Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
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Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
Rangeant des cassettes et des fichiers, j'ai retrouvé cet enregistrement fait lors d'un concert que j'ai donné en 2000.
http://www.youtube.com/watch?v=bMrA5OibV1w
Malgré quelques imperfections, ce scherzo est suffisamment peu connu et peu référencé sur youtube pour que cela justifie sa mise en ligne. J'ai eu l'idée de travailler cette œuvre en lisant le remarquable livre de Guy Sacre sur la musique de piano (j'ai eu depuis l'occasion de dire à Guy Sacre qu'il avait avec son livre changé ma vie de pianiste amateur). Cherchant à entendre ce scherzo, je n'en avais trouvé que la version d'Alexandre Paley dont j'espérais beaucoup et qui m'avait beaucoup déçu. J'ai appris plus tard qu'il avait enregistré tout Balakirev en moins de deux mois, ce qui ne permet à l'évidence pas de rendre justice à une telle littérature pianistique, même si on est incroyablement doué. Cette œuvre que j'ai trouvée fort difficile (Guy Sacre prévient d'ailleurs dans son livre) m'avait demandé un travail considérable (plus que Scarbo) et j'ai eu l'occasion de la jouer deux fois en public.
Je cite ici brièvement Guy Sacre à propos de Balakirev puis du Scherzo n°2 :
"Supposé qu'on ait décidé de braver le courant qui ramène périodiquement sur notre grève cette seule œuvre pour piano de Balakirev, Islamey. Supposé qu'on ait voulu en savoir plus… Le déchiffrage de quelques morceaux, tant bien que mal et au hasard, donne le sentiment d'une terrible injustice : quoi, tant de richesses, et si méconnues !"
Je résume la suite : la méconnaissance tient à l'anachronisme ; Islamey a été écrit en 1869, une époque où la virtuosité pianistique avait plein droit de cité, alors que la majorité des autres œuvres pour piano de Balakirev datent d'après 1900, date où les irisations de Debussy et Ravel paraissent autrement intéressantes. De plus leur difficulté est un obstacle à leur diffusion.
Plus loin au sujet du deuxième scherzo : "que ce morceau splendide ne soit pas au répertoire des grands virtuoses, voilà qui témoigne de la morne incuriosité des pianistes dont dépend, malgré nous, la vie des œuvres musicales."
http://www.youtube.com/watch?v=bMrA5OibV1w
Malgré quelques imperfections, ce scherzo est suffisamment peu connu et peu référencé sur youtube pour que cela justifie sa mise en ligne. J'ai eu l'idée de travailler cette œuvre en lisant le remarquable livre de Guy Sacre sur la musique de piano (j'ai eu depuis l'occasion de dire à Guy Sacre qu'il avait avec son livre changé ma vie de pianiste amateur). Cherchant à entendre ce scherzo, je n'en avais trouvé que la version d'Alexandre Paley dont j'espérais beaucoup et qui m'avait beaucoup déçu. J'ai appris plus tard qu'il avait enregistré tout Balakirev en moins de deux mois, ce qui ne permet à l'évidence pas de rendre justice à une telle littérature pianistique, même si on est incroyablement doué. Cette œuvre que j'ai trouvée fort difficile (Guy Sacre prévient d'ailleurs dans son livre) m'avait demandé un travail considérable (plus que Scarbo) et j'ai eu l'occasion de la jouer deux fois en public.
Je cite ici brièvement Guy Sacre à propos de Balakirev puis du Scherzo n°2 :
"Supposé qu'on ait décidé de braver le courant qui ramène périodiquement sur notre grève cette seule œuvre pour piano de Balakirev, Islamey. Supposé qu'on ait voulu en savoir plus… Le déchiffrage de quelques morceaux, tant bien que mal et au hasard, donne le sentiment d'une terrible injustice : quoi, tant de richesses, et si méconnues !"
Je résume la suite : la méconnaissance tient à l'anachronisme ; Islamey a été écrit en 1869, une époque où la virtuosité pianistique avait plein droit de cité, alors que la majorité des autres œuvres pour piano de Balakirev datent d'après 1900, date où les irisations de Debussy et Ravel paraissent autrement intéressantes. De plus leur difficulté est un obstacle à leur diffusion.
