Non, ce qui me fait rêver, c'est ceux qui jouent mieux devant un public que chez eux, il y a des interprètes pour lesquels cet adrénaline fait des merveilles, mais je crois qu'ils sont rares.nox a écrit :Ce qui fait rêver, c'est justement de se dire que même les plus grands ne sont qu'à 30-50-80% de leurs capacités quand on les entend.
gestion du trac...
Re: gestion du trac...
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Re: gestion du trac...
Ah non pas tant que ça, j'ai dit moi même que c'était mon cas.
A la maison quand je joue, tout le monde s'enfout
donc je suis heureux de pouvoir jouer en public, quand je sais que je maîtrise le morceau c'est vraiment que du bonheur !
A la maison quand je joue, tout le monde s'enfout

- Ashiro
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Re: gestion du trac...
C'est aussi mon cas, surtout pour les examens et concours pour des raisons inconnues. J'ai tendance à stresser pour les générales à faire limite des fautes bêtes et cie qui mette du coup mon professeur en stress aussi puis le jour J je joue bien mieux que chez moi ou en cours (et c'est mon prof qui m'a assuré ça pour la partie "je joue mieux en exam qu'en cours"
). Le stress de l'examen ou du concours ça me pousse à faire du mieux que je peux par tout les moyens possible et inimaginable je pense du coup je donne tout ce que je peux. Les phrases qui m'aident à ne pas stresser sont "de toute façon qu'est ce que j'ai à perdre ? Si je n'y arrive pas cette année et bien ce sera pour l'année prochaine, je sais ce que j'ai à faire, je le fais du mieux que je peux et si ce n'est pas suffisant il faudra travailler d'avantage". Et en général je stress avant mon passage, puis je ne stress plus trop quand je passe mais je stress beaucoup juste après mon passage (peut être quand je réalise ce que j'ai fais
!)
Tout aussi bizarrement en concert donc non évalué je trac beaucoup et c'est rarement positif
..... (pourtant les enjeux sont moindre ?!) Et même si je me débrouille et bien je me sens mal à l'aise quand je joue...


Tout aussi bizarrement en concert donc non évalué je trac beaucoup et c'est rarement positif

- valeriejouechopin
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Re: gestion du trac...
C'est exactement la même chose pour moi. J'ai eu une audition samedi. Je suis passée en dernier, aprés presque 2 heures à attendre dans le public. C'est horrible! Evidemment, le début de mon morceau (3ème mouvement de la 14ème sonate de Beethoven) a été "tâché" d'erreurs dues à mon immense trac (j'étais au bord de l'implosionstrumpf a écrit :oui j'ai déjà lu beaucoup sur ce sujet sur ce site... mais bon.... je n'arrive toujours pas à le maîtriser...
Aujourd'hui, j'ai jouer à une audition, l'impromptu n°3 op.142 de Schubert... je ne le maîtrisait pas parfaitement, mais suffisamment pour me faire plaisir..et peut-être donner un peu de plaisir au public (peu nombreux)
Je suis arriver à 18h20 dans la salle où commençait l'audition (18h30)... j'avais déjà un nœud dans le ventre...j'ai essayer de respirer tranquillement, d'écouter les autres musiciens (je jouait à la fin)... je me sentais assez calme finalement... et puis je me suis assise au piano... mon prof était là... je jouais sur le piano à queue sur lequel je joue en cours...j'ai commencer dans le calme le thème.... et puis à la première variation , j'ai senti mes bras se raidir...je ne suis pas arriver à reprendre mon calme... je suis arriver jusqu'au bout, avec quelques pains...çà m'énerve!!!
Mon prof m'a dit que je visais la performance et non le plaisir....pfffffffffff je crois que je ne comprends pas ce qu'il veut dire... je voulais , moi, me faire plaisir et aussi faire plaisir au gens qui m'écoutent...c'est vrai que j'aurais voulu que toutes les heures passées à peaufiner ce magnifique impromptu, me permette de montrer comme c'est beau... peut-être est-ce présomptueux....
en tout cas je suis déçue... je voudrais ne pas être aussi crispée quand je joue en public et je ne sais pas comment y parvenir...


