Écoutez, vous dites une chose, puis trois lignes plus loin vous dites son contraire... Ensuite vous allez vous rendre désagréable parce qu'on vous le fait remarquer? (en passant, et sans insister, du reste.) Il n'y a rien à comprendre, c'est juste irrationnel.
Ce que je veux bien comprendre, c'est que tout le monde souhaiterait aimer Pianoteq sans réserve, simplement, pour l'instant, ce n'est pas encore possible. Et dans la production musicale informatisée, on n'utilise éventuellement Pianoteq pour dessiner une maquette vite fait, mais si l'on n'a pas les moyens de louer un local avec un piano correct et de monter tout le dispositif d'enregistrement, on utilise encore et toujours des pianos samplés, mais pas Pianoteq!
Ils se sont améliorés récemment, c'est un fait, mais vous le reconnaissez vous-même, le son est encore décevant. Trop décevant encore. Doit-on absolument soutenir un produit parce qu'il est français et innovant, mais pas à la hauteur? Dans quel monde national nous impose-t-on de régler ces affaires encore? Pianoteq est sur la voie, mais ce n'est pas du tout à la hauteur encore de la motivation qui s'écoule pour de longues périodes sans fatigue d'autres excellentes solutions samplées. Pianoteq, à partir du deuxième accord personnellement je ne peux pas, je teste, teste encore, mais rien à faire, je ne fais que tester, impossible de jouer dessus, cela sonne trop casserole encore, même la version 4! D'ailleurs récemment un test de revue de cette version de Pianoteq a eu le même réflexe que vous, dans la case des + ils ont écrit tout en haut "le son", et dans la case des moins ils ont quand même noté tout en haut de la liste : "Son manquant parfois un peu de corps ". Voilà, même symptôme, on voudrait aimer ça sans réserve, problème, ça ne marche pas, le son n'est pas au rendez-vous! Une paille, dites-vous? ...
Pour ce qui est des autres solutions synthétiques, Roland a sorti en effet un piano entièrement synthétique avec un très mauvais clavier (il faut voir les problèmes qu'il pose!) à 5000 euros... excusez mais à ce prix là n'importe quoi vaut mieux que ce prototype! Ensuite la société GEM qui faisait un hybride de synthèse sur base de samples PCM, a fait faillite (son module de piano GEM RPX est tours en vente sur certains site), et la société italienne qui a repris le parcours des ingénieurs de GEM et qui a présenté un modèle au dernier salon ne l'a pas encore mis en vente (
Viscount Physis Piano). Pour le reste, il y a de l'hybride chez
Truepianos (vous pouvez l'essayer il y a une démo téléchargeable et fonctionnelle), mais ce n'est pas tellement concluant, et chez
SoundMagic (idem, démo à essayer), mais ce n'est pas non plus tout à fait près du but.
Et c'est à peu près tout. Il y a à peine de quoi tirer une généralité tant l'offre est embryonnaire encore, donc peut-être n'est-il pas nécessaire de tirer de grande phrases pour dire que "Les modeles de son par echantillonnage sont intrinsèquement moins réalistes que les modèles physique", parce que tout simplement, c'est un peu trop tôt pour le dire, et peut-être même, totalement faux.
Dans le monde des instruments de musique informatisés, il n'y a à cette heure AUCUN instrument qui ait été modélisé de façon convaincante durablement sans que les progrès de l'échantillonnage n'ait fait voler en éclat les acquis. D'ailleurs, dans bien des cas (Pianos électriques, instruments à vent, à cordes, percussions), ces tentatives commerciales et technologiques ont sombré, faute de client, faute de réussite, faute d'être assez convaincantes. Or le piano est l'un des plus riches instruments de la gamme sonore, l'un des plus complexes, donc il ne serait ni étonnant ni honteux ni inquiétant que l'on n'y parvienne pas déjà, et il n'est écrit nulle part que la modélisation devait devenir l'avenir de la musique, il faut se méfier des effets d'annonce et des crédo d'époque. C'est une voie, si elle ne conclut pas, elle passera, et pour l'instant, ce n'est pas gagné. Vous n'avez qu'à lire les débats sur les forums internationaux au sujet de Pianoteq et de la modélisation, il n'y a guère que dans les revues françaises que l'on encense ce produit sans réserve, pourquoi cela? N'y a-t-il pas un effet de mode là-dedans qui joue à plein?
