Lennie Tristano
Lennie Tristano
Hello & bonne année à tous,
Hier j'ai découvert une vidéo assez incroyable où l'on voit Lennie Tristano passablement moderniser le jazz de son époque. Il s'agit selon les commentaires de la vidéo d'un album enregistré en 1965 à Copenhague, sur le youtube : https://www.youtube.com/watch?v=CJjf9iBqcgU
Tristano se livre à une déconstruction assez radicale des idées que l'on pourrait avoir sur le jazz, énormément de pianistes contemporains doivent à son enseignement fameux, qu'ils s'en dédisent ou non. Peut-être en ferez-vous votre miel vous aussi?
Hier j'ai découvert une vidéo assez incroyable où l'on voit Lennie Tristano passablement moderniser le jazz de son époque. Il s'agit selon les commentaires de la vidéo d'un album enregistré en 1965 à Copenhague, sur le youtube : https://www.youtube.com/watch?v=CJjf9iBqcgU
Tristano se livre à une déconstruction assez radicale des idées que l'on pourrait avoir sur le jazz, énormément de pianistes contemporains doivent à son enseignement fameux, qu'ils s'en dédisent ou non. Peut-être en ferez-vous votre miel vous aussi?
Modifié en dernier par Vavavoum! le jeu. 10 janv., 2013 15:56, modifié 2 fois.
Lennie Tristano
Personne pour rebondir sur Tristano cependant
Modifié en dernier par Vavavoum! le jeu. 10 janv., 2013 15:56, modifié 2 fois.
Re: Études pour Lennie Tristano
Patience patience 
Il faut prendre en compte la relative indisponibilité des gens dans la journée (je suis bien placé pour parler tiens...), voire dans la semaine. Mais le week end est proche !
EDIT : trop tard ! il a sabré son enregistrement ! Fort dommage...

Il faut prendre en compte la relative indisponibilité des gens dans la journée (je suis bien placé pour parler tiens...), voire dans la semaine. Mais le week end est proche !
EDIT : trop tard ! il a sabré son enregistrement ! Fort dommage...
Modifié en dernier par nox le jeu. 10 janv., 2013 16:48, modifié 1 fois.
- bach_addict
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Re: Lennie Tristano
je n'ai pas entendu (la video est bloquée au taf)
ceci dit je peux faire un commentaire maintenant en toute objectivité si tu veux (comme ça je suis pas influencé par l'écoute)
donc j'ai trouvé ça plutôt bof bof, surtout vers le milieu.
ceci dit je peux faire un commentaire maintenant en toute objectivité si tu veux (comme ça je suis pas influencé par l'écoute)
donc j'ai trouvé ça plutôt bof bof, surtout vers le milieu.
« L'inconvénient du piano, c'est que chaque bonne note est située entre deux mauvaises. » A.Schnabel
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Re: Lennie Tristano
ben moi je l' ai écouté ce matin, et j'envisageais une nouvelle écoute avant commentaire ce soir au calme après le boulot
Re: Lennie Tristano
Oui mais c'est toujours pareil c'est jamais le set que l'on vient de jouer que l'on enregistre, c'est le suivant, et bien sûr on voit défiler la bande et c'est moins bon, puis si on coupe hop à nouveau on se se savait pas jouer cela, etc.
Quoi qu'il en soit laissons tomber ces misères, et concentrons nous sur Tristano.
Ce qui me parait très intéressant c'est qu'il se permette le premier morceau qui est un travail presque conceptuel ou contemporain, ça n'a pas l'air très savamment construit, c'est plutôt comme ça vient lui sous les doigts, et il insiste pour ne pas chercher du tout à faire joli et virtuose comme un Oscar Peterson par exemple à la même époque (par ex. en 1969 ici : https://www.youtube.com/watch?v=9sRTSutQlk4), comme s'il voulait expliquer deux trois choses très calmement mais très directement : vous jouez librement, il n'y a pas de gamme ou de mode qui vaille, pas de répertoire qui vaille, pas de contrainte de rythme, seulement une combinatoire d'intervals de tons et de temps qui sonnet/dissonent plus ou moins bien les uns par rapport aux autres et qui forment un paysage mental. Ensuite dans les morceaux suivants il donne des exemples, avec sa basse marchante d'abord, puis de nouveau sur les intervals. Ce n'est pas le manque de technique qui le motive, ce n'est pas une idée musicale timbrée, cela semble plutôt être un propos de contemporanéité, quand le jazz, musique populaire du siècle, rencontre l'avant-garde des arts et de l'époque, et se doit de proposer des formes qui y répondent. C'est anguleux, coupé à la serpe, mais c'est coupé net comme un costume très bien taillé.
