ressources intérieures, hypnose et musique

[arg]

Depuis déjà longtemps je m'interroge sur les ressources auxquelles font appel les musiciens amateurs ou professionnels dans différentes situations. Mon parcours professionnel et musical y a contribué de près, ouvrant la porte à de nombreuses questions. Ce forum est peut-être une bonne opportunité d'avoir quelques réponses, bien que limitées aux pianistes, et probablement moins détaillées qu'en direct...forum public oblige.
Parmi mes questions voici les principales:
- avez-vous eu recours occasionnellement ou régulièrement, dans le cadre de votre pratique musicale, à des approches comme sophrologie, relaxation, yoga, méditation, hypnose ou autres ? comment et avec qui (lecture,internet, consultation, pas de nom bien sûr mais quelle profession avait la personne qui vous a accompagné le cas échéant)
- avec quel ou quels objectifs ? (gestion du trac, confrontation à un évènement particulier, jeu quotidien, autre objectif personnel.....)
- et à quel moment de votre vie musicale ? (pourriez-vous préciser rapidement combien d'années de pratique vous avez...et dans quel cadre vous pratiquez )
- pendant vos études musicales ces approches vous ont-elles été présentées ? proposées ?
- si non cela vous a-t-il manqué ? si oui cela vous a-t-il apporté quelque chose et quoi ?
- qu'est-ce qui vous a manqué ou manque actuellement le plus dans votre pratique musicale ?
- la notion de performance vous parait-elle pertinente en musique, à vos yeux ou aux yeux des autres ?
- avez-vous une connaissance musicale d'autres cultures ?
- cela vous inspire-t-il d'autres réflexions ?
Merci par avance !

[worov]

Je n'ai jamais pratiqué ce genre de chose. Je peux pas t'aider. Néanmoins, si tu lis l'anglais, ce site peut t'inréressser :

http://susanrichardsonyoga.com/

Il y a plusieurs années, j'ai lu dans un article que Claudio Arrau (qui est cité sur le site dont j'ai mis le lien) pratiquait le yoga.

[VIX]

Dans un livre d'entretiens très intéréssant, "Arrau parle"," le divin Claudio" confie qu'il avait eu recours à la psychanalyse pendant plusieurs mois , suite è un blocage émotionnel après des concerts à New-York. Quant au yoga, Menuhin disait le pratiquer régulièrement.

[Okay]

Arrau a été aidé par la psychanalyse plusieurs fois au cours de sa vie.
Voilà une de ses citations :
«Elèves et amis m’ont plus d’une fois entendu dire que dans mon utopie d’école de musique, la psychanalyse serait inscrite au programme comme discipline obligatoire (…) pour enseigner à l’aspirant artiste les besoins et les pulsions de sa psyché, en sorte qu’il apprenne à se connaître lui-même moins tard, et engage plus tôt le processus de son propre épanouissement, qui jusqu’à la fin de sa vie doit être son premier moteur, tant comme artiste que comme homme ».
[...]
« Nous autres artistes, passons nos vies à nous frustrer nous-mêmes. Par simple peur – peur de l’échec et, si étrange que cela semble, peur de la réussite aussi bien -, nous tombons malades à la veille de concerts importants. Nous nous créons des désordres émotionnels graves (…). Les chanteurs s’enrouent, perdent leur aigu…les instrumentistes perdent soudain l’usage d’un doigt, ou de plusieurs, et ne peuvent plus jouer les passages les plus simples (ou les plus difficiles). Ou encore, à force de compétition et de chimère de toute puissance, le moindre signe d’imperfection peut obliger à s’arrêter au milieu d’une exécution par ailleurs excellente. Le pire est que soudain tout ce combat puisse paraître perdre tout sens et alors l’artiste, perdu dans l’alternative du conflit et de la détresse, peut tout simplement déclarer forfait. Il ne joue plus. C’est la mort même –la mort de son âme. Il descend aux Enfers, et l’affreuse lutte contre les Furies (le noir absolu de l’inconscient) lui permettrait seule un retour ».

Sans avoir eu recours à ce type de méthodes, j'ai néanmoins beaucoup réfléchi/lu sur ces questions, et développé pas mal d'idées personnelles ces derniers mois. Rien sur le trac directement, mais sur le type d'état d'esprit qui permet de trouver un équilibre entre un bon niveau de sécurité technique et une libération du jeu. Donc avec des conséquences immédiates sur le trac, la confiance, l'envie. Ce ne sont pas des idées sur ce qu'il faut faire concrètement au piano, mais comment rendre cet équilibre accessible et reproductible par une certaine disposition mentale (l'idéal est la construction d'un ancrage).

C'est en partie conditionné par la disposition mentale au moment du travail, du type de concentration/disposition qui peut permettre d'avancer énormément en peu de temps, de réaliser un travail où il y a peu ou pas de temps gâché. Ca peut rendre la séance de travail mentalement épuisante et bien plus courte, mais infiniment plus productive.
En deux mots, le crédo serait "je sais ce que je dois faire, je sais le faire, je le fais". L'idée clé est l'induction suivante : si je n'y arrive pas, c'est que je ne sais pas faire, si je ne sais pas faire, c'est simplement par ce que je ne sais pas ce que je dois faire. Je pense qu'il y a de fortes chances que beaucoup de musiciens pro travaillent de cette manière de façon non conciente. La différence, c'est qu'avec une expérience pro, on se demande sûrement bien rarement ce qu'on doit faire car les solutions appartiennent à l'expérience.

J'essaierai de poster plus que ces quelques lignes lorsque j'aurais le temps. Ca demande un peu de travail de forme.

[zebestovol]

C'est déjà passionnant!
Merci Okay pour cette recherche et ces infos. J'attends la suite avec grand intérêt.

[arg]

merci pour ces premières réponses, j'ai bien sûr des idées sur le sujet.... mais reçois avec intérêt toute contribution !