J'aime bien Mozart, mais sans plus, je ne suis pas un adorateur, pas un passionné

À cet égard je vénère Bach (Dieu), puis Beethoven (Jésus). Mozart, c'est plus mon Ange Gabriel, si vous voyez ce que je veux dire.
De ce que j'ai lu, Oupsi, tes contributions sont toujours intéressantes et lumineuses, donc il fallait quand même une erreur pour garder ton pseudo, à ce que je me suis déjà dit te ressemblait pas de tout !Oupsi a écrit :Décidément je commence très fort mon année!!re-excuses!
Merci pour tout écoute, JP. Je ne sais pas si c'est un talent, mais ce refus du pathos évident (ce terme est très bien trouvé d'ailleurs) est inconscient, naturel, pour moi. C'est surement plus une question de caractère et d'éducation que de talent. D'éducation car ma professeure était absolument inflexible la dessus. Hors de question de ralentir ou d'accélerer ou que ce soit.JPS1827 a écrit :Je viens d'écouter ça juste avant de partir déjeuner. Comme toujours j'aime beaucoup ce caractère "fort" que tu donnes par la rigueur de ton jeu, tu as un vrai talent dans ce refus du pathos évident, et je me sens vraiment tenu par ça en tant qu'auditeur.
C'est bien vu. C'est clairement la page la plus ratée du morceau. Comme je mets très peu de pédale et que je n'ai pas bien fait le legato aux doigts (de la MD), on perd justement le coté polyphonique. Et tu as tout à fait raison quant au passage en do majeur, il faut que ca soit différent. Sur ce coup la, j'ai joué trop mécaniquement sans réflechir. Je vais le jouer plus posé, et avec beaucoup plus de legato, ca sera bien.JPS1827 a écrit : La seule remarque que je ferai serait sur le début du développement, j'aurais attendu un autre son, moins sec, lors de l'exposé du thème en do majeur, et j'aurais aimé un côté plus "polyphonique" dans le passage en rythme pointé (on n'entend pas vraiment deux voix à la main droite).
Vivement que tu arrives à te remettre vraiment au piano !
Merci. Ce n'est qu'une question de temps, vraiment. J'ai bien l'intention de m'y remettre sérieusement avec un bon professeur, mais ca risque de prendre quelques années. Heureusement que ca ne se perd pas.JPS1827 a écrit : Vivement que tu arrives à te remettre vraiment au piano !
Merci jean-seb. C'est vrai que j'ai été très inflexible sur ce mouvement. Je ne le suis pas toujours autant, je suis quelques fois un peu plus délicat (comme par example le 1er mvt de la K545). Mais dans ce mouvement, je ressens une énergie immense, inflexible, inarretable, de la part de Mozart, que je veux retransmettre. Je ne vois pas vraiment de délicatesse. Il faut dire aussi que tout cela a été exacerbé le jour de l'enregistrement par le fait que je voulais finir ma session aussi vite que possible avant que ma petite ne fasse de betises. Ca a du jouer inconsciemment. En tout cas, je n'étais pas tranquille du tout.jean-séb a écrit :Wow, c'est rondement mené ! Rondement ou peut-être un peu trop carré parfois ! En tout cas, tu ne faiblis jamais dans ton rythme et ton énergie. Je me demande s'il n'y aurait pas moyen d'introduire un peu plus de délicatesse parfois. Toute la technique y est, restent des choix interprétatifs. En tout cas, c'est très bien, et j'apprécie de pouvoir lire la partition en t'écoutant (et en écoutant ton bébé -- à moins que ce ne soit un chat ! -- par la même occasion). Merci beaucoup.
Merci Val. Oui, comme l'a souligné JPS, il faut que je donne une couleur différente au début du développement. Quand j'aurais le temps, j'essaierai de jouer plus librement, mais ce n'est pas demain la veille.Val a écrit :C'est très beau, nattydread.
On sent cette rigueur inflexible dans ton jeu, ce qui lui donne une grande tenue, mais à mon goût pas assez de liberté. Peut-être que les accords mes. 49 ne sont pas assez fermement appuyés, et on ne sent du coup presque pas le "changement de partie".
En tout cas, c'est vraiment du super travail, j'espère que tu pourras t'y remettre sérieusement rapidement !![]()
Tu as de la chance, je la mets en première page ! Quel honneur d'être en première page...
Merci Ronan, je suis d'accord avec quasiment toutes tes remarques, assez judicieuses d'ailleurs. La MG des mesures 70 ne me cause aucun problème, mais par contre avec le niveau d'endurance très moyen auquel je suis tombé, j'arrive à ce passage un peu fatigué aux deux mains, ce qui fait qu'il n'est pas très bon. Quand j'aurai récupéré/gagné mon niveau, ca ira mieux je pense. Je peux aussi varier les trilles de la MG en changeant les doigtés. A voir.Ronan a écrit :Hello,
J'ai bien aimé ton interprétation.
J'aime bien le côté inexorable qui s'en dégage grâce entre autres au tempo extrêmement stable.
