, leur élaboration, leur psychologie, et à mon avis il n'y a pas besoin de savoir comment se nomment les procédés pour y parvenir. Je vois ça comme Monsieur Jourdain qui fait de la prose sans le savoir.
- Garder l'obsession de la forme. C'est la clé de voute d'une création qui se tient, peu importe la valeur des idées du créateur, en musique et dans les autres arts. C'est infiniment plus important que l'harmonie et tout le reste. Pour certains ça peut être inné à l'écoute des oeuvres, mais c'est toujours bon de conscientiser les questions de forme. Il existe à ma connaissance très peu de choses sur ce sujet primordial. Regarde ce document, je le trouve très bien fait, ainsi que l'excellent bouquin de Schönberg en bibliographie (qui repose essentiellement sur l'analyse formelle des sonates de Beethoven et leurs thèmes, passionnant autant pour l'interprète que l'apprenti compositeur).
Re: musique vs théorie
Merci Okay pour le lien, j'ai commencé à lire le document, ca a l'air pas mal en effet ! Je ne suis pas tout à fait d'accord lorsque tu dis que la forme est plus importante que tout le reste. C'est comme lorsque tu écris un livre : si l'enchaînement et l'organisation des idées est cohérente mais que les idées en elles-mêmes sont inintéressantes, le livre restera médiocre...
Merci pianiste97 pour ton témoignage intéressant !
Merci pianiste97 pour ton témoignage intéressant !
Re: musique vs théorie
Il est probable que l'opposition idées / forme soit elle aussi une construction a posteriori.
Pour essayer de nous mettre à la place d'un compositeur, il faut à mon avis chercher dans notre modeste expérience ce qui ressemble le plus à un processus créateur, quel que soit le domaine, en tout cas en tant qu'hypothèse de travail.
Et là on voit bien que la théorie, la forme, la structure, etc., tout cela est en fait une sorte de "tout" organique et vivant, et pleinement expressif dans sa capacité à générer des transformations.
C'est ce qui intègre ce "tout" qui change, d'abord d'une époque à l'autre, et ensuite d'un individu à l'autre.
Si je ne connais rien à rien, mon "tout" sera une substance sonore brute qui va générer juste des contrastes, des séries très simples. Si en même temps j'ai vraiment un besoin impérieux de créer, si je suis très sensible, très travailleuse et que je procède par accumulation d'expériences et d'essais/corrections, à partir de là je peux construire un très bel édifice.
En revanche si j'ai appris toutes les règles de composition et d'harmonie mais que je n'ai absolument rien à dire d'authentique musicalement, je produirai une jolie mélodie, sans plus.
Mais il y a fort à parier que si j'ai le feu sacré de la création, je vais dévorer les ouvrages, les partitions, et enrichir mes connaissances avec facilité et ferveur, parce que rien de tout cela ne sera aride ni "théorique" pour moi, j'en aurai besoin comme de l'air que je respire.
Pour essayer de nous mettre à la place d'un compositeur, il faut à mon avis chercher dans notre modeste expérience ce qui ressemble le plus à un processus créateur, quel que soit le domaine, en tout cas en tant qu'hypothèse de travail.
Et là on voit bien que la théorie, la forme, la structure, etc., tout cela est en fait une sorte de "tout" organique et vivant, et pleinement expressif dans sa capacité à générer des transformations.
C'est ce qui intègre ce "tout" qui change, d'abord d'une époque à l'autre, et ensuite d'un individu à l'autre.
Si je ne connais rien à rien, mon "tout" sera une substance sonore brute qui va générer juste des contrastes, des séries très simples. Si en même temps j'ai vraiment un besoin impérieux de créer, si je suis très sensible, très travailleuse et que je procède par accumulation d'expériences et d'essais/corrections, à partir de là je peux construire un très bel édifice.
En revanche si j'ai appris toutes les règles de composition et d'harmonie mais que je n'ai absolument rien à dire d'authentique musicalement, je produirai une jolie mélodie, sans plus.