Il parait que dans les écoles et les universités musicales aux USA en ce moment on apprend surtout des tas de techniques très sophistiquées mais pas très novatrices. Ici il y a une mine pour quelqu'un qui aurait assez de technique pour s'en libérer complètement et inventer quelque chose qui ne serait pas convenu. Et à la différence d'un Monk, cela ne semble pas tenir à une idiosyncrasie géniale plus ou moins feinte et entretenue, mais à une décision de se donner du champ.
Je signale aussi dans une veine proche, un récent master class sur youtube de Dave Frank, lui-même élève de Tristano et passeur accessible aux curieux (sur le forum pianoworld), sur Charles Ives et les dissonances : https://www.youtube.com/watch?v=otGAvFUYDMk
Enfin, ici le saxophoniste Ted Brown parle de la classe de jazz chez Tristano : https://www.youtube.com/watch?v=EOXcySTD5dM
Quoi qu'il en soit laissons tomber ces misères, et concentrons nous sur Tristano.
Ce qui me parait très intéressant c'est qu'il se permette le premier morceau qui est un travail presque conceptuel ou contemporain, ça n'a pas l'air très savamment construit, c'est plutôt comme ça vient lui sous les doigts, et il insiste pour ne pas chercher du tout à faire joli et virtuose comme un Oscar Peterson par exemple à la même époque (par ex. en 1969 ici : https://www.youtube.com/watch?v=9sRTSutQlk4), comme s'il voulait expliquer deux trois choses très calmement mais très directement : vous jouez librement, il n'y a pas de gamme ou de mode qui vaille, pas de répertoire qui vaille, pas de contrainte de rythme, seulement une combinatoire d'intervals de tons et de temps qui sonnet/dissonent plus ou moins bien les uns par rapport aux autres et qui forment un paysage mental. Ensuite dans les morceaux suivants il donne des exemples, avec sa basse marchante d'abord, puis de nouveau sur les intervals. Ce n'est pas le manque de technique qui le motive, ce n'est pas une idée musicale timbrée, cela semble plutôt être un propos de contemporanéité, quand le jazz, musique populaire du siècle, rencontre l'avant-garde des arts et de l'époque, et se doit de proposer des formes qui y répondent. C'est anguleux, coupé à la serpe, mais c'est coupé net comme un costume très bien taillé.
Il parait que dans les écoles et les universités musicales aux USA en ce moment on apprend surtout des tas de techniques très sophistiquées mais pas très novatrices. Ici il y a une mine pour quelqu'un qui aurait assez de technique pour s'en libérer complètement et inventer quelque chose qui ne serait pas convenu. Et à la différence d'un Monk, cela ne semble pas tenir à une idiosyncrasie géniale plus ou moins feinte et entretenue, mais à une décision de se donner du champ.
Je signale aussi dans une veine proche, un récent master class sur youtube de Dave Frank, lui-même élève de Tristano et passeur accessible aux curieux (sur le forum pianoworld), sur Charles Ives et les dissonances : https://www.youtube.com/watch?v=otGAvFUYDMk
Enfin, ici le saxophoniste Ted Brown parle de la classe de jazz chez Tristano : https://www.youtube.com/watch?v=EOXcySTD5dM
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Re: Lennie Tristano
Merci Vavavoum!
Merci de nous ouvrir de nouveaux horizons.
Merci de nous ouvrir de nouveaux horizons.
Re: Lennie Tristano
Horizons nouveaux... de 1965, bon, au temps pour moi!
Mais enfin si l'on écoute Scriabine dans cette pièce prophétique de 1914 "very très difficile" comme le précise Horowitz qui l'interprète, Vers la Flamme, on retrouve des échos de cet horizon centenaire aujourd'hui : https://www.youtube.com/watch?v=A0nrg7Lqfak
Ce sont ces accents atonaux que l'on entend chez Tristano, et c'est très frais à mon sens après la soupe cool jazz et autres fadaises. Cela permet de s'évader des reprises des standards, des interprétations à la note près, et des réarrangements simplifiés. Cela fait un peu système de jouer dans cette veine, mais aussi quelle ouverture, quel dégagement, quelle récréation!
