Angoisse trac

[Miss oldie]

Bonjour
Depuis quelques temps et une frayeur sur scène, je ne sais absolument plus gérer le trac et évidemment... Ça a des conséquences.
Dont celle de ne plus avoir de plaisir.

Quelqu'un connait un truc qui marche ? Fleurs de Bach ? Homéopathie ? C'est vraiment au moment de monter sur scène.... Alors oui la fois où je me suis fait peur il y avait un souci de préparation ce qui n'est plus le cas. Mais plus possible de me faire confiance. Même si des concerts se sont bien passés entre temps. J'ai une frousse de ma mémoire et plus confiance du tout.... Même si en répétition TOUT va bien .

[fritz]

Une chose est sure c'est que l'homéopathie ne fonctionne que pour enrichir ceux qui la vendent. Le meilleur remède contre le trac c'est la préparation, à savoir maîtriser sur le bout des doigts ce que tu vas jouer. Plus précisément ne pas compter que sur la mémoire musculaire mais plutôt viser à pouvoir réécrire la partition de tête, si possible en comprendre la structure harmonique, se ménager des points de reprise en cas de pépin (être capable de redémarrer directement mesure 10, 15, 20, ...), ... En plus de tout ça jouer le plus régulièrement possible en public, peu importe l'attention qu'il te porte, par exemple squatter un piano en gare aux heures de pointe c'est super parce que personne ne t'écoute vraiment, ça dédramatise l'instant

[axolotl]

Quelques conseils de pros ==>

https://www.youtube.com/watch?v=Ob3gTpcfpKw

https://lesfousdupiano.fr/trac-piano/

https://www.ecolefrancaisedepiano.fr/si ... u-musicien

Jacques Brel vomissait en coulisses avant de se produire sur scène même au sommet de sa notoriété et une fois son tour de chant commencé, cela s'arrêtait.

« J’ai un trac effroyable, je hais le public, mais j’en ai besoin pour me forcer à jouer. Même dans le travail, je suis très angoissé » (Vlado Perlemuter). Même les plus grands interprètes souffrent de cette tension qui semble nous paralyser. Il n’y a donc aucune gêne à la ressentir.

Apparemment Nick qui avait ce problème -comme moi d'ailleurs- a réussi à le vaincre: tant mieux pour lui et félicitations!
Dis-toi bien que tu es loin d'être la seule...

[Sylma]

L'hypnose fonctionne très bien sur les phobies, cela devrait marcher sur le trac.

[axolotl]

L'hypnose fonctionne très bien sur les phobies, cela devrait marcher sur le trac.

J'avais pensé à cela un moment

[nox]

Pour moi, voilà les choses qui fonctionnent :

1/ Les exercices de respiration / cohérence cardiaque de ce type : https://www.youtube.com/watch?v=dGJkzyKHKUE
Je sais que certains musiciens s'isolent en coulisse avec un casque audio et des morceaux avec des basses profondes, paisibles et régulières.

2/ Multiplier les occasions de jouer, bêtement. Le fait de n'avoir qu'une occasion met une pression énorme : "c'est maintenant ou jamais". Car on joue aussi beaucoup pour se prouver à soi-même le résultat de son travail. Si on n'a qu'une seule chance, ça revient à dire que l'erreur est interdite. Si on a 3, 4, 5 essais, c'est psychologiquement beaucoup plus acceptable.

3/ J'ai remarqué que souvent jouer sur un grand piano à queue dans une salle est très perturbant justement parce que notre oreille est déréglée, habituée aux espaces confinés et au volume restreint et au son velouté des salons. Du coup en jouant on a un sentiment d'insécurité, l'impression que tout s'entend à l'excès, que rien n'est précis.
Par conséquent quelques semaines avant un concert, je m'oblige à jouer régulièrement sur un piano "qui ne pardonne pas", avec un volume plus élevé que ce dont j'ai l'habitude. Par exemple un piano électrique, au casque, avec volume assez élevé, c'est franchement difficile. Ca m'oblige souvent à revoir mes tempi un peu à la baisse, mes nuances un peu à la hausse.
Ca a d'ailleurs une autre vertu : dans une salle, on a tendance à être trop timide sur les nuances et les intentions musicales. Il faut tout exagérer. Si on ne travaille qu'à volume restreint, on est mal préparé à cette "remise à l'échelle".