Mais il y a fort à parier que si j'ai le feu sacré de la création, je vais dévorer les ouvrages, les partitions, et enrichir mes connaissances avec facilité et ferveur, parce que rien de tout cela ne sera aride ni "théorique" pour moi, j'en aurai besoin comme de l'air que je respire.
Re: musique vs théorie
Ce que je veux dire en mettant la forme en avant, avant les idées, c'est que même un compositeur aux idées mièvres écrira quelque chose qui tient debout si c'est cohérent formellement. C'est a la portee de celui qui n'a pas spécialement d'idées. La forme c'est l'artisanat, sans ça tout s'écroule. La forme ne concerne pas que la structure du morceau, c'est tout le soin apporté aux transitions, à l'équilibre des développements, aussi bien qu'au dessin de la phrase musicale, à la bonne répartition des motifs. Une bonne forme permet à l'auditeur de saisir l'ensemble du morceau à la première écoute, et surtout procure une sensation d'equilibre.
Un compositeur bourré d'idées originales, ayant en lui des éléments fertiles, mais qui n'a aucun sens formel n'arrivera jamais a se sortir d'un côté maladroit et bancal, ca peut meme mener a un simple bouillonnement d'idées (peut être excellentes) dans le pire des cas. C'est trop dommage.
Je suis tout à fait d'accord avec ton exemple du bouquin. Mais tu ne pourras jamais instiller la graine créatrice à ton écrivain aux idées médiocres. Par contre celui qui a une belle plume et se perd dans la méandres du détail, perdant de vue l'arche globale de son livre et l'évolution naturelle du récit, gâchera sa plume.
De la même façon, imaginons un peintre qui se propose de faire une nature morte. Dans le premier cas, les proportions seront respectées, la perspective sera correcte, mais les couleurs seront ternes et scolaires. Dans le 2ème cas, le regard de notre peintre peut recréer ce qu'il voit, il a une vraie vision personnelle et c'est un coloriste raffiné. Mais s'il n'est pas capable de placer correctement les fruits et la bouteille sur la table, sa composition picturale sera bancale. Ce sera du gâchis.
Je soutiens donc que la forme est le plus important car elle peut s'étudier et se maîtriser sans talent particulier. Avoir en soi le souffle créateur, l'inspiration, ne s'apprend pas. On l'a ou on ne l'a pas.
Un exemple pour moi de "raté formel" est la fin du 2ème concerto de Brahms, la coda de 2 pages (après 50 minutes) semble peu préparée et toute cette fin semble un peu artificielle, sans progression dramatique naturelle. On ne comprend pas "pourquoi" c'est fini, a la limite. Compare avec la fin de son 1er concerto, infiniment mieux charpentée. Pourtant, la musique, les idées et les textures du final du 2ème concerto sont supérieures à celui du 1er.
Un autre exemple, c'est le finale de la 3ème sonate de Schumann, a priori beaucoup trop ressassé sur trop de pages, ce qui use l'auditeur, alors que les thèmes et progression harmoniques sont simplement merveilleux.
Bon ce sont des exemples de génies, mais je n'ai rien d'autre sous la main ...
Un compositeur bourré d'idées originales, ayant en lui des éléments fertiles, mais qui n'a aucun sens formel n'arrivera jamais a se sortir d'un côté maladroit et bancal, ca peut meme mener a un simple bouillonnement d'idées (peut être excellentes) dans le pire des cas. C'est trop dommage.
Je suis tout à fait d'accord avec ton exemple du bouquin. Mais tu ne pourras jamais instiller la graine créatrice à ton écrivain aux idées médiocres. Par contre celui qui a une belle plume et se perd dans la méandres du détail, perdant de vue l'arche globale de son livre et l'évolution naturelle du récit, gâchera sa plume.
De la même façon, imaginons un peintre qui se propose de faire une nature morte. Dans le premier cas, les proportions seront respectées, la perspective sera correcte, mais les couleurs seront ternes et scolaires. Dans le 2ème cas, le regard de notre peintre peut recréer ce qu'il voit, il a une vraie vision personnelle et c'est un coloriste raffiné. Mais s'il n'est pas capable de placer correctement les fruits et la bouteille sur la table, sa composition picturale sera bancale. Ce sera du gâchis.