Si ça continue on va faire le tour du cadran et on va rameuter dans le jazz Schönberg, Webern, Berg, et alors là il faudra nous déplacer encore vers Ligeti, Kagel, Boulez, et on finirait chez Dutilleux ou Dusapin, voire chez Debussy ou Satie!
Aussi j'y pense, pour écouter nombre de ces vieilles neuveries ou de ces neuves vieilleries de musique contemporaine, électroacoustique, acousmatique, etc., il y a un site fabuleux qui est aujourd'hui fermé mais qui ouvre un miroir vers ses archives, Avant Garde Project, et qui propose quelques 150 disques à télécharger en diverses qualités.
Mais enfin si l'on écoute Scriabine dans cette pièce prophétique de 1914 "very très difficile" comme le précise Horowitz qui l'interprète, Vers la Flamme, on retrouve des échos de cet horizon centenaire aujourd'hui : https://www.youtube.com/watch?v=A0nrg7Lqfak
Ce sont ces accents atonaux que l'on entend chez Tristano, et c'est très frais à mon sens après la soupe cool jazz et autres fadaises. Cela permet de s'évader des reprises des standards, des interprétations à la note près, et des réarrangements simplifiés. Cela fait un peu système de jouer dans cette veine, mais aussi quelle ouverture, quel dégagement, quelle récréation!
Si ça continue on va faire le tour du cadran et on va rameuter dans le jazz Schönberg, Webern, Berg, et alors là il faudra nous déplacer encore vers Ligeti, Kagel, Boulez, et on finirait chez Dutilleux ou Dusapin, voire chez Debussy ou Satie!

Aussi j'y pense, pour écouter nombre de ces vieilles neuveries ou de ces neuves vieilleries de musique contemporaine, électroacoustique, acousmatique, etc., il y a un site fabuleux qui est aujourd'hui fermé mais qui ouvre un miroir vers ses archives, Avant Garde Project, et qui propose quelques 150 disques à télécharger en diverses qualités.

- Zerom
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Re: Lennie Tristano
Tristano pour moi, c'est surtout une énorme leçon de phrasé et d'harmonie bop avec son tube "Line-up" (http://www.youtube.com/watch?v=2EmjgRnTZJU) : une basse qui fait doum-doum, une batterie-tching-ki-ding, une seule main sur le piano (laquelle je ne sais pas), et la grille d' "All of Me" pendant 3 minutes. Tout y est !
Pas dans le même genre mais pareil quand même, il y a ça, avec C. Parker : http://www.youtube.com/watch?v=CQn0VNtknck
Sinon pour ce qui est de la "soupe cool jazz et autres fadaises", c'est un peu dur à avaler ! Faut pas exagérer : Les arrangements de Gil Evans avec Miles sur le célèbre Birth of the Cool méritent mieux que ça non ? Et puis le "cool" c'est un peu comme le west coast, donc comme G.Mulligan, C. Brown, Z. Sims, etc. D'accord c'est pas une esthétique révolutionnaire mais c'est loin d'être fade !
Et quand à l' "idiosyncrasie géniale plus ou moins feinte et entretenue" de Monk, arg ! C'est de la provocation ! Je m'insurge
Monk était entretenu, oui, par sa baronne, mais pas son comportement.
Pour finir sur Tristano, il y a une très bonne biographie écrite par François Billard (ed. Parenthèses)
Pas dans le même genre mais pareil quand même, il y a ça, avec C. Parker : http://www.youtube.com/watch?v=CQn0VNtknck
Sinon pour ce qui est de la "soupe cool jazz et autres fadaises", c'est un peu dur à avaler ! Faut pas exagérer : Les arrangements de Gil Evans avec Miles sur le célèbre Birth of the Cool méritent mieux que ça non ? Et puis le "cool" c'est un peu comme le west coast, donc comme G.Mulligan, C. Brown, Z. Sims, etc. D'accord c'est pas une esthétique révolutionnaire mais c'est loin d'être fade !
Et quand à l' "idiosyncrasie géniale plus ou moins feinte et entretenue" de Monk, arg ! C'est de la provocation ! Je m'insurge

Monk était entretenu, oui, par sa baronne, mais pas son comportement.
