Du sublime dans la musique contemporaine
Du sublime dans la musique contemporaine
Dans un autre topic, gastiflex m'a posé le défi de trouver une œuvre contemporaine qui lui plaise. J'ai décidé de ne pas tricher (après tout il y a bien des contemporains qui écrivent avec harmonie et tout) mais de lui proposer une ou plusieurs œuvres que je considère comme importantes et belles, voire même sublimes. Si je n'arrive pas j'aurai au moins essayé et cela me donne l'occasion de partager certaines très belles œuvres avec vous.
Vous aussi, vous pourriez contribuer : s'il y a une œuvre qui vous a particulièrement touchés, n'hésitez pas à la partager avec nous.
Alors voilà, je commence avec le 4e Regard sur l'enfant Jésus de Messiaen, intitulé Regard de la Vierge :
http://omega.enstb.org/yannis/mp3/regard4.mp3
gastiflex il faut que tu y mettes du tien aussi. Trouve une pièce calme et obscure et essaie de vider ton esprit. Si tu n'es pas croyant laisse tomber la Vierge Marie et l'enfant Jésus et pense simplement que tu es un regard. Le regard d'une mère sur son bébé. Amour, inquiétude, conscience de cet événement cosmique qui est le fait de créer la vie, conscience du fait que rien au monde n'est plus important que ce bébé. Sentiment que le temps vient de commencer, dans le calme. Motif de l'amour qui revient malgré toutes les inquiétudes.
Si tu peux faire ce petit exercice de mise en condition, je pense que tu es prêt à te plonger dans cette musique que je considère comme purement sublime. Chaque note a son importance et le tout est un édifice fragile et imposant en même temps.
Je te laisse écouter. Ce n'est qu'un Regard parmi vingt, et l'ensemble dure plus d'une heure et demie. L'interprète est Michel Beroff.
Vous aussi, vous pourriez contribuer : s'il y a une œuvre qui vous a particulièrement touchés, n'hésitez pas à la partager avec nous.
Alors voilà, je commence avec le 4e Regard sur l'enfant Jésus de Messiaen, intitulé Regard de la Vierge :
http://omega.enstb.org/yannis/mp3/regard4.mp3
gastiflex il faut que tu y mettes du tien aussi. Trouve une pièce calme et obscure et essaie de vider ton esprit. Si tu n'es pas croyant laisse tomber la Vierge Marie et l'enfant Jésus et pense simplement que tu es un regard. Le regard d'une mère sur son bébé. Amour, inquiétude, conscience de cet événement cosmique qui est le fait de créer la vie, conscience du fait que rien au monde n'est plus important que ce bébé. Sentiment que le temps vient de commencer, dans le calme. Motif de l'amour qui revient malgré toutes les inquiétudes.
Si tu peux faire ce petit exercice de mise en condition, je pense que tu es prêt à te plonger dans cette musique que je considère comme purement sublime. Chaque note a son importance et le tout est un édifice fragile et imposant en même temps.
Je te laisse écouter. Ce n'est qu'un Regard parmi vingt, et l'ensemble dure plus d'une heure et demie. L'interprète est Michel Beroff.
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
- Gastiflex
- Messages : 3812
- Enregistré le : jeu. 28 avr., 2005 15:50
- Mon piano : Seiller 116 Duovox
- Localisation : L'Haÿ-les-Roses
Pour l'instant, je suis plus pour le Rondeau que pour le Regard. En ce qui concerne le regard, j'ai beaucoup de mal à lier cette pièce au regard d'une mère sur son enfant. Le thème de l'amour revient un peu trop souvent, tellement que ça en devient hypnotisant.
Quand à Ligeti, ça commence plutôt bien, mais ça se gâte rapidement.
Au fait, je suis désolé de critiquer avec aussi peu d'arguments vos morceaux préférés, mais comme le dit la pub : "C'est le jeu ma pauvre Lucette".
Quand à Ligeti, ça commence plutôt bien, mais ça se gâte rapidement.
Au fait, je suis désolé de critiquer avec aussi peu d'arguments vos morceaux préférés, mais comme le dit la pub : "C'est le jeu ma pauvre Lucette".