Je soutiens donc que la forme est le plus important car elle peut s'étudier et se maîtriser sans talent particulier. Avoir en soi le souffle créateur, l'inspiration, ne s'apprend pas. On l'a ou on ne l'a pas.
Un exemple pour moi de "raté formel" est la fin du 2ème concerto de Brahms, la coda de 2 pages (après 50 minutes) semble peu préparée et toute cette fin semble un peu artificielle, sans progression dramatique naturelle. On ne comprend pas "pourquoi" c'est fini, a la limite. Compare avec la fin de son 1er concerto, infiniment mieux charpentée. Pourtant, la musique, les idées et les textures du final du 2ème concerto sont supérieures à celui du 1er.
Un autre exemple, c'est le finale de la 3ème sonate de Schumann, a priori beaucoup trop ressassé sur trop de pages, ce qui use l'auditeur, alors que les thèmes et progression harmoniques sont simplement merveilleux.
Bon ce sont des exemples de génies, mais je n'ai rien d'autre sous la main ...
Modifié en dernier par Okay le mar. 15 juil., 2014 17:50, modifié 1 fois.
Re: musique vs théorie
Le seul petit hic dans ton raisonnement (avec lequel je suis quand même globalement d'accord), c'est que les oeuvres géniales de l'humanité sont souvent "révolutionnaires" dans leur forme, c'est à dire qu'il n'y a pas d'artisanat préétabli ni vraiment la recherche d'une maîtrise du connu; il y a saut dans le vide, invention.
Re: musique vs théorie
Je suis d'accord Oupsi, ça me fait penser aux premiers lecteurs de la Recherche du Temps Perdu, qui n'y voyaient que désordre et se perdaient dans les phrases interminables. Alors que Proust soutenait que l'ensemble était très rigoureusement construit (il l'est indéniablement).
On pourrait plus près de nous aussi mentionner les dernières sonates de Beethoven, à la forme innovante.
Mais dans les formes révolutionnaires, s'il y a une nouveauté qui déroge au connu, il y a quand même équilibre.
On pourrait plus près de nous aussi mentionner les dernières sonates de Beethoven, à la forme innovante.
Mais dans les formes révolutionnaires, s'il y a une nouveauté qui déroge au connu, il y a quand même équilibre.
- jean-séb
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Re: musique vs théorie
La forme est l'ossature indispensable sur laquelle peut cristalliser et croître l'imagination. Sans elle, les créations risquent de sombrer dans le magma.
Et pour répondre à Oupsi, que je viens de lire avant d'envoyer, oui, il peut y avoir une révolution de forme, mais c'est toujours une forme, par exemple, le révolutionnaire mais très contraignant dodécaphonisme.
Et pour répondre à Oupsi, que je viens de lire avant d'envoyer, oui, il peut y avoir une révolution de forme, mais c'est toujours une forme, par exemple, le révolutionnaire mais très contraignant dodécaphonisme.
Re: musique vs théorie
Nous sommes bien d'accord.
En fait la question n'est pas d'opposer la forme à l'absence de forme, mais de se demander ce qui fait que la forme devient, sous certaines plumes ou pinceaux, créatrice et génératrice de nouveauté et d'émotions profondes, alors que chez d'autres elle est juste répétition du même et combinatoire ad nauseam de choses déjà entendues. Et comme Okay, je pense que l'artiste est quelqu'un qui a la passion de la forme, mais précisément dans ce sens, forme vivante.
En fait la question n'est pas d'opposer la forme à l'absence de forme, mais de se demander ce qui fait que la forme devient, sous certaines plumes ou pinceaux, créatrice et génératrice de nouveauté et d'émotions profondes, alors que chez d'autres elle est juste répétition du même et combinatoire ad nauseam de choses déjà entendues. Et comme Okay, je pense que l'artiste est quelqu'un qui a la passion de la forme, mais précisément dans ce sens, forme vivante.
Re: musique vs théorie
Super message merci !Oupsi a écrit :Il est probable que l'opposition idées / forme soit elle aussi une construction a posteriori.
