Ravi que cela vous plaise
Oui, Clara Schumann a toujours été "victime" des préjugés et de la bienséance de son époque: une femme ne devait pas composer, point! C'était un métier d'homme et il n'y avait pas à discuter à l'époque. Comme en témoigne la lettre d'A.Mendelssohn à sa fille Fanny le 16 juillet 1820: «
la musique sera peut-être pour lui (Felix) une profession mais pour toi elle ne peut et ne doit être qu'un agrément. »
Partagée entre son rôle d'épouse, de mère, tiraillée par les taches ménagères et son activité de concertiste, Clara avait bien assez à faire... Elle côtoyait des musiciens de haute volée: Félix Mendelssohn, Robert, Johannes Brahms, Joseph Joachim. Que pouvait-elle donc apporter de plus, elle, une "simple" femme?!
Pourtant, quand on retrace toute son œuvre, on est bel et bien surpris par la qualité de ses compositions. Elles sont rudement bien menées, les thèmes ont cet élan passionnel, le piano y est sublimé. Robert l'encourageait même à composer à la différence même de Félix qui n'hésitait pas à signer de son nom les œuvres de sa sœur.
Bref, on se rend compte de tout le dilemme intérieur de Clara: juste parce qu'elle était née femme par le hasard de la nature, ses œuvres ne pouvaient être qu'inférieures à celles d'un homme, elle était même parvenue à s'en persuader en témoigne la citation que tu partages, Jean-Michel, lors son mariage, en 1840 (elle avait à peine 21 ans).
Pour conclure, je citerai Liszt à propos de Marie Jaël: "
s’il y avait un nom d’homme sur vos partitions, elles seraient sur tous les pupitres d’Europe !" là-aussi, sans commentaires