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
non ce n'est pas un jeu. Si tu n'y mets pas un peu de bonne volonté, cela ne sert à rien. Essaie de te convaincre qu'il y a qqch à comprendre là-dedans. Les compositeurs ont mis tout leur talent pour faire de la musique sublime, c'est à toi maintenant d'y pénétrer pour la comprendre.Gastiflex a écrit :Au fait, je suis désolé de critiquer avec aussi peu d'arguments vos morceaux préférés, mais comme le dit la pub : "C'est le jeu ma pauvre Lucette".
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
Voilà encore deux études de Ligeti :
Vertige http://omega.enstb.org/yannis/mp3/ligeti-etude9.mp3
L'escalier du diable http://omega.enstb.org/yannis/mp3/ligeti-etude13.mp3
et une pièce de Steve Reich, légèrement répétitive. Là aussi il faut que tu te laisses entraîner ("hypnotiser" si tu veux, encore que l'on peut se laisser entraîner tout en restant lucide). Reich considère ce genre de musique comme un support de méditation : d'abord tu entends un motif, le motif se répète telle souvent que tu comprends qu'il y a une structure supérieure, ensuite cette structure supérieure commence à évoluer, et tu te trouves immergé dans qqch d'organique, qui vit. Essaie de te dire "le temps n'existe pas, ce motif a toujours existé il existera toujours et j'en fais partie"
Piano phase http://omega.enstb.org/yannis/mp3/reich.mp3
Vertige http://omega.enstb.org/yannis/mp3/ligeti-etude9.mp3
L'escalier du diable http://omega.enstb.org/yannis/mp3/ligeti-etude13.mp3
et une pièce de Steve Reich, légèrement répétitive. Là aussi il faut que tu te laisses entraîner ("hypnotiser" si tu veux, encore que l'on peut se laisser entraîner tout en restant lucide). Reich considère ce genre de musique comme un support de méditation : d'abord tu entends un motif, le motif se répète telle souvent que tu comprends qu'il y a une structure supérieure, ensuite cette structure supérieure commence à évoluer, et tu te trouves immergé dans qqch d'organique, qui vit. Essaie de te dire "le temps n'existe pas, ce motif a toujours existé il existera toujours et j'en fais partie"
Piano phase http://omega.enstb.org/yannis/mp3/reich.mp3
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
- Gastiflex
- Messages : 3812
- Enregistré le : jeu. 28 avr., 2005 15:50
- Mon piano : Seiller 116 Duovox
- Localisation : L'Haÿ-les-Roses
C'est un peu ce que je reproche à ce genre de musique : c'est qu'il faut forcément essayer de comprendre quelque chose. Il me semble que pour Mozart ou Beethoven, on peut écouter la musique juste pour ce qu'elle est, et si ça nous plait, c'est elle qui vient nous chercher. Même sans être particulièrement concentré, on peut tout à coup se dire "mince, c'est beau", et rentrer dedans à n'importe quel moment.
Pas plus tard que tout à l'heure, j'écoutais les concertos de Mozart que tu as posté, mais distraitement, en musique de fond tout en faisant du Java(pitié ne me tappez pas), et un passage sublime m'a arraché de ce que je faisais si bien que j'ai arrété de programmer et que j'ai écouté le morceau jusqu'à la fin sans rien faire d'autre.
Pour l'instant, c'est Ligeti que je préfère. Comme quoi l'espèce d'horreur de lui que j'avais du étudier pour le bac n'est pas très représentative de son oeuvre.
Pas plus tard que tout à l'heure, j'écoutais les concertos de Mozart que tu as posté, mais distraitement, en musique de fond tout en faisant du Java(pitié ne me tappez pas), et un passage sublime m'a arraché de ce que je faisais si bien que j'ai arrété de programmer et que j'ai écouté le morceau jusqu'à la fin sans rien faire d'autre.
Pour l'instant, c'est Ligeti que je préfère. Comme quoi l'espèce d'horreur de lui que j'avais du étudier pour le bac n'est pas très représentative de son oeuvre.
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
Tout est relatif. Si tu est "pré-disposé" pour écouter du Mozart, celà vient de ton éducation, de ta relation avec le piano. Ce n'est pas forcément le cas de tout le monde : un jeune staracadémicien peut trouver Mozart hyper-ennuyeux, il aura aussi du mal à se "plonger dedans".
