Ricardo Vines

[Line-Marie]

à découvrir ou redécouvrir avec plusieurs émissions sur France-Musique:
dans
"Les greniers de la mémoire" samedi 7 décembre 2013 57 minutes sur ce grand pianiste, créateur des œuvres de Debussy et Ravel dont il était l'ami mais aussi Déodat de Severac, Manuel de Falla....

et une série de 5 émission de 21 minutes durant l'été 2012, d'Anne Montaron.

[Jean-Michel Verdier]

Oui, c'était un excellent pianiste, ami de Maurice Ravel et Déodat de Séverac qu'il fréquentait notamment à l'abbaye de Fontfroide à l'invitation de la famille Fayet. Il y côtoyait aussi des grands peintres comme Odilon Redon ou écrivains comme Henry de Montfreid.
Toute une époque....

[Line-Marie]

Je suis une fan inconditionnelle. ...si il y a un pianiste que j'aurais aimé entendre et rencontrer, c'est lui! !!!

[Line-Marie]

je ne savais pas que Ricardo nous avait laissé quelques compositions:
Quatre hommages:
1.A la mémoire de Maurice Ravel
2.A la mémoire de Gabriel Faure
3.A la mémoire de Erik Satie
4.Hommage a Leon-Paul Fargue

Joaquin Soriano(piano) : http://youtu.be/asUbk75YtMk

les partitions sont sur IMSLP

[Line-Marie]

Glané dans le livre que Mildred Clary a consacré au pianiste :
"Il n'était pas fervent partisan du travail acharné sur des exercices et des études durant des heures ,surtout pour les élèves déjà avancés techniquement. A son avis, en suivant cette pédagogie, l'on perdait un temps précieux , temps utilisé de façon bien plus profitable pour se former un répertoire et travailler sa musicalité.
Vines soutenait l'idée que tout venait du cerveau, et que la technique pianistique n'avait pas pour finalité de jouer seulement juste , vite, fort. L'on peut jouer de cette façon, mais il faut alors savoir se servir habilement des deux pédales ,ce qui est très difficile , savoir nuancer, équilibrer la sonorité entre les deux mains. Il faut également obtenir l'indépendance absolue de chaque doigt, afin de pouvoir doser le poids du pianissimo au fortissimo.
il était en accord avec Cortot sur la question d'extraire les passages les plus difficiles du morceau et de les travailler avec tous les exercices possibles pour vaincre la difficulté même , avant de les réintégrer à l'oeuvre. .
en étudiant directement les oeuvres, on obtient également ce que la plupart des gens entendent par technique, car l'on travaille techniquement tous les passages difficiles. Mais en plus on étudie de façon beaucoup plus approfondie les problèmes de pédales, de l'équilibre des voix, de la sonorité, des nuances, on recherche sans cesse la beauté du son"

[Jean-Michel Verdier]

Bonjour Strumpf,

Merci pour ce message et le message précédent que je n'avais pas vu. Je ne savais pas que Vinès était compositeur. C'est de la très belle musique.

Quant à l'extrait du livre de Clary, on est toujours dans le débat de savoir s'il faut travailler sa technique indépendamment des oeuvres à travailler ou s'il faut profiter des oeuvres jouées pour améliorer sa technique. J'avoue qu'on entend tout et son contraire. Par exemple, Duchâble dit qu'il faut absolument travailler sa technique en dehors des oeuvres, d'autres sont moins formels. Je ne suis pas assez compétent pour trancher.

[jean-séb]

Oui, moi aussi, l'enregistrement de ces quatre morceaux m'avait échappé.
Sur le fond, je crois qu'il n'y a pas une vérité universelle qui s'applique à tous les pianistes, quels que soient leurs talents, leurs motivations, leurs goûts, leur ambition.

