Des cours -très- particuliers :
- egtegt
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- Mon piano : Blüthner 2m10 et Casio PX110
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BM, sincérement, si je peux te donner un conseil : prend un prof !
J'ai été longtemps autodidacte, avec un bon prof, les progrés sont nettement plus rapides, et il faut être honnête, j'ai appris des choses que je n'aurais probablement jamais apprises. En particulier sur l'interprétation.
Je me suis rendu compte grace à elle qu'il y avait beaucoup plus de choses sur une partition que simplement des notes et des nuances. Plein de choses sont sous-entendues.
Et je ne parle pas des différentes techniques qui permettent d'obtenir un son différent du piano.
Bref, je trouve que ça vaut le coup de chercher un prof, quitte à en essayer plusieurs.
J'ai été longtemps autodidacte, avec un bon prof, les progrés sont nettement plus rapides, et il faut être honnête, j'ai appris des choses que je n'aurais probablement jamais apprises. En particulier sur l'interprétation.
Je me suis rendu compte grace à elle qu'il y avait beaucoup plus de choses sur une partition que simplement des notes et des nuances. Plein de choses sont sous-entendues.
Et je ne parle pas des différentes techniques qui permettent d'obtenir un son différent du piano.
Bref, je trouve que ça vaut le coup de chercher un prof, quitte à en essayer plusieurs.
- BM607
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- Mon piano : YAMAHA : P120-num. + S4-1/4 queue 1m91
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Merci egtegt pour ton conseil,
tu n'es pas le seul à m'avoir donné ce conseil (je devrais dire le+la seul+seule) sur ce forum, et je me doute que celà m'apporterait, ou du moins celà me ferait gagner du temps dans mes recherches pour progresser, car étant assez têtu je pense avoir encore de la marge de progression par moi-même en étudiant seul (je vois ce que je suis capable d'endurer en sport, les milliers d'heures avec les dizaines de blessures, qui ne m'ont jamais découragé.. et j'ai même pas mal potassé les aspects théoriques, donc les études papier ne me font pas peur non plus).
Je suis également persuadé que celà pourrait être grandement profitable en m'évitant des erreurs qui se transforment en habitudes qu'il faut ensuite corriger ce qui est plus long.
Et c'est vrai que ces conseils sur ce forum m'ont amené à me re-poser la question avec plus d'intensité, alors que je n'avais pas envisagé la chose avant celà, ayant été autodidacte étant jeune mais là pour raisons financières (piano à cadre bois, acheté un prix dérisoire dans une vente aux enchères, études supérieures payées par des petits boulots toute l'année et 2 mois d'été et donc hors de question de me payer des cours...)
Mais plusieurs choses me bloquent :
- d'abord je suis assez perfectionniste, et j'ai du mal à me dire que je vais imposer un niveau aussi piètre à un prof, même si je sais que c'est son métier, le pauvre écouter des canards et des à-peu-près, je compatis à la douleur de ses oreilles et de son sens musical (penses donc : pas capable de tenir le début de la seconde partie du prélude 10 du livre 1 du clavier bien tempéré à mieux que 55-60 à la blanche ! Il faudrait du 80. Sans parler des fautes sur la première partie)
- ensuite mon orgueil en prendrait un coup d'avoir autant de remarques, mais là je m'y ferais vite, car toute critique constructive est la bien venue (par contre la critique pour la critique... pas longtemps). D'un autre côté une certaine fierté à arriver... pas très haut certes mais tout seul.
- ensuite le prof viendrait avec ses habitudes : du Hanon (ou du Cortot, ou du...) et comme j'ai lu ici que les avis sont pour le moins partagés, celà me ferait suer de m'y remettre. Je préfère passer tout mon temps sur MON prélude : car qu'est ce qu'il y a comme choses qu'on peut y travailler ! Ecarts -parfois gigantesques, merci mes grandes mains-, rapprochements, changements de doigts sur une touche, trilles, mains parallèles, régularité, legato... (c'est vrai que certains pensent que le premier livre a été écrit par BACH en partie pour servir d'exercices pour des pièces plus sérieuses, je me fais cette réflexion en ce moment). Donc pas sûr que celà colle de ce point de vue.
- ensuite un bon prof, comment le trouver ? Faire un test (50 millions de consommateurs, à moi) ? Ce que j'ai lu en-tête de ce post... Il faudrait qu'il m'apprenne le piano, mais m'aide à progresser en compréhension de la structure des morceaux, donc harmonie aussi, et là je te rejoins entièrement. Je ne me sens pas trop d'humeur à en essayer plusieurs (en fait l'idéal serait de les voir enseigner. C'est ainsi que j'ai fait pour les clubs de sport auxquels j'ai adhéré dans le passé)
- enfin, mes horaires de cadre donc à géométrie variable... si c'est pour être irrégulier et annuler trop de cours, mieux vaut m'organiser moi-même.
Donc périodiquement la balance penche d'un côté puis de l'autre. Un jour elle penchera vers un prof, j'en prendrais un... et s'il est bon selon mes goûts, étant lancé, je continuerais. Sinon, j'attendrais quelques années, à hésiter de nouveau.
Voilà, si j'ai été un peu long, c'est également dans l'espoir que ces digressions pourront servir à d'autres qui se posent la même question sur l'utilité d'un prof.