Moi ma méthode c'est :
1) je fais une première estimation du fait si je suis a priori capable ou non de comprendre quoi que ce soit (par exemple, pour la musique zoulou je sais d'avance que je n'y comprendrai rien), et si a priori le compositeur semble sérieux et donc susceptible de produire qqch de bien
2) si la réponse est un double oui, alors je tente le coup : j'essaie de me plonger dedans "corps et âme". Si à la première, ou à la deuxième ou à la troisième écoute (qui peuvent s'espacer sur plusieurs mois) je ne perçois toujours rien, je laisse tomber (ça a été le cas pour les sonates de Boulez)
3) si par contre mon intuition me dit qu'il y a qqch, alors je m'accroche là-dessus et j'essaie d'aller plus loin dans la compréhension du compositeur en question. Et c'est là que la découverte commence.
Mais pour pouvoir découvrir et apprécier il vaut déjà être persuadé que la musique en question en vaut la peine. Et pour cela il faut qu'une petite flamme s'allume dans ta tête, disant "c'est beau", "il y a du génie". Tu ne peux pas la forcer, mais il ne faut pas non plus lui barrer la route.
Et souvent l'opinion des autres, ou alors des facteurs extra-musicaux (la vie du compositeur, ses opinions, etc.) peuvent déclencher cette petite flamme. À toi ensuite de la cultiver ou de l'éteindre.
Et une fois accoutumé au langage d'un compositeur, il te sera tout aussi agréable que Mozart, ça tu peux me croire. Pour moi c'est le cas de Messiaen : comme dans Mozart ou dans Bach, quand je joue du Messiaen il suffit d'une fausse note et tout l'édifice s'écroule. Ça montre à quel point s'est réfléchi et structuré.
PS. Java n'est pas très indiqué pour la musique contemporaine (un langage plein de compromis et d'obstacles), essaie plutôt du bon vieux C pur et dur, avec des doubles pointeurs, de l'arithmétique sur les bits, de l'allocation de mémoire à la main, tu te sentiras beaucoup plus à l'aise pour apprécier de la musique autre que Mozart.
Moi ma méthode c'est :
1) je fais une première estimation du fait si je suis a priori capable ou non de comprendre quoi que ce soit (par exemple, pour la musique zoulou je sais d'avance que je n'y comprendrai rien), et si a priori le compositeur semble sérieux et donc susceptible de produire qqch de bien
2) si la réponse est un double oui, alors je tente le coup : j'essaie de me plonger dedans "corps et âme". Si à la première, ou à la deuxième ou à la troisième écoute (qui peuvent s'espacer sur plusieurs mois) je ne perçois toujours rien, je laisse tomber (ça a été le cas pour les sonates de Boulez)
3) si par contre mon intuition me dit qu'il y a qqch, alors je m'accroche là-dessus et j'essaie d'aller plus loin dans la compréhension du compositeur en question. Et c'est là que la découverte commence.
Mais pour pouvoir découvrir et apprécier il vaut déjà être persuadé que la musique en question en vaut la peine. Et pour cela il faut qu'une petite flamme s'allume dans ta tête, disant "c'est beau", "il y a du génie". Tu ne peux pas la forcer, mais il ne faut pas non plus lui barrer la route.
Et souvent l'opinion des autres, ou alors des facteurs extra-musicaux (la vie du compositeur, ses opinions, etc.) peuvent déclencher cette petite flamme. À toi ensuite de la cultiver ou de l'éteindre.
Et une fois accoutumé au langage d'un compositeur, il te sera tout aussi agréable que Mozart, ça tu peux me croire. Pour moi c'est le cas de Messiaen : comme dans Mozart ou dans Bach, quand je joue du Messiaen il suffit d'une fausse note et tout l'édifice s'écroule. Ça montre à quel point s'est réfléchi et structuré.
PS. Java n'est pas très indiqué pour la musique contemporaine (un langage plein de compromis et d'obstacles), essaie plutôt du bon vieux C pur et dur, avec des doubles pointeurs, de l'arithmétique sur les bits, de l'allocation de mémoire à la main, tu te sentiras beaucoup plus à l'aise pour apprécier de la musique autre que Mozart.
