ceci dit, pour aller un peu dans ton sens, je trouve que certains mouvements de ses sonates ont beaucoup perdu lorsque le piano moderne a remplacé le pianoforte et que le timbre est devenu de plus en plus uniforme. L'écriture très épurée de Mozart, géniale à la base, a souffert du changement de caractère de l'instrument.Gracou a écrit :Je retire ce que j'ai dit sur les passages en majeur de Mozart qui me gonflaient, ça doit venir de moi car j'ai eu la même impression à l'écoute d'une valse de Chopin en me disant "'tin mais pourquoi il a fait cette partie là?".
Exemples : sonate en ut majeur K545 (la "facile") mouvements 1 et 2, magnifiques sur instrument d'époque, moins frappants sur instrument moderne, ou alors il faut un interprètre vraiment exceptionnel (aujourd'hui, Kissin). Idem pour la sonate en la mineur K310, 3e mouvement. Si on veut redécouvrir Mozart il n'est pas snob de se procurer des enregistrements sur instrument d'époque (Semerjian mon préféré, Badura-Skoda le plus "régulier", j'ai les deux intégrales).
Et il existe aussi quelques mouvements dont je trouve que Mozart aurait pu faire l'économie, mais bon, il fallait 3 mouvements...exemple le 3e mouvement de la sonate en ut majeur, que je trouve un peu stupide et agaçant, quelque soit l'instrument. Mais pour quelques ratés un peu "commerciaux", combien de merveilles...
Mais sur ce 3e mouvement que je trouve "stupide", je m'égare peut être un peu. Il vient après un 2e mouvement extrêmement triste et mélancolique, et Mozart ne s'y résigne jamais complètement, il faut souvent qu'il termine par une sorte de pied de nez, après avoir tiré des larmes à l'auditoire. Un peu comme s'il cherchait à s'excuser d'avoir mis un peu trop de pathos, ou que les convenances exigent que l'on terminât sur de la légèreté pour que les marquises aient le temps d'essuyer discrètement leurs beaux yeux pommadés avant la fin du morceau. Enfin, je le vois comme ça.