BM
tu n'es pas le seul à m'avoir donné ce conseil (je devrais dire le+la seul+seule) sur ce forum, et je me doute que celà m'apporterait, ou du moins celà me ferait gagner du temps dans mes recherches pour progresser, car étant assez têtu je pense avoir encore de la marge de progression par moi-même en étudiant seul (je vois ce que je suis capable d'endurer en sport, les milliers d'heures avec les dizaines de blessures, qui ne m'ont jamais découragé.. et j'ai même pas mal potassé les aspects théoriques, donc les études papier ne me font pas peur non plus).
Je suis également persuadé que celà pourrait être grandement profitable en m'évitant des erreurs qui se transforment en habitudes qu'il faut ensuite corriger ce qui est plus long.
Et c'est vrai que ces conseils sur ce forum m'ont amené à me re-poser la question avec plus d'intensité, alors que je n'avais pas envisagé la chose avant celà, ayant été autodidacte étant jeune mais là pour raisons financières (piano à cadre bois, acheté un prix dérisoire dans une vente aux enchères, études supérieures payées par des petits boulots toute l'année et 2 mois d'été et donc hors de question de me payer des cours...)
Mais plusieurs choses me bloquent :
- d'abord je suis assez perfectionniste, et j'ai du mal à me dire que je vais imposer un niveau aussi piètre à un prof, même si je sais que c'est son métier, le pauvre écouter des canards et des à-peu-près, je compatis à la douleur de ses oreilles et de son sens musical (penses donc : pas capable de tenir le début de la seconde partie du prélude 10 du livre 1 du clavier bien tempéré à mieux que 55-60 à la blanche ! Il faudrait du 80. Sans parler des fautes sur la première partie)
- ensuite mon orgueil en prendrait un coup d'avoir autant de remarques, mais là je m'y ferais vite, car toute critique constructive est la bien venue (par contre la critique pour la critique... pas longtemps). D'un autre côté une certaine fierté à arriver... pas très haut certes mais tout seul.
- ensuite le prof viendrait avec ses habitudes : du Hanon (ou du Cortot, ou du...) et comme j'ai lu ici que les avis sont pour le moins partagés, celà me ferait suer de m'y remettre. Je préfère passer tout mon temps sur MON prélude : car qu'est ce qu'il y a comme choses qu'on peut y travailler ! Ecarts -parfois gigantesques, merci mes grandes mains-, rapprochements, changements de doigts sur une touche, trilles, mains parallèles, régularité, legato... (c'est vrai que certains pensent que le premier livre a été écrit par BACH en partie pour servir d'exercices pour des pièces plus sérieuses, je me fais cette réflexion en ce moment). Donc pas sûr que celà colle de ce point de vue.
- ensuite un bon prof, comment le trouver ? Faire un test (50 millions de consommateurs, à moi) ? Ce que j'ai lu en-tête de ce post... Il faudrait qu'il m'apprenne le piano, mais m'aide à progresser en compréhension de la structure des morceaux, donc harmonie aussi, et là je te rejoins entièrement. Je ne me sens pas trop d'humeur à en essayer plusieurs (en fait l'idéal serait de les voir enseigner. C'est ainsi que j'ai fait pour les clubs de sport auxquels j'ai adhéré dans le passé)
- enfin, mes horaires de cadre donc à géométrie variable... si c'est pour être irrégulier et annuler trop de cours, mieux vaut m'organiser moi-même.
Donc périodiquement la balance penche d'un côté puis de l'autre. Un jour elle penchera vers un prof, j'en prendrais un... et s'il est bon selon mes goûts, étant lancé, je continuerais. Sinon, j'attendrais quelques années, à hésiter de nouveau.
Voilà, si j'ai été un peu long, c'est également dans l'espoir que ces digressions pourront servir à d'autres qui se posent la même question sur l'utilité d'un prof.
BM
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville
A. de Tocqueville
- egtegt
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J'ai une mauvaise nouvelle pour toi : J'ai la prof idéale pour toi ... mais elle habite à 500 km de chez toi
Mais ça veut dire aussi que ça existe, elle n'est tout de même pas la seule bonne prof de France.
Pour te donner du courage, j'ai trouvé une prof qui a trés peu d'idées préconçues, elle s'adapte trés bien aux éléves, à moi qui suit avide de théorie, ou à un ami qui lui ne veut même pas apprendre à jouer en lisant. Et elle n'utilise pas le moins du monde les livres d'exercices que sont le Hannon et autres, elle me fait faire des exercices, mais toujours dans un but trés précis et lié au morceau qu'on travaille.
Et j'ai la chance qu'elle s'adapte aussi à mes horaires, comme elle est avant tout prof au conservatoire, elle a peu d'éléves en dehors et donc nous n'avons pas d'horaire prédéfinis.
La perle je vous dis !

Mais ça veut dire aussi que ça existe, elle n'est tout de même pas la seule bonne prof de France.
Pour te donner du courage, j'ai trouvé une prof qui a trés peu d'idées préconçues, elle s'adapte trés bien aux éléves, à moi qui suit avide de théorie, ou à un ami qui lui ne veut même pas apprendre à jouer en lisant. Et elle n'utilise pas le moins du monde les livres d'exercices que sont le Hannon et autres, elle me fait faire des exercices, mais toujours dans un but trés précis et lié au morceau qu'on travaille.
Et j'ai la chance qu'elle s'adapte aussi à mes horaires, comme elle est avant tout prof au conservatoire, elle a peu d'éléves en dehors et donc nous n'avons pas d'horaire prédéfinis.
La perle je vous dis !