Plus loin au sujet du deuxième scherzo : "que ce morceau splendide ne soit pas au répertoire des grands virtuoses, voilà qui témoigne de la morne incuriosité des pianistes dont dépend, malgré nous, la vie des œuvres musicales."
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Re: Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
C'est effectivement un très beau morceau qui mériterait d'être plus connu.......ta superbe interprétation devrait y contribuer.
- JPS1827
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Re: Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
Merci, flâneuse.
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Re: Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
Bonjour Jean-Pierre,
Très belle interprétation digne d'un professionnel. Je suis vraiment très impressionné et aussi un peu jaloux...
En écho à Guy Sacre, dans son livre "Une histoire de la musique", Lucien Rebatet, personnage au demeurant fort peu recommandable, écrit au sujet de l'op.111 en 1969 : "Quand on songe que ce chef d'oeuvre n'apparaît à aucun programme, que l'on compte au plus deux enregistrements, on peut se dire que nos innombrables princes du clavier, rois des récitals, sont les parasites de la musique beaucoup plus souvent que ses serviteurs".
La situation est restée la même aujourd'hui et, à titre d'exemple, on n'entend quasiment jamais la superbe sonate de Dukas pourtant bien supérieure à d'autres sonates rebattues.
Très belle interprétation digne d'un professionnel. Je suis vraiment très impressionné et aussi un peu jaloux...
En écho à Guy Sacre, dans son livre "Une histoire de la musique", Lucien Rebatet, personnage au demeurant fort peu recommandable, écrit au sujet de l'op.111 en 1969 : "Quand on songe que ce chef d'oeuvre n'apparaît à aucun programme, que l'on compte au plus deux enregistrements, on peut se dire que nos innombrables princes du clavier, rois des récitals, sont les parasites de la musique beaucoup plus souvent que ses serviteurs".
La situation est restée la même aujourd'hui et, à titre d'exemple, on n'entend quasiment jamais la superbe sonate de Dukas pourtant bien supérieure à d'autres sonates rebattues.
Re: Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
Bravo JPS1827 , c'est très professionnel .
C'est une oeuvre que je ne connaissais pas du tout , techniquement elle me donne des vertiges . C'était quoi comme piano que tu avais pour le concert ?
As-tu d'autres enregistrements de même niveau à nous faire écouter ?
Merci pour ce Scherzo .
C'est une oeuvre que je ne connaissais pas du tout , techniquement elle me donne des vertiges . C'était quoi comme piano que tu avais pour le concert ?
As-tu d'autres enregistrements de même niveau à nous faire écouter ?
Merci pour ce Scherzo .
Re: Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
un merci plein d'admiration.... magnifiquement interprété.Bravo
- Bergamotte
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Re: Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
Très belle interprétation JPS! Mais je n'accroche vraiment pas à ce morceau. A vrai dire je n'aime pas trop trop Balakirev en général. Mais j'ai quand même tout écouté parce que c'est vraiment bien joué! 

