Yannis,
Puisque tu es un spécialiste du langage informatique, et qu'on est en plein dans la musique contemporaine, est-ce que tu connais la musique de Jean-Claude Risset ? Il a participé à la création de l'Ircam avec Boulez.
PS. J'espère que je ne vais pas me faire engueuler par Gastiflex pour déviationnisme chronique
Jean-Michel Verdier a écrit :Yannis,
Puisque tu es un spécialiste du langage informatique, et qu'on est en plein dans la musique contemporaine, est-ce que tu connais la musique de Jean-Claude Risset ? Il a participé à la création de l'Ircam avec Boulez.
PS. J'espère que je ne vais pas me faire engueuler par Gastiflex pour déviationnisme chronique :P :!:
Désolé, ma spécialité en tant qu'informaticien est plutôt le texte et la typographie. Je ne connais de Risset que ce que l'on trouve sur le Web. Tu pourrais peut-être nous en parler ? Voire mettre un petit MP3 en ligne ?
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
j'ai asisté à une conférence de Risset, et là... la technologie avance, il n'a pas réussi à faire marcher son appareil, donc, il n'a pas pu nous montrer ses compositions.
Je ne sias pas combien d'entre vous on déjà eu la chance de rencontrer des compositeurs, mais jusque là, les compositeurs que j'ai rencontré, Risset, Louvier, Leclerc, Texier, et j'en oublie, ne faisaient pas trop d'effort pour transmettre leur savoir et l'envie de faire découvrir leurs partitions aux étudiants.
tu dis "assez ludiques" donc, ce ne serait pas la collection jeux? je suis consciente que faire un catalogage n'est pas très intelligent, mais procédons par élimination...
louna a écrit :mais jusque là, les compositeurs que j'ai rencontré, Risset, Louvier, Leclerc, Texier, et j'en oublie, ne faisaient pas trop d'effort pour transmettre leur savoir et l'envie de faire découvrir leurs partitions aux étudiants.
ouaou ! tu as connu tous ces gens ?
penses-tu que ce comportement est dû à un élitisme égocentrique ou plutôt à des déceptions répétées suite à l'incompréhension du public ?
ET LA COLLE DOMINICALE ? on n'a toujours pas trouvé le nom de la collection (attention : je le veux et en hongrois et traduit en français)...
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
louna a écrit :tu dis "assez ludiques" donc, ce ne serait pas la collection jeux? je suis consciente que faire un catalogage n'est pas très intelligent, mais procédons par élimination... :?
Oui ! Et en hongrois ça donne ?
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
louna a écrit :mais jusque là, les compositeurs que j'ai rencontré, Risset, Louvier, Leclerc, Texier, et j'en oublie, ne faisaient pas trop d'effort pour transmettre leur savoir et l'envie de faire découvrir leurs partitions aux étudiants.
ouaou ! tu as connu tous ces gens ?
penses-tu que ce comportement est dû à un élitisme égocentrique ou plutôt à des déceptions répétées suite à l'incompréhension du public ?
Je ne sais pas à quoi ce comportement peut être dû.
ce qui est sûr c'est qu'ils sont pris dans leur musique, et qu'ils ont du mal à en sortir. J'en ai vu un qui était venu nous parler du sérialisme parce qu'il était sériel, et son évolution personnelle a fait qu'il s'en est détaché, et il nous racontait presque que ce passage était une erreur, c'est bizarre comme attitude.
Risset, lui, nous l'avons tous ressenti comme profondement égocentrique, mais il ne faut pas coller une étiquette sur les gens comme ça, je ne pense pas savoir ce qui peut les faire réagir ainsi. D'après tout ce que nous avons entendu, ils ont l'air de se foutre de la réaction du public. Il y a un public pour cette musique, des personnes qui font des thèses entières là dessus, et cela leur convient, ils ne font pas de promo, ça c'est sûr !
louna a écrit :
Je ne sais pas à quoi ce comportement peut être dû.
ce qui est sûr c'est qu'ils sont pris dans leur musique, et qu'ils ont du mal à en sortir. J'en ai vu un qui était venu nous parler du sérialisme parce qu'il était sériel, et son évolution personnelle a fait qu'il s'en est détaché, et il nous racontait presque que ce passage était une erreur, c'est bizarre comme attitude.
