Ashiro a écrit :Ah bon ? Pourtant j'ai un prof qui me dit de jouer avec les avant bras, et trouver la puissance dans les avant bras et non dans les doigts c'est quel méthode ça ?
Ca c'est plutot l'ecole Russe. Mais comme je l'ai dit plus haut, je ne suis pas du tout sur de tout cela...
Quoi qu'il en soit, tout cela est a mon avis maintenant depassé. Les avant bras sont importants, pour la puissance, la vitesse, la precision, tout comme les doigts, pour la regularité, le toucher, etc etc
Natty, si par trempe tu entends "connus", daccord. Mais aujourd hui si tu demandes au quidam lambda un nom de pianiste, personne ne te dira richter ou horowitz, tu auras droit à klang klang ou grimaud. Donc pour moi le rapport entre "trempe" et célébrié est vraiment extrèmement maigre....
j'ai eu la chance de l'entendre en concert au festival de piano d'Elne, et j'ai découvert un très grand pianiste.
j'aime beaucoup son jeu, et même sa musicalité, je pense qu'il faut faire l'effort de le découvrir mais pas uniquement par des vidéos.
Pour moi Katsaris est un grand pianiste qui a plutôt bien évolué depuis 30 ans, en élargissant son répertoire et en enrichissant ses possibilités expressives, donc ses possibilités techniques, déjà immenses au départ. Je pense qu'on ne peut pas vraiment séparer technique et musicalité, car l'un ne va pas sans l'autre, et quand on entend une interprétation qui ne nous satisfait pas, il n'est pas si facile de préciser si ce sont les moyens pianistiques ou la compréhension de l'œuvre qui font le plus défaut. Par ailleurs on ne peut pas reprocher à un pianiste d'être capable de jouer un répertoire difficile.
Par ailleurs on a le droit de dire qu'on n'aime pas Horowitz ou Richter ou tel autre… mais rien de plus. Horowitz est un immense pianiste, qu'il est de bon ton de décrier, qui a sorti de son instrument des sons inouïs, même si ses partis pris sont parfois agaçants. Ceux qui ont eu la chance de l'entendre en concert (ce n'est pas mon cas) disent que ses enregistrements ne rendent pas bien compte de ce qui se passait effectivement ; je trouve qu'on s'en approche un peu plus avec les vidéos (je suis d'une génération où on n'aimait pas du tout Horowitz dans les conservatoires, mais bon… il faut bien un jour se faire une idée soi-même).
Réduire Cziffra à une grosse technique de piano n'est pas réaliste. Il avait de l'humour en musique et une façon de faire sonner le piano très personnelle.
Tous ces pianistes, et bien d'autres, sont des "bêtes de scène". Après, on peut se rappeler un concert qui nous a particulièrement ému chez l'un (Guilels à l'amphithéâtre de la rue Assas à Paris en 1975, ou 76, ça reste un de mes plus grands souvenirs) et pas chez un autre (ils ne peuvent pas être géniaux chaque fois qu'ils jouent).
tharaud n"est pas un grand pianiste il ne joue rien de difficile. qui oserait dire cela ? c'est ridicule .
Je partage completement ton avis JPS.....
seul la musique est importante et ce que l'on 'tire" de son instrument au service du compositeur (on a tendance a l'oublier.)
natty_dread78 a écrit : J'aimerais beaucoup etre fan d'un pianiste francais autant que je le suis d'Horowitz. Mais je n'en ai trouvé aucun a ce jour. Ca viendra peut etre. C'est aussi comme ca que j'ai ete formé. Pour tous les morceaux que j'ai joués, on (y compris ma prof) ne m'a jamais conseillé un pianiste francais. C'etait plutot: Rubinstein pour les nocturnes de Chopin (ou tout Chopin en fait), Barenboim pour Beethoven, Gould pour Bach, Cziffra pour Liszt, etc etc. Jamais on ne m'a conseillé un francais. C'est comme ca depuis tout petit. J'en suis naturellement venu a me dire: "on n'a pas de grands pianistes francais".
Capiche ?
J'ai entendu par plusieurs enseignants du conservatoire, que Jean-Philippe Collard était LA référence dans Fauré ...
natty_dread78 a écrit :Je me pose aussi beaucoup de questions sur l'ecole francaise. Je reproche aux pianistes francais (ou a l'ecole francaise) de manquer d'audace, de personnalité, d'etre trop peureux. Je l'ai vu dans l'enseignement que j'ai eu. "Reste au tempo", "arrete d'accelerer ou de ralentir", "tu joues trop fort", "trop doucement", "trop brusque", ou meme: "n'ecoute pas Horowitz, c'est n'importe quoi".
C'est justement la marque des pianistes comme Horowitz ou Cziffra: la personnalité et l'audace.
Ce que tu reproches à l'Ecole Française, tu peux le reprocher à toutes les Ecoles : aucune n'encourage ses élèves à sortir des sentiers battus ! Les pianistes qui ont cette attitude, à mon avis, ce n'est pas du fait de leur formation, mais plutôt de leur personnalité exceptionnelle ...
alex2612 a écrit :tharaud n"est pas un grand pianiste il ne joue rien de difficile. qui oserait dire cela ? c'est ridicule .