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
- volute
- Messages : 225
- Enregistré le : ven. 02 déc., 2005 16:10
- Mon piano : Yamaha u3 silent
- Localisation : Paris
Dans tous les genres artistiques, il y a des gens qui se font une spécialité de produire de "oeuvres" hermétiques. Ils en tirent même une certaine fierté : c'est le snobisme de l'élitisme. Au-delà de ça, je pense même qu'il s'agit d'une certaine fuite par rapport au regard du public : c'est facile de ne pas se remettre en question à cause de l'avis de quelqu'un qui n'a "pas compris". Je crois, pour ma part, que la complexité dissimule souvent un manque d'inspiration. Je trouve ça beaucoup plus difficile de composer ou plus généralement de produirequelque chose de "simple" mais qui touche au plus profond de l'âme (ce que je retrouve par exemple avec Arvo Part).
Certaines personnes spectatrices s'approprient aussi ce snobisme. Elles trouvent ce genre d'oeuvre "géniaaaales", "très pointues", ou encore pour citer le père noël : "ça va très loin".
J'ai une petite anecdote à ce sujet. Lors d'une expo de peinture, j'avais apporté une feuille qui me servait à protéger ma table pendant que je peignais. Elle était recouverte de taches les plus diverses. Je voulais m'en servir pour faire des petites cartes de visite en en découpant des bouts pour y écrire mon nom, etc. Par erreur, la feuille a été affichée. Et j'ai une "collectionneuse" américaine très riche qui m'a tenu la jambe pendant 25 minutes devant cette prétendue toile en m'expliquant à quel point c'était fort et déstructuré...
Bref, tout ça pour dire que je me méfie pas mal des trucs très contemporains, pour lesquels j'ai souvent tendance à détecter de la branlette intellectuelle et de l'inflation d'ego plutôt qu'une vraie inspiration. Mais parfois la sincérité est là, ainsi que le génie. Je crois qu'il faut laisser aller son intuition pour discerner quelque dhose.
J'ai tout de même écouté les morceaux avec une méfiance instinctive. Et je me suis bien gourré !
Je trouve que le thème du regard 04 est vraiment exceptionnel. Il y a là effectivement une sorte de pûreté qui ma touché. Mais je regrette la violence de certaines parties dans ce morceau.
J'ai adoré les deux morceaux de Ligeti. Je trouve la construction de ces deux morceaux incroyable, ils racontent vraiment quelque chose. Je vois une chute perpétuelle vers le haut puis vers le bas, et ainsi de suite. Je sens la présence d'une entité mal définie. Ca me rapelle aussi un peu un passage du concert à Vienne de Keith Jarrett (part I, vers 25'30).
Il faut aussi dire que le son de l'instrument est incroyale, je félicite l'ingénieur du son ! :p
Quand à Steve Reich, j'ai été très géné par le son en général. Ca fait piano numérique de mauvaise qualité.
Avec cette compo, je trouve qu'on se rapproche énormément de la musique électronique (la bonne, si si). En tout cas c'est exactement le même esprit. Et je pense que sur cette oeuvre il manque justement un rythme, une pulsation dans les basses profondes, qui servirait d'autant plus le propos de la méditation.
Je voulais également revenir sur le morceau qui avait servit de départ à ce topic. Ceui-ci je ne l'avais pas du tout aimé. Il fait justement partie de ce que je considère être de la branlette intellectuelle.
Pour moi, dans ce morceau, le composteur fait joujou avec une idée de base (modfication de l'accord du piano), sans maîtriser le nouvel instrument produit. J'ai vraiment l'impression qu'il en joue comme il jouait de l'ancien piano. Il expérimente, sans se l'être approprié.
En tout cas merci pour ces découvertes !
=^.^=
Certaines personnes spectatrices s'approprient aussi ce snobisme. Elles trouvent ce genre d'oeuvre "géniaaaales", "très pointues", ou encore pour citer le père noël : "ça va très loin".
J'ai une petite anecdote à ce sujet. Lors d'une expo de peinture, j'avais apporté une feuille qui me servait à protéger ma table pendant que je peignais. Elle était recouverte de taches les plus diverses. Je voulais m'en servir pour faire des petites cartes de visite en en découpant des bouts pour y écrire mon nom, etc. Par erreur, la feuille a été affichée. Et j'ai une "collectionneuse" américaine très riche qui m'a tenu la jambe pendant 25 minutes devant cette prétendue toile en m'expliquant à quel point c'était fort et déstructuré...
