Je me suis fait opérer en 89/90, j'avais une forte myopie à la limité des possibilités de correction de l'époque ( kératotomie radiaire)
C'est un copain qui m'a opérée "à l'œil"

un excellent spécialiste , et un des pionniers en France de la technique. Avec du recul je me dis que je n'ai pas eu "froid aux yeux"
Cà a bien marché. Le défaut de cette technique ( on a progressé depuis) était son manque de précision. La correction a mis des années à vraiment se stabiliser, au début j'étais un peu sous-corrigée (je mettais encore de légères lunette de myopie le soir pour conduire) puis au bout de quelques années, c'est devenu parfait ( avec même un petit poil de surcorrection - hypermétropie- d'un côté)
Pourquoi ce choix et cette prise de risque? J'étais dingue de sports nautiques où le port de lunettes est vraiment très gênant, et les lentilles jetables n'étaient pas encore très au point ( et je n'arrivais pas à supporter les lentilles en général) Et j'étais terriblement myope, du genre moins 5 ou 6 dioptries, et pas plus de 2/10 sans correction.
Donc ce fut une libération, un quasi-miracle pour la taupe que j'étais, une vraie réussite à peine ternie par l'instabilité de la correction au début, et par quelques phénomènes d'éblouissement nocturnes ( on "voit" les rayons de la kératotomie radiaire)
20 ans après, comme tout le monde, je suis presbyte, donc je remets des lunettes

, mais seulement pour la vision de près.
Je n'ai évidemment aucun regret...
Bon, c'est certain il y a une petite prise de risque ( correction mal calculée, complications locales le plus souvent bénignes) mais avec les lentilles aussi, il y a des accidents plus ou moins graves, ou avec cette technique tout aussi risquée de lentilles nocturnes corrigeant la courbure de la cornée.
Je n'ai pas trop suivi les progrès mais la technique a beaucoup gagné en précision.
certaines voix s'interrogent sur le bien fondé de la banalisation et de la généralisation sans discernement de cet acte chirurgical par ailleurs très lucratif pour les médecins qui le pratiquent.
Je ne vois pas pourquoi on se refuserait à corriger ce qui n'est peut-être pas une maladie, mais qui constitue un vrai handicap.
A ce moment là, on ne touche plus aux oreilles décollées, aux fentes palatines ( becs-de- lièvre), ou aux strabismes, dont la correction n'a rien de vital et comporte aussi des risques.
Lucratif, certes, mais n'oublions pas que l'ophtalmo vit aussi du suivi des troubles visuels ( ordonnances de lunettes, lentilles...) et qu'un myope opéré, qui n'a plus besoin de lunettes ni de lentilles, est un client perdu pour lui!
