



J'adore la basse ostinato qui arrive comme un cheveux sur la soupe....(excusez la comparaison douteuse...) j'y vois chez Bach une touche d'humour...c'est le cas de le dire d'ailleurs

jean-séb a écrit : Non, et c'est là probablement le côté supérieur, oserais-je dire transcendant, de Bach pour moi : sa musique me parle toujours ou presque, d'une manière mystérieuse, à la fois très intellectuelle, abstraite mais profonde, touchant souvent aux aspirations les plus essentielles de mon âme (Bach réussit à me faire croire que j'en ai une !), et ce, quel que soit le côté digital ou non de l’œuvre, et quel que soit l'instrument sur lequel on la joue. C'est une qualité propre aux œuvres de Bach qui fait que j'entre en résonance avec elles....
Mais j'ai bien conscience que son pouvoir n'est pas universel. Il y a encore quelques esprits rebelles, n'est-ce pas Jean-Luc ?
Val a écrit : Bach ne crée pas les arcs-en-ciel, il est celui qui illumine chacune de nos journées ! Il flotte au-dessus de notre tête (dedans aussi, d'ailleurs) et nous met de bonne humeur (ou en état de profonde dépression).
Bach, c'est notre δαίμον, comme dirait Socrate.
Une fois un morceau de Bach avait un effet différent pour moi, j'avais un "ah-ha !" en apprenant que c'était une transcription d'un autre compositeur, l'Adagio de Marcello, à mon avis il est aussi bien connu et aimé pour la bonne raison que la fragilité et la partie humain est enfin là, et vient de l'oeuvre original.Jean-Luc a écrit :Bach est toujours trop sérieux, trop mathématique, trop "réglementaire"... Je n'entends aucune fragilité dans sa musique, c'est souvent très beau, mais c'est purement esthétique, je n'entends rien d'humain.
En fait il y a pas de choses là-dedans avec lesquelles je suis d'accord.Disons que j'ai du mal à comprendre un tel engouement pour Bach. "Bach a posé la bases du piano, Bach est insurpassable, Bach parle avec Dieu, Bach parle dans le coeur de tout un chacun, Bach par-ci et Bach par là..."
Mouais. Pour moi, c'est plutôt Chopin qui mériterait toutes ces éloges. Il a apporté une vraie révolution au piano. La très grande majorité de la littérature pour piano vient de Chopin. Donc pour moi, c'est Chopin qui a posé les bases du piano d'aujourd'hui, pas Bach. Entre Bach (mettons que c'est le point de départ?) et Chopin, il ne s'est rien passé de spécial. Comme compositeurs marquants pour le clavier, nous avons eu Haydn et Mozart qui ont plutôt continué la tradition du clavecin, puis Beethoven qui a écrit (avec génie) pour le piano forte, qui a lui aussi apporté sa pierre à l'édifice dans l'évolution musicale du clavier, mais c'est sans rapport avec ce qu'a apporté Chopin. Regardez tout ce qu'il en a découlé après lui, et comparez à ce qui s'est passé après Bach et avant Chopin.
Je reconnais cependant que Chopin est arrivé pile au bon moment, dans ce 19ème siècle dont la production musicale et artistique était en plein essor. Tout l'art a connu une révolution à ce moment là, Chopin a été un acteur fondamental. Mais vous me direz que Chopin n'aurait pas pu faire ce qu'il a fait si Bach n'avait pas existé. Peut-être, mais on n'en aura jamais la preuve formelle, même si Chopin faisait travailler Bach a tous ses élèves et qu'il le considérait comme un maître absolu.[...]
Ce n'est pas que je ne reconnais pas l'immense talent de Bach, comme improvisateur par exemple, mais trop c'est trop, et je trouve que l'engouement est démesuré.[...]
Bach est toujours trop sérieux, trop mathématique, trop "réglementaire"... Je n'entends aucune fragilité dans sa musique, c'est souvent très beau, mais c'est purement esthétique, je n'entends rien d'humain. Il y en a qui me pourraient me rétorquer que c'est normal, c'est la musique de Dieu lui-même.
Non Lee, je me suis mal exprimé ou tu m'as mal compris, mais je ne considère pas que Bach soit Dieu. J'ai juste indiqué ce que sa musique me fait sentir et pourquoi je l'aime, mais j'aime aussi, d'une toute autre manière, Chopin et beaucoup d'autres compositeurs. D'ailleurs, je connais tellement bien ces deux-là, ou crois tellement bien les connaître, que je n'en écoute quasiment jamais, mes choix d'écoute s'orientant plutôt vers les compositeurs à découvrir. Mais en revanche, je ne suis jamais mécontent quand j'en entends ; Bach et Chopin, chacun dans leur genre si différent, me plaisent et me parlent toujours, presque sans déchet.Lee a écrit :jean-séb a écrit :Non, et c'est là probablement le côté supérieur, oserais-je dire transcendant, de Bach pour moi : sa musique me parle toujours ou presque, d'une manière mystérieuse, à la fois très intellectuelle, abstraite mais profonde, touchant souvent aux aspirations les plus essentielles de mon âme (Bach réussit à me faire croire que j'en ai une !), et ce, quel que soit le côté digital ou non de l’œuvre, et quel que soit l'instrument sur lequel on la joue. C'est une qualité propre aux œuvres de Bach qui fait que j'entre en résonance avec elles....Alors 2 modérateurs qui considèrent Bach Dieu ? Comment nous allons faire ? Je trouve Bach est comme la pluie en Île-de-France, trop présent, trop joué, trop proposé par les profs, et je veux bien en jouer, il en faut, comme pour tout, mais pas autant. Ça pourrait être même très joli et créer les arcs-en-ciel mais souvent ma réaction est "mais...encore ?"