La modélisation du piano est balbutiante, et même si Pianoteq est proche de convaincre et la plus avancée sur ce chemin, même si le produit est intéressant et l'histoire aimable, désolé, ça ne le fait pas encore, et en tout cas absolument pas à l'unisson de l’unanimité. Et pendant ce temps-là, dans le monde de l'échantillon, on offre une technique aboutie, des scripts très convaincants pour un comportement offrent beaucoup de souplesse (jeu de la pédale, résonances diverses, harmonisations, etc.), tandis que même le plus exigeant de ces joujoux peut être pris en charge le plus aisément avec des solutions de stockage peu chères (disques durs) ou très performantes (SSD), sur des machines sans cesse moins chères et fiables.
Mais pour finir le sujet du piano silent : tout ceci est assez secondaire, pourvu que le clavier soit vraiment celui d'un piano ; on s'en rend compte à mesure des progrès musicaux, ce qui fait le mauvais son, passé un certain cap, c'est la médiocrité du pianiste, ou l'exigence pianistique trop forte, bien davantage que le piano. Et pour parvenir à ce cap, oui peut-être un clavier de piano, cela s'impose vraiment, d'où l'intérêt très réel du piano silent.
Voilà pour du blabla, allez, et que la vertu croissante de la modélisation miraculeuse soit la martingale prodigieuse qui exhausse votre attente infinie, amen!
@takemusu : les familles des villes cherchent un piano pour leur rejeton en septembre, et veulent la paix des voisins, donc les pianos silent se revendent en général bien mieux que leur équivalent acoustique, et sans délai. C'est un facteur de garantie sur la valeur de revente, malgré le prix d'achat de 1500 à 2000 euros supplémentaires. En cas de négociation de reprise dans un magasin pour un meilleur piano, c'est aussi un argument, parce que le vendeur du magasin sait qu'il n'aura aucune difficulté à écouler le piano silent d'occasion, tandis qu'avec un acoustique il pourra réclamer une décote plus importante en restant ferme sans risquer de perde la vente.
Pour ce qui est du jeu, de deux choses l'une : ou bien le piano est un prix plancher et de toute façon les nuances acoustiques seront difficiles à rendre (avec ou sans installation de système silent) ; ou bien c'est un modèle plus intéressant, et il faudra essayer sur place, est-ce que le réglage de l'échappement un peu plus haut empêche d'obtenir la nuance ou non. On s'habitue aussi beaucoup au clavier et l'on apprend ainsi finalement une précision plus grande (jouer sur un piano acoustique sans silent est ensuite plus facile.) Il faut pouvoir balancer les progrès que l'on sera amené à réaliser en se donnant la possibilité de jouer plusieurs heures par jours en silencieux (si besoin de silence), avec l'inconvénient de ne pas toujours pouvoir exprimer toute la palette expressive des ppp : à mon avis la capacité de progrès est bien supérieure à l'inconvénient, et au pire il sera possible de changer d'instrument pus tard. Pour mon cas le progrès a emporté le morceau : je n'aurais pas passé autant de temps sur un piano acoustique (à cause du bruit occasionné), donc je n'aurais pas progressé autant et aussi vite, donc je me serais découragé ou bien cette passion me serait passée, et finalement sentant tout cela j'aurais peut-être acheté un piano numérique à la place, et je l'aurais aussi négligé parce que c'est froid, c'est du plastique, c'est figé, c'est moche et bruyant (le clavier qui fait pouic pouic plus fort que la musique à bas volume...)
Vous devriez aller essayer dans un magasin où ils ont un même modèle avec et sans, et y passer assez de temps pour vous convaincre si oui ou non vous sauriez vous adapter à cette (somme toute) toute petite contrainte d'un échappement un peu rapide rendant les plus petites nuances inaudibles faute d'avoir le moment d'inertie suffisant pour émouvoir les cordes.
Enfin n'y avait-il pas le facteur toulousain
Chavanne dans ce forum qui expliquait que son système silencieux ne nécessitait pas de réglage particulier de l'échappement et offrait donc un confort de jeu acoustique transparent au système silencieux? J'ignore si c'est vrai, il faudrait regarder de ce côté là aussi.