Risset, lui, nous l'avons tous ressenti comme profondement égocentrique, mais il ne faut pas coller une étiquette sur les gens comme ça, je ne pense pas savoir ce qui peut les faire réagir ainsi. D'après tout ce que nous avons entendu, ils ont l'air de se foutre de la réaction du public. Il y a un public pour cette musique, des personnes qui font des thèses entières là dessus, et cela leur convient, ils ne font pas de promo, ça c'est sûr !
Je pense que cette discussion pourrait faire un prochain topic intéressant : quelle place pour la musique contemporaine aujourd'hui dans le paysage musical ?
Kurtág vit actuellement à Bordeaux, il participe de temps en temps aux travaux d'une cellule de musique contemporaine de l'université de Bordeaux. Játékok est connu pour cette notation très spéciale, et pour le côté fortement ludique de la musique. Mon thésard, Hongrois lui-même, a joué certains de ces morceaux lors d'examens de piano. Il m'a dit : "cette musique était le paradis pour moi, et l'enfer pour mes parents..."
MERCI pour votre participation, et à la semaine prochaine pour une autre colle dominicale (voire "dominicaine", si dominique parvient à garder son titre) !
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
Padrix a écrit :Je débarque trop tard, mais de toute façon j’aurais répondu Louvier, faute de connaître ses pairs.
Connaissez-vous Henry Cowell, considéré comme le père du cluster (ou grappe, en français) ?
Voici une de ses pièces où, contrairement aux partitions proposées par Yannis, la technique du cluster est intégrée à une écriture relativement « classique ».
Je ne connaissais pas, mais c'est vrai que l'écriture est assez classique. Par moment, c'est même assez jazzy.
Padrix a écrit :Je débarque trop tard, mais de toute façon j’aurais répondu Louvier, faute de connaître ses pairs.
Connaissez-vous Henry Cowell, considéré comme le père du cluster (ou grappe, en français) ?
Voici une de ses pièces où, contrairement aux partitions proposées par Yannis, la technique du cluster est intégrée à une écriture relativement « classique ».
Je ne connaissais pas, mais c'est vrai que l'écriture est assez classique. Par moment, c'est même assez jazzy.
C'est très beau, on dirait des variations sur un air irlandais. J'ai lu qu'à l'époque on associait à tel point Cowell et les clusters, que Bartok lui a demandé, par écrit, l'autorisation d'utiliser lui-même des clusters dans sa musique...
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
Super cette pièce de Cowell !!
pour moi c'est une découverte.
Quant à Kurtag j'aimerais avoir l'avis de spécialiste : ces pièces sont elles un moyen de faire découvrir le piano aux enfants ? c'est à dire permettre un contact encore plus direct avec le son par l'intermédiaire du corps ?
Est ce que des adultes jouent ces pièces aussi par jeu ?
Bonsoir. Je vois que j'ai bien fait de passer à midi avant de repartir !
C'était bien Kurtag.
Pour te répondre, Jimmick, oui, c'est une véritable méthode pour faire découvrir le piano aux enfants. Simplement, ça ne leur apprend pas le solfège et les tonalités !
En général, ils aiment ça.
Pour ce qui est de la musique de notre temps, je vous rappelle que je vous ai signalé une radio du net, canadienne, MTM radio : http://www.mtmradio.ca/
J'y suis abonnée, et j'y découvre des musiques passionnantes. Entre autre les études pour piano mécanique de Nancarrow, en coffret chez Vargo, et les pièces de Georges Crumb, et d'autres !
caminante, no hay camino, se hace camino al andar. Veritas odium parit, obsequium amicos