Quand j'ai repris le piano j'avais un prof vraiment laxiste qui se contentait de peu, peut être aussi par rapport à mon niveau !! mais qui n'avait pas la méthode pédagogique pour me faire progresser
puis ....
Sans le faire exprès j'ai connu un prof qui me convient et je dois dire qu'il est m^me mon maître car il m'a appris des tas de choses en musique où j'avais énormément de lacunes; cela va de la technique à des exercices rythmiques , au solfège en général . La chose que je possédais , c'était un bon déchiffrage, pour le reste, j'ai appris au fil des années !
Personnellement, je ne pourrais pas me passer de prof ! c'est sur qu'à mon niveau, je pourrais travailler seule des pièces mais je suis sure aussi que je bâclerai; tandis qu'avec elle , je prends toute la patience nécessaire et Dieu sait si ma prof en a pour m'écouter rabâcher la même chose et aller à mon rythme !!! ça fait 7 ans qu'elle m'apprend !
Pour répondre à BM, je pense que tu manifestes un peu d'orgueil vis à vis de la musique, que tu compares facilement au sport où tu parviens tout seul à faire des prouesses alors que rien n'est comparable;
La musique non seulement c'est un engagement physique mais aussi un engagement intellectuel doublé d'une grande part de sensibilité que l'on ne retrouve pas dans le sport ( la sensibilité ! )...C'est le tout réuni qui fait la difficulté des études de piano ; de plus on ne peut que rester humble et modeste devant le génie des compositeurs et qu'on est loin d'interpréter avec toute la justesse de leur écritue ; donc on peut très facilement accepter les critiques de son professeur qui , en plus, nous les fait pour les corriger !
Ensuite tout seul, il faut s'apercevoir des erreurs commises et c'est loin d'être évident alors tu dis que tu arrives tout seul mais si un prof t'écoutait il aurait surement des modifications à te proposer .
Tout cela dépend aussi de ce qu'on attend de ce que l'on souhaiterait produire ! c'est toujours pareil : soit on fait de l'à peu près , et on se satisfait de ce que l'on peut faire, soit on aimerait une version un peu plus correcte et plus conforme à l'écriture musicale des pièces et là , on a besoin d'un prof !
Pour te donner un exemple, j'ai 2 morceaux en cours que je joue normalement , ma prof me les fait encore travailler au métronome pour le rythme et je t'assure que cela change du tout au tout la valeur de ces pièces !!! Alors que toute seule, j'aurais surement arrêté là !
Je pense qu'un prof est indispensable pour les gens qui n'ont pas de nombreuses années de piano, comme nous ....
Un bon prof, ça ne se voit pas au 1er essai ; un bon prof se calque à nos possibilités et nos lacunes qu'il découvre au fur et à mesure et peu à peu va trouver la méthode ou les exercices qui nous feront progresser ! Il n'a pas forcément des habitudes ou des méthodes précises, il s'adapte ...un bon prof , ce n'est pas non plus un prof qui céde à tous nos caprices de pianistes . Ma prof a des élèves qui lui font la misère parce qu'ils ne veulent pas faire d'exercices techniques ou qui veulent jouer des morceaux hyper dificiles pour eux : on voit aussi le résultat....
J'espère que je n'ai pas été trop longue !!!!
puis ....
Sans le faire exprès j'ai connu un prof qui me convient et je dois dire qu'il est m^me mon maître car il m'a appris des tas de choses en musique où j'avais énormément de lacunes; cela va de la technique à des exercices rythmiques , au solfège en général . La chose que je possédais , c'était un bon déchiffrage, pour le reste, j'ai appris au fil des années !
Personnellement, je ne pourrais pas me passer de prof ! c'est sur qu'à mon niveau, je pourrais travailler seule des pièces mais je suis sure aussi que je bâclerai; tandis qu'avec elle , je prends toute la patience nécessaire et Dieu sait si ma prof en a pour m'écouter rabâcher la même chose et aller à mon rythme !!! ça fait 7 ans qu'elle m'apprend !
Pour répondre à BM, je pense que tu manifestes un peu d'orgueil vis à vis de la musique, que tu compares facilement au sport où tu parviens tout seul à faire des prouesses alors que rien n'est comparable;
La musique non seulement c'est un engagement physique mais aussi un engagement intellectuel doublé d'une grande part de sensibilité que l'on ne retrouve pas dans le sport ( la sensibilité ! )...C'est le tout réuni qui fait la difficulté des études de piano ; de plus on ne peut que rester humble et modeste devant le génie des compositeurs et qu'on est loin d'interpréter avec toute la justesse de leur écritue ; donc on peut très facilement accepter les critiques de son professeur qui , en plus, nous les fait pour les corriger !
Ensuite tout seul, il faut s'apercevoir des erreurs commises et c'est loin d'être évident alors tu dis que tu arrives tout seul mais si un prof t'écoutait il aurait surement des modifications à te proposer .
Tout cela dépend aussi de ce qu'on attend de ce que l'on souhaiterait produire ! c'est toujours pareil : soit on fait de l'à peu près , et on se satisfait de ce que l'on peut faire, soit on aimerait une version un peu plus correcte et plus conforme à l'écriture musicale des pièces et là , on a besoin d'un prof !
Pour te donner un exemple, j'ai 2 morceaux en cours que je joue normalement , ma prof me les fait encore travailler au métronome pour le rythme et je t'assure que cela change du tout au tout la valeur de ces pièces !!! Alors que toute seule, j'aurais surement arrêté là !