"Je suis croyante, ma religion est la musique". Valérie.
Re: gestion du trac...
Personnellement plus je trac dans la journée et mieux ça se passe.
bien connaître son morceau et être capable de reprendre un peu n'importe où c'est très important je pense, et ne pas partir trop vite jouer un poil plus lentement que d'habitude histoire que ça se semble "facile" dans les doigts. Après personnellement ça ne me gène pas de m'exposer au public, j'suis du genre à faire le fanfaron donc bon... 


Will you bite the hand that feeds you? Will you stay down on your knees?
- Wladyslaw
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Re: gestion du trac...
Contre le trac, une bonne cuite.
Le boeuf est lent mais la terre est patiente ... (Proverbe Chinois)
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- André Quesne
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Re: gestion du trac...
Non Wlad, là tu te plantes ! 

Ma chaîne youtube: https://www.youtube.com/user/AndreQuesne/videos
Re: gestion du trac...
J'avais été très étonné en voyant le documentaire dont nous avions parlé ici même sur Argerich de voir à quel point juste avant de rentrer en scène elle pouvait se sentir mal, malgré sa maîtrise et son immense expérience.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
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Re: gestion du trac...
Mais justement non, je suis persuadé que ce n'est pas un caprice...!Yapluka a écrit :Comment peut-on reprocher à quelqu'un d'être pétrifié ? Crois-tu vraiment que c'est un caprice ?
C'est un peu comme si quelqu'un te disais : mon cher Jean-Luc, tu fumes beaucoup trop , c'est pas bien, t'as qu'à arrêter ! Peut-être que plusieurs personnes t'ont déjà fait cette remarque ? Ce combat là, je l'ai mené et gagné, il y a plus de dix ans déjà ... Toi aussi, tu peux le gagner, mais c'est TON combat, personne ne peut le mener à ta place ... et toi seul choisiras la stratégie qui te mènera à la victoire ... chacun sa croix !
Quant à la cigarette, il y a juste ma mère qui me dit que je fume trop...

Trêve de plaisanterie, tu ne peux pas comparer une addiction (au tabac en l'occurence) avec le trac pour plusieurs raisons :
- Le trac n'est pas une addiction
- Lorsque tu arrêtes de fumer, tu te prives d'un plaisir... Mais si tu refuses de jouer pour cause de trac, tu te prives d'un plaisir également. Je pense que tu as saisi la nuance...

- Je n'ai pas de combat à mener pour l'instant puisque je n'ai pas envie d'arrêter de fumer. J'y ai pensé bien sûr, mais je ne suis pas motivé pour arrêter. Alors que toi, tu aimerais bien pouvoir jouer si j'ai bien compris... Là aussi, tu as saisi la nuance...

Là où je te rejoins complètement, c'est un combat personnel à mener. Mais parfois, il faut un guide, quelqu'un qui t'oriente.
Je suis persuadé que tu es aveuglé par ce trac, et que tu t'obstines avec. C'est peut-être plus rassurant pour toi? Mais d'un autre côté, tu te prives de quelque chose dont tu ne soupçonnes même pas l'existence... et te connaissant un peu, je crois deviner combien tu serais ravi et épanoui de pouvoir faire ça. Tu te l'interdis parceque tu te juges sans arrêt au piano, avec une arrière-pensée traumatisante que les autres te jugent aussi.
Je me souviens très bien de notre petite séance de travail sur le piano droit et un nocturne de Chopin. Dès la première hésitation ou trou de mémoire, tu renonces en t'arrêtant complètement de jouer. Dès la première note où le son ne te plaît pas, idem. Et tu restes bloqué là, parceque ce que tu entends est si différent de ce que tu arrives à faire tout seul chez toi.
On est tous dans cette situation, mais il faut continuer de jouer, ne pas vouloir s'arrêter.
Et puis ce n'était pas si catastrophique que tu le dis, pour les 3 secondes que j'ai entendu...