Je partage completement ton avis JPS.....
seul la musique est importante et ce que l'on 'tire" de son instrument au service du compositeur (on a tendance a l'oublier.)
C'est vrai qu'il joue un répertoire très accessible (il veut faire du chiffre d'affaire ), mais je suis persuadé qu'il sait jouer du répertoire virtuose de haut niveau. Après tout, n'est il pas sorti d'un CNSM (ce diplôme est une reconnaissance de ce niveau non ?) ?
D'ailleurs toute ces stars médiatisés, vous pensez qu'elles peuvent choisir leur répertoire ou c'est leur manager qui leur dicte "tu me jouera Scarlatti parce que c'est plus en vogue en ce moment" ?
Ashiro a écrit :
C'est vrai qu'il joue un répertoire très accessible (il veut faire du chiffre d'affaire ), mais je suis persuadé qu'il sait jouer du répertoire virtuose de haut niveau
Je pense que la remarque d'alex était ironique. Il joue du virtuose Tharaud. Il a une intégrale Ravel par exemple.
Et puis de toute façon, on peut produire une interprétation de très haut niveau sur un morceau "simple". J'aimerais bien être capable de jouer Satie comme lui, et Scarlatti comme Horowitz...
nox a écrit :[Et puis de toute façon, on peut produire une interprétation de très haut niveau sur un morceau "simple". J'aimerais bien être capable de jouer … Scarlatti comme Horowitz...
Je trouve que la vidéo rend bien mieux compte qu'un simple enregistrement audio de la tension générée par son interprétation et des risques extrêmes qu'il prend au niveau de la sonorité (faire des pianissimo de cette portée sans un seul trou relève d'une très haute "technique"). Essayons d'imaginer de quelle façon il a maintenu son public en haleine pendant un tel concert. Sa façon de saluer en arrivant n'est peut-être pas recommandée pour tous…
Quel pianiste (Horowitz)! Pour moi, il a toujours été une des références du monde pianistique.
Lorsque je suis sortie du conservatoire, j'avais des vues très précises sur la manière de jouer. Très académiques on va dire! Puis un jour, je me suis heurtée à Glenn Gould. Tellement déboussolée par ses interprétations de Bach (qu'il ne nous aurait certainement pas été permis de faire au conservatoire), que j'ai dû revoir complètement ma façon de considérer l'art musical. J'avoue que je suis loin d'avoir résolu toutes ces questions que sont: Comment doit-on interpréter une oeuvre? Quelle marge de liberté à l'interprète? Sommes-nous conditionnés par une vue plus ou moins unique de telle ou telle oeuvre? Doit-on rejeter systématiquement celui qui ose avoir une regard différent sur une oeuvre? Que transpire de ces génies musicaux au travers de leur interprétation?... Mais aussi quel est donc ce milieu de pianistes que nous sommes? Prêts à aduler ou à lapider? A défier ou à jalouser? Nous avons un regard caustique, parfois intraitable, dur.
In fine, je vote pour qu'il y ait encore des Katsaris, Gould, Horowitz, Hamelin... Mieux vaut jeter un pavé dans la mare, que de laisser l'uniformité s'installer... D'un avis qui n'engage que moi!
Marie-france a écrit :Lorsque je suis sortie du conservatoire, j'avais des vues très précises sur la manière de jouer. Très académiques on va dire! Puis un jour, je me suis heurtée à Glenn Gould. Tellement déboussolée par ses interprétations de Bach (qu'il ne nous aurait certainement pas été permis de faire au conservatoire), que j'ai dû revoir complètement ma façon de considérer l'art musical. J'avoue que je suis loin d'avoir résolu toutes ces questions que sont: Comment doit-on interpréter une oeuvre? Quelle marge de liberté à l'interprète? Sommes-nous conditionnés par une vue plus ou moins unique de telle ou telle oeuvre? Doit-on rejeter systématiquement celui qui ose avoir une regard différent sur une oeuvre? Que transpire de ces génies musicaux au travers de leur interprétation?... Mais aussi quel est donc ce milieu de pianistes que nous sommes? Prêts à aduler ou à lapider? A défier ou à jalouser? Nous avons un regard caustique, parfois intraitable, dur.
Je me connecte un instant juste pour dire à quel pointje suis d'accord avec Marie-France. Je reconnais mon propre parcours dans ce post (moi ce n'était pas Glenn Gould qui m'a changé mais d'avoir entendu Alexander Paley en concert, et non au disque, nettement moins célèbre mais tout aussi déroutant).
L'intervention de Marie-France que tu cites me rappelle ce que m'avait dit une prof de l'école normale de musique de Paris, alors que je lui disais ma fascination pour Glenn Gould :
"grrr.... il nous en aura posé des problèmes celui-là..."
« Il ne cria pas plus devant l’abîme qu’il n’avait crié devant les hommes. » L’Homme qui rit, Hugo
babaz a écrit :"grrr.... il nous en aura posé des problèmes celui-là..."
oui il a posé des problemes à tous les dogmatiques, aux partisans d'une orhtodoxie pseudo-historique de l'interprétation de Bach.
il a eu le courage de débouler et de dire "je vais jouer Bach comme je le sens, comme je le veux et je vous emm...."
« L'inconvénient du piano, c'est que chaque bonne note est située entre deux mauvaises. » A.Schnabel