Je pense qu'un prof est indispensable pour les gens qui n'ont pas de nombreuses années de piano, comme nous ....
Un bon prof, ça ne se voit pas au 1er essai ; un bon prof se calque à nos possibilités et nos lacunes qu'il découvre au fur et à mesure et peu à peu va trouver la méthode ou les exercices qui nous feront progresser ! Il n'a pas forcément des habitudes ou des méthodes précises, il s'adapte ...un bon prof , ce n'est pas non plus un prof qui céde à tous nos caprices de pianistes . Ma prof a des élèves qui lui font la misère parce qu'ils ne veulent pas faire d'exercices techniques ou qui veulent jouer des morceaux hyper dificiles pour eux : on voit aussi le résultat....
J'espère que je n'ai pas été trop longue !!!!

Plus que dans toute autre activité humaine un prof de musique est un mentor : pour les jeunes cela signifie que le prof leur apprend en même temps ce que c'est que la vie (puisque l'activité musicale joue un rôle prépondérant à la perception que l'on a du monde et de notre place dans celui-ci). Pour les moins jeunes le prof a une responsabilité encore plus importante : leur fournir un équilibre entre passion et contrainte, entre les hautes sphères de la musique et les basses sphères du monde réel, entre technicité et musicalité, etc., etc.
Donc il faut déjà (et ce n'est pas la moindre des choses) que ce soit un être humain mûr, équilibré, conscient de ses forces et de ses faiblesses, convaincu de l'importance de sa tâche, capable d'amener l'élève plus loin qu'il a été lui même.
Comment reconnaît-on une telle personne ? L'intuition, mais aussi peut-être un petit travail de détective : quel a été son parcours (en particulier quels ont été ses profs à lui), pourquoi est-il là (et pas ailleurs), quels ont été ses élèves, qu'est-ce qu'ils en disent, que pense-t-il des autres profs et de leur enseignement... Arriver à le situer dans le panorama de profs de piano local, régional, national... Peut-être lui poser quelques questions bêtes pour voir ses réactions. Une chose est sûre : il faut être lucide et ne pas se laisser emballer, on aura tout le temps de le faire par la suite.
Je sais que ce message est plein de banalités, mon intention était de contribuer à une sorte de check-list pour ceux qui sont à la recherche d'un prof. Il est vrai que l'on ne doit pas hésiter de changer de prof quand on ne se sent pas satisfait, mais c'est comme pour les couples : le divorce est toujours légalement possible, mais une vie pleine de divorces est rarement une vie bien remplie...
Donc il faut déjà (et ce n'est pas la moindre des choses) que ce soit un être humain mûr, équilibré, conscient de ses forces et de ses faiblesses, convaincu de l'importance de sa tâche, capable d'amener l'élève plus loin qu'il a été lui même.
Comment reconnaît-on une telle personne ? L'intuition, mais aussi peut-être un petit travail de détective : quel a été son parcours (en particulier quels ont été ses profs à lui), pourquoi est-il là (et pas ailleurs), quels ont été ses élèves, qu'est-ce qu'ils en disent, que pense-t-il des autres profs et de leur enseignement... Arriver à le situer dans le panorama de profs de piano local, régional, national... Peut-être lui poser quelques questions bêtes pour voir ses réactions. Une chose est sûre : il faut être lucide et ne pas se laisser emballer, on aura tout le temps de le faire par la suite.
Je sais que ce message est plein de banalités, mon intention était de contribuer à une sorte de check-list pour ceux qui sont à la recherche d'un prof. Il est vrai que l'on ne doit pas hésiter de changer de prof quand on ne se sent pas satisfait, mais c'est comme pour les couples : le divorce est toujours légalement possible, mais une vie pleine de divorces est rarement une vie bien remplie...
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
- egtegt
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Yannis, je pense que tu as raison sur le fond mais je trouve que tu en fais un peu trop !
Un mentor ? C'est peut-être vrai pour toi, pour moi, il s'agit d'une prof, rien de plus. Je l'adore et je ne veux surtout pas rabaisser sa valeur en disant ça, c'est déjà pas mal d'être un bon prof, mais je ne la vois pas le moins du monde comme un mentor.
C'est peut-être plus vrai pour des éléves plus jeunes qui ont besoin de se faire guider, ou pour quelqu'un qui a décidé de faire de la musique sa vie.
Mais pour moi en tout cas, même s'il s'agit d'un de mes principaux passe temps, ça n'est qu'un passe temps, qui n'a pas une place prépondérante dans la perception que j'ai du monde.
Ou alors faudrait-il que je considére mon prof de macramé comme un mentor ?
Ce que tu dis est peut-être vrai pour quelqu'un qui se destinerait à devenir pianiste, mais pour un amateur comme moi, mauvais pianiste de surcroît, j'ai l'impression d'être dans un autre monde !
Un mentor ? C'est peut-être vrai pour toi, pour moi, il s'agit d'une prof, rien de plus. Je l'adore et je ne veux surtout pas rabaisser sa valeur en disant ça, c'est déjà pas mal d'être un bon prof, mais je ne la vois pas le moins du monde comme un mentor.
C'est peut-être plus vrai pour des éléves plus jeunes qui ont besoin de se faire guider, ou pour quelqu'un qui a décidé de faire de la musique sa vie.