Dis-toi juste une chose : ça ne viendra pas d'un déclic qui, comme par magie, te fera jouer devant un public sans trac paralysant.
Ca viendra petit à petit en essayant par de petites touches, de gravir les marches les unes après les autres.
Permets moi cette image facile : c'est comme si tu étais devant un escalier et dès que tu poses le pied sur la première marche, cette sensation nouvelle de "monter" t'effraie, t'inconforte, tu t'empresses de renoncer sans même chercher à solliciter les muscles qui te hissent. Donc tu reposes le pied devant la 1ère marche. Et elle est toujours là, comme un obstacle insurmontable. Et si tu lèves les yeux, l'escalier comporte plus de 100 marches, et en plus il est en colimaçon. Ce sera pas possible hein... Jamais tu n'y arriveras.
Bon, dis-moi quel est ce 4 mains que tu voudrais jouer? J'avoue que je ne m'en souviens plus. Je suis partant pour le travailler, on fera ça à huis-clos...

- Yapluka
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Re: gestion du trac...
C'est vraiment très gentil de vouloir m'aider Jean-Luc
...
...
), mais j'y travaille (vraiment !) ...
... je ne suis pas "aveuglé" mais "paralysé" par le trac ... C'est comme si ton corps ne t'obéissait plus, mais agissait indépendamment de ta volonté ...
Mon allusion précédente au tabac avait quand même un intérêt, c'était de te faire comprendre que quelqu'un qui n'a pas été accroc au tabac, ne peut pas se rendre compte de la difficulté qu'il faut surmonter pour s'en affranchir ... C'est la même chose pour le "ze" trac dont il est question ici
(ce trac est vraiment propre au piano !)
!
! A voir ...
(un 4 mains qui est dans je ne sais plus quel volume de la série "Pianorama").

Je n'établis pas le parallèle : c'était juste une petite pique en passantJean-Luc a écrit :..tu ne peux pas comparer une addiction (au tabac en l'occurence) avec le trac pour plusieurs raisons :

Je ne sais pas comment te le dire pour que tu m'entendes, mais je ne "refuse pas" de jouer, je "ne peux pas" jouer (vraie incapacité physique) ... Je n'ai pas encore trouvé comment débloquer cet état ( à part bénéficier d'un souffle divin : non pas "lève toi et marche" lais "lève toi et joue"Jean-Luc a écrit :... Mais si tu refuses de jouer pour cause de trac, tu te prives d'un plaisir également.

Cela relève du dialogue de sourdJean-Luc a écrit : ...Je suis persuadé que tu es aveuglé par ce trac, et que tu t'obstines avec. C'est peut-être plus rassurant pour toi? Mais d'un autre côté, tu te prives de quelque chose dont tu ne soupçonnes même pas l'existence...

Mon allusion précédente au tabac avait quand même un intérêt, c'était de te faire comprendre que quelqu'un qui n'a pas été accroc au tabac, ne peut pas se rendre compte de la difficulté qu'il faut surmonter pour s'en affranchir ... C'est la même chose pour le "ze" trac dont il est question ici

J'en suis persuadéJean-Luc a écrit :et te connaissant un peu, je crois deviner combien tu serais ravi et épanoui de pouvoir faire ça.

Je ne m'interdis (consciemment !) rien du tout ! Certes je me juge (ce n'est pas un défaut, de mon point de vue !), mais j'ai pas honte de moi : mon niveau est conforme à mon parcours pianistique et comparable à celui des autres pianistes qui ont eu un parcours similaire ...Jean-Luc a écrit : Tu te l'interdis parceque tu te juges sans arrêt au piano,
Non tu te trompes ! (ou du moins si une telle arrière pensée existe chez moi, elle est alors du côté de mon inconscient !)Jean-Luc a écrit : avec une arrière-pensée traumatisante que les autres te jugent aussi.
Ce n'était pas un "renoncement" au sens ou ce n'était pas "volontaire" de ma part ...Jean-Luc a écrit :Je me souviens très bien de notre petite séance de travail sur le piano droit et un nocturne de Chopin. Dès la première hésitation ou trou de mémoire, tu renonces en t'arrêtant complètement de jouer. Dès la première note où le son ne te plaît pas, idem. Et tu restes bloqué là, parceque ce que tu entends est si différent de ce que tu arrives à faire tout seul chez toi.
Contrairement à BM, je pense que j'arriverai à débloquer cette situation : c'est juste une question de temps ...Jean-Luc a écrit :On est tous dans cette situation, mais il faut continuer de jouer, ne pas vouloir s'arrêter.
Là je ne suis pas aussi sûr que toiJean-Luc a écrit :Dis-toi juste une chose : ça ne viendra pas d'un déclic qui, comme par magie, te fera jouer devant un public sans trac paralysant.
Ca viendra petit à petit en essayant par de petites touches, de gravir les marches les unes après les autres.