- JPS1827
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Re: Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
Merci à tous pour vos commentaires qui me donnent envie de reprendre cette œuvre pour la faire un peu plus connaître
@jean-michel verdier : je suis d'accord avec ce que tu dis en général. C'est incroyable de penser qu'il existait si peu d"enregistrements de l'opus 111 encore en 1969 (mais il y en avait plus que 2, certains peut-être difficilement disponibles (comme Schnabel ou Maria Grinberg), mais c'est vrai qu'on l'entend encore rarement en concert, sauf dans des concerts "intégrales".La sonate de Dukas est une très belle œuvre que j'hésite à travailler en raison de sa longueur et de la difficulté de l'intégrer dans un programme de concert. Il est sûr que la lecture d'un livre comme celui de Guy Sacre fait se poser beaucoup de questions. Le principal problème qu'on rencontre aujourd'hui est que les amateurs essaient de marcher sur les traces des professionnels, lesquels jouent des "tubes" pour s'assurer un certain succès, et ne contribuent que peu à faire connaître de la musique. Il y a aussi d'autres problèmes : les œuvres peu connues sont aussi difficiles à jouer que les œuvres du grand répertoire, et les pros ont parfois tendance à moins les travailler, sachant qu'ils seront moins "comparés" à d'autres sur ces œuvres ; d'autre part les éditeurs de disque hésitent à investir pour des musiques à la vente incertaine. Finalement je pense qu'on a plus de responsabilité vis à vis du compositeur en jouant un inconnu qu'en jouant Chopin : une interprétation médiocre de la sonate funèbre de Chopin cause du tort à son interprète (on pense qu'il ne joue pas bien, pas que Chopin est un compositeur médiocre), une interprétation médiocre d'une œuvre méconnue cause du tort au compositeur (on pense que c'est le compositeur qui est médiocre, pas l'interprète)
@cotrolo : je ne sais plus du tout quel piano j'avais, c'était celui du centre tchèque, mais je n'ai pas trouvé de renseignement à ce sujet sur le site (à supposer qu'il n'ait pas changé depuis). Ma chaîne youtube est là : http://www.youtube.com/JPS1827, j'ai aussi mis le concerto de Chopin n°2 là : http://www.dailymotion.com/video/xdj2ys
@strumpf : merci beaucoup
@bergamotte : merci Bergamotte ! pour ce qui est d'aimer Balakirev (au moins certaines pièces), ne t'inquiète pas, ça viendra. Outre l'Alouette d'après Glinka, assez connue, il y a tout de même des œuvres qui valent la peine d'être déchiffrées (on manque terriblement d'enregistrements qui rendent justice à cette musique, en dehors d'Islamey qui est typiquement une musique qui intéresse plus les pianistes que les auditeurs) comme la sonate ou la berceuse. Dans de nombreux pays il existe de nombreux compositeurs peu connus et très intéressants à la charnière 19-20 ème siècle, et à découvrir (Fibich puis Viteslav Novak en pays tchèque, Liadov, Liapounov, Blumenfeld (merveilleux préludes) et Glière (écouter les 5 esquisses op. 17 pour piano) en Russie, Griffes aux Etats-Unis, Gabriel Dupont en France etc. pour ne citer que ceux qui me viennent tout de suite à l'esprit). Les partitions étaient difficiles à se procurer autrefois (j'y ai passé beaucoup de temps dans les années 90) mais depuis l'arrivée d'imslp c'est devenu immédiat. Le site imslp donne d'ailleurs une idée assez vertigineuse de notre ignorance à tous. Je pense que l'étude des musiciens peu connus devrait faire partie de l'enseignement des conservatoires supérieurs aujourd'hui au même titre que l'étude de la musique contemporaine. En plus Il me paraît clair que l'étude de pièces non ou très peu enregistrées est très formatrice, puisqu'elle oblige le musicien à se forger pratiquement tout seul une image esthétique de l'œuvre qu'il aborde, privé de références ou de "modèle" à essayer d'imiter (références qui sont très présentes à l'esprit de chacun, beaucoup plus qu'on ne l'imagine d'ailleurs, car nous n'avons que trop tendance à penser que nous portons sur les choses un jugement personnel et indépendant).