Mais pour moi en tout cas, même s'il s'agit d'un de mes principaux passe temps, ça n'est qu'un passe temps, qui n'a pas une place prépondérante dans la perception que j'ai du monde.
Ou alors faudrait-il que je considére mon prof de macramé comme un mentor ?

Ce que tu dis est peut-être vrai pour quelqu'un qui se destinerait à devenir pianiste, mais pour un amateur comme moi, mauvais pianiste de surcroît, j'ai l'impression d'être dans un autre monde !
- BM607
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Bon, prenons les choses différemment. Je détaille pour mon cas propre, qui n’est pas forcément immédiatement transposable à chacun (en particulier le niveau pianistique importe probablement beaucoup) :
- est-ce qu’un prof de piano m’apporterait quelque chose dans l’immédiat pour l’apprentissage du jeu du piano en terme d’efficacité (c’est à dire en terme de temps passé sur le sujet par rapport au résultat obtenu) ? Oui clairement
- est-ce qu’un prof de musique m’apporterait quelque chose en terme de compréhension de la musique ? Oui clairement. A titre d’exemple, pour me reposer de mon prélude 10 du livre1 du WTC de BACH, j’ai réappris les notes de la gnossienne 4 de SATIE (j’adore SATIE) en 2 soirées (ce n’est pas un exploit), mais je n’arrive pas à la jouer ! Non pas le tempo (régularité OK au métronome), ni le legato ni l’égalité des sons, mais rien à faire, ce n’est pas cà, pourtant cela à l’air simple à jouer, et j’ai beau écouter des interprétations (j’ai celles de J.J. BARBIER et de Aldo CICCOLINI), même là çà ne va pas. Il faut que j’en écoute d’autres… un prof pourrait m’aider je pense à comprendre.
- est-ce qu’un prof me permettrai de voir encore plus de défauts ? Oui à coup sûr, il y a tellement de chose que je fais mal qu’il ne lui serait pas difficile de trouver sans même chercher. Actuellement je me concentre sur les plus grosses fautes, mais de temps en temps je travaille d’autres défauts moins « violents », mais j’ai plutôt l’impression dans ce domaine qu’un prof me surchargerait tellement j’ai de choses à revoir ! Dans ce sens, cela me freinerait plutôt pour en prendre un (d’abord éliminer les plus grosses fautes, évidentes, ensuite quand ce sera un peu plus propre, de l’aide).
- est-ce que je perds mon temps actuellement, c’est à dire le temps dont je dispose pour le piano et que j’occupe seul sans un prof est-il complètement perdu ? Non, même moi qui suis très critique dans ce que je fais me rends compte de progrès actuellement. Cela ne durera peut-être pas, mais c’est encore le cas
Autres points annexes :
- comparer le piano et le sport : je dois avouer que j’aime beaucoup cette association qu’on peut voir presque contre nature, car on rencontre sur certains aspects des comportements complètement opposés et cela aide donc à réfléchir et à remettre en questions des idées toutes faites, entre les sportifs (je parle amateur ici) qui parfois se sentent compétents et prêts à donner des conseils (qui sont parfois n’importe quoi !) sous prétexte qu’ils font un petit chrono ou un petit classement, ou ceux qui sont prêts à suivre aveuglément l’entraînement de tout champion sans voir qu’ils n’en sont pas capables, et les pianistes qui s’en référent fréquemment à des maîtres ou à des professeurs ou des mentors (ce qui, je suis assez d’accord avec egtegt, est un peu trop extrême, et dans ce sens je suis assez content d’être un mauvais pianiste pour pouvoir m’éloigner un peu de ce monde).
- Trouver un bon prof, c’est possible, je le pensais et vous le démontrez, la chance, les recherches, je sais qu’il faudra passer par là, mais je ne tiens pas à en changer si je peux l’éviter. L’idée d’en prendre un puis le laisser me freine dans cette idée, étant du genre « fidèle » par nature, je pars du fait qu’on peut à coup sûr trouver mieux ailleurs mais que ce n’est pas une raison pour chercher sa vie entière (d’ailleurs, @Yannis, pour ce qui me concerne je suis marié depuis 20 ans cette année, et également travaille dans la même société depuis 1982, et fais le même sport depuis 1991. Trop de stabilité, peut-être ?).
Bon j’en suis toujours au point mort !
BM
NB : @Bibi, je ne fais pas prouesses en sport, je me contente de travailler beaucoup… et sans entraîneur, même si j’en ai eu par le passé et qui m’ont beaucoup apporté (eh oui !) et en plus en sport de combat on les appelle… maître ! (Senseï en japonnais).
- est-ce qu’un prof de piano m’apporterait quelque chose dans l’immédiat pour l’apprentissage du jeu du piano en terme d’efficacité (c’est à dire en terme de temps passé sur le sujet par rapport au résultat obtenu) ? Oui clairement
- est-ce qu’un prof de musique m’apporterait quelque chose en terme de compréhension de la musique ? Oui clairement. A titre d’exemple, pour me reposer de mon prélude 10 du livre1 du WTC de BACH, j’ai réappris les notes de la gnossienne 4 de SATIE (j’adore SATIE) en 2 soirées (ce n’est pas un exploit), mais je n’arrive pas à la jouer ! Non pas le tempo (régularité OK au métronome), ni le legato ni l’égalité des sons, mais rien à faire, ce n’est pas cà, pourtant cela à l’air simple à jouer, et j’ai beau écouter des interprétations (j’ai celles de J.J. BARBIER et de Aldo CICCOLINI), même là çà ne va pas. Il faut que j’en écoute d’autres… un prof pourrait m’aider je pense à comprendre.
