Quel doigté mets-tu sur ces 2 accords ? 124-135 ou 124-125 ou 124-235 ? ou autre chose.
La main gauche qui précède (mi# fa# fa# fa# fa# fa#) jouée par groupe de six ne doit justement pomper aucune énergie, il est hors de question de l'articuler, elle est à peine jouée et il faut totalement renoncer à en entendre toutes les notes, c'est juste un fond sonore. Si elle joue trop détaillé, il devient à peu près impossible de jouer les accords de main droite avec la détente voulue.
SCARBO
-
- Messages : 3035
- Enregistré le : sam. 29 mai, 2010 17:58
- Mon piano : Yamaha p121
- Localisation : Schiltigheim (près de Strasbourg)
- Contact :
Re: SCARBO
124 - 135.
La m.g. est pp, mais tout de même, tout en essayant d'être détendu au maximum et de dépenser le minimum d'énergie, je joue toutes les notes!
La m.g. est pp, mais tout de même, tout en essayant d'être détendu au maximum et de dépenser le minimum d'énergie, je joue toutes les notes!
- JPS1827
- Messages : 3426
- Enregistré le : lun. 25 avr., 2011 11:27
- Mon piano : Steinway A, Seiler 122
- Localisation : Bourg la Reine
Re: SCARBO
Grave erreur ! tu dois les jouer toutes sans exiger d'avoir l'impression que tu les joues toutes !
-
- Messages : 3035
- Enregistré le : sam. 29 mai, 2010 17:58
- Mon piano : Yamaha p121
- Localisation : Schiltigheim (près de Strasbourg)
- Contact :
Re: SCARBO
Dans mon message précédent, j'avais rajouté une phrase en edit, mais oublié de valider.
Je disais que j'avais réessayé de le jouer en appuyant moins la m.g. et qu'effectivement c'est plus facile pour la m.d..
Ce n'est pas une erreur de faire attention à jouer toutes les notes, mais ça n'empêche pas de doser l'énergie. Dans la répétition des ré# au début du morceau, je suis incapable de contrôler parfaitement le flux en plus avec la pédale, je fais ce que je peux pour rendre l'impression de "fondu". Par contre, ici, c'est tout de même plus facile à contrôler, donc je peux me permettre de les jouer toutes!
(tout en réduisant l'énergie au minimum).
Je disais que j'avais réessayé de le jouer en appuyant moins la m.g. et qu'effectivement c'est plus facile pour la m.d..
Ce n'est pas une erreur de faire attention à jouer toutes les notes, mais ça n'empêche pas de doser l'énergie. Dans la répétition des ré# au début du morceau, je suis incapable de contrôler parfaitement le flux en plus avec la pédale, je fais ce que je peux pour rendre l'impression de "fondu". Par contre, ici, c'est tout de même plus facile à contrôler, donc je peux me permettre de les jouer toutes!

- JPS1827
- Messages : 3426
- Enregistré le : lun. 25 avr., 2011 11:27
- Mon piano : Steinway A, Seiler 122
- Localisation : Bourg la Reine
Re: SCARBO
Si je peux me permettre un conseil assorti d'une généralité : je crois que bous avons tous été formés à jouer "toutes les notes" avec une certaine importance expressive. C'est le résultat d'années à jouer Bach, Mozart, Beethoven etc. Cette façon de voir les choses devient moins efficace dans le piano romantique et totalement inopérante dans des œuvres comme celle-ci (ou bien les jeux d'eau ou Ondine, alors que la Toccata rejoint cette technique "classique" que nous avons apprise).
Dans la ligne qui nous occupe, il est devenu clair pour moi qu'on n'a aucune chance d'en donner une traduction correcte en s'appliquant à la fois à jouer toutes les notes et à synchroniser les accords de main droite avec les doubles croches qui tombent en même temps à gauche sur la partition ; c'est la méthode avec laquelle nous avons tous tendance à procéder au départ, mais ça ne marche pas. Ce qui marche c'est de jouer une main droite nerveuse et rythmée puis de jouer dessous, sans rien changer à droite, une main gauche comme un fond sonore pp dont on ne peut détailler toutes les notes à l'oreille, on entend juste un mi# émerger chaque mesure du fa# fondu pour l'oreille et aucun souci relatif à la main gauche ne doit s'opposer à l'expression des accords qui doivent être pp également mais secs et audibles (privilégier la note supérieure). Je me répète, ce qui compte ici ce n'est pas la sensation qu'on a en jouant, c'est ce qu'on entend de l'extérieur du piano. Il y a une grande différence entre jouer toutes les notes en "faisant confiance à la mécanique" et les jouer toutes en exigeant d'avoir la sensation de les jouer toutes (ce qui aboutit à les jouer trop fort et à introduire une gêne mentale pour jouer l'autre main).
Dans la ligne qui nous occupe, il est devenu clair pour moi qu'on n'a aucune chance d'en donner une traduction correcte en s'appliquant à la fois à jouer toutes les notes et à synchroniser les accords de main droite avec les doubles croches qui tombent en même temps à gauche sur la partition ; c'est la méthode avec laquelle nous avons tous tendance à procéder au départ, mais ça ne marche pas. Ce qui marche c'est de jouer une main droite nerveuse et rythmée puis de jouer dessous, sans rien changer à droite, une main gauche comme un fond sonore pp dont on ne peut détailler toutes les notes à l'oreille, on entend juste un mi# émerger chaque mesure du fa# fondu pour l'oreille et aucun souci relatif à la main gauche ne doit s'opposer à l'expression des accords qui doivent être pp également mais secs et audibles (privilégier la note supérieure). Je me répète, ce qui compte ici ce n'est pas la sensation qu'on a en jouant, c'est ce qu'on entend de l'extérieur du piano. Il y a une grande différence entre jouer toutes les notes en "faisant confiance à la mécanique" et les jouer toutes en exigeant d'avoir la sensation de les jouer toutes (ce qui aboutit à les jouer trop fort et à introduire une gêne mentale pour jouer l'autre main).
-
- Messages : 3035
- Enregistré le : sam. 29 mai, 2010 17:58
- Mon piano : Yamaha p121
- Localisation : Schiltigheim (près de Strasbourg)
- Contact :
Re: SCARBO
Je pense que j'ai eu une une prof relativement exigeante sur ce point dont tu parles selon lequel on n'aurait tous été formés à donner une "importance expressive" à chaque note d'une mélodie.JPS1827 a écrit : Il y a une grande différence entre jouer toutes les notes en "faisant confiance à la mécanique" et les jouer toutes en exigeant d'avoir la sensation de les jouer toutes (ce qui aboutit à les jouer trop fort et à introduire une gêne mentale pour jouer l'autre main).
mais cette exigence n'a pas été non-plus de sa part une tyrannie : sans doute elle-même (qui était spécialiste de Ravel et Debussy), avait conscience d'un dosage nécessaire dans la valeur d'isoler chaque note, et qu'une fois qu'on avait vraiment assimilé un trait, on pouvait ensuite diminuer l'importance relative de tous les détails.
ça me fait penser au travail qu'elle m'avait donné sur le 2ème moment musical de Schubert en do#mineur, où il fallait répéter chaque retour de toute cette 1ère partie avec des nuances différentes, notamment à la m.g., tantôt porté, tantôt lié, tantôt piano, tantôt fort, pour lui donner une ambiance générale différente à chaque reprise...
J'aime bien ta formule: "faire confiance à la mécanique", mais pour ça,on est bien obligé de la travailler, cette mécanique, et d'y garder toujours une vigilance (bienveillante..).
Dans cette "confiance", il faut garder une nuance "positive", un choix expressif, même si il passe au 2d plan et donc qu'on n'y est moins attentif. Il faut néanmoins qu'il soit joué avec certaines précision et rigueur..
Sans doute que ça peut se jouer avec une certaine passivité, mais cette passivité n'exclut pas une sensation de jeu, et autant que possible, faire en sorte que cette sensation soit claire et précise.
Il y a encore un autre élément auquel j'accorde beaucoup d'importance, notamment pour ce morceau de Ravel: c'est une grande précision rythmique, même si elle n'exclut pas certaines envolées expressives. Dans le cas présent, le rythme de la m.g. doit être très rigoureux. (un peu comme dans certains moments de l'Alborada del gracioso).
Je pense qu'on peut parler d'expressivité rythmique, de rythme expressif.
(le mi# n'arrive pas "de temps en temps", il arrive à des instants précis et systématiques, les accords de m.d. étant joués également à des instants précis).
-
- Messages : 3035
- Enregistré le : sam. 29 mai, 2010 17:58
- Mon piano : Yamaha p121
- Localisation : Schiltigheim (près de Strasbourg)
- Contact :
Re: SCARBO
Et grand merci JPS pour me suivre de si près et me répondre aussi assidument, outre les nombreuses corrections que tes conseils me permettent de réaliser, tes réponses m'obligent à réfléchir, et à exprimer mes problèmes ce qui est toujours très bénéfique.