Ce n'est pas comme ça que je vois les choses.Jean-Luc a écrit : Permets moi cette image facile : c'est comme si tu étais devant un escalier et dès que tu poses le pied sur la première marche, cette sensation nouvelle de "monter" t'effraie, t'inconforte, tu t'empresses de renoncer sans même chercher à solliciter les muscles qui te hissent. Donc tu reposes le pied devant la 1ère marche. Et elle est toujours là, comme un obstacle insurmontable. Et si tu lèves les yeux, l'escalier comporte plus de 100 marches, et en plus il est en colimaçon. Ce sera pas possible hein... Jamais tu n'y arriveras.
C'est la musique du "grand blond avec une chaussure noire"Jean-Luc a écrit :Bon, dis-moi quel est ce 4 mains que tu voudrais jouer? J'avoue que je ne m'en souviens plus. Je suis partant pour le travailler, on fera ça à huis-clos...

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Re: gestion du trac...
Mais oui Yapluka, ce week-end au Beuvray est, comme tu le sais, très amical. Si je peux aider à débloquer certaines situations, pourquoi pas? En plus, ça m'intéresse sur le plan humain et pédagogique (j'ai toujours été attiré par l'enseignement et la transmission).
Tu es un cas idéal...
mais particulier.
Non, tu ne peux vraiment pas comparer une addiction avec le trac. Je n'y vois aucune parenté, et les solutions ne sont pas du tout les mêmes. Le trac relève complètement de la personalité et d'un état psychologique, alors que l'addiction relève d'une dépendance physique et psychologique.
Le trac a un seul élément déclencheur (le mental) et des conséquences sur l'état physique. C'est une situation ponctuelle la plupart du temps.
L'addiction a deux éléments déclencheurs (le mental et le manque physique) et des conséquences sur le comportement social et une souffrance psychologique qui durent dans le temps.
Pour prendre un cas extrême, quelqu'un atteint de trac n'a jamais braqué de banques, ou tué des gens contrairement aux personnes qui sont en manque d'une très forte addiction...
Je crois que pour en être arrivé dans ta situation, il y a sûrement des éléments inconscients qui jouent. On ne va pas dénouer la pelote de laine au Beuvray (je suis pas psy
), mais je pense que je peux t'aider même un peu. Mais il faut que de ton côté tu fasses aussi des efforts, surtout de concentration.
Envoie moi cette partition du grand blond...!
Tu es un cas idéal...

Non, tu ne peux vraiment pas comparer une addiction avec le trac. Je n'y vois aucune parenté, et les solutions ne sont pas du tout les mêmes. Le trac relève complètement de la personalité et d'un état psychologique, alors que l'addiction relève d'une dépendance physique et psychologique.
Le trac a un seul élément déclencheur (le mental) et des conséquences sur l'état physique. C'est une situation ponctuelle la plupart du temps.
L'addiction a deux éléments déclencheurs (le mental et le manque physique) et des conséquences sur le comportement social et une souffrance psychologique qui durent dans le temps.
Pour prendre un cas extrême, quelqu'un atteint de trac n'a jamais braqué de banques, ou tué des gens contrairement aux personnes qui sont en manque d'une très forte addiction...

