Vous est-il déjà arrivé de vous sentir découragé avant de commencer à travailler un nouveau morceau ?
De baisser les bras devant la masse de travail qu'il va falloir fournir ?
D'avoir envie de dire à votre prof : pitié pas celui-là.
De l'écouter et de se dire que jamais je n'arriverai à le jouer à ce tempo ou comme je le voudrais. Alors à quoi bon ?
Mon état d'esprit de ce soir devant le 3ème mouvement de la sonatine de Ravel.
Si vous pouviez me remonter le moral
Cette sensation se dissipera toute seule dès la première demi-heure de travail...
En cas de gros coup de blues, écouter le morceau pour s'en imprégner, pas du tout dans l'idée "je vais devoir jouer ça" mais "mon dieu comme c'est beau".
Se dire qu'on a le temps. La seule seul vraie durée est celle de la préparation du morceau. Les autres durées sont inhumaines, artificielles, étrangères, hostiles.
Se rappeler des petits exploits passés.
Se mettre au piano, là, tout de suite, sans attendre, ouvrir la partition, la conquérir.
Sentir l'appréhension devenir joie, secrètement.
En démontant les mécanismes, tout s'améliorera. On peut faire un parallèle avec l'apprentissage d'une langue. Ce qui semble un flot ininterrompu de syllabes absconses va s'articuler en unités sémantiques dont le maniement et l'entendement n'aura de cesse de croître au fur et à mesure de la pratique. Aie confiance en tes capacités. Rappelle-toi qu'en s'immergeant dans un morceau, on en saisit la logique. A partir de là, tout va plus vite.
Ps : aborder simplement l'oeuvre, la séparer, la morceler, la décomposer, c'est se donner les armes qui firent un jour tomber une formidable forteresse médiévale en Normandie. Oui, oui... On se sent d'humeur lyrique, aujourd'hui.