- est-ce qu’un prof me permettrai de voir encore plus de défauts ? Oui à coup sûr, il y a tellement de chose que je fais mal qu’il ne lui serait pas difficile de trouver sans même chercher. Actuellement je me concentre sur les plus grosses fautes, mais de temps en temps je travaille d’autres défauts moins « violents », mais j’ai plutôt l’impression dans ce domaine qu’un prof me surchargerait tellement j’ai de choses à revoir ! Dans ce sens, cela me freinerait plutôt pour en prendre un (d’abord éliminer les plus grosses fautes, évidentes, ensuite quand ce sera un peu plus propre, de l’aide).
- est-ce que je perds mon temps actuellement, c’est à dire le temps dont je dispose pour le piano et que j’occupe seul sans un prof est-il complètement perdu ? Non, même moi qui suis très critique dans ce que je fais me rends compte de progrès actuellement. Cela ne durera peut-être pas, mais c’est encore le cas
Autres points annexes :
- comparer le piano et le sport : je dois avouer que j’aime beaucoup cette association qu’on peut voir presque contre nature, car on rencontre sur certains aspects des comportements complètement opposés et cela aide donc à réfléchir et à remettre en questions des idées toutes faites, entre les sportifs (je parle amateur ici) qui parfois se sentent compétents et prêts à donner des conseils (qui sont parfois n’importe quoi !) sous prétexte qu’ils font un petit chrono ou un petit classement, ou ceux qui sont prêts à suivre aveuglément l’entraînement de tout champion sans voir qu’ils n’en sont pas capables, et les pianistes qui s’en référent fréquemment à des maîtres ou à des professeurs ou des mentors (ce qui, je suis assez d’accord avec egtegt, est un peu trop extrême, et dans ce sens je suis assez content d’être un mauvais pianiste pour pouvoir m’éloigner un peu de ce monde).
- Trouver un bon prof, c’est possible, je le pensais et vous le démontrez, la chance, les recherches, je sais qu’il faudra passer par là, mais je ne tiens pas à en changer si je peux l’éviter. L’idée d’en prendre un puis le laisser me freine dans cette idée, étant du genre « fidèle » par nature, je pars du fait qu’on peut à coup sûr trouver mieux ailleurs mais que ce n’est pas une raison pour chercher sa vie entière (d’ailleurs, @Yannis, pour ce qui me concerne je suis marié depuis 20 ans cette année, et également travaille dans la même société depuis 1982, et fais le même sport depuis 1991. Trop de stabilité, peut-être ?).
Bon j’en suis toujours au point mort !
BM
NB : @Bibi, je ne fais pas prouesses en sport, je me contente de travailler beaucoup… et sans entraîneur, même si j’en ai eu par le passé et qui m’ont beaucoup apporté (eh oui !) et en plus en sport de combat on les appelle… maître ! (Senseï en japonnais).
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville
A. de Tocqueville
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Un professeur de piano original
Comme prévu, je me suis rendu à mon rendez-vous hebdomadaire auprès d'un professeur de piano. Coutumier des premières rencontres riches en surprise, je ne m'étais guère préparé à celle qui m'attendait aujourd'hui!
En effet, c'est un monsieur sans handicap apparent qui est venu m'accueillir. Les quelques phrases échangées sur le palier ne m'ont par ailleurs nullement permis de déceler un quelconque trouble psychiatrique. Ne me serais-je pas trompé de porte?
En pénétrant dans son appartement, quelle ne fut pas ma surprise de me trouver nez-à-clavier avec un joli Kawai frétillant de la queue comme un jeune épagneul! L'instrument ne m'a pas, pour une fois, paru essoufflé comme un taxi africain. Petite originalité en sus: il dispose de toutes ses touches!
De plus en plus méfiant face à cette avalanche d'incongruités, j'entame la conversation avec ce prétendant professeur de piano à dix doigts. Mon doute se confirme alors : il tient des propos pédagogiques cohérents! Il utilise le Hanon avec parcimonie, les études sont travaillées en fonction des besoins... Il sait qui est Chopin et même Grigory Sokolov. Comble du comble : il sait jouer du piano!
Désormais, reculer m'est impossible, je dois me rendre à l'évidence. Bien que rien dans ce petit matin brumeux d'arrière-saison ne laissait présager un évènement aussi exceptionnel, je suis contraint d'admettre l'incroyable vérité : je suis tombé sur un bon professeur de piano!
Comme prévu, je me suis rendu à mon rendez-vous hebdomadaire auprès d'un professeur de piano. Coutumier des premières rencontres riches en surprise, je ne m'étais guère préparé à celle qui m'attendait aujourd'hui!
En effet, c'est un monsieur sans handicap apparent qui est venu m'accueillir. Les quelques phrases échangées sur le palier ne m'ont par ailleurs nullement permis de déceler un quelconque trouble psychiatrique. Ne me serais-je pas trompé de porte?
En pénétrant dans son appartement, quelle ne fut pas ma surprise de me trouver nez-à-clavier avec un joli Kawai frétillant de la queue comme un jeune épagneul! L'instrument ne m'a pas, pour une fois, paru essoufflé comme un taxi africain. Petite originalité en sus: il dispose de toutes ses touches!