Je crois que pour en être arrivé dans ta situation, il y a sûrement des éléments inconscients qui jouent. On ne va pas dénouer la pelote de laine au Beuvray (je suis pas psy

Envoie moi cette partition du grand blond...!
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Re: gestion du trac...
Mais non Dédé ! !!André Quesne a écrit :Non Wlad, là tu te plantes !
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"On obtient plus de chose en étant poli et armé qu'en étant juste poli" (Al Capone)
"On obtient plus de chose en étant poli et armé qu'en étant juste poli" (Al Capone)
Re: gestion du trac...
Bien sûr que le trac et l'addiction n'ont rien à voir; cependant je crois comprendre pourquoi on peut être tenté d'un rapprochement entre les deux: c'est que dans les deux cas, il y a souffrance, et il y a une aspiration à la libération. La personne qui ne connaît pas d'addiction aimerait aider la personne dépendante à "se libérer" de son addiction. La personne qui a appris tant bien que mal à gérer son trac voudrait aider celui qui est paralysé à ne plus l'être et à libérer le musicien qui est étouffé par le traqueux.
Je ne sais pas pourquoi le trac est paralysant; j'ai connu ça, et longtemps; mais je me suis battue comme une lionne parce que je souffrais plus encore de ma solitude en musique que de cette chose horrible paralysante.
Deux choses m'ont aidée (d'ailleurs je peux carrément enlever le passé et conjuguer ça au présent, deux choses m'aident aujourd'hui) c'est, d'abord, que j'ai fini par me dire que le trac, en soi, n'est pas si intéressant que ça finalement; beaucoup plus intéressante est la traversée qui fait qu'on apprend à vivre avec.
La deuxième chose c'est le fait de "respecter" mon trac. Non pas de le magnifier comme si c'était une force surhumaine ou une malédiction ou une maladie ou un destin, ni le haïr comme si c'était un ennemi, ni le mépriser, mais le respecter comme on respecte n'importe quelle émotion non vile. Ne pas me traiter de nulle etc. juste parce que j'ai le trac et ne pas associer le trac à des jugements de valeur d'aucune sorte.
(quand je dis "non vile", c'est parce qu'il y a des émotions fortes qui ne sont pas forcément respectables: si par exemple je suis jalouse ou envieuse, ben je ne trouve pas ça folichon comme émotion; et tout acte qui est dicté par cette émotion sera entaché de cette qualité négative. Le trac, c'est moralement "clean", ça ne "fait" rien, ça empêche, c'est tout.)
Je ne sais pas pourquoi le trac est paralysant; j'ai connu ça, et longtemps; mais je me suis battue comme une lionne parce que je souffrais plus encore de ma solitude en musique que de cette chose horrible paralysante.
Deux choses m'ont aidée (d'ailleurs je peux carrément enlever le passé et conjuguer ça au présent, deux choses m'aident aujourd'hui) c'est, d'abord, que j'ai fini par me dire que le trac, en soi, n'est pas si intéressant que ça finalement; beaucoup plus intéressante est la traversée qui fait qu'on apprend à vivre avec.
La deuxième chose c'est le fait de "respecter" mon trac. Non pas de le magnifier comme si c'était une force surhumaine ou une malédiction ou une maladie ou un destin, ni le haïr comme si c'était un ennemi, ni le mépriser, mais le respecter comme on respecte n'importe quelle émotion non vile. Ne pas me traiter de nulle etc. juste parce que j'ai le trac et ne pas associer le trac à des jugements de valeur d'aucune sorte.
(quand je dis "non vile", c'est parce qu'il y a des émotions fortes qui ne sont pas forcément respectables: si par exemple je suis jalouse ou envieuse, ben je ne trouve pas ça folichon comme émotion; et tout acte qui est dicté par cette émotion sera entaché de cette qualité négative. Le trac, c'est moralement "clean", ça ne "fait" rien, ça empêche, c'est tout.)
Re: gestion du trac...
Ta réponse est comme ton âme, Oupsi, mais je suis née américaine...Volga a écrit :Oupsi, c'est une âme délicate, élégante, noble, sensible...., une belle âme.
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Re: gestion du trac...
Bonjour, je crois qu'il y a eu beaucoup d'avis intéressants sur la question !
Le plus important est sans doute, pour rejoindre les nombreuses réponses, de s'entrainer à jouer en public le plus possible. (devant sa famille ou ses amis si on a pas d'autres public)
J'ajouterais qu'en guise de préparation, il ne faut pas "trop" jouer.
On attrape vite cette tendance, mais quand on sait un morceau, on le sait.
