jean-séb a écrit :Lee, c'est moi qui ai corrigé ton titre. La particule est nécessaire : tolérer de +infinitif. Merci de le laisser.
Je ne corrige pas les erreurs dans les messages, mais dans les titres, je trouve que ça rend le forum plus présentable !
My bad, j'ai pensé que c'était mon erreur dans le titre ! Au contraire, ça serait bien que tu me signales, pour pouvoir corriger mes messages aussi et pour ne pas être obligé de corriger un futur titre, hein ?
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Je n'ai pas assez d'expérience pour répondre à la question, mais si je devais citer une pièce parmis celles que j'ai travaillé, je dirai l'étude 1 Op.25 de Chopin, que je ne me lasse pas de jouer, même 10 fois de suites, et qui me procure un plaisir presque charnel au moment où ça explose.
Bizarrement j'éprouve beaucoup moins de plaisir à écouter cette pièce.
Pour moi aussi, il y a des morceaux que je n'arrête pas de jouer:
-le concerto de grieg
-le 2ème concerto de rachmaninov
-le rach 3
- Totentanz
-3 études de bartok
-la 3ème année de pèlerinage
-les études d'exécution transcendantes
-les sonates de Mozart
-les suites anglaises de Bach
-les variations de goldberg
À peine compréhensible...
Assez rit, je dirai le prelude op. 3 n2 de rachmaninov et"hit thé road jack" de Ray Charles, en improvisant un peu.
Il y a sans doute beaucoup de facteurs qui interviennent dans ce temps assez variable de "prolongation" de l'enchantement que donne un morceau. Il y a bien sûr les chefs-d’œuvre absolus, les œuvres parfaites.
Mais ce dont tu parles Lee si j'ai bien compris c'est le plaisir renouvelé en les jouant. Là intervient aussi la sensualité pianistique, qui s'approfondit avec le temps; mieux on joue un morceau, plus on a de plaisir en le jouant, et plus on a l'impression de "recevoir" du morceau, comme s'il donnait de plus en plus avec le temps.
Il y a aussi les œuvres profondes musicalement, dont les richesses se laissent découvrir avec notre propre maturité.
Et notre propre sensibilité qui change.
Je n'ai pas assez d'années de piano derrière moi pour avoir l'impression d'être menacée de lassitude! Je crains plutôt de n'avoir pas assez de temps devant moi pour arriver à une réelle maturité pianistique, pour bien vivre comme tu le dis ce moment où les morceaux s'accroissent en beauté, avec naturel comme une floraison, en cultivant tous les styles du jardin, en ayant la palette à disposition pour toutes les colorations de la musique... il y a donc toute une gamme d'émotions profondes ou approfondies par le travail et la pratique que je n'aurai pas le temps de vivre au piano, je l'aurai juste "par touches, un peu de ceci, un peu de cela" (je le vois bien par comparaison avec d'autres domaines où j'éprouve les choses avec juste cette densité supplémentaire donnée par l'expérience, la préexistence de toutes sortes de relations déjà présentes dans la mémoire, et la longue pratique: on perçoit bien plus rapidement les choses, l'abord est plus direct et franc, la sensibilité ne tâtonne plus, la fleur apparaît sans tant tarder et en se sachant fleur, elle n'a plus besoin du manuel du botaniste pour exister).
Mais à ma petite mesure, ce que j'aime tellement en travaillant le piano c'est effectivement cette découverte qui se prolonge, lorsqu'un morceau te livre, petit à petit ses secrets que tu ne percevais pas d'abord; cela n'enlève rien à la part d'inexplicable de la beauté, qui est donnée, ou pas, dans nos modestes interprétations!
C'est un petit peu HS car il ne s'agit pas de jouer... J'ai vu sur arte hier les symphonies 40 et 41 de Mozart, on peut difficimement faire plus rabaché et prévisible, voire massacré parfois. Et pourtant, l'émotion était comme neuve : j'ai été pris de court par les modulations absoloment sublimes que je connais par cœur, à me retrouver tendu par le drame dont je connais l'issue, et à finalement jubiler au fil de l'extravagant fugato de Jupiter en en oubliant la science infinie.
