
Je viens de découvrir un article du nouvel obs , un entretien de Leonhardt au sujet de son clavecin, c'est assez troublant

Car il se trouve que ce clavecin qu'il adorait a bien était fait en 1980 mais avec du bois du 18eme

Lisez plutôt:
N. O. - Et qu’avez-vous comme instruments, ici ?
G. Leonhardt. - Beaucoup moins qu’autrefois. J’en avais trop, et je ne les jouais pas. J’en ai encore trop. Ce merveilleux clavecin, ici, je ne le touche qu’une fois par mois, et encore. J’en ai un en bas, pour tous les jours, en quelque sorte, mon work horse…
N. O. - Celui-ci, ce n’est pas le Lefebvre ?
G. Leonhardt. - Ah vous êtes au courant… Le facteur de clavecins Martin Skowronek et moi voulions voir jusqu’où l’on pouvait aller dans la réplique d’ancien. Il avait des bois d’époque, et il a fait un faux ancien, où tout, jusque dans le plus petit détail, semblait authentique. Et qui s’est révélé sonner admirablement, beaucoup mieux que ses autres clavecins, qui sont pourtant tous des copies exactes. Il ne comprend pas pourquoi, d’ailleurs. Nous avons monté un petit canular, inventé qu’un facteur d’orgue et de clavecins de Rouen, Lefebvre, avait fait cet instrument.
N. O. - Mais tout le monde s’interrogeait sur ce Lefebvre, dont on ne connaissait aucun autre clavecin.
G. Leonhardt. - C’est pourquoi nous l’avons choisi. Et puis il était plus prudent, pour les fleurs peintes sur la table d’harmonie, de choisir un instrument de Rouen. Les peintres parisiens étaient trop connus. Et un jour, j’ai organisé un grand dîner avec d’anciens élèves, des spécialistes, des connaisseurs, et j’ai levé mon verre, et j’ai dit que ce n’était pas un ancien, mais un Skowronek.
N. O. - Pourquoi avez-vous révélé la supercherie ?
G. Leonhardt. - Parce que cela devenait une histoire trop grave, un faux. Même mes enfants n’étaient pas au courant. Ma femme et moi, nous avons pensé qu’après notre mort, ils allaient peut-être vouloir le vendre comme un Lefebvre du XVIIIe. Il fallait que cela cesse.