Pour finir sur Tristano, il y a une très bonne biographie écrite par François Billard (ed. Parenthèses)
- Fichiers joints
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- line up.pdf
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Re: Lennie Tristano
Sur le solo de Tristano il y a des fois où il est en retard sur la section rythmique, de façon assez notable, cela donne un air d'imperfection assez caractérisé mais délibéré semble-t-il. Chez Monk il y a avait de toute évidence une savante débilité musicale tout à fait géniale, qui laissait la technique tout à fait comme une chose insignifiante pour se concentrer sur l'expression et le style. On en voit un exemple manifeste ici où il tape le piano avec une insistance démonstrative : https://www.youtube.com/watch?v=NBHxAwaUvzc
Je me trompe peut-être mais il me semble que chez Monk cet aspect brut est spontané, tandis que chez Tristano c'est appris. Cela ne retire d'ailleurs de mérite ni à l'un ni à l'autre.
Pour le cool jazz, personnellement j'aime tout le jazz donc pas de problème, mais d'un point de la perspective du jazz au piano, il y a une problématique qui part de l'exercice au piano seul : le pianiste lorsqu'il travaille, travaille seul avant les répétitions en formation éventuellement. Et dans cette perspective, il y a diverses difficultés qu'il faut résoudre d'une façon ou d'une autre : d'abord avec la pédale forte, on peut faire des nappes au piano, c'est très aérien, ok. Mais le piano a beaucoup de touches, il est très très polyphonique, et dans un morceau de jazz en formation, il y a trois ou quatre voix au moins : une section basse, une section rythmique, une section harmonique, et une section mélodique. Le pianiste à mon avis doit partir de cela pour travailler le jazz au piano : il faut qu'il s'arrange pour exprimer ces trois ou quatre niveaux qui vont donner une structure à sa musique. Qu'il fusionne certains registres, en élude d'autres, en tout cas s'il veut servir un public il faut donner un peu de sueur et s'activer sur autre chose qu'une ligne ou une ligne sur des accords plaqués. Rien n'est mal ou mauvais en jazz à priori, mais c'est du moins le point sur lequel il faut y regarder : comment anime-t-on la tessiture des 7 octaves 1/4 avec 10 doigts et une pédale forte, pour que cela soit un spectacle de jazz complet et non pas un bricolage que l'on pourrait tout à fait assurer sur une guitare à seulement 6 cordes? C'est dans ce cadre du cool piano jazz que je trouve qu'il y a des fadeurs (avec pédale forte et beaucoup de réverbération), et c'est tout autre chose évidemment avec des instruments à priori solistes comme les cuivres.
Dans cette vidéo Oscar Peterson explique le problème des pianistes de piano bar médiocres (chacun en prend pour son niveau) : https://www.youtube.com/watch?v=NBHxAwaUvzc
Dans cette autre vidéo Billy Taylor explique la même chose de façon plus précise et explicite : https://www.youtube.com/watch?v=lzsR5VH066E
Je me trompe peut-être mais il me semble que chez Monk cet aspect brut est spontané, tandis que chez Tristano c'est appris. Cela ne retire d'ailleurs de mérite ni à l'un ni à l'autre.
Pour le cool jazz, personnellement j'aime tout le jazz donc pas de problème, mais d'un point de la perspective du jazz au piano, il y a une problématique qui part de l'exercice au piano seul : le pianiste lorsqu'il travaille, travaille seul avant les répétitions en formation éventuellement. Et dans cette perspective, il y a diverses difficultés qu'il faut résoudre d'une façon ou d'une autre : d'abord avec la pédale forte, on peut faire des nappes au piano, c'est très aérien, ok. Mais le piano a beaucoup de touches, il est très très polyphonique, et dans un morceau de jazz en formation, il y a trois ou quatre voix au moins : une section basse, une section rythmique, une section harmonique, et une section mélodique. Le pianiste à mon avis doit partir de cela pour travailler le jazz au piano : il faut qu'il s'arrange pour exprimer ces trois ou quatre niveaux qui vont donner une structure à sa musique. Qu'il fusionne certains registres, en élude d'autres, en tout cas s'il veut servir un public il faut donner un peu de sueur et s'activer sur autre chose qu'une ligne ou une ligne sur des accords plaqués. Rien n'est mal ou mauvais en jazz à priori, mais c'est du moins le point sur lequel il faut y regarder : comment anime-t-on la tessiture des 7 octaves 1/4 avec 10 doigts et une pédale forte, pour que cela soit un spectacle de jazz complet et non pas un bricolage que l'on pourrait tout à fait assurer sur une guitare à seulement 6 cordes? C'est dans ce cadre du cool piano jazz que je trouve qu'il y a des fadeurs (avec pédale forte et beaucoup de réverbération), et c'est tout autre chose évidemment avec des instruments à priori solistes comme les cuivres.