Ca ne sert à rien d'aller plus loin ensuite, le rabâchage est souvent le moment ou le trac s'implante, et à force de répéter et de répéter encore, la panique ne fait que s’accroitre, pour dégénérer dans les derniers instants ! Après il est trop tard pour arrêter le stress, sans compter qu'on arrive absolument épuisé devant les auditeurs ! Donc savoir s'arrêter compte beaucoup.
Le plus important est sans doute, pour rejoindre les nombreuses réponses, de s'entrainer à jouer en public le plus possible. (devant sa famille ou ses amis si on a pas d'autres public)
J'ajouterais qu'en guise de préparation, il ne faut pas "trop" jouer.
On attrape vite cette tendance, mais quand on sait un morceau, on le sait.
Ca ne sert à rien d'aller plus loin ensuite, le rabâchage est souvent le moment ou le trac s'implante, et à force de répéter et de répéter encore, la panique ne fait que s’accroitre, pour dégénérer dans les derniers instants ! Après il est trop tard pour arrêter le stress, sans compter qu'on arrive absolument épuisé devant les auditeurs ! Donc savoir s'arrêter compte beaucoup.
- bach_addict
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Re: gestion du trac...
en ce qui me concerne j'ai adopté l'astuce lue ici d'essayer de chanter intérieurement, pour garder le fil et resté concentré uniquement sur les notes en cours, et pas sur ce que j'ai joué il y a quelques secondes ou sur la difficulté qui pointera quelques mesures plus tard. Ca élimine beaucoup de pensées parasites. En combinant avec un choix de morceau et de tempo réaliste par rapport à son niveau, et une bonne préparation, le résultat est nettement amélioré. On rattrape aussi beaucoup plus facilement une erreur si on a le "script" en tête : jouer une seule main quelques notes sans s'arrêter, puis repartir ME est possible si on chante intérieurement, mais en ce qui me concerne, impossible sans.
Maintenant, je suis très interessé par l'aspect beta bloquant, à titre scientifique et pas parceque je compte les essayer (ni l'envie, ni le besoin).
l'adrénaline est aussi un neurotransmetteur donc idéalement j'imagine qu'il faudrait des beta bloquants spécifiques du muscle cardiaque, qui ne passent pas la barrière hémato encéphalique, et on pourrait imaginer rester "lucide" et suffisament "motivé" tout en évitant la tachycardie. Pour éviter la sudation, il faudrait des beta bloqueurs qui ciblent le systeme nerveux périphérique, tout en restant en dehors du système nerveux central, bloqués par la barrière hémato encéphalique. Un spécialiste de ces médicaments pourrait peut être conseiller des molécules adaptées.
Ceci posé, ce sont des médicaments que j'imagine prescrits sous ordonnance : on trouve des médecins pour prescrire des beta -bloquants à usage "récréatif" ? Parceque prendre ces trucs pour pouvoir "jouer" en public, ce n'est pas exactement la même chose que dans le cadre d'une pathologie cardiaque type trouble du rythme...
sujet intéressant en tous cas...
Maintenant, je suis très interessé par l'aspect beta bloquant, à titre scientifique et pas parceque je compte les essayer (ni l'envie, ni le besoin).
l'adrénaline est aussi un neurotransmetteur donc idéalement j'imagine qu'il faudrait des beta bloquants spécifiques du muscle cardiaque, qui ne passent pas la barrière hémato encéphalique, et on pourrait imaginer rester "lucide" et suffisament "motivé" tout en évitant la tachycardie. Pour éviter la sudation, il faudrait des beta bloqueurs qui ciblent le systeme nerveux périphérique, tout en restant en dehors du système nerveux central, bloqués par la barrière hémato encéphalique. Un spécialiste de ces médicaments pourrait peut être conseiller des molécules adaptées.
Ceci posé, ce sont des médicaments que j'imagine prescrits sous ordonnance : on trouve des médecins pour prescrire des beta -bloquants à usage "récréatif" ? Parceque prendre ces trucs pour pouvoir "jouer" en public, ce n'est pas exactement la même chose que dans le cadre d'une pathologie cardiaque type trouble du rythme...
sujet intéressant en tous cas...
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- valeriejouechopin
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Re: gestion du trac...
Je suis tellement déprimée par mon foutu stress qui me pourrit la vie, notamment en ce qui concerne la musique, que j'ai décidé de passer par la case "béta-bloquant" à ma prochaine audition publique. Tant d'heures de travail parasitées par ce trac.... Les médicaments ne sont peut-être pas trés bons pour la santé, mais la déprime qui suit une audition qui nous a déçu non plus... 