De plus en plus méfiant face à cette avalanche d'incongruités, j'entame la conversation avec ce prétendant professeur de piano à dix doigts. Mon doute se confirme alors : il tient des propos pédagogiques cohérents! Il utilise le Hanon avec parcimonie, les études sont travaillées en fonction des besoins... Il sait qui est Chopin et même Grigory Sokolov. Comble du comble : il sait jouer du piano!
Désormais, reculer m'est impossible, je dois me rendre à l'évidence. Bien que rien dans ce petit matin brumeux d'arrière-saison ne laissait présager un évènement aussi exceptionnel, je suis contraint d'admettre l'incroyable vérité : je suis tombé sur un bon professeur de piano!
Tu viens de le dire : un prof de piano doit être mentor si l'élève a envie de découvrir le monde (pour les jeunes) ou de gérer sa relation avec le monde qui l'entoure (pour les moins jeunes) à travers le piano. Cela n'implique en rien que l'élève a une vocation professionnelle (et parfois même c'est incompatible). C'est juste un choix de vie : le monde autour de nous est riche et complexe, pour le comprende et pour y vivre il y a plusieurs approches possibles (les religions, les sectes, les sciences, les arts, les sports...). Parmi celles-ci il y a la musique des Grands Maîtres (j'aime pas le terme "classique"), et ce que je suis en train de dire est que si l'on choisit cette approche, il faut un (ou plusieurs) guide(s), et le prof de piano en est un, tout naturellement. Il devient donc mentor, du moment que l'on accepte de se laisser guider par la musique.egtegt a écrit :Yannis, je pense que tu as raison sur le fond mais je trouve que tu en fais un peu trop !
Un mentor ? C'est peut-être vrai pour toi, pour moi, il s'agit d'une prof, rien de plus. Je l'adore et je ne veux surtout pas rabaisser sa valeur en disant ça, c'est déjà pas mal d'être un bon prof, mais je ne la vois pas le moins du monde comme un mentor.
C'est peut-être plus vrai pour des éléves plus jeunes qui ont besoin de se faire guider, ou pour quelqu'un qui a décidé de faire de la musique sa vie.
Mais pour moi en tout cas, même s'il s'agit d'un de mes principaux passe temps, ça n'est qu'un passe temps, qui n'a pas une place prépondérante dans la perception que j'ai du monde.
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
- egtegt
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Ca me paraît tout de même un peu réducteur de vouloir gérer sa relation au monde par la musique des grands maîtres essentiellement. Que ça puisse être un élément d'aide, c'est bien évident, que ça soit le principal, je reste dubitatif.
Comment peut-on gérer ses relations avec les autres avec Beethoven ? J'avoue que je ne vois pas.
Tu m'aurais dit que Freud ou les grands philosophes te permettaient de gérer ta relation au monde, j'aurais compris, même si j'aurais tout de même trouvé ça un peu juste, mais la musique, en ce qui me concerne, ça reste essentiellement de l'ordre du loisir, même si ça peut parfois m'émouvoir jusqu'aux tripes.
Mais ça m'intéresse, j'aimerais savoir en quoi la musique te permet de gérer ta relation au monde.
Celà dit, je suis trés content pour toi, Dirlopiano, et puis ça donnera peut-être du courage à BM !
J'espére que tu nous raconteras la suite ! Je crois qu'on adore tous te lire !
Comment peut-on gérer ses relations avec les autres avec Beethoven ? J'avoue que je ne vois pas.
Tu m'aurais dit que Freud ou les grands philosophes te permettaient de gérer ta relation au monde, j'aurais compris, même si j'aurais tout de même trouvé ça un peu juste, mais la musique, en ce qui me concerne, ça reste essentiellement de l'ordre du loisir, même si ça peut parfois m'émouvoir jusqu'aux tripes.
Mais ça m'intéresse, j'aimerais savoir en quoi la musique te permet de gérer ta relation au monde.
Celà dit, je suis trés content pour toi, Dirlopiano, et puis ça donnera peut-être du courage à BM !

J'espére que tu nous raconteras la suite ! Je crois qu'on adore tous te lire !

Par la transposition. Les situations auxquelles on est confronté dans la vie sont transposables aux situations que l'on trouve dans les sonates de Beethoven, ou de Schubert, etc. Et vice-versa. Ces gens nous transfèrent leur vécu, voire beaucoup plus, à travers leurs œuvres, et c'est pour cela que je les appelle des "Grands Maîtres". Évidemment on n'y trouve pas de règle de conduite explicite comme dans le judaïsme, cela se passe dans un autre registre.egtegt a écrit :Comment peut-on gérer ses relations avec les autres avec Beethoven ? J'avoue que je ne vois pas.
Et cela n'a que très peu à voir avec le "loisir" que tu mentionnes, qui par définition est une activité (et donc une attitude) agréable. La vie peut être très désagréable et la musique aussi.
Transmettre la douleur chez Schubert, la folie naissante chez Schumann, le désespoir chez Berg, on peut difficilement classer cela dans la rubrique "loisir"...
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Bon sang je suis déçu.Dirlopiano a écrit :... je suis contraint d'admettre l'incroyable vérité : je suis tombé sur un bon professeur de piano!
J'aimais beaucoup le ton de tes récits, et j'aurais voulu qu'ils durent plus longtemps, je voyais déjà le prochain épisode du genre "...une vieille femme tout en noir, avec une chouette sur l'épaule ouvre la porte dans un grincement de charnières, une odeur de décomposition assaille alors mes narines..."