Pour essayer de nous mettre à la place d'un compositeur, il faut à mon avis chercher dans notre modeste expérience ce qui ressemble le plus à un processus créateur, quel que soit le domaine, en tout cas en tant qu'hypothèse de travail.
Et là on voit bien que la théorie, la forme, la structure, etc., tout cela est en fait une sorte de "tout" organique et vivant, et pleinement expressif dans sa capacité à générer des transformations.
C'est ce qui intègre ce "tout" qui change, d'abord d'une époque à l'autre, et ensuite d'un individu à l'autre.
Si je ne connais rien à rien, mon "tout" sera une substance sonore brute qui va générer juste des contrastes, des séries très simples. Si en même temps j'ai vraiment un besoin impérieux de créer, si je suis très sensible, très travailleuse et que je procède par accumulation d'expériences et d'essais/corrections, à partir de là je peux construire un très bel édifice.
En revanche si j'ai appris toutes les règles de composition et d'harmonie mais que je n'ai absolument rien à dire d'authentique musicalement, je produirai une jolie mélodie, sans plus.
Mais il y a fort à parier que si j'ai le feu sacré de la création, je vais dévorer les ouvrages, les partitions, et enrichir mes connaissances avec facilité et ferveur, parce que rien de tout cela ne sera aride ni "théorique" pour moi, j'en aurai besoin comme de l'air que je respire.
Oui Okay, vu comme ca je suis d'accord avec toi, j'aime bien tes exemples d'ailleurs

Re: musique vs théorie
Je suis également très sensible au concept du tout, d'une sorte de réciprocité qui voit la forme engendrer le fond et le fond cercler la forme. Les œuvres d'art ont cette nature un peu organique, où la visée esthétique et la fonction sont intriquées. D'ailleurs, l'histoire de certaines œuvres montre à quel point les compositeurs sont aux prises avec ce problème. Par exemple ils donnent naissance à un thème puissant, et se demandent s'il vaut mieux en faire une symphonie, un concerto, ou bien si ce sera plutôt pour une œuvre instrumentale de facture moins ambitieuse. Pour reparler de Brahms, la genèse symphonique de son premier concerto se trahit à chaque page. Ou bien, on peut se demander comment le thème de la Truite supporte aussi bien un lied qu'un thème et variations au cœur d'un quintette avec piano. Ou qu'est ce qui fait qu'un prélude ayant pourtant une forte identité thématique ne contient pas le matériel nécessaire pour engendrer une grande forme type sonate, ou plus libre.
Au delà de cette difficulté à affronter au moment de créer, il y a à mon avis un autre point qui est à la fois une limite d'ordre pratique à cette conception, et qui pourrait faire présider la forme sur le fond. Les grands concepts formels, tels qu'ils sont présentés dans le document du lien plus haut, sont complètement indépendants du style et de l'époque de composition (si l'on excepte les créations vraiment abstraites, mais là les règles et principes sont complètement inhérents à l'œuvre et son compositeur). C'est en particulier pour ça que j'apprécie ce document. Le site Web de son auteur (c'est un professeur de composition au Canada) contient d'autres ressources très intéressantes
Au delà de cette difficulté à affronter au moment de créer, il y a à mon avis un autre point qui est à la fois une limite d'ordre pratique à cette conception, et qui pourrait faire présider la forme sur le fond. Les grands concepts formels, tels qu'ils sont présentés dans le document du lien plus haut, sont complètement indépendants du style et de l'époque de composition (si l'on excepte les créations vraiment abstraites, mais là les règles et principes sont complètement inhérents à l'œuvre et son compositeur). C'est en particulier pour ça que j'apprécie ce document. Le site Web de son auteur (c'est un professeur de composition au Canada) contient d'autres ressources très intéressantes
Re: musique vs théorie
Oui cette question que tu soulèves est très intéressante je me la suis souvent posé. Néanmoins je pense que son importance varie en fonction des compositeurs.