[Line-Marie]

Je partage ce que vous dites. ... Chacun trouvera bien la façon de travailler qui lui conviendra

[Line-Marie]

encore une émission dédiée à mon pianiste fétiche: Les greniers de la Mémoire du samedi 20 juillet 2015
http://radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_11393.xml

Viñes, dès ses premiers contacts avec le public, c'est à dire dès son adolescence, réalise qu'il est différent de ses condisciples, et des autres pianistes qu'il peut écouter. Il affirme sans fausse modestie :

« L’admiration que cause mon jeu n’est pas de cette sorte légère, banale, courante et passagère pour laquelle les dames disent, en fermant les yeux : c’est exquis, c’est charmant, c’est délicieux, etc. Succès d’exclamations arrachées par les artistes à la gomme comme les pianistes Francis Planté et Louis Diémer, succès qui paraissent colossaux dans la salle sur le moment, mais qui sont vides et où l’enthousiasme même de ceux qui l’ont prodigué est oublié un quart d’heure après ! Non ! L'admiration que je cause est de celles (...) qui restent gravées éternellement dans la mémoire de ceux qui la ressentent ».

[Ricardo Viñes : Journal inédit du 21/02/1895]

Lorsque l'on demandait à Viñes des conseils pour améliorer la qualité du jeu pianistique il répondait invariable--ment : "Il faut lire !"
Cette boutade nous révèle en fait une des qualités essentielles d'un inter--prète: la culture.
Viñes possédait une culture à la fois étendue et éclectique, sa soif de connaissances sans limite et sa prodigieuse mémoire le font accéder aux autres arts tels que la littérature, la poésie, la peinture etc. Ce qui, par exemple, lui fait établir des compa--raisons entre la perspective picturale et la perspective musicale. Son réper--toire immense qu'il jouait toujours par cœur faisait l'admiration de ses con- temporains :

" Son répertoire tient du prodige et peut-être nul pianiste n'en connut-il un semblable : on se demande comment il a pu seulement lire tout ce que de mémoire il joue. Il a toujours l'air d'avoir le temps : il trouve celui de vous signaler dans quel coin de Paris on peut voir un nouveau pastel de Redon, un Monticelli somptueux. On le voit à tous les concerts, il vous en remontre sur les poètes que nous savons le mieux. Au sortir d'un récital où il vient de fournir un effort considérable, il s'en va au bras d'un ami réciter plusieurs centaines de vers de Baudelaire ou de Verlaine. Il se livre à tout sans langueur, il n'est jamais las d'admirer il n'est rien qu'il ignore : on peut causer avec lui pendant des heures durant et oublier qu'il est pianiste. Il sait tout ce qui est bon de connaître pour donner à la musique un autre rang que de métier. Nous lui devons de connaître et d'aimer beaucoup. Il est un exemple des vertus rares et nécessaires qu'il faut qu'on ait quand on veut servir la musique. On n'a pas le droit d'ignorer qui peut donner autant de joie et sait convaincre les plus sceptiques qu'aucun compromis ne m'impose à qui sait ce que veut l'Art.

Ricardo Viñes est un prodige tranquille."

[G. Jean Aubry, La Musique française d'aujourd'hui, Paris Librairie Académique Perrier, 1916.]

[jean-séb]

On doit à la fondation Juan March de Madrid l'excellente idée de "recréer" les mythiques concerts de Ricardo Viñes à la salle Erard à Paris en 1905.
Voici notamment celui du 17 avril 1905, sous les doigts de l'excellent Laurent Wagschal :
https://www.youtube.com/watch?v=6astSeG6z8k
Un programme de musique française comme je les adore :

Les autres concerts sont également disponibles.

[Lee]

Génial, merci ! As-tu des détails concernant des concerts live, ça ne sera exactement pas comme il y a 111 ans, le 17 avril, l'heure, ou sera-t-il uniquement des enregistrements ?

[jean-séb]

Ces concerts ont eu lieu les 11, 18, 25 novembre et 2 décembre 2015, mais heureusement ils ont été enregistrés et sont disponibles sur Youtube, du moins pour l'instant.
http://www.march.es/musica/detalle.aspx?p5=100092&l=1

[Line-Marie]

merci jean-Seb !!!!
J'ai écouté l'excellent pianiste Miguel ITUARTE.... Incroyable !