bach_addict a écrit :C'est pas comme si je voyais toute la partition, clairement, mais c'est plutôt une image floue centrée sur la mesure que je suis en train de jouer. Je ne peux pas vraiment "lire" cette image floue
Assez rare chez moi, seulement et pas toujours sur quelques passages très difficiles, travaillés et retravaillés. J'ai aussi en mémoire les nuances mais elle est plus auditive (quoique j'arrive à "voir" dans certains passages les sigles représentant les crescendo et decrescendo).
Pour le reste, je lâche trop vite la partition par ex, la mémoire prend très vite le relais et 8 ou 10 pages ne me font pas peur (souvent en plus, il y a des reprises), je retiens. Je sais où mes doigts doivent aller pour produire tel son: un mélange de mémoire auditive, du rapport entre telle touche et tel son qui devrait en sortir (telle(s) note(s) plutôt). Une mémoire du clavier (?) dont j'ai l'impression qu'elle est
presque instinctive. C'est la main, les doigts, l'agilité qui suivent moins bien.
Elle semble ne pas se limiter au piano.
Depuis toute petite (Ca fait un peu c.... style "il était une fois" mais c'est surtout pour y voir plus clair dans cette histoire de mémoire...

), lorsque j'avais l'occasion d'essayer certains instruments au hasard des opportunités (chez des copains, copines qui avaient des flûtes, des violons, guitare, harmonica, orgues pour enfants, etc...), je trouvais les notes quasi-instantanément sans avoir pratiqué l'instrument auparavant, juste quelques mn d'essais-erreurs avant de tester une mélodie. A 4 ans, j'avais un peu épaté mon père (normal, c'était mon père hein...) quand j'ai su reproduire sur un mini orgue pour gamins la main droite d' "Au clair de la Lune" (pas celui de Debussy

), petit bout de morceau que j'avais retenu après 1 ou 2 démonstrations:
mémoire auditive et autre?. Au collège, lorsqu'on commence à avoir des cours de musique et qu'on est sensé apprendre le solfège, j'ai eu un prof aveugle pendant toute cette période. Une copine me jouait le morceau plusieurs fois avant que le cours ne commence. Pas d'apprentissage des bases donc à cette époque.
Bref,
c'est pas exceptionnel,
plein de personnes font ça (dans ma famille, certains membres jouaient d'oreille sans connaître une seule note: accordéon, orgue, guitare, harmonica...) et ça tenait surtout à la succession de notes isolées, mais je pense qu'il y avait déjà cette espèce de combinaison des 2 mémoires: son, touches (ou emplacement du doigt sur une corde, une flûte, etc...): mémoire visuelle en + de la kinesthésie.
Plus tard, vers 9/10 ans, j'ai eu l'occasion, lorsqu'on y allait en famille 1 w-end, de m'amuser sur le piano de l'une de mes tantes. Et là, j'arrivais à jouer des 2 mains des mélodies simples avec accompagnement de base. Et puis j'ai continué pendant une courte période quand j'ai eu un "Bontempi" de 11 à 12 ans (il a très vite décédé d'ailleurs

).
Toujours ces mémoires combinées: auditive et emplacement des sons sur le clavier.
La lecture du post de Joël m'éclaire un peu car si mon prof se pose parfois des questions, pas moi: c'est comme ça et je n'ai jamais pris le temps de trop me poser la question. Ca me forcera à réfléchir un peu
En tout cas, ça explique pourquoi je ne progresse pas très vite en solfège.
Depuis que je prends des cours avec mon second prof, je crois quand même avoir avancé mais j'ai l'impression de
"tricher" parfois: quand c'est un morceau connu ou lorsque mes profs tentaient de me "piéger" avec des morceaux que je n'ai jamais entendus mais que l'on trouve facilement sur youtube et que j'écoute en boucle pour
mémoriser la mélodie.
Enfin, l'autre problème (qui en découle peut-être?), c'est que je suis incapable de jouer un morceau devant du monde (même toute seule quand il est terminé) si j'ai une partition ouverte devant moi: elle m'angoisse et me paralyse. Le solfège me panique.
D'où une motivation supplémentaire pour mon cerveau de mémoriser rapidement son/notes et positionnement des mains.
Moralité (NOX), je suis paumée quand je dois reprendre en milieu de morceau par ex. Note d'espoir, ça devient moins difficile au fur et à mesure de l'apprentissage, surtout avec mon nouveau prof depuis 2 ans. Alors de là à retranscrire une partition, c'est carrément impossible.
Quand à la position / Posture, je peux vous dire qu'une tendinite incite à remettre les choses à l'endroit.
Ancienne posture: dos rond, épaules remontées et cou hyper noués, poignets pas souples, doigts "inoccupés, pouce tendus voire carrément en l'air...Terrible! En plus, je "tressautais" aux passages un peu vifs comme une grenouille montée sur ressort!
Améliorations depuis la tendinite: meilleure prise de conscience du corps, réflexe de détente des épaules, du cou, travail sur la détente des doigts, la souplesse des poignets, la "libération" des bras. Bref: travail sur la DETENTE en essayant d'éviter la mollesse, prendre conscience de son corps. Mes tendons n'ont pas vu passer L'op 18 de Chopin alors que j'avais un peu les jetons que ça réveille le truc.
j'ai commencé à regarder les 15 premières mn de la conférence postée par Nem, c'est très intéressant même si c'est surtout du rapport au son dont il semble s'agir. Mon prof me fait aussi travailler tout ça.
En tout cas, ce post m'intéresse beaucoup car il s'intègre parfaitement dans ce travail global que je tente d'effectuer depuis plusieurs mois. Peut-être pourra t-il m'aider à continuer dans la bonne voie?
Désolée pour la longueur...C'est mortel de se taper un tel discours!...Mais si ça peut au moins servir à illustrer les 2 versants du sujet (cerveau et corps)...comme une sorte de cas pratique....