[axolotl]

C'est pour toutes ces raisons que j'ai quasiment renoncé de jouer en public, disons dans une salle devant des inconnus sur un piano que je ne connais pas.
Mais dans une gare ou un lieu de passage ça va car l'erreur passe quasiment inaperçu vu le bruit ambiant.
effectivement les expériences que j'ai eues de passer de mon Bechstein droit peu puissant mais velouté à un Yamaha quart de queue assez puissant et aux touches assez dures m'ont quelque peu découragé.
Je crois qu'un moment Gould ne voulait jouer en concert qu'à condition que ce soit sur son piano, celui dont il avait l'habitude.

[fritz]

Autre truc aussi, se mettre dans l'état d'esprit que, à notre petit niveau d'amateur inconnu, les gens sont là pour écouter de la musique, pas pour écouter le musicien (sauf concours, examen)

Une bonne ressource sur le sujet du trac

https://youtu.be/yJuDFPqM9XU?si=cKIGFjUqfn4JcLw9

[nox]

C'est pour toutes ces raisons que j'ai quasiment renoncé de jouer en public, disons dans une salle devant des inconnus sur un piano que je ne connais pas.
Mais dans une gare ou un lieu de passage ça va car l'erreur passe quasiment inaperçu vu le bruit ambiant.
effectivement les expériences que j'ai eues de passer de mon Bechstein droit peu puissant mais velouté à un Yamaha quart de queue assez puissant et aux touches assez dures m'ont quelque peu découragé.
Je crois qu'un moment Gould ne voulait jouer en concert qu'à condition que ce soit sur son piano, celui dont il avait l'habitude.

C'est sûr que l'abstinence, c'est radical mais efficace

Je comprends tout à fait.
Chaque fois qu'une occasion de concert se présente, perso je passe toujours par 3 phases :
J - x mois => WOUHOU !
J - x jours => Mais qu'est ce qui m'a pris ? PLUS JAMAIS !
J + x heures/jours/semaines/mois/années => C'était incroyable...

Shanghaï avec les amateurs virtuoses, La Roche-sur-Yon avec Tristan Pfaff et les pianistes pros, et plus simplement bon nombre de réunions PM chez les uns ou chez les autres...autant de souvenirs qui me sont chers
Du coup in fine je suis heureux d'avoir à chaque fois vaincu mon stress et mes appréhensions.

typiquement, ce n'est pas le sujet, mais je viens d'apprendre que je suis sélectionné pour un récital au Brésil en octobre prochain Gros mix d'émotions là, tout de suite, mais je suis sûr que ça me fera un nouveau chapitre incroyable de ma vie pianistique.

Tiens d'ailleurs, j'ai aussi l'impression qu'on vise toujours trop haut.
Comme on travaille souvent des morceaux de plus en plus durs avec pour objectif de progresser et repousser nos limites, ce sont souvent ces morceaux qu'on joue en concert. Or par définition, ces morceaux sont "à nos limites".
Je pense qu'il faut aussi retrouver du plaisir à jouer en public en jouant parfois des programmes très simples, pour retrouver le plaisir de jouer pour les autres en pleine confiance.

Tu ne penses pas que ça te plairait, dans ces conditions ?

[axolotl]

C'est pour toutes ces raisons que j'ai quasiment renoncé de jouer en public, disons dans une salle devant des inconnus sur un piano que je ne connais pas.
Mais dans une gare ou un lieu de passage ça va car l'erreur passe quasiment inaperçu vu le bruit ambiant.
effectivement les expériences que j'ai eues de passer de mon Bechstein droit peu puissant mais velouté à un Yamaha quart de queue assez puissant et aux touches assez dures m'ont quelque peu découragé.
Je crois qu'un moment Gould ne voulait jouer en concert qu'à condition que ce soit sur son piano, celui dont il avait l'habitude.

C'est sûr que l'abstinence, c'est radical mais efficace

Vous croyez pas si bien dire hahahaha!
du coup les f... n'ont rien à craindre de moi !!

Je comprends tout à fait.

