Bonjour Opus48,
Un vrai plaisir de te lire et bienvenue sur le forum. Ce fil est surtout active dans ma tête. Julien, qui a posté un témoignage très impressionnant (deuxième sur ce fil) montre une discipline et une façon de penser ou procéder qui était inimaginable pour moi, ça m'a marquée et intriguée.
J'ai prévu écrire sur ce fil après quelque mois de plus, mais puisque tu nous invites, me voilà. J'ai joué exactement les mêmes années de ma vie que toi, de 7 à 17 ans (aux Etats-Unis), avec des cours des profs pas mal mais rien extraordinaire, comme moi en pianiste. Mais mes études et puis le travaille m'a amené dans les états ou les pays différents, et mon piano - un petit piano d'étude américain Baldwin - est resté avec mes parents. J'avais pendant ces vingt dernières années seulement un petit synthé de quelques touches que je n'utilisais presque pas, une fois par semaine au grand maximum, c'était trop frustrant de jouer, il ne ressemblait guère à un piano.
Quand j'ai vu, il y a quelques années, un numérique avec un clavier de 88 touches et un toucher qui ressemblait à un piano chez une copine, j'ai prévu acheter un, surtout parce que j'ai enfin commencé à sentir chez moi en France, et j'ai installé pour la première fois trois années de suite dans le même endroit. Voilà le plan, un numérique qui ressemble à un piano. Mais la vie amène les splendeurs, avec de la chance. Je suis allée à une fête pour une copine qui partait à l'étranger, et le hôte avait un Gaveau quart de queue magnifique. Je n'arrêtais pas de l'admirer toute la soirée. Je n'aurais jamais imaginé que les pianistes pouvaient jouer sur une antiquité aussi belle, et je ne pouvais pas arrêter d'y penser. Quand j'ai essayé mon Pleyel, qui était au prix raisonnable même si hors budget, je me suis inscrit avec Piano Majeur avec un coup de cœur et plein de questions. Ils m'ont guidé à merveille, notamment Mona qui vient de mettre en ligne son Pleyel en photos sous Instruments, le fil "Enfin Félicien" et Koll qui connaît bien l'instrument. On peut dire que le destin était fait pour que je trouve ce piano, j'ai appris apprécier les beautés anciennes en vivant en France, ce qui m'a aidé à enfin sentir bien en restant en France. Et pour la première fois dans ma vie, je n'ai plus les bougeottes, je veux jouer du piano, je ne veux plus aller très loin où je ne peux pas déménager mon amour, mon 3bis.
J'insiste sur l'instrument, parce que non seulement c'est comment je me trouve ici, mais également le piano fait une énorme différence en inspiration, pour mon écoute et mon jeu. Quand j'ai joué du piano pour mes cours surtout sur les Steinway, ça ne changeait pas l'effet sur moi. Un jour, mon prof a changé de salle, j'ai joué sur un piano à queue Kawai, et les notes de ce morceau de Schubert sonnaient comme les petites cloches, je l'aimais beaucoup. J'ai parlé de cet effet à mon prof, mais elle n'a pas encouragé la discussion, elle n'avait pas grande chose à dire même par rapport les pianos. C'est dommage, parce que cette sensibilité est importante et contribue beaucoup au jeu, et j'ai commencé à la développer avec l'achat de mon piano et avec Piano Majeur, surtout le fil "Sur quel piano est-ce joué?"
Ces quatre derniers mois, je vis Piano comme je n'ai jamais vécu dans ma vie, je suis obsédée, et quand je ne joue pas sur MON piano, c'est aussi sa sonorité qui me manque. J'adore le timbre, ces notes, de tel point qu'en vacances j'ai écouté un enregistrement de moi-même juste pour écouter mon piano. Je joue presque chaque moment qui est acceptable pour les voisins quand je peux. Des jours c'est seulement une heure, mais ça peut aller jusqu'à 3 ou 4 heures. Et quand je prend des pauses, c'est souvent sur Piano Majeur. Piano Majeur est ma lumière. J'ai beaucoup lu des anciens fils (comme toi apparemment) et maintenant je suis les fils, leurs conseils, leurs discussions et j'écris (de trop

). Ils m'inspirent, ils répondent à mes questions, même bêtes, ils me guident, ils sortent des conseils géniales pour moi même quand je répondais simplement à quelqu'un d'autre. (Aussi, ils me harcèlent, ils m'embêtent, ils me taquinent, comme une grande famille qui s'aiment bien.

)
Tout a changé dans le monde du piano depuis que j'ai joué dans mon enfance, qui me permet de m'impliquer bien plus, notamment les partitions en ligne gratuitement et imprimable. C'est génial de lire un fil comme "Avec peu de notes..." et de jouer une partition juste après. Tous les morceaux que je travaille en ce moment sont inspirés par Piano Majeur. Sauf une pièce, que je m'appelle ma belle et ma bête, Largo de Sonate 3 de Chopin. Je suis tombée pour ce morceau en écoutant un CD de Yundi Li en attendant mon piano, et je voulais jouer ce morceau. Maintenant je le joue (note: je n'ai pas dit "bien"). Pour le moment je suis dans les bras de "sirènes de pianotage" comme Katy les appellent, mais ça me va tellement bien, je ne sais pas si je les échapperai un jour ! Je n'ai pas besoin d'avancer avec les grands sauts, je n'anticipe pas être un vrai pianiste - mes mains tremblent énormément quand je joue devant le monde et je ne sais pas si un jour ça peut changer. J'avance simplement avec chaque morceau qui est nouveau est avec des éléments qui me défient plus ou moins. Je suis encore dans une période de découverte et enchantement. La simplicité d'enregistrer a changé les possibilités aussi. Les anges de PM m'ont demandé un enregistrement, j'ai fait. C'était surtout dans un esprit de partage, même si je ne me sens toujours pas à l'aise. Mais c'est bien de s'écouter. Je voudrais un jour m'investir plus tard dans un moyen simple et pas cher pour mieux m'enregistrer.
Comme toi, Opus, je n'ai pas de professeur, et je ne sais pas encore si/quand j'aurais. Pour le moment je découvre des œuvres que mon ancien prof aurait jamais choisi pour moi. Elle avait tendance de ne pas choisir les morceaux assez difficiles pour X raison ou d'autre, et malheureusement elle négligeait complètement la période que je préfère, romantique. Donc j'ai quasiment toujours joué les morceaux qui m'emballaient pas ou qui me donnaient pas un grand défi ou les deux. J'ai juste une chose à te dire par rapport un prof. C'est possible de trouver un bon prof qui accepte de te guider dans les morceaux que tu veux jouer, mais ce n'est pas tous les professeurs qui le permettent, et il y a les détracteurs dans le forum qui considèrent un prof qui dit "oui" sont les commerçants...je ne rentre pas trop dans ce débat (tu peux trouver sur les fils actives ou anciens), mais je pense qu'un bon prof sait comment encourager en restant pragmatique pour comment aborder les difficultés et quand même exigeant dans la qualité du jeu. Voilà, c'est beaucoup à demander, peut-être pourquoi je n'ai pas vraiment commencé le travaille énorme pour trouver LE prof. Surtout que si ça ne colle pas, j'aurais du mal à dire au revoir, mais c'est mon problème.
Je te souhaite plein de joie avec la reprise du piano et un bel avenir avec Piano Majeur. Si tu sens ou prends seulement un dixième de tout l’émotion, l'inspiration et la gratitude que je me sens pour et grâce à eux, je crois que c'est déjà énorme.

“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington