Gracou a écrit :Je suis d'accord avec toi Nox, à condition qu'on reste dans un cadre de musique classique occidentale.

Non mais faut arrêter avec ça hein, évidemment que dans toutes les discussions ici quand on dit "musique" on sous-entend "musique occidentale"

C'est déjà bien assez vaste comme terrain de discussion, et on n'est pas prêts d'en avoir fait le tour...
Gracou a écrit :
Prenons deux pianistes, est-ce que c'est forcément le plus fort techniquement qui jouera le mieux tel morceau? Pas forcément.
C'est lui qui pourra en théorie le mieux le jouer, parce que c'est lui qui peut le mieux s'exprimer à travers le piano.
Gracou a écrit :
Si on prétendait le contraire, il n'y aurait qu'à trouver le meilleur technicien du piano et de ne plus aller voir et écouter que lui.
D'une part, bon courage pour trouver le meilleur technicien ! C'est quoi les critères ? D'autre part comme on l'a dit, mettre sur le même plan la virtuosité et ce qu'on sous-entend ici par "technique", c'est illusoire. La virtuosité c'est la maîtrise de l'instrument à tous les niveaux. Jouer une étude de Chopin, ça n'est pas que faire un exercice technique. Ca va beaucoup beaucoup plus loin. Donc si on reprend ta phrase en disant : "il n'y aurait qu'à trouver le meilleur
virtuose du piano et de ne plus aller voir et écouter que lui", ça serait déjà mieux.
Donc oui, avec plaisir, je veux bien n'écouter que lui. Ben si tu le trouves, n'hésite pas à me donner le nom
Gracou a écrit :
Le gouffre qu'il y aurait entre nous et un Horowitz pour jouer un Scarlatti ne se situerait pas forcément au niveau de la virtuosité, car nous serions apparemment capables de jouer le morceau. Ce n'est pas ta technique qui fait que tu communiques de l'émotion.
Mais bien sûr que si ! Il a une énorme maîtrise des plans sonores, chaque note est à sa place, précisément, exactement. Essayez ne serait-ce qu'avec la première Gymnopédie de Satie, mettez chaque accord à la juste intensité, sans rupture, sans rien qui dépasse, en démarquant légèrement la basse, mais pas trop, et mettez la main droite sur une ligne bien continue. Rien que pour ça, il y a de quoi s'amuser.
Après, il y a la notion de ce qu'on veut exprimer, être musicien/poète/artiste, ce que tu veux. Mais ça ne rentre pas dans ce débat qui vient, je le rappelle, du fait que tu opposes "maîtrise" et "maîtrise technique" ce qui pour moi n'a pas lieu d'être.
worov a écrit :
Je peux travailler mes gammes et arpèges à 180 à la noire, mais je pense pas que ça va m'aider pour travailler ce morceau. Travailler les exercices et Hanon, Czerny, Pischna et autres tortionnaires pourrait-il m'aider ? Certains pensent peut-être que oui, mais moi j'en doute.
Eh bien je pense que oui, et c'est tout l'objet de la discussion. Ces exercices t'apprennent aussi à maîtriser ton piano, à rendre les attaques bien égales, à améliorer ton exigence et ton écoute, à chercher la perfection "technique", justement pour que tu puisses jouer chaque note exactement comme tu le souhaites.
worov a écrit :
Mais alors que faut-il faire pour jouer correctement ce morceau ? De la musicalité. Et c'est ça qui rend les interprétations de Haskil, Horowitz et autres grands maîtres absolument formidables. Ce sont des musiciens et non pas des techniciens.
Eh bien, essaye ne serait-ce que de copier l'interprétation de Haskil ou Horowitz. Pas besoin d'être musical pour simplement reproduire ce qu'ils font. Ecoute le CD, note tout tout tout ce que tu entends sur la partition, et essaye d'en faire autant. Tu verras que c'est pas gagné.
D'autre part, la musicalité n'est utile que si on a les moyens technique de l'exprimer. Se dire qu'on a besoin de la "technique" uniquement pour les grandes pièces de Liszt, et pas pour les sonates de Scarlatti, c'est parfaitement illusoire.
worov a écrit :
Et on peut faire de la très belle musique même en ayant une mauvaise technique. Écoutez les enregistrements d'Alfred Cortot.
Mauvaise technique, tout est relatif...Moi la technique de Cortot je m'en contenterais bien !
EDIT : doublon avec syldem qui résume en quelques lignes ce que je dis en une demi-page