Du coup in fine je suis heureux d'avoir à chaque fois vaincu mon stress et mes appréhensions.

typiquement, ce n'est pas le sujet, mais je viens d'apprendre que je suis sélectionné pour un récital au Brésil en octobre prochain Gros mix d'émotions là, tout de suite, mais je suis sûr que ça me fera un nouveau chapitre incroyable de ma vie pianistique.

Ils te payent le voyage et le séjour une fois au Brésil ou ça sera de ta poche ?

[nox]

Ca dépend des financements qu'ils vont réussir à avoir.
Mais clairement si c'est à mes frais je devrai céder ma place

Et sinon tu n'as pas répondu à ma dernière question

Je pense qu'il faut aussi retrouver du plaisir à jouer en public en jouant parfois des programmes très simples, pour retrouver le plaisir de jouer pour les autres en pleine confiance.

Tu ne penses pas que ça te plairait, dans ces conditions ?

[Abegg63]

Je suis pleinement d’accord avec ce qu’a écrit Nox.
J’irais même plus loin.
JOuer des morceaux au-dessous de notre niveau fait aussi progresser même si on ne les joue pas en public. En effet au lieu de se sentir perpètuellement en difficulté tout au long du morceau on se sent plus à l’aise et on se concentre sur le son, et la musicalité. J’ai remarqué que cette attention que l’on y porte sur des oeuvres « faciles » ensuite lorsqu’on revient à son niveau on y porte autant d’attention et ça permet quelquefois de moins se laisser freiner par l’aspect purement technique.
Et je pense que s’enregistrer sur des morceaux faciles fait ressortir ses défauts et qu’on peut ainsi mieux les corriger.
Jouer souvent oui et aussi s’enregistrer très régulièrement vu que souvent on est bien moins indulgent que le public.

[Miss oldie]

Je suis assez ok avec tout ce que je lis.
J'ai même envisagé ces options, je ne joue pas ( plus ?) Un programme qui me met en danger.
On dirait presque du syndrome post traumatique.
Je n'arrive plus à passer au dessus.

Mais vraiment. En 40 ans de concert voilà qq chose de nouveau pour moi.
J'ai essayé de me rassurer en créant un programme assez " à l'aise " pour moi. Hé bien même si je le sais au bout du bout ... Ça ne marche pas.

C'est dingue je ne sais pas comment gérer ça. ( Quand tu fais un concert par mois environ c'est compliqué)

J'ai aussi le défaut d'être prof dans un conservatoire et aussi membre de jury et vraiment je sais qu'il y a des gens qui viennent aussi pas que pour passer du bon temps au concert mais aussi pour comparer, dire " machin fait mieux que truc ..."

En vrai je suis paumée là.

Évidemment pour l'homéopathie j'ai parlé trop vite lol je voulais dire phytothérapie. ( J'avais un truc qui me soulageait ado de la peur de l'avion et impossible de retrouver ce que c'est .... )

[nox]

Est-ce que tu penses que même sur un programme très basique techniquement, par exemple un Satie, tu aurais la même angoisse ?
C'est fou parce qu'on pourrait se dire qu'après 40 ans d'activité, tu n'as plus rien à prouver à personne, et tu pourrais sereinement offrir ce que tu as, libre à chacun de venir chercher ou pas...
Tu arrives à avoir un peu de recul sur le "pourquoi" ?

[axolotl]

Nox fait de la psychothérapie du trac, elle qui n'en a pas ou a vaincu le sien haha...
Sur un forum c'est extrêmement difficile de dire comme ça.

Dans les videos explicatives il y a pêle-mêle la peur d'être jugé(e), l'appréhension comme lorsqu'on passe un examen oral genre le bac ou des grandes Ecoles avec le fait qu'on n'a pas droit à l'erreur , qu'on est en général fortement désorienté par le nouveau piano sur lequel on n'a jamais travaillé, la salle et la reverb' qui en découle...
Les contraintes sont drastiques c.-à-d. qu'il faut quasiment connaître le morceau totalement par cœur même si quelqu'un feuillette la partition devant vous pour vous aider en cas de, il faut être sûr à 100% de soi sur le morceau donc avoir éliminé patiemment et méthodiquement toutes les failles qui font qu'on se trompe parfois et aux mêmes endroits ce qui est facile à localiser etc.
La concentration aussi, car si quelqu'un tousse