C'est la deuxième paragraphe que je trouve intéressant, même si je ne suis pas d'accord de tout avec son classement, Chopin ne fait pas partie des 10My top spot goes to Bach, for his matchless combination of masterly musical engineering (as one reader put it) and profound expressivity. Since writing about Bach in the first article of this series I have been thinking more about the perception that he was considered old-fashioned in his day. Haydn was 18 when Bach died, in 1750, and Classicism was stirring. Bach was surely aware of the new trends. Yet he reacted by digging deeper into his way of doing things. In his austerely beautiful “Art of Fugue,” left incomplete at his death, Bach reduced complex counterpoint to its bare essentials, not even indicating the instrument (or instruments) for which these works were composed.
On his own terms he could be plenty modern. Though Bach never wrote an opera, he demonstrated visceral flair for drama in his sacred choral works, as in the crowd scenes in the Passions where people cry out with chilling vehemence for Jesus to be crucified. In keyboard works like the Chromatic Fantasy and Fugue, Bach anticipated the rhapsodic Romantic fervor of Liszt, even Rachmaninoff. And as I tried to show in the first video for this project, through his chorales alone Bach explored the far reaches of tonal harmony.
Jean-Luc et Lee je comprends tout ce que vous dites, mais je ne peux m'empêcher de penser à cette sarabande : https://www.youtube.com/watch?v=zuL1H1nTRfgLee a écrit :Je prend les paroles de Jean-Luc sur son fil qui parle bien pour moi :Une fois un morceau de Bach avait un effet différent pour moi, j'avais un "ah-ha !" en apprenant que c'était une transcription d'un autre compositeur, l'Adagio de Marcello, à mon avis il est aussi bien connu et aimé pour la bonne raison que la fragilité et la partie humain est enfin là, et vient de l'oeuvre original.Jean-Luc a écrit :Bach est toujours trop sérieux, trop mathématique, trop "réglementaire"... Je n'entends aucune fragilité dans sa musique, c'est souvent très beau, mais c'est purement esthétique, je n'entends rien d'humain.
Ça dépend de quel classement on parle. Si je fais un classement de mes compositeurs préférés, c'est certain que Chopin ne sera pas dedans. Je suis désolé, mais dans la période romantique, y a pleins de compositeurs qui m'intéressent beaucoup plus que lui. (Quand à Liszt et Rachmaninoff, ils ont absolument aucune chance).Que Chopin n'apparaisse pas sur ce classement est un scandal pur et simple.
C'est exactement ce que je ressens quand j'écoute Bach... Curieusement, quand j'ai commencé le piano, Bach me laissait froide. J'étais bien plus sensible au romantisme en général, et à Chopin en particulier. Je n'arrivais pas à "entrer" dans sa musique. Et un jour, j''ai entendu autre chose, je ne sais pas pourquoi... ça a été comme une révélation. Ca ne s'est pas produit progressivement, ça s'est vraiment passé en un instant, c'était très étrange. Et depuis, je suis "accro". Par contre, étonnamment là aussi, je prends plus de plaisir à l'écouter qu'à le jouer. Peut être parce que je ne parviens pas à reproduire ce qui me touche tant dans cette musique.davsad a écrit : Pour moi cette musique n'est ni sérieuse, ni mathématique, ni réglementaire, mais j'entends bien là la plus profonde expression de l'âme, une musique qui parle à toute l'humanité réunie.
Ca, ça me transperce de part en part....worov a écrit :
Jean-Luc, écoute ce largo de Bach, tu devrais apprécier :
Concerto pour deux violons, BWV 1043 : https://www.youtube.com/watch?v=wruEouShh7Q
Pareil ! Bach m'a longtemps rebuté, on nous "imposait" d'en jouer, tout jeune au conservatoire, alors que ce n'était pas ma sensibilité naturelle. Je trouvais aussi son côté mathématique impénétrable.Mona a écrit :C'est exactement ce que je ressens quand j'écoute Bach... Curieusement, quand j'ai commencé le piano, Bach me laissait froide. J'étais bien plus sensible au romantisme en général, et à Chopin en particulier. Je n'arrivais pas à "entrer" dans sa musique.davsad a écrit : Pour moi cette musique n'est ni sérieuse, ni mathématique, ni réglementaire, mais j'entends bien là la plus profonde expression de l'âme, une musique qui parle à toute l'humanité réunie.
Je n'aime pas trop écouter Bach. Je suis un peu comme BM qui n'écoute pas beaucoup de Bach au piano mais adore en jouer.Mona a écrit : Et un jour, j''ai entendu autre chose, je ne sais pas pourquoi... ça a été comme une révélation. Ca ne s'est pas produit progressivement, ça s'est vraiment passé en un instant, c'était très étrange. Et depuis, je suis "accro". Par contre, étonnamment là aussi, je prends plus de plaisir à l'écouter qu'à le jouer. Peut être parce que je ne parviens pas à reproduire ce qui me touche tant dans cette musique.
Joli, ça.BluePhoenix05 a écrit :Comme si Bach souriait du coin des lèvres quelque part au-dessus de nous.