Je ne connais pas assez Brahms pour bien comprendre ton exemple même si ce que tu me dis là m'a donné envie d'écouter ses deux concertos ce week-end mais par exemple je sais que Debussy composait souvent pour piano des pièces qui étaient ensuite transcrites pour orchestre par d'autres compositeur sans que ça lui pose trop de problèmes donc pour lui, le choix des instruments était peut-être moins fondamental que pour d'autres. On sent aussi qu'il était moins attaché aux formes que les compositeurs du 18e et 19e puisqu'il a composé des pièces très libres, sans avoir ressenti le besoin de les classer par groupes (à part les préludes peut-être), et en oubliant complètement tout ce qui est sonates, concertos, symphonies...
Effectivement, les concepts formels tels que tu les décris semblent universels et c'est aussi ça qui est passionnant en musique. J'ai visiter un peu son site web, ca a l'air pas mal, il a rédigé des livres sur le contrepoint et l'harmonie également, tu les a lu ? Tu l'apprécies plutôt pour ses documents ou tu aimes aussi la musique qu'il compose ?
Je ne connais pas assez Brahms pour bien comprendre ton exemple même si ce que tu me dis là m'a donné envie d'écouter ses deux concertos ce week-end mais par exemple je sais que Debussy composait souvent pour piano des pièces qui étaient ensuite transcrites pour orchestre par d'autres compositeur sans que ça lui pose trop de problèmes donc pour lui, le choix des instruments était peut-être moins fondamental que pour d'autres. On sent aussi qu'il était moins attaché aux formes que les compositeurs du 18e et 19e puisqu'il a composé des pièces très libres, sans avoir ressenti le besoin de les classer par groupes (à part les préludes peut-être), et en oubliant complètement tout ce qui est sonates, concertos, symphonies...
Effectivement, les concepts formels tels que tu les décris semblent universels et c'est aussi ça qui est passionnant en musique. J'ai visiter un peu son site web, ca a l'air pas mal, il a rédigé des livres sur le contrepoint et l'harmonie également, tu les a lu ? Tu l'apprécies plutôt pour ses documents ou tu aimes aussi la musique qu'il compose ?
Re: musique vs théorie
Oui, Debussy semble plus libre et s'est à peu près affranchi des formes classiques. Cependant, la forme est très présente chez lui, c'est de la musique solidement bâtie, même si elle a souvent l'air impalpable. On peut dire la même chose d'une Ballade de Chopin : la forme est complètement originale mais ces pièces sont d'une perfection formelle insurpassable.
Concernant le site, non je n'ai pas lu les bouquins d'harmonie/contrepoint ni écouté ses œuvres. Pour être transparent, je n'ai reçu aucune formation théorique plus jeune, jamais suivi un cours autre qu'un cours d'instrument. Ce que je sais provient de lectures éparses et fragmentaires, et surtout de ma "connaissance" des œuvres. Donc je partirais de zéro ou presque dans ces domaines, dans lesquels je n'ai pas envie de me plonger. Néanmoins, lorsque j'ai essayé de composer à nouveau il y a quelques mois (ce que j'écris est trop atonal pour me donner envie d'apprendre l'harmonie), j'ai exhumé mes compositions d'ado et malgré quelques idées intéressantes, j'ai été saisi par une impression de déséquilibre formel, de bancale : telle idée était lâchée trop vite, telle autre ne méritait pas ce traitement, tel contraste etait excessif alors qu'une autre transition etait trop avalée, tel motif aurait pu être unifiant mais n'a pas été utilisé comme tel, tel début ne formait pas un réel portique à mon morceau, etc.
Donc en dépit d'une plutôt bonne oreille et d'une certaine imagination, il manquait quelque chose de fondamental : l'équilibre formel, de la phrase à la structure globale (le concept de forme fonctionne en poupées russes, la structure de l'œuvre n'est que la pointe de l'iceberg). Puis j'ai réalisé que ce quelque chose manque à la quasi totalité des créations musicales amateur. Rien qu'écrire une mélodie équilibrée demande un travail de forme, bien placer son point culminant, l'étaler sur un registre ni trop réduit ni trop vaste, etc. C'est la que se faisait la différence entre une création de quelqu'un qui sait écrire de celle de quelqu'un qui a simplement beaucoup d'idées à exprimer. Voilà pourquoi j'insiste tant la dessus. Ça saute aux yeux de la même manière que la différence entre un pianiste qui ne fait qu'effleurer les touches et un autre qui joue bien au fond du clavier.
