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jean-séb a écrit :Jean-Luc a écrit :Eh bien moi je viens d'écouter Pagodes de Debussy, et j'ai trouvé ça très très bien, très réussi. Un seul petit regret sur la fin qui me paraît un peu trop concrète si je puis dire. Enfin disons que j'aurais mieux aimé que ça s'évanouisse un peu plus.
Mais sinon, le reste est vraiment bien, on entend tout exactement comme il faut, et il y a beaucoup de poésie dans tout ça...
Quant à la mazurka de l'opus 67, j'ai moins aimé. Le tempo est trop lent pour moi, on en perd le caractère dansant, et je trouve que ça pleure un peu trop pour mon goût.
Exactement mon sentiment aussi. J'avais bien aimé le Bach de David, j'aime ses Pagodes, mais je n'aime pas du tout cette façon d'interpréter la mazurka, transformant une danse rythmée en chant plaintif et hésitant. Hier midi, j'ai assisté à la salle Cortot à un concert Chopin par Guillaume Masson, soutenu par la revue Pianiste. Le rédacteur en chef de la revue a longuement insisté, dans sa présentation liminaire, sur le fait que les oeuvres dansantes de Chopin, polonaises, mazurkas, valses, ne sont en fait pas dansantes du tout. De fait, Guillaume Masson a joué ces pièces avec un parti pris de lenteur qui pour moi frisait l'immobilisme et niait complètement la vitalité de ces oeuvres. Je n'ai pas du tout aimé, tout en reconnaissant bien sûr le droit à chacun d'avoir sa propre conception.
Je crois que ce n'est pas faire tort aux mazurkas de Chopin que de leur conserver un rythme, ou plutôt des rythmes, dérivés des danses traditionnelles, tout en tenant compte de leur caractère de pièce de salon et, souvent, de "confidence de l'âme".
Bonjour,
Je cite le guide la musique pour le piano et le clavecin (outil indispensable pour tout bon pianiste qui se respecte !!!) concernant les mazurkas de Chopin :
"Chopin composa des mazurkas tout au long de sa vie. Comme ses Polonaises, elle sont le reflet du sentiment national auquel sa musique reste liée..... Très populaire en Plogne dès le XVIème siècle la mazurka est une danse à trois temps dont l'accent principal tombe sur les temps faibles et en particulier sur le second. Chopin en a conservé le rythme, mais pour reprendre l'expression de Liszt, "il a ennoblie la mélodie, agrandi les proportions" ..... Alfred Cortot y a vu plusieurs catégories : les mazurkas chantées, les mazurkas dansées, les mazurkas chantées et dansées, mais les mazurkas décidées et les mazurkas élégiaques.
Je comprends le choix de tempo de David... (un tout petit peu trop lent quand même à mon goût)... je pense que cette mazurka fait partie des mazurkas dansées et chantées... par contre il est clair que cela devient du grand art que de transformer le piano en une chanteuse lyrique qui chante quasiment acapella.... l'orchestre n'étant là que pour la soutenir harmoniquement....et est suspendu à ses lèvres !!! après le juste tempo de cette mazurka devient une évidence.... pour information Pauline Viardot, soprano et amie intime de Chopin et Georges Sand écrivit plusieurs transcription de ces mazurkas pour voix et piano avec la bénédiction et l'aide de ce dernier !!!