Bref, tout ça pour dire que je me méfie pas mal des trucs très contemporains, pour lesquels j'ai souvent tendance à détecter de la branlette intellectuelle et de l'inflation d'ego plutôt qu'une vraie inspiration. Mais parfois la sincérité est là, ainsi que le génie. Je crois qu'il faut laisser aller son intuition pour discerner quelque dhose.
J'ai tout de même écouté les morceaux avec une méfiance instinctive. Et je me suis bien gourré !
Je trouve que le thème du regard 04 est vraiment exceptionnel. Il y a là effectivement une sorte de pûreté qui ma touché. Mais je regrette la violence de certaines parties dans ce morceau.
J'ai adoré les deux morceaux de Ligeti. Je trouve la construction de ces deux morceaux incroyable, ils racontent vraiment quelque chose. Je vois une chute perpétuelle vers le haut puis vers le bas, et ainsi de suite. Je sens la présence d'une entité mal définie. Ca me rapelle aussi un peu un passage du concert à Vienne de Keith Jarrett (part I, vers 25'30).
Il faut aussi dire que le son de l'instrument est incroyale, je félicite l'ingénieur du son ! :p
Quand à Steve Reich, j'ai été très géné par le son en général. Ca fait piano numérique de mauvaise qualité.
Avec cette compo, je trouve qu'on se rapproche énormément de la musique électronique (la bonne, si si). En tout cas c'est exactement le même esprit. Et je pense que sur cette oeuvre il manque justement un rythme, une pulsation dans les basses profondes, qui servirait d'autant plus le propos de la méditation.
Je voulais également revenir sur le morceau qui avait servit de départ à ce topic. Ceui-ci je ne l'avais pas du tout aimé. Il fait justement partie de ce que je considère être de la branlette intellectuelle.
Pour moi, dans ce morceau, le composteur fait joujou avec une idée de base (modfication de l'accord du piano), sans maîtriser le nouvel instrument produit. J'ai vraiment l'impression qu'il en joue comme il jouait de l'ancien piano. Il expérimente, sans se l'être approprié.
En tout cas merci pour ces découvertes !
=^.^=
La question que tout le monde se pose: tu l'as vendue, cette feuille??volute a écrit :
J'ai une petite anecdote à ce sujet. Lors d'une expo de peinture, j'avais apporté une feuille qui me servait à protéger ma table pendant que je peignais. Elle était recouverte de taches les plus diverses. Je voulais m'en servir pour faire des petites cartes de visite en en découpant des bouts pour y écrire mon nom, etc. Par erreur, la feuille a été affichée. Et j'ai une "collectionneuse" américaine très riche qui m'a tenu la jambe pendant 25 minutes devant cette prétendue toile en m'expliquant à quel point c'était fort et déstructuré...

Je vous laisse, j'ai ma clé d'accord qui refroidit...
Je n'ai malheureusement aucun enregistrement à mettre à votre disposition... je n'ai qu'un titre et le nom d'un compositeur. Ma prof de piano, dans la section laboratoire de mon cours, nous a fait écouter un morceau de musique contemporaine afin de nous familiariser au style. Il ne fait pas partie du répertoire pianistique, mais n'empêche qu'il est magnifique! C'est ''Epitaph for Moonlight'' de R. Murray Shafer. C'est un morceau qui a été composé par un compositeur Canadien. Il voulait faire une pièce qui serait belle sans être difficile. Un enfant sans connaissance musical y arriverait sans trop de problème. D'ailleurs la musique est presque essentiellement faite par des enfants. Il a demandé à des enfants d'écrire des mots qui seraient des ''synonymes'' de clair de lune... où dumoins qui représenteraient des choses célestes. Ces mots n'existent même pas pour la plupart et on peut les entendre durant la pièce... En tout cas, tout ça pour dire que j'ai vraiment adoré ce morceau et que je crois qu'il contient du sublime.
Heu..... j'ai jamais dit QuébécoisPadrix a écrit :Des mots qui non seulement sont québécois, mais qui en plus n’existent même pas...