En résumé, la forme n'assure pas du tout que les idées soient belles, mais elle permet de se dégager des tentations maladroites.
Concernant le site, non je n'ai pas lu les bouquins d'harmonie/contrepoint ni écouté ses œuvres. Pour être transparent, je n'ai reçu aucune formation théorique plus jeune, jamais suivi un cours autre qu'un cours d'instrument. Ce que je sais provient de lectures éparses et fragmentaires, et surtout de ma "connaissance" des œuvres. Donc je partirais de zéro ou presque dans ces domaines, dans lesquels je n'ai pas envie de me plonger. Néanmoins, lorsque j'ai essayé de composer à nouveau il y a quelques mois (ce que j'écris est trop atonal pour me donner envie d'apprendre l'harmonie), j'ai exhumé mes compositions d'ado et malgré quelques idées intéressantes, j'ai été saisi par une impression de déséquilibre formel, de bancale : telle idée était lâchée trop vite, telle autre ne méritait pas ce traitement, tel contraste etait excessif alors qu'une autre transition etait trop avalée, tel motif aurait pu être unifiant mais n'a pas été utilisé comme tel, tel début ne formait pas un réel portique à mon morceau, etc.
Donc en dépit d'une plutôt bonne oreille et d'une certaine imagination, il manquait quelque chose de fondamental : l'équilibre formel, de la phrase à la structure globale (le concept de forme fonctionne en poupées russes, la structure de l'œuvre n'est que la pointe de l'iceberg). Puis j'ai réalisé que ce quelque chose manque à la quasi totalité des créations musicales amateur. Rien qu'écrire une mélodie équilibrée demande un travail de forme, bien placer son point culminant, l'étaler sur un registre ni trop réduit ni trop vaste, etc. C'est la que se faisait la différence entre une création de quelqu'un qui sait écrire de celle de quelqu'un qui a simplement beaucoup d'idées à exprimer. Voilà pourquoi j'insiste tant la dessus. Ça saute aux yeux de la même manière que la différence entre un pianiste qui ne fait qu'effleurer les touches et un autre qui joue bien au fond du clavier.
En résumé, la forme n'assure pas du tout que les idées soient belles, mais elle permet de se dégager des tentations maladroites.
Re: musique vs théorie
Oui je ne doute pas que les compositions de Debussy soient solidement bâties
D'accord c'est drôle, à t'entendre parler de ces questions de formes j'étais sûr que tu avais une solide formation théorique !
Pour finir, comment ne pas citer notre cantor de Leipzig préféré :
"J'ai beaucoup travaillé. Quiconque travaillera comme moi pourra faire ce que j'ai fait."
J.S.Bach

D'accord c'est drôle, à t'entendre parler de ces questions de formes j'étais sûr que tu avais une solide formation théorique !
Finalement, la différence entre celui qui sait écrire et celui qui a simplement beaucoup d'idées à exprimer ne serait pas le seul travail ? Car comme tu l'as dis, toutes ces questions de formes et d'équilibre peuvent s'apprendre si on y met la volonté nécessaire, tout serait une question de temps et d'efforts au fond..Okay a écrit :Puis j'ai réalisé que ce quelque chose manque à la quasi totalité des créations musicales amateur. Rien qu'écrire une mélodie équilibrée demande un travail de forme, bien placer son point culminant, l'étaler sur un registre ni trop réduit ni trop vaste, etc. C'est la que se faisait la différence entre une création de quelqu'un qui sait écrire de celle de quelqu'un qui a simplement beaucoup d'idées à exprimer.
Pour finir, comment ne pas citer notre cantor de Leipzig préféré :
"J'ai beaucoup travaillé. Quiconque travaillera comme moi pourra faire ce que j'ai fait."
J.S.Bach
Modifié en dernier par davsad le lun. 11 août, 2014 23:32, modifié 1 fois.