Tant pis, je retourne à mon piano !
BM
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
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...deux douzaines de chats empaillés ornent le couvercle d'un quart de queue tri-centenaire. Sur le mur, est accroché un immense portrait d'un homme qui doit être son mari défunt. Comble de l'étrange, lorsque je me déplace, le tableau semble me suivre du regard..."...une vieille femme tout en noir, avec une chouette sur l'épaule ouvre la porte dans un grincement de charnières, une odeur de décomposition assaille alors mes narines..."
Je m'approche de la créature :
- Bonjour madame.
Celle-ci s'approche à son tour et sort un cornet acoustique :
- EST CE QUE VOUS POURRIEZ PARLER PLUS FORT ? JE SUIS UN PEU DURE D'UNE OREILLE !
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
Tout à fait exact et il n' y a pas besoin d'être schuman ou chopin pour arriver à un certain stade de piano et ne plus considérer cette activité comme un loisir mais plutôt comme des études et comme toute étude, c'est souvent très astreigant et contraignant !yannis a écrit :
Et cela n'a que très peu à voir avec le "loisir" que tu mentionnes, qui par définition est une activité (et donc une attitude) agréable. La vie peut être très désagréable et la musique aussi.
Transmettre la douleur chez Schubert, la folie naissante chez Schumann, le désespoir chez Berg, on peut difficilement classer cela dans la rubrique "loisir"...
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Personnellement, J'ai toujours considéré les études comme quelque chose d'agréable, en tout cas tant que j'apprenais quelque chose d'intéressant.
Mais sincérement, Yannis, je ne vois toujours pas en quoi la musique peut m'apporter une maniére de vivre.
Ca n'est pas par amour de la polèmique (pour une fois
) mais pour moi, ceux que tu appelles les "Grands Maîtres" ne transmettent la plupart du temps que des choses agréables à écouter, ou parfois leur amour de la technique.
Bien sûr, de temps en temps, souvent même, ils transmettent leurs émotions, encore que je je me demande si les émotions que je ressens ont beaucoup de rapports avec les émotions qu'ils voulaient transmettre.
Je pense que certains d'entre vous on vu cette petite bande dessinée de Sempé où un compositeur reste devant une feuille blanche puis en fin de compte se rend au bord de la mer et là réussit enfin à retranscrire en musique ce que lui inspire l'océan. Et on voit ensuite un couple acheter le disque et rentré chez eux, ils l'écoutent et qu'est-ce que ça leur inspire ? Des montagnes !
Tout ça pour dire que franchement, j'ai beau chercher, je ne vois pas de vécu transmis par la musique, des émotions, clairement, mais du vécu ... Et même s'ils ont mis leur vécu dans leur musique, je me demande si nous sommes capables de le ressentir.
Aprés tout certains d'entre eux, tout génies qu'ils soient, ont fait de la musique avant tout pour vivre.
Et enfin, même si Beethoven a mis toute sa vie et ses expériences dans sa musique, est-ce que pour autant ça devrait être un guide pour moi ? Aprés tout, sa musique est exemplaire, sans aucun doute, sa vie, pour être honnéte, je n'en sais rien.
Mais sincérement, Yannis, je ne vois toujours pas en quoi la musique peut m'apporter une maniére de vivre.
Ca n'est pas par amour de la polèmique (pour une fois

Bien sûr, de temps en temps, souvent même, ils transmettent leurs émotions, encore que je je me demande si les émotions que je ressens ont beaucoup de rapports avec les émotions qu'ils voulaient transmettre.
Je pense que certains d'entre vous on vu cette petite bande dessinée de Sempé où un compositeur reste devant une feuille blanche puis en fin de compte se rend au bord de la mer et là réussit enfin à retranscrire en musique ce que lui inspire l'océan. Et on voit ensuite un couple acheter le disque et rentré chez eux, ils l'écoutent et qu'est-ce que ça leur inspire ? Des montagnes !
Tout ça pour dire que franchement, j'ai beau chercher, je ne vois pas de vécu transmis par la musique, des émotions, clairement, mais du vécu ... Et même s'ils ont mis leur vécu dans leur musique, je me demande si nous sommes capables de le ressentir.
Aprés tout certains d'entre eux, tout génies qu'ils soient, ont fait de la musique avant tout pour vivre.
Et enfin, même si Beethoven a mis toute sa vie et ses expériences dans sa musique, est-ce que pour autant ça devrait être un guide pour moi ? Aprés tout, sa musique est exemplaire, sans aucun doute, sa vie, pour être honnéte, je n'en sais rien.
- Gastiflex
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Pour ce qui est de la vie des compositeurs, heureusement qu'on n'en tient pas compte. Parce que si on devait boycotter tous ceux qui étaient des salauds...
Sinon, je viens de recevoir un coup de fil de Tim Burton, il veut me racheter les droits de l'histoire de la prof de piano sorcière. Johnny Depp est pressenti pour jouer le rôle du jeune pianiste, et Helena Bonham Carter dans le rôle de la prof de piano. T'auras droit à un petit pourcentage sur le royalties BM, si t'es sage
Sinon, je viens de recevoir un coup de fil de Tim Burton, il veut me racheter les droits de l'histoire de la prof de piano sorcière. Johnny Depp est pressenti pour jouer le rôle du jeune pianiste, et Helena Bonham Carter dans le rôle de la prof de piano. T'auras droit à un petit pourcentage sur le royalties BM, si t'es sage

Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.