Musique mécanique : et alors ?

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alex2612
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Re: Musique mécanique : et alors ?

Message par alex2612 »

ah bon . j'ai vraiment l'impression que c'est une machine qui débite les notes ?
qu'elle preuve as tu ?
il s'est probablement servi du séquenceur vu que c'est un fichier midi.
donc c'est mecanique .Sinon ca rentre des rythmes abracadabrentesque . surtout pour editer une partition baroque.
sinon c'est comtemporain ou "content pour rien" .
babaz
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Re: Musique mécanique : et alors ?

Message par babaz »

« Il ne cria pas plus devant l’abîme qu’il n’avait crié devant les hommes. » L’Homme qui rit, Hugo
babaz
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Re: Musique mécanique : et alors ?

Message par babaz »

Bonsoir,

Je repasse sur cette discussion que Vavavoum! avait généreusement et avec pétillance abreuvée.

Pour revenir un instant au logiciel Domino : il me semble bien qu'il s'agit bien d'un programme où l'on saisit, à l'écran, la durée de telle ou telle note pour tel ou tel jeu.

Sur les normes sentimentalistes très en vogue, je vous comprends.
Mais peut-être les musiciens baroques baignaient-ils dans un univers où trônaient d'autres normes éventuellement aussi étouffantes ? Normes aussi aptes, à leur manière, à camisoler cette créativité ?
Modifié en dernier par babaz le jeu. 16 févr., 2012 15:05, modifié 1 fois.
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Youpjoseph
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Re: Musique mécanique : et alors ?

Message par Youpjoseph »

Bach mécanique....

Si c'était réellement le cas, s'il suffisait de taper juste les notes en rythmes, les élèves n'auraient plus de problèmes à le jouer parfaitement.
Or, c'est pas le cas, j'en connais très peu qui interprètent bien Bach... (et je les comprends, parce que c'est très difficile)

Cela dit, si Bach n'est pas dégueulasse joué par un PC, c'est parce qu'il a cherché la perfection de la forme.
Même un élève qui n'aurait que les notes, aurait quelque chose d'audible.
Mais pour avoir quelque chose de beau, il faut aller plus loin. Et c'est le but du musicien non, de chercher plus loin, et rentrer dans les détails?
C'est pas en ne regardant que la surface qu'on arrivera à faire quelque chose de vraiment beau. Que ça soit dans du baroque, ou dans du romantique.
Parce que le romantique, sous prétexte d’interprétation, se transforme souvent en n'importe quoi...


http://youtu.be/czMLdOxOhds
Un ordinateur sait il faire ça tout seul?
Vavavoum!
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Re: Musique mécanique : et alors ?

Message par Vavavoum! »

Mais en effet comme cela a été rappelé précédemment, MIDI n'est qu'un protocole, et l'on peut enregistrer un fichier MIDI à la souris (ou même écrire le fichier midi en code sur un clavier dans un fichier texte si l'on en a la maîtrise), ou bien jouer au clavier ou sur n'importe quel autre instrument midi. Ainsi, ces enregistrements ne sont pas joués au pc nécessairement, ils sont peut-être enregistrés (bien ou mal, c'est une autre histoire...) en direct, au clavier (et même, éventuellement, corrigés par la suite pour effacer une fausse note ou rattraper un couac quelconque). Et dans ce cas il n'y a virtuellement pas de différence entre ce qui a été joué et ce qui est reproduit, à ceci près que la souplesse du MIDI permet, outre de réécouter l'enregistrement, d'en changer l'habillage sonore (par exemple, de changer le son du piano tout en conservant la partition telle qu'elle a été enregistrée). Cela parait difficile à comprendre si l'on est loin de ces techniques somme toute assez usuelles, mais enfin continuer à répéter des âneries sur Bach joué par un pc, ou de la musique mécanique, c'est un brin borné (et complètement faux une bonne fois pour toutes!)

Pour ce qui est du carcan de l'interprétation musicale aux XVII° et XVIII° siècles, certainement il y avait un cadre, mais ce cadre stipulait une liberté très grande, au moins certains milieux où se pratiquait la musique. Ceci explique peut-être pourquoi il est très courant de comparer la période baroque (te même à l'ars nova qui la précède) à la période du XX° siècle où s'est épanoui le jazz : dans un cadre, une très grande inventivité de variations. A cet égard, c'est plutôt le classicisme avec ses élans romantiques qui fait figure d'exception : la nature même héroïque du romantisme entraîne l'idée d'une histoire orientée selon un dessein unique (qui se révèle tragiquement au milieu du XX° siècle...), d'où l'esprit de sérieux, les grands sentiments, le pathos, la reproduction bourgeoise de l'interprétation et tout le commerce "prestigieux" des pianos en Europe continentale (contrairement à l'Angleterre où l'instrument est avant tout un instrument populaire au XIX° et XX° siècles.)

Peut-être s'imagine-t-on mal aujourd'hui la liberté de mœurs, de conception, de mouvement, du XVII° siècle, dans notre époque basse de plafond et hyper-normée, même musicalement, avec ses écoles, ses interdits ("ton solfège d'abord!"), sa fermeture esthétique ("hors Schubert et Beethoven, point de salut!") et son conservatisme buté ("Les pianos chinois ne valent rien à priori!")
Dans la série des messages que j'aurais préféré ne pas écrire...
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