C'est marrant ce genre d'interrogation dans ce domaine particulier qui est la pratique instrumentale et je dis cela sans ironie aucune

pour la simple et bonne raison que je me suis souvent posé des questions similaires et qu'il m'arrive encore de me les poser alors que la réponse est évidente et affecte à tord le moral et la pratique instrumentale. Je m'explique:
Si je pratique un sport, comme le tennis ou la course à pied par exemple, je ne me pose même pas la question de savoir si je vais pouvoir faire un marathon ou même un semi, ou si je vais arriver aux 10 secondes sur 100m. Et peu me chaut (surtout en hiver) lors d'un jogging de me faire dépasser les doigts dans le nez par un vieux pépé grisonnant exempt de traces de sudation et d'effort. Je prends plaisir à courir, à profiter de la nature, du soleil (humm!) du vent (enfin point trop n'en faut et de préférence dans le dos), et cela sans esprit de compétition et sans éprouver d'envies ou de jalousie face aux performances des autres.
Tout comme en vélo. Si derrière moi surgit un autre pépé gris sonnant comme un beau diable sur son biclou pour que je me pousse, et bien je n'éprouve pas d'envie même si le pépé haut la main me dépasse à l'insu de mon plein gré.
Et c'est valable dans d'autres domaines comme le dessin. Il n'y a qu'au piano que je suis tenté par des performances inaccessibles pour moi et que je me compare inutilement tout azimut aux facultés et à la progression des autres.
Les bonnes questions, je pense, en tout cas pour moi, seraient entre autres, que fais-je mal qui entrave ma progression, quels morceaux seraient les bénéfiques pour moi à étudier, à jouer et à écouter. Car, ne l'oublions pas, une bonne écoute est primordiale. En gros, pour résumer, pour prendre du plaisir à jouer, il faut s'ouïr soi-même.