Utricule tu me fais rêver, je suis sûr que j’adorerais aussi.


c'est déjà assez vieux, ça fait parti des classiques maintenant.....
La messe pour le temps présent, de Pierre Henry.
En cherchant du côté de l'electroacoustique, on arrive à des choses expérimentales, mais qui en général, sonnent beaucoup mieux.
Essayez aussi "in C" de Riley ( répétitif), ou du côté de Berio, les sequenza ou les folk songs (je ne citerais que le rossignolet du bois ,français, avec derrière, une instrumentation très réduite de clarinette, une percu, c'est génial !
mais là, on a définitivement quitté les Messiaen, Boulez, ou autre Xenakis !
La messe pour le temps présent, de Pierre Henry.
En cherchant du côté de l'electroacoustique, on arrive à des choses expérimentales, mais qui en général, sonnent beaucoup mieux.
Essayez aussi "in C" de Riley ( répétitif), ou du côté de Berio, les sequenza ou les folk songs (je ne citerais que le rossignolet du bois ,français, avec derrière, une instrumentation très réduite de clarinette, une percu, c'est génial !
mais là, on a définitivement quitté les Messiaen, Boulez, ou autre Xenakis !
chère louna millénaire,louna a écrit :Essayez aussi "in C" de Riley ( répétitif), ou du côté de Berio, les sequenza ou les folk songs (je ne citerais que le rossignolet du bois ,français, avec derrière, une instrumentation très réduite de clarinette, une percu, c'est génial !
mais là, on a définitivement quitté les Messiaen, Boulez, ou autre Xenakis !
je n'aime pas quand tu mets Messiaen dans le même sac que Boulez et Xenakis. Cela n'a rien à voir. Si B et X (et Stockhausen du même coup) ont expérimenté pour l'expérimentation, M avait toujours qqch de profond à dire. On peut être agnostique et même méfiant vis-à-vis des croyants, mais on ne peut ignorer l'importance de la foi dans l'œuvre de Messiaen : foi chrétienne, foi à la nature et au monde des oiseaux... il n'est jamais tombé dans le froid glacial des jeux mathématiques.
Tu cites Berio. Je viens d'acheter l'intégrale des œuvres pour piano par Francesco Tristano Schlimé (un jeune pianiste beau-garçon qui joue ça admirablement bien). Pendant un moment je me suis demandé si je proposais la Sonate de Bério (composée en 2000) dans ce topic. Je ne sais pas si ça peut être qualifié d'"abordable", mais si tu es de cet avis, je la mettrai. En tout ca, ça fait rêver, il y a un si bémol qui revient sans cesse (allusion à la Sonate de Liszt) et il joue enormément sur les couleurs...
J'ai trouvé "In C" de Terry Riley sur iTunes (3,96 euros !!) mais j'aurai un peu de mal à le proposer ici : il dure une heure 16 minutes...
Alors, à ton avis louna, je mets du Bério ?
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
cher Yannis, Messiaen, en général avait toujours quelque chose de profond à dire, oui, il est pour moi loin devant ces B ou X ou S...yannis a écrit :
chère louna millénaire,
je n'aime pas quand tu mets Messiaen dans le même sac que Boulez et Xenakis. Cela n'a rien à voir. Si B et X (et Stockhausen du même coup) ont expérimenté pour l'expérimentation, M avait toujours qqch de profond à dire. On peut être agnostique et même méfiant vis-à-vis des croyants, mais on ne peut ignorer l'importance de la foi dans l'œuvre de Messiaen : foi chrétienne, foi à la nature et au monde des oiseaux... il n'est jamais tombé dans le froid glacial des jeux mathématiques.
mais il a succombé, lui aussi....
dis moi, je n'ai toujours pas compris, ce qu'il explique dans ses études... si ça ce n'est pas l'exprérimentation pour l'expérimentation.... du froid glacial ! ou je me fais bonne soeur !! (quoique...)
sinon, je ne connais absolument pas les oeuvres pour piano de Berio. J'ai aussi sa sinfonia, qui est superbe...
on ne risque rien, au pire, on éteind la musique ! (je ne sais plus qui disait que les oreilles n'ont pas de paupières...)