Bonusmalus a écrit :
Ces arguments sur l'élitisme sont également utilisés concernant l'école. Or il n'en est rien et on assiste plutôt à une baisse généralisée du niveau alors qu'en sélectionnant les meilleurs, on élimine les plus faibles et le niveau de ceux qui sont évalués est supposé augmenter. La musique suit la tendance générale de l'enseignement mais avec un temps de latence (par exemple, les CHAM qui pour s'ouvrir recrutent plus d'élèves, les foutent à 3 par cours d'instrument et pour ne pas être élitistes, arrêtent quasiment d'évaluer les élèves ou d'exiger d'eux du travail). Ce n'est pas l'enseignement de la musique qui est élitiste, c'est la société qui réclame d'arriver au niveau même niveau d'excellence mais qui ne supporte plus la contrainte. Tout cela étant agrémenté de politique de réduction des coûts qui ne se cache d'ailleurs plus pour dire son nom. C'est l'habituelle alliance mortifère entre une partie de la droite qui ne voit que l'argent et une partie de la gauche qui ne fonctionne que par utopies. Elle parsème l'histoire de France et a toujours laissé les plus faibles sur le carreau.
J'approuve avec vigueur.
Mais j'avoue que de mon côté, je ne comprends vraiment pas ces critiques. Pour moi ça n'est pas l'enseignement qui est à remettre en cause, mais
certains enseignants/établissements.
Pour ce qui est du solfège, j'avoue que ça me semble logique. Je ne pense pas que les difficultés logistiques entrent tant que ça en jeu, puisque à ma connaissance il est beaucoup plus difficile actuellement de trouver des profs de solfège que des profs de piano.
D'un point de vue purement didactique, oui je pense qu'on peut apprendre le solfège en même temps que l'instrument, mais on ne progresse pas à la même vitesse. Quand on se retrouve pour la première fois devant un piano, qu'on entend plein de sons, qu'il y a plein de touches, qu'on arrive à peine (voire pas du tout) à entendre si une note est plus haute ou plus basse qu'une autre, on a besoin de repères. Si on commence à savoir un peu les notes, on sait déjà un peu de quoi on parle, on peut se baser sur quelque chose d'un peu plus concret pour progresser.
C'est un peu facile de se dire "mon gosse n'aime pas le solfège, moi je n'aimais pas non plus, c'est nul, faudrait l'enlever ça sert à rien". Oui la théorie, c'est toujours moins rigolo que la pratique, mais si on veut progresser, eh bien il faut faire des concessions.
Et c'est valable dans tous les domaines. Quand tu fais du foot, on te fait faire des tours de terrain. Eh oui...On ne peut pas se contenter de faire des matchs avec ses potes pour progresser.
Mettre le plaisir présent au premier plan de toutes les décisions, ça n'est pas forcément la meilleure méthode.
Et puis ne vous en faites pas, je pense que si on apprenait directement sur l'instrument, il y aurait toujours des d'enfants qui abandonnent...Pas la peine d'accuser qui que ce soit, ça n'est pas un échec. Certains enfants n'aiment pas alors ils arrêtent, d'autres continuent. Je pense que c'est indépendant du système d'enseignement.
PS : Personne ne faisait de musique dans ma famille, et je suis quand même allé relativement loin je trouve. Je ne pense pas être une exception, c'est le cas de beaucoup de musiciens que je connais.