"Je suis croyante, ma religion est la musique". Valérie.
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Re: gestion du trac...
Le réponse est: oui!on trouve des médecins pour prescrire des beta -bloquants à usage "récréatif" ? Parceque prendre ces trucs pour pouvoir "jouer" en public, ce n'est pas exactement la même chose que dans le cadre d'une pathologie cardiaque type trouble du rythme...
La prescription de "médicaments de confort" fait partie du travail du médecin. Le seul point discutable c'est le remboursement SS...Un médecin scrupuleux notera peut-être "NR" ( non remboursable ) sur l'ordonnance...Mais avec une boite à quelques euros, on est paré pour 30 auditions!

N'exagérons pas les dangers d'un médicament béta-bloquant, surtout pris de façon ponctuelle.
IL faut juste vérifier l'absence de bradycardie préexistante, d'hypotension artérielle importante, d'asthme, de troubles circulatoires ( maladie de Raynaud)
On a beaucoup de recul avec ces produits, qui sont pris au long cours, pendant des années par de très nombreux patients. Les effets secondaires sont bien connus, et réversibles dans leur quasi totalité.
Les plus "cardio-sélectifs" ne sont pas forcément les plus intéressants dans cette indication anti-stress, mais même si les molécules les moins "cardio-sélectives" passent la barrière méningée, il y a peu d'effets sur le système nerveux central, le mode d'action est essentiellement périphérique. Donc pas de somnolence comme avec les anxiolytiques.
J'utilise surtout le Propranolol ( Avlocardyl*) et l'Acebutolol ( Sectral*) dans cette indication, de bonnes vieilles molécules bien connues, car il agissent vite et leur durée d'action est assez courte.. Plus très souvent ( je suis cardiologue) car maintenant les généralistes osent les prescrire aux patients demandeurs, sans forcement demander avant un avis du cardiologue. Mais il y a 20 ans j'étais souvent sollicitée pour donner le "feu vert" ( le motif le plus fréquent: le permis de conduire!

Pour ceux et celles qui veulent tenter: faire un test quelques jours avant, histoire de vérifier ( par exemple) que le médoc ne vous provoque pas un refroidissement trop important des mains, ce qui n'aiderait pas à bien jouer.
Re: gestion du trac...
Et AMHA, il vaut mieux essayer les homéopathies (gelsemium et argentum nitricum) avant de passer au hard.
Je viens d'acheter les deux mais je n'ai pas encore eu l'occasion de tester.
Je viens d'acheter les deux mais je n'ai pas encore eu l'occasion de tester.
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Re: gestion du trac...
je te rejoins Lee, car malgré ce que tu dis Arabesque , la prise de béta_bloquant n'est pas anodine.
Et associer à la prise de médicament , il peut être utile de prendre le temps d'en discuter avec un thérapeute, d'étudier les différentes thérapies possibles, comme La Gestalt-therapie, aussi appelée Gestalt, qui est une psychothérapie qui vise à la résolution des troubles émotionnels et comportementaux par un travail sur les processus psychologiques et corporels de l'individu, et donc parfaitement appropriée, il me semble , aux problèmes de trac rencontrés par les musiciens.
Et associer à la prise de médicament , il peut être utile de prendre le temps d'en discuter avec un thérapeute, d'étudier les différentes thérapies possibles, comme La Gestalt-therapie, aussi appelée Gestalt, qui est une psychothérapie qui vise à la résolution des troubles émotionnels et comportementaux par un travail sur les processus psychologiques et corporels de l'individu, et donc parfaitement appropriée, il me semble , aux problèmes de trac rencontrés par les musiciens.