première sonate de Beethoven

[baldr]

Quelque peu mythique, cette sonate recèle maintes embûches techniques, mais présente un degré de difficulté global modéré - je veux dire par là qu'il me semble accessible. Sachant que je cherche, bien avant l'interprétation, à mettre notes, rythmes, tempo, dynamiques en place. Je ne cherche pas à l'apprendre par coeur, 18 pages, c'est beaucoup.

I mvt
la gageure de ce premier mouvement, c'est le triolet de doubles croches qui se transforme en motif et revient dans le développement. L'astuce est d'utiliser un doigté contre-intuitif - mais même avec un doigté original, d'ailleurs pas toujours possible, c'est difficile.
Je joue la codetta de l'exposition comme une danse hongroise et pas calando comme certains grands pianistes.
mesures 68-81, il y a un réseau de syncopes à trois voix auquel se superpose une logique de sforzandos décalés, je pense ne pas le faire, c'est un casse-tête et c'est un coup à tout décaler.

II mvt
Une diversité rythmique, qui se laisse étudier assez facilement.

III mvt : menuet
pour la première sonate de Beethoven, on est déçu de devoir jouer un menuet plutôt qu'un scherzo - mais est-ce bien un menuet, qu'en pensez-vous?
Dans la dernière partie, il y a des quartes en croches difficiles, possibles à jouer si on ralentit, mais c'est tricher ! et il ne faut pas ralentir, certes. Je joue tout avec le pouce et je ne comprends rien au doigté proposé par mon édition, l'effet n'est pas terrible alors que je vois bien ce qu'il faudrait jouer. A étudier ! Si vous avez une astuce, je veux bien l'entendre.

IV mvt
Le principal danger de ce mouvement est de le jouer prestissimo comme c'est écrit. Cela m'est impossible. Je le joue allegro et le défi est de maintenir le tempo sans accélérer alors qu'on sent bien que le presto est son domaine naturel. Les triolets de la codetta de l'exposition est difficile à rendre très nette. On a envie de noyer le tout dans du bruit. Mais quel plaisir de jouer le deuxième thème en octaves, déjà romantique !

[Bonusmalus]

Bonjour, j'ai travaillé les 3 premiers mouvements, le prestissimo étant trop rapide pour moi. J'ai remis cette sonate en chantier il y a quelques semaines et je me régale.


Les triolets de doubles mesures 11 à 15 et 111 à 115? joués très légers, ils apportent une magnifique fraicheur dans ce morceau plein de fougue.
Mesures 68-81 : MG bien présente. Je vous engage a y passer un peu de temps, le respect des indications : lié, posé et surtout les deux soupirs mesures 79 et 80 sont totalement ébouriffants.
Beaucoup de contrastes très amusants également mesures 81 à 94


Je trouve le deuxième mouvement à la fois très abordable et avec pas mal de difficultés pour garder la continuité du cantabile avec tous les ornements et les variations des rapports rythmiques MD/MG. Le passage en ternaire mesures 36 à 44 me donne du fil à retordre. Celà dit, c'est très agréable à jouer et assez flatteur pour l'apprenti pianiste que je suis.

Je n'ai pas encore ré attaqué le menuet mais je n'ai pas le souvenir qu'il m'avait beaucoup fait souffrir.
Bref, un excellent classique à entretenir.

[Spianissimo]

Salut badlr, j'ai joué peu de Beethoven dans ma vie, mais j'ai joué le prestissimo de cette sonate, et si je ne suis pas arrivé non plus à le jouer au tempo requis, c'est déjà très agréable à jouer allegro, avec un beau rendu musical sur certaines parties, il y a de tellement beaux passages et ce côté déjà bien romantique. C'est un mouvement qu'il faut apprendre en plusieurs fois. Perso, j'avais arrêté le travail en gardant en tête de le reprendre un jour....