Alors, était-ce parce qu'il s'agit d'oeuvres "parfaites" comme tu dis Oupsi, ou bien était-ce le philharmonique de Berlin, ou bien la rencontre des deux ? Je l'ignore, mais je sais qu'au début j'étais prêt à éteindre ma télé au bout de 5min de lassitude inévitable, mais qu'à la fin j'en voulais encore.
En ce moment, je retravaille la ballade op 118 n°3 de Brahms que j'avais apprise il y a quelque temps. J'y trouve encore plus de plaisir qu'auparavant, tant c'est un morceau sublime que l'on peut toujours améliorer.Les 3 compositeurs dont je suis sûre de ne jamais me lasser sont Chopin, Rachmaninoff et Brahms.D'autant plus que lorsque l'on ressort une oeuvre déjà travaillée, les progrés que l'on a effectués permettent de mieux la jouer et l'apprécier...
"Je suis croyante, ma religion est la musique". Valérie.
.D'autant plus que lorsque l'on ressort une oeuvre déjà travaillée, les progrés que l'on a effectués permettent de mieux la jouer et l'apprécier...
+1
C'est un vrai plaisir de voir les difficultés s'aplanir les unes après les autres. Ce qui contribue à nous les faire aimer de plus en plus ( une petit touche d'autosatisfaction ne fait pas de mal ...)
Je continue à travailler en alternance la plupart de mes morceaux ( c'est encore possible vu que ça ne fait qu'un an... )
dans cette série,je pense que l'on peux citer la sonate claire de lune qui est si belle mais que la plupart d'entre nous n'en peuvent plus à force de l'avoir jouer.
sans doute un des plus beau morceau de piano mais devenu inécoutable pour moi même s'il m'arrive de la rejouer de temps en temps et de l'améliorer.
HS
On pourrait parler aussi des morceaux qui ne tolèrent plus d'être rejoués. Par exemple, je ne peux plus entendre plus de 1,5 secondes de la Lettre à Elise...
/HS
"Le reflet est pour les couleurs ce que l'écho est pour les sons." Joseph Joubert
_Julien_ a écrit :HS
On pourrait parler aussi des morceaux qui ne tolèrent plus d'être rejoués. Par exemple, je ne peux plus entendre plus de 1,5 secondes de la Lettre à Elise...
/HS
Le morceau que tout les débutants apprennent et jouent lors des auditions. Dommage. C'est une œuvre vraiment magnifique, et Lisitsza nous le prouve: http://m.youtube.com/watch?v=yAsDLGjMhFI
Il faut VOULOIR l'apprécier et ne pas te dire: Pas çaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
_Julien_ a écrit :HS
On pourrait parler aussi des morceaux qui ne tolèrent plus d'être rejoués. Par exemple, je ne peux plus entendre plus de 1,5 secondes de la Lettre à Elise...
/HS
Le morceau que tout les débutants apprennent et jouent lors des auditions. Dommage. C'est une œuvre vraiment magnifique, et Lisitsza nous le prouve: http://m.youtube.com/watch?v=yAsDLGjMhFI
Il faut VOULOIR l'apprécier et ne pas te dire: Pas çaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
Je connais, je suis d'accord que c'est une bonne interprétation. Mais bon, on ne répare pas 20 ans de matraquage des oreilles !
"Le reflet est pour les couleurs ce que l'écho est pour les sons." Joseph Joubert
Je ne peux plus l'apprécier Fur Elise, mais je conçois qu'il faut du courage et du talent pour le jouer en concert comme ça.
Oupsi, c'est scandaleux, mais nous profitons du fait que les lecteurs aiment les Marc Levy et les Amélie Nothomb. Ils écrivent les livres alors que toi, tu écris des bijoux sur des fils que Jean-Séb est obligé de corriger deux fois.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Lee: peut-être, mais je doute que les auteurs que tu cites reçoivent des messages aussi gentils que moi, alors pour rien au monde je ne change ma place avec eux.