Probablement beaucoup entre vous savez déjà intuitivement ou par votre grande culture, mais je viens d'apprendre que le Sonate 14 (au Clair de Lune) de Beethoven était le source d'inspiration pour la Fantaisie-Impromptu du Chopin - des tonalités, arpèges, coda.
J'imagine qu'il a beaucoup d’œuvres qui ont inspiré d'autres grandes œuvres, je me suis dit que peut-être vous souhaiteriez partager vos connaissances avec les incultes...
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
J'ai souvent songé à des tas d'exemples mais j'oublie rapidement après m'être fait la reflexion. Je repère ces inspirations en jouant puis j'oublie où c'était. Je risque de poster ici au compte-goutte
Allez, une petite pour commencer. Dans la fantaisie en ut mineur de Mozart, les dernières mesures juste avant la reexposition finale sur l'octave de do, il y a ces tierces répétées chuchotées : si/ré - si/ré - si/ré - ré-fa, avec un motif de trois croches et une noires précédées d'un demi soupir.
Un des principaux motifs de l'appasionnata de Beethoven me semble être une citation de ce motif, qui est utilisé de la même manière, avec les 2 mains qui se répondent l'une à l'autre. Je doute de la simple coincidence là dessus (consciente ou non).
Modifié en dernier par Okay le mer. 05 févr., 2014 13:09, modifié 1 fois.
J'ai un exemple récent dont j'ai beaucoup de mal à dire s'il est justifié ou non, dans une fantaisie de Liszt, dans la descente vers 12:58. Je pense que la réaction est immédiate, dès lors que l'on a un peu la 2ème sonate de Rachmaninov dans l'oreille. Suis-je le seul à y voir un rapprochement flagrant ?
Alors certes, c'est la même descente mélodique, la même tonalité, mais peut-on vraiment envisager d'une inspiration à ce niveau-là ? Je suis preneur de tout avis et impression là-dessus.
Je voulais mettre un fichier joint avec les partitions à comparer, mais "Désolé, le quota de fichiers joints a été atteint."
Il faut que je fasse le ménage dans mes attachements. Autant attendre la saint glinglin...
Bonjour,
je crois que le champion de la citation est Schumann. Il cite Beethoven, Schubert, tout le monde y passe, même lui-même. Dans la fantaisie, dans le Concerto... Des exemples précis plus tard, je suis au boulot.
En fait on parle plus de citation que d'inspiration dans tout ça, non ?
Peut-on vraiment dire que les oeuvres citées ont inspiré l'oeuvre de Schumann dans laquelle elles sont citées ?
Ah oui Schumann, il fallait y penser en premier à lui ...
Du coup, il faut aussi parler de Brahms, avant tout pour les variations sur un thème de Schumann op 9. Non pas pour la citation du thème de R. Schumann qui est bien sur l'objet de l'oeuvre, mais plutôt pour la citation d'un thème de Clara qui se glisse très clairement dans le contre-chant d'une des variations. C'est le thème que Schumann à lui même utilisé dans ses impromptus op 5 sur un thème de Clara.
Sans compter qu'une des variations de Brahms cite quasi textuellement le numéro des Bunteblätter (n°5) qui fait suite à celui utilisé pour le thème (n°4). C'est très beau les Bunteblätter, je me demandais si on ne pouvait pas caser les 6 premiers numéros comme un tout dans un récital (avec peut-être le rageur Prélude comme n°7 en conclusion)
natty_dread78 a écrit :On continue avec Beethoven, comme ca ca fera une chaine, Mozart-Beethoven-Chopin. Je pense qu'on peut aussi trouver Bach-Mozart. Puis Chopin-Liszt.
Pour continuer cette chaine, et puisque tu cites la "révolutionnaire", il me semble assez clair que Scriabine a écrit sa révolutionnaire en s'en inspirant pour sa 12e étude de l'opus 8. Au delà du numéro, on a une étude de main gauche au thème dramatique avec le même élan ascendant, déclamé en octaves/accords à la main droite.
Pour le coup, même s'il a certainement été inspiré par Chopin, il a écrit une pièce magnifique qui a sa propre identité, et un thème aussi mémorable que celui de son "modèle".
La fantaisie contient des citations, mais est aussi beaucoup inspirée par Beethoven. Ombre de Fidelio, sans oublier le fait qu'elle a été composée pour le monument Beethoven.
et sa sonate en fa mineur, qui est en quelque sorte son "appassionata"
Le 1er mouvement du 3e concerto de Beethoven n'aurait sans doute pas existé sous cette forme sans celui du 24e de Mozart.
Même tonalité d'ut mineur, même climat pré-beethovenien chez Mozart, et surtout le do-mib en valeurs longues qui ouvre le thème principal des 2 oeuvres.
JPS1827 a écrit :Sans compter qu'une des variations de Brahms cite quasi textuellement le numéro des Bunteblätter (n°5) qui fait suite à celui utilisé pour le thème (n°4). C'est très beau les Bunteblätter, je me demandais si on ne pouvait pas caser les 6 premiers numéros comme un tout dans un récital (avec peut-être le rageur Prélude comme n°7 en conclusion)
Tiens, dans les Bunteblätter, la première pièce me semble directement issue d'une romance sans paroles de Mendelssohn, rien qu'à regarder les partitions.
Beaucoup plus vague, mais voilà quelques exemples qui me viennent :
- Le premier prélude de Szymanowski me fait penser au nocturne en mi mineur de Chopin
- Les préludes op.11 de Scriabine, sans être un hommage direct à Chopin, me rappellent quand même parfois très directement l'op.28.
- Quelque chose qui m'intrigue : la seconde polonaise de Chopin. On est dans une forme A-B-A stricte, c'est le seul morceau de cette forme à ma connaissance chez Chopin. On pourrait presque y voir une référence à Schubert. Mais là je pars un peu loin
nox a écrit :- Quelque chose qui m'intrigue : la seconde polonaise de Chopin. On est dans une forme A-B-A stricte, c'est le seul morceau de cette forme à ma connaissance chez Chopin. On pourrait presque y voir une référence à Schubert. Mais là je pars un peu loin
Qu'est ce que tu appelles une forme A-B-A stricte ? tu veux dire que le A est repris exactement à l'identique ? Il y a aussi ... la première polonaise dans ce cas. Mais bon, ce n'est quand même pas un procédé qui révèle une oeuvre inspirée d'une autre.
Oui le A exactement à l'identique.
C'est vrai qu'il y a ça aussi dans la première polonaise, un bon vieux Da Capo, on ne peut pas faire plus strict. Dans cette première polonaise, j'ai presque l'impression qu'elle n'a pas été achevée.
Mais dans le ton de la seconde polonaise, beaucoup plus sombre, j'ai vraiment beaucoup plus ce sentiment un peu schubertien. Il y a beaucoup plus de répétitions du premier motif, même au sein du "A" seul. Et ce n'est pas un simple Da Capo, il y a une petite coda conclusive. Bref, je l'ai dit, c'est beaucoup plus lointain rien de factuel, juste une impression un peu vague.
Je suis en train de découvrir la grande partie de ces morceaux mais effectivement ça peut partir d'une impression vague. Si vous n'avez pu bien définir la musique française...
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington