J'apprécie beaucoup la musique pour piano de Federico Mompou et j'aimerais étudier quelques "charmes" notamment le n 1 "Pour endormir la souffrance" le n 2 "Pour pénétrer les âmes" et le 3 "Pour inspirer l’amour".
Auriez-vous les partitions de ces pièces ?(ou de l'intégrale des charmes et autres oeuvres: préludes, musica callada , scènes d'enfants...)
Par ailleurs , connaissez-vous le compositeur et son répertoire?Est-il globalement abordable pour un petit débutant comme je le suis? Si oui , auriez-vous des interprètes à me conseiller spécifiquement?
"Je me refuse à les admirer en bloc parce qu'on m'a dit que c'étaient des maîtres!Ca jamais!...je veux avoir la liberté de dire qu'une page ennuyeuse m'ennuie,quel que soit son auteur."
Pas très connu en ce qui me concerne... à part sa bio ! ! !
Mompou Federico
1893-1987
*Barcelone 16 avril 1893 — † Barcelon 30 juin 1987. Issue d'une famille aisée catalane avec des racines françaises. Un de ses grands-parents est propriétaire d'une fonderie de cloches (les cloches Dencausse).
Il reçoit ses premières leçons de piano d'une de ses tantes. Il fréquente l'École française de Barcelone et suit des études musicales à l'Orfeo Barcelonais avec Pedro Serra.
Il donne son premier concert public le 4 mai 1908 et profite de l'occasion pour abandonner l'école.
Il semble que l'envie de composer lui est venu de l'audition du Quintette pour piano et cordes en fa de Fauré interprété par le compositeur en avril 1909 à la Salle Mozart de Barcelone.
Le débute de son recueil les Impressions intimes date de 1911 et fixe définitivement son style d'improvisation notée.
Recommandé par Granados auprès de Fauré alors directeurs du Conservatoire de Paris, de Louis Diemer (1843-1919) et d'Isidore Philipp qui y sont professeurs, ainsi qu'auprès de Ricardo Viñes par un violoniste de connaissance, il s'installe à Paris en octobre 1911 dans le but de poursuivre ses études musicales.
Il suit des cours de piano avec Diemer et de composition avec Émile Pessard, mais renonce à entrer au Conservatoire.
Isidore Philipp le recommande à Ferdinand Motte-Lacroix qui fait alors une belle carrière de pianiste et qui enseigne dans les années 1920 au Conservatoire de Strasbourg. Il suit sans intérêt et sans succès quelques cours d'harmonie avec Samuel Rousseau.
Il passe l'été 1912 à Bercelone, et de retour à Paris il s'installe à Montmartre, continue ses études avec Motte-Lacroix, puis retourne faire son service militaire en Espagne.
Il est rapidement réformé. Il renonce à la carrière de pianiste. Il ébauche quelques pages de théorie esthétique et achève les Impressions intimes en 1914.
En 1915 il compose Jeux sur la plage et les Scènes d'enfants. La même année il fait la connaissance de Manuel Blancafort dont fabrique des rouleaux pour des instruments mécaniques et propriétaire de l'établissement thermal de La Garriga.
Mompou passe une jeunesse dorée. Il rencontre Manuel de Falla ou Prokofiev au cours de réceptions organisées par sa mère dans la grande maison familiale. Il rencontre aussi Arthur Rubistein avec lequel il fait le tour des cafés et cabarets de la ville.
En 1920, sur l'intervention du pianiste Agustin Quintas, l'Unión Musical Española édite ses Chants magiques dédiés à Motte-Lacroix, qui connaissent un certain succès.
En 1920 il revient à Paris, où Motte-Lacroix et Vuillermoz lui assurent une bonne publicité, mais avant de rencontrer Vuillermoz qui a préparé un entretien, il entre précipitamment à Barcelone.
Il est de nouveau à Paris en 1921 pour un concert de Motte-Lacroix qui a mis de ses oeuvres à son programme. C'est un succès qui l'introduit dans les salons parisiens.
En 1923 il a une liaison avec Maria ***, une femme mariée dont il gère les biens. En 1924 il crée une société de chocolats glacés en Espagne qui fait rapidement faillite.
A Paris, il tente sans y réussir d'écrire un quatuor à cordes et transcrit le premier concerto de Paganini pour violon et piano à la demande du violoniste Ramon Borras.
En 1927 il passe l'été à Dinard avec son amante et commence la composition de ses Préludes. Il passe également l'été 1928 à Dinard avec sa famille et une ami de sa mère Lluis Duran I Ventosa..
En 1931 il se joint à quelques compositeurs catalans au sein d'un groupe des «Compositeurs Indépendants de Catalogne» qui ne survit pas à un premier concert à Barcelone. Jusqu'en 1937, sujet à de nouvelles crises de neurasthénie, il n'e compose plus. Son frère est atteint de Tuberculose, son père décède en mars 1935, et sa mère se remarie avec Lluis Duran I Ventosa en octobre 1938. Il les accompagne en voyage de noces en Italie, mais reste à Paris puis gagne Biarritz avec son amante quand la guerre éclate, alors que sa famille rejoint Barcelone qu'il regagne en 1941 et s'y fixe définitivement.
La même année, à l'occasion d'un concours de piano, il rencontre une jeune candidate, Carmen Bravo, avec laquelle il lie une longue et fructueuse amitié qui aboutira à un mariage en 1957. Il compose à nouveau et retrouve la notoriété et reçoit des reconnaissances officielles tant de la France que de l'Espagne. Sa musique a un grand succès en Angleterre. En 1955, la création d'un ballet sur plusieurs de ses compositions est un triomphe.
Il est invité par Ségovia à donner des conférences à l'Académie d'été de Santiago de Compostelle. En 1962, il compose la Suite Compostelana dédiée à Ségovia.
Une hémorragie cérébrale met fin a ses activités en 1978.
FEDERICO MOMPOU (1895 [sic]), a écrit des pièces de piano d'un raffinement exquis dans leur simplicité et d'une étonnante puissance d'évocation. Ses Chants magiques contiennent des sortilèges inanalysables qui possèdent de mystérieuses vertus incantatoires. Ses Faubourgs, ses Charmes, ses Fêtes lointaines, ses Scènes d'Enfants révèlent chez cet inspiré une aptitude singulière à traduire l'intraduisible et à transposer dans le domaine des sons des sensations et des impressions qui semblaient devoir échapper par définition à toute notation musicale. Ses oeuvres de poète et de visionnaire présentent une élégance et une distinction rares dans une forme dont la concision et la liberté sont très caractéristiques.
ÉMILE VUILLERMOZ, Histoire de la musique. Fayard, Paris 1949, p. 422
Catalogue des oeuvres
1911-1914, Impresiones Intimas (Planys I-IV), pour piano (Unión Musical Española) [ La barca y Secreto, Cuna, Gitano]
1914-1917, Pessebres : [ L'Ermita, 1914 ; El pastor, 1915 ; Dansa, 1917] pour piano (Unión Musical Española)
1915, L'Hora grisa, chant et piano, sur un texte de Manuel Blancafort (Unión Musical Española)
1915, Muntanya, pour piano (Boileau)
1915-1918, Scènes d'enfants [ Cris dans la rue ; Jeunes filles au jardin, 1918 ; Jeux I-III, 1915], pour piano (Salabert)
1916-1917, Suburbis (Faubourgs) , pour piano [ El carrer, et guitarrista i el vell cavall, 1917 ; Gitana I, II, 1917 ; La cegueta ; L'home de l'Aristó, 1916] (Salabert)
1917-1919, Cants màgics, pour piano (Unión Musical Española)
1918-1924, 1918 Canción y Danza II, (Salabert)
1920, Fêtes lointaines, pour piano (Salabert)
1920-1921, Charmes, pour piano [I. Pour endormir la souffrance, II. Pour pénétrer les âmes, III. Pour inspirer l'amour, IV. Pour les guérisons, V. Pour évoquer l'image du passé, VI. Pour appeler la joie] (Eschig)
1921 Canción y Danza I, (Salabert)
1921, Trois Variations, pour piano (Eschig)
1923, Dialogue I-II, pour piano (Eschig)
1925, Cuatro melodias, chant et piano, sur un texte de Federico Mompou (Salabert)
1926 Canción y Danza III, (Salabert)
1926, Cançoneta incerta, chant et piano, sur un texte de Josep Carner (Unión Musical Española)
1926, Comptines I-III, chant et piano [ Dalt d'un cotxe ; Margot la Pie ; J'ai vu dans la lune] (Salabert)
1927-1928, Préludes 1 à 4, pour piano (Heugel)
1928, Canción y Danza IV, (Salabert)
1928, Le nuage, chant et piano, sur un texte de Mathilde Pomès (Salabert)
1929, Altitud, pour violon et piano (Editorial de musica espanola contemporanea)
1930-1944, Préludes 5 à 10, pour piano (Salabert)
1937, Souvenirs de l'exposition [I. Entrée ; II. Tableaux de statistiques ; III. Planétaire ; IV. Pavillon de l'élégance], pour piano (Eschig)
1938-1957, Variaciones sobre un tema de Chopin, pour piano (Salabert)
1942, El Pont, pour piano (inédit)
1942-1947, Paisajes [I. La fuente y la campana, 1942 ; II. El lago, 1947] pour piano (Salabert)
1942-1948, Combat del Somni, chant et piano, sur un texte de José Janès (Salabert)
1943, Comptines IV-VI, chant et piano [ Aserrín, aserrán ; Petite fille de Paris ; Pito, pito, colorito] Roy (Salabert)
1945, Dos melodias, chant et piano, sur un texte de Juan Ramon Jiménez (Salabert)
1948-1962, Chanson et Danse 14, pour piano (Editorial de musica espafiola contemporanea)
1949, Canço de la fina, chant et piano, sur un texte de Tomas Garces (Salabert)
1951, Aureana do Sil, chant et piano, sur un texte de Ramon Cabanillas (Salabert)
1951, Canción de cuna, pour piano (Pierre Noël, Paris)
1951, Cantar del alma, chant et piano, sur un texte de saint Jean de la Croix (Salabert)
1951, Cantar del alma, pour chœur à 4 voix mixtes et orgue (Salabert)
1952, Prélude n° 11, pour piano (inédit)
1953, Dos cantigas de Alfonso X et Sabio, pour chœur (Salabert)
1955, Perlimplinada, ballet (inédit)
1958, Ave Maria, pour chœur (Salabert)
1959, Musica callada, pour piano, I - Rosa del camí (Salabert)
1960, Chanson et Danse n° 13, pour guitare (Editorial de muca espafiola contemporanea)
1961, Sant Marti, chant et piano, sur un texte de Pere Ribot (Tenora)
1961, Sant Marti, pour chant et orchestre (Tenora)
1962, Canto de Ultreia, pour chœur (Salabert)
1962, Musica callada, pour piano, II. Cortina de fullatge (Salabert)
1963, Impropères, pour choeur et orchestre (Salabert)
1964, Primeros pasos, chant et piano, sur un texte de Clara Janès (Salabert)
1965, Combat del Somni, pour chant et orchestre (Salabert)
1965, Musica callada, pour piano, III. Incertitud (Salabert)
1966, Vida interior (Salabert)
1967, Musica callada, pour piano, IV. Neu (Salabert)
1970, Becquerianas, chant et piano, sur un texte de Gustavo Adolfo Bécquer (Tenora)
1970, L'ocell daurat, cantate pour enfants (inédit)
1972, Cinq mélodies sur des textes de Paul Valéry, chant et piano (Eschig)
1972, Pastoral, Chanson et Danse n° 15, pour orgue ( (1972), Editorial musica espafiola contemporanea)
1972, Suite compostelana, pour guitare (Salabert)
1973, Propis del temps d'Advent, pour chœur et orgue (inédit)
1976, Bali rodo, pour chœur (Federacion catalan de entidades corales)
1976, El pont, pour violoncelle et piano (Editorial de musica espafiola contemporanea), hommage à Pablo Casals, repris de l'esquisse pour piano de 1942
1978, La vaca cega, pour chœur et orgue (inédit)
1983, Mira, Quina, Resplendor, chant et piano (inédit)
sd., El nino mudo, chant et piano, sur un texte de Federico Garcia Lorca (inédit)
sd., Prélude n° 12, pour piano (inédit)
Bibliographie
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Discographie
01 / 91
J'ai ses "musica callada" I, II, III et IV et ses "scènes d'enfants" mais pas scannées... et le format est à peine plus grand qu'un A4... dis-moi si je dois faire un effort.
caminante, no hay camino, se hace camino al andar. Veritas odium parit, obsequium amicos
oui ca m'interesse dominique. Pour le format , si cela ne te dérange pas, ton petit effort pourrait me convenir .Merci d'avance.
"Je me refuse à les admirer en bloc parce qu'on m'a dit que c'étaient des maîtres!Ca jamais!...je veux avoir la liberté de dire qu'une page ennuyeuse m'ennuie,quel que soit son auteur."
J'aime beaucoup. Ca reste placide, malgré un tempo assez soutenu. Et tu tires de belles sonorités de ton piano (qui à l'air assez bien disposé soit dit en passant...) , le touché est musical et c'est bien orchestré.
merci d'avoir pris le temps d'écouter chers Florestan et JPS. J'espère avoir le temps de travailler le reste du recueil... c'est une musique qui me touche vraiment.
Florestan: oui j'ai un très bon piano que j'aime énormément
JPS , je commence à comprendre ce que tu m'as dit un jour sur l'écoute. Je crois que je perçois maintenant comme c'est primordial. Et s'enregistrer, pour moi , est le premier pas pour la pleine conscience de cette écoute.
dans ce petit morceau , j'entends tout ce que j'aimerais faire encore pour que cela corresponde à ce que j'ai envie de jouer... c'est passionnant de faire cette recherche.
J'ai travaillé ce morceau toute seule, sans prof. C'est mon premier pas vers l'autonomie
Cela me fait penser à une petite phrase lue quelque part et que j'ai notée : "le corps apprend par la main, la main apprend par l'oreille, l'oreille apprend par le cœur".
Bravo Strumpf! C'est magnifique, plein de délicatesse. Ce morceau m'a beaucoup touchée et tu le joues avec une grande finesse. Merci de me l'avoir fait découvrir.
merci Oupsi, Zebestovol et Volga pour vos gentillesses qui me vont droit au cœur.
J'espère que je pourrai vous jouer les 5 pièces du recueil en juin. J'ai commencé par la fin.
Oupsi a écrit :Félicitations, Strumpf! C'est très beau.
Cela me fait penser à une petite phrase lue quelque part et que j'ai notée : "le corps apprend par la main, la main apprend par l'oreille, l'oreille apprend par le cœur".
je la note dans mon carnet... merci milles fois Oupsi
Bravo strumpf, c'est très réussi! Belle atmosphère que tu rends ici avec ton beau piano!
Je suppose que l'herbe de ton jardin était effectivement humide aujourd'hui...
En "fan" inconditionnel de F. Mompou, je ne peux que me joindre au concert de louanges. Je l'ai très bien retrouvé dans ton jeu.
Question subsidiaire : comment t'es-tu enregistrée ?