nox a écrit :Okay a écrit :
Je pense qu'Iberia est l'un des rares cahiers dont on peut dire qu'il a repoussé l'usage des ressources du piano, à un degré très significatif depuis Liszt.
Je m'étonne du coup qu'il ne soit pas plus joué et surtout étudié
C'est possible de l'expliquer, sans toutefois le justifier.
A part Iberia, et 2-3 pièces tardives que je crois d'ailleurs plus ou moins achevées par ses contemporains, le reste est des années lumières en dessous en qualité. Ca me fait un peu penser à Moussorgski qu'on réduit souvent aux Tableaux et à Boris Godounov. Ou dans une moindre mesure à ce qu'aurait été la postérité de César Franck sans les 2 tryptiques de la fin. Albeniz sans Iberia, c'est Moussorgski sans les Tableaux.
La deuxième raison, c'est que c'est atrocement pénible à déchiffrer car c'est très chargé, plein d'acciaturas (les vraies fausses notes avec des masses de doubles # et b partout), et les dispositions des mains inconfortables (genre les Goldberg à 2 claviers, sauf que c'est en vue de produire ces fameux timbres). Je ne vois pas d'équivalent dans la musique tonale. Le déchiffrage induit un coup d'entrée qui peut décourager.
Et l'ultime raison, c'est que la technique pianistique qui est requise est absolument transcendante, à tout point de vue. La technique est novatrice. Avoir des gammes, des arpèges, des doubles notes dans les doigts n'aide en rien. On sent que ça a été écrit au clavier, car ça reste très pianistique, mais les procédés sont souvent inédits et le pianiste se sent un peu démuni car il ne peut pas utiliser ce qu'il a accumulé avec le repertoire (en tout cas pour ma part).