Bonjour à tous,
En ce moment ma prof de piano a un local aménagé dans un hangar. La pièce est très mal isolée et elle commence à s'inquièter pour son yamaha u1. En effet, quand elle arrive le matin, la pièce n'est pas chauffé, il fait 5 à 7 degrès. Mais après elle met le chauffage et ça monte à 20/22 degré pour le reste de la journée; il y a donc un choc thermique chaque jour. En ce qui concerne l'hygrométrie, je ne sais pas. Je ne pense pas que ça doit être trop humide la nuit mais enfin... Par contre la journée ça doit être assez sec avec le chauffage.
ça ne la dérange pas de faire réviser le piano plus souvent mais elle craint des lésions irréversibles dû aux chocs thermiques répétés. Est-ce que les écarts de température peuvent nuire gravement au piano ?
Quelles pièces de l'instrument vont souffrir le plus ?
Merci.
Choc thermique piano
- bach_addict
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Re: Choc thermique piano
faire varier la température de 15 degrés crée aussi un choc hygrométrique. L'air chaud peut contenir plus de vapeur d'eau donc le % d'humidité diminue très fortement à chaque fois qu'elle fait ce "petit" changement de température. Elle peut acheter un hygromètre pour s'en convaincre.
C'est je pense un excellent moyen de massacrer la table d'harmonie du piano (à moins qu'elle soit en contreplaqué)
C'est je pense un excellent moyen de massacrer la table d'harmonie du piano (à moins qu'elle soit en contreplaqué)
« L'inconvénient du piano, c'est que chaque bonne note est située entre deux mauvaises. » A.Schnabel
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Re: Choc thermique piano
Les chocs thermique sont toujours mauvais pour les instruments à base bois (notamment basse et guitare par exemple), le piano risque aussi de se désaccorder beaucoup plus vite.
- André Quesne
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Re: Choc thermique piano
Le fin du fin serait d'isoler la pièce avec des panneaux isolants en laine de roche et de laisser le chauffage au ralenti la nuit, ce qui qui apporterait moins de différence de température. Si la pièce n'est pas très grande, je pense que l'investissement dans cette isolation vaut le coup et compenserait bien les frais éventuels à venir sur le piano
15° d'écart, c'est énorme tous les jours, sans compter le % d'hygrométrie qui varie aussi...

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- BM607
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Re: Choc thermique piano
Du point de vue des mouvements du bois les variations de températures sont de peut d'effet A HYGROMETRIE CONSTANTE (ce qui est rarement le cas).
Par exemple pour une variation de température (autour de 15 °C ambiant) de 10 °C, le mouvement axial dû à la dilatation thermique (sens le plus important, 10 fois plus que le sens radial) sera de 0,005%. Et l'hygrométrie d'équilibre du bois est peu modifiée par la différence de température, par exemple à 50 % d'humidité de l'air, passer de 10 à 20 °C laisse l'hygrométrie d'équilibre à 9,5 %, à mieux que ±0,5 % (un peu plus que "l'épaisseur du trait de crayon").
Le problème vient plutôt du fait que l'hygrométrie de l'air va fortement évoluer en chauffant, passant de valeurs élevées à 5-7 °C (dépend de l'aération, du lieu, etc..., mais probablement supérieur à 70 % dans nombre de régions de l'hexagone en ce moment, froid et humide) à des valeurs faibles à 20-22 °C (45 % voire moins, conditions idem).
Par exemple ne supposant qu'on passe de 80 % à 40% d'humidité, le pourcentage d'équilibre du bois va passer à 7°C/80% de 17 % (ce qui est énorme !) à 8 % (pour un air à 22 °C/40 % d’humidité) ce qui est davantage "normal" pour du bois d'ameublement.
Et la dilatation, là, elle va être de 2,2 % dans le plus mauvais sens (tangentiel). A comparer aux 0,005% dûs à l'effet "thermique".
En passant, le 2,2% est une valeur extrème, nécessitant que le bois ait atteint l'équilibre, ce qui n'est pas pas le cas -et de loin, surtout pour les pièces massives- en 1 ou 2 jours (pour les pièces massives il faut plusieurs mois !!), mais d'autres phénomènes gênant interviennent alors, je ne détaille pas (rapidement : la surface subit des variations, mais pas le cœur --> si risque de fissures il y a, ce sera dans l'épaisseur du bois).
Donc en pratique, pour le bois ce n'est pas bon (et il ne faut pas oublier le métal, qui risque de s'oxyder à ces pourcentages d'humidité : chevilles, axes...), même si les chiffres donnés sont des maximum.
Mais bon, les tables sont solides quand même (et réalisées dans un bois très homogène, ce qui aide).
BM
Par exemple pour une variation de température (autour de 15 °C ambiant) de 10 °C, le mouvement axial dû à la dilatation thermique (sens le plus important, 10 fois plus que le sens radial) sera de 0,005%. Et l'hygrométrie d'équilibre du bois est peu modifiée par la différence de température, par exemple à 50 % d'humidité de l'air, passer de 10 à 20 °C laisse l'hygrométrie d'équilibre à 9,5 %, à mieux que ±0,5 % (un peu plus que "l'épaisseur du trait de crayon").
Le problème vient plutôt du fait que l'hygrométrie de l'air va fortement évoluer en chauffant, passant de valeurs élevées à 5-7 °C (dépend de l'aération, du lieu, etc..., mais probablement supérieur à 70 % dans nombre de régions de l'hexagone en ce moment, froid et humide) à des valeurs faibles à 20-22 °C (45 % voire moins, conditions idem).
Par exemple ne supposant qu'on passe de 80 % à 40% d'humidité, le pourcentage d'équilibre du bois va passer à 7°C/80% de 17 % (ce qui est énorme !) à 8 % (pour un air à 22 °C/40 % d’humidité) ce qui est davantage "normal" pour du bois d'ameublement.
Et la dilatation, là, elle va être de 2,2 % dans le plus mauvais sens (tangentiel). A comparer aux 0,005% dûs à l'effet "thermique".
En passant, le 2,2% est une valeur extrème, nécessitant que le bois ait atteint l'équilibre, ce qui n'est pas pas le cas -et de loin, surtout pour les pièces massives- en 1 ou 2 jours (pour les pièces massives il faut plusieurs mois !!), mais d'autres phénomènes gênant interviennent alors, je ne détaille pas (rapidement : la surface subit des variations, mais pas le cœur --> si risque de fissures il y a, ce sera dans l'épaisseur du bois).
Donc en pratique, pour le bois ce n'est pas bon (et il ne faut pas oublier le métal, qui risque de s'oxyder à ces pourcentages d'humidité : chevilles, axes...), même si les chiffres donnés sont des maximum.
Mais bon, les tables sont solides quand même (et réalisées dans un bois très homogène, ce qui aide).
BM
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville
A. de Tocqueville
Re: Choc thermique piano
merci pour ces réponses. L'instrument risque donc de se détériorer en profondeur sans possibilité de le récupérer complétement par des réglages.