J'ai relevé quelques petits points améliorables :
- Tu pourrais également essayer d'avoir des nuances plus tranchés notamment sur le piano mesure 5, mais peut-être que c'est l'enregistrement et la compression qui les ont écrasé.
- Mesure 8, Mozart met une grande liaison. On peut supposer qu'il souhaite un jeu legato mais bon ça ne gène pas trop de détaché comme tu le fais.
- Sur la deuxième page, il y a également une indications de liaison sur la mesure 28 et 29, contrairement aux autres mesures de ce passage. Cela semble indiquer qu'il faut avoir un jeu plus legato, plus chanté, moins articulé et moins technique. Par contre, c'est pas marqué sur ton édition sur la vidéo. Tu devrais jeter un coup d'oeil sur les éditions Henle, Peters ou Wiener Urtext si tu en as l'occasion.
- Le passage polyphonique (mesure 58) : les accords tombent tous pareils et ou tu pourrais exploiter l'harmonie en relâchant sur la résolution.
- La main gauche dans le passage juste après (mesure 70) mérite encore un peu de travail également mais tu le sais surement déjà
- Et puis tu ne t'en rends surement pas compte, mais tu fais des sortes de bruit de bébé en jouant...
En tout cas, bravo pour le travail accompli!
J'ai joué la sonate entière à une audition en Janvier, mais je n'ose toujours pas vous soumettre un enregistrement... Je ne suis toujours pas content du résultat avec 8 mois de travail. Ce premier mouvement n'est pas évident du tout et m'a donné pas mal de fil à retordre (et les deux autres sont encore plus durs!).
Merci Jean-Luc. Ta remarque sur les noires est intéressante. Il y a je pense de ma part une partie volontaire de faire sec et une partie involontaire ou je ne mets pas assez de pédale ce qui rend effectivement sec. Par exemple les accords MG de la partie calando du début. Je ne mets pas de pédale et je ne peux pas les lier aux doigts, donc ca rend sec. Ca ferait bien effectivement de mettre un petit coup de pédale sur chaque noire. Je vois revoir cet aspect. Tu as aussi raison pour la fin, bien que je me sois un peu amélioré. Il faut exagérer encore pour que ca s'entende vraiment à l'enregistrement.Jean-Luc a écrit :Eh bien, voilà une interprétation rigoureuse s'il en est...! Bravo en tous cas, c'est très rythmé, très en place avec de belles nuances et de beaux phrasés.
Il y a plusieurs endroits où j'aurais mis un peu plus de "rondeur" que toi, notamment sur les noires qui sont parfois à la main gauche, ou celles qui concluent les deux parties. C'est dommage car je trouve personnellement que ça donne un côté sautillant un peu curieux. alors voici mon argumentaire (qui vaut ce qu'il vaut bien entendu) :
- il y a plusieurs endroits bien spécifiques où Mozart indique des croches + un demi-soupir, et dans ce cas-là, il faut plus "piquer" les notes. Sur les noires, si Mozart avait voulu que ça soit sec, il n'aurait pas écrit... des noires!
- cette sonate a été composée à Paris je crois, et il venait d'apprendre la mort de sa mère. Aussi, il y a un côté dramatique dans cette sonate que tu rends très bien par ce rythme soutenu et infaillible (se référer aux opéras où c'est exactement le même esprit, Don Giovanni par exemple), mais à mon avis les noires devraient être plus "souples", jouées avec plus de rondeur car cela m'évoque singulièrement une forme de résignation. Le côté sec conclusif tombe un peu à plat. D'ailleurs, je me souviens que dans l'Appassionata, je t'avais fait la même remarque sur les accords de fin du 3ème mouvement. Ca pourrait vraiment être plus "léché" si tu soignais encore plus les fins de tes morceaux.
C'est à la musique de Mozart que ca va bien, pas à moi. Ou bien je n'ai pas bien compris ce que tu voulais dire. Tu voulais peut etre juste dire que je le fais bien.Jean-Luc a écrit : A côté de ça, j'aime beaucoup ce rythme soutenu et continu, ça donne un caractère au morceau qui est, à mon avis, intéressant, et qui te va surtout très bien.
Je joue les premières appogiatures comme de vraies, oui. Ca donne un coté incisif que j'aime bien, et ca contraste avec la reprise (M10 et 12), ou justement ce sont des croches et plus des appogiatures (le la-sol# et do-sib). Le fait d'avoir des valeurs plus longues dans la reprise par rapport aux appogiatures du début donne un coté insistant, comme si Mozart répétait en insistant pour qu'on entende vraiment ce qu'il a à dire.Jean-Luc a écrit : Une question pour terminer : les appogiatures, tu les fais comme de "vraies" appogiatures ? Beaucoup d'interprètes choisissent de les jouer comme des croches (je pense au la-sol# par exemple à la mesure 2). Alors que l'appogiature juste après la gamme montante (mesure 39), tu les joues régulières. Pourquoi ce choix?