@jean-michel verdier : je suis d'accord avec ce que tu dis en général. C'est incroyable de penser qu'il existait si peu d"enregistrements de l'opus 111 encore en 1969 (mais il y en avait plus que 2, certains peut-être difficilement disponibles (comme Schnabel ou Maria Grinberg), mais c'est vrai qu'on l'entend encore rarement en concert, sauf dans des concerts "intégrales".La sonate de Dukas est une très belle œuvre que j'hésite à travailler en raison de sa longueur et de la difficulté de l'intégrer dans un programme de concert. Il est sûr que la lecture d'un livre comme celui de Guy Sacre fait se poser beaucoup de questions. Le principal problème qu'on rencontre aujourd'hui est que les amateurs essaient de marcher sur les traces des professionnels, lesquels jouent des "tubes" pour s'assurer un certain succès, et ne contribuent que peu à faire connaître de la musique. Il y a aussi d'autres problèmes : les œuvres peu connues sont aussi difficiles à jouer que les œuvres du grand répertoire, et les pros ont parfois tendance à moins les travailler, sachant qu'ils seront moins "comparés" à d'autres sur ces œuvres ; d'autre part les éditeurs de disque hésitent à investir pour des musiques à la vente incertaine. Finalement je pense qu'on a plus de responsabilité vis à vis du compositeur en jouant un inconnu qu'en jouant Chopin : une interprétation médiocre de la sonate funèbre de Chopin cause du tort à son interprète (on pense qu'il ne joue pas bien, pas que Chopin est un compositeur médiocre), une interprétation médiocre d'une œuvre méconnue cause du tort au compositeur (on pense que c'est le compositeur qui est médiocre, pas l'interprète)
@cotrolo : je ne sais plus du tout quel piano j'avais, c'était celui du centre tchèque, mais je n'ai pas trouvé de renseignement à ce sujet sur le site (à supposer qu'il n'ait pas changé depuis). Ma chaîne youtube est là : http://www.youtube.com/JPS1827, j'ai aussi mis le concerto de Chopin n°2 là : http://www.dailymotion.com/video/xdj2ys
@strumpf : merci beaucoup
@bergamotte : merci Bergamotte ! pour ce qui est d'aimer Balakirev (au moins certaines pièces), ne t'inquiète pas, ça viendra. Outre l'Alouette d'après Glinka, assez connue, il y a tout de même des œuvres qui valent la peine d'être déchiffrées (on manque terriblement d'enregistrements qui rendent justice à cette musique, en dehors d'Islamey qui est typiquement une musique qui intéresse plus les pianistes que les auditeurs) comme la sonate ou la berceuse. Dans de nombreux pays il existe de nombreux compositeurs peu connus et très intéressants à la charnière 19-20 ème siècle, et à découvrir (Fibich puis Viteslav Novak en pays tchèque, Liadov, Liapounov, Blumenfeld (merveilleux préludes) et Glière (écouter les 5 esquisses op. 17 pour piano) en Russie, Griffes aux Etats-Unis, Gabriel Dupont en France etc. pour ne citer que ceux qui me viennent tout de suite à l'esprit). Les partitions étaient difficiles à se procurer autrefois (j'y ai passé beaucoup de temps dans les années 90) mais depuis l'arrivée d'imslp c'est devenu immédiat. Le site imslp donne d'ailleurs une idée assez vertigineuse de notre ignorance à tous. Je pense que l'étude des musiciens peu connus devrait faire partie de l'enseignement des conservatoires supérieurs aujourd'hui au même titre que l'étude de la musique contemporaine. En plus Il me paraît clair que l'étude de pièces non ou très peu enregistrées est très formatrice, puisqu'elle oblige le musicien à se forger pratiquement tout seul une image esthétique de l'œuvre qu'il aborde, privé de références ou de "modèle" à essayer d'imiter (références qui sont très présentes à l'esprit de chacun, beaucoup plus qu'on ne l'imagine d'ailleurs, car nous n'avons que trop tendance à penser que nous portons sur les choses un jugement personnel et indépendant).
Re: Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
C'est très beau, merci beaucoup d'avoir exhumé ce moment de musique. J'ai aussi beaucoup aimé ton opus 110 (une de mes sonates préférées) malgré le son très "cassette". Sobre, allante et claire, très "pollinienne" en fait. Et tout ça en public, chapeau.
- Bergamotte
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Re: Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
Ben j'en ai pas mal écouté, un ami étant très fan, il m'a fait beaucoup découvrir, mais, non, j'accroche pas. Ca arrive hein, on ne peut pas tout aimer 

- jean-séb
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Re: Balakirev (1837-1910) - Scherzo n°2
Je suis un peu comme Berga. Très admiratif pour le pianiste, mais pas très convaincu par le morceau lui-même qui ne me parle pas beaucoup.