Dans cette vidéo Oscar Peterson explique le problème des pianistes de piano bar médiocres (chacun en prend pour son niveau) : https://www.youtube.com/watch?v=NBHxAwaUvzc
Dans cette autre vidéo Billy Taylor explique la même chose de façon plus précise et explicite : https://www.youtube.com/watch?v=lzsR5VH066E
- Zerom
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Re: Lennie Tristano
Mmmmh... Je pense qu'on ne parle pas de la même chose : pour moi le "cool" c'est un courant des années 50, à peu près équivalent au "West coast", et dont les représentants les plus connus sont Miles Davis, Dave Brubeck, ou encore Gerry Mulligan. Et les pianistes de ce genre (dont Lennie Tristano) ne jouaient pas de façon particulièrement sirupeuse, la mode en cette époque bénie n'était pas encore à la réverb dégoulinante, même si le jazz qu'ils pratiquaient allait plus dans le sens du poil que le bebop de la même période.
Par contre, on trouve sur les aires d'autoroutes plein de compils estampillées "cool jazz", et ça n'a bien sûr aucun rapport, vu que du peu que j'en ai entendu il s'agit effectivement de guimauve en barre, équivalente à du Clayderman.
Pour ce qui est de jouer en retard sur la section rythmique, "en arrière", c'est très courant chez les jazzmen, c'est même l'une des bases du swing. De plus ça crée une espèce de distance entre le soliste et le reste de l'orchestre qui met la ligne mélodique en avant. C'est encore plus flagrant chez des chanteuses comme Sarah Vaughan par exemple.
Par contre, on trouve sur les aires d'autoroutes plein de compils estampillées "cool jazz", et ça n'a bien sûr aucun rapport, vu que du peu que j'en ai entendu il s'agit effectivement de guimauve en barre, équivalente à du Clayderman.
Pour ce qui est de jouer en retard sur la section rythmique, "en arrière", c'est très courant chez les jazzmen, c'est même l'une des bases du swing. De plus ça crée une espèce de distance entre le soliste et le reste de l'orchestre qui met la ligne mélodique en avant. C'est encore plus flagrant chez des chanteuses comme Sarah Vaughan par exemple.
Re: Lennie Tristano
Ok, cela me rappelle les indications de Marshal McLuhan (dans le célèbre Pour comprendre les médias) qui attribuait cette époque du bebop et du hot jazz à l'influence des médias à un seul canal, comme le journal et la radio, qui demandent de se focaliser sur un seul des cinq sens, en comparaison de l'époque suivante, avec la télé qui est un média froid en ce sens qu'il imprègne toute la pièce par différentes voies. C'était une remarque intéressante, inspirée directement par l'avènement du cool jazz.
Pour la vidéo de Peterson où il se moque du pianiste local typique de cocktail avec ses arrangements pauvres je me suis trompé, c'est dans cette interview BBC en plusieurs partie, dans la première partie à partir de 6'40'' : https://www.youtube.com/watch?v=55wYm8csHC4
Pour la vidéo de Peterson où il se moque du pianiste local typique de cocktail avec ses arrangements pauvres je me suis trompé, c'est dans cette interview BBC en plusieurs partie, dans la première partie à partir de 6'40'' : https://www.youtube.com/watch?v=55wYm8csHC4
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Re: Lennie Tristano
Je remonte ce sujet du fond du site, car j'aime bien ce que dit Vavavoum !
J'aime beaucoup ce solo de Tristano. Mais je ne peux m'empêcher de penser à ce que disait Gould à son sujet : un truc du genre "quand j'étais enfant il était commun de trouver de la profondeur à Lennie Tristano. J'ai essayé, Dieu sait que j'ai essayé..."
J'aime beaucoup ce solo de Tristano. Mais je ne peux m'empêcher de penser à ce que disait Gould à son sujet : un truc du genre "quand j'étais enfant il était commun de trouver de la profondeur à Lennie Tristano. J'ai essayé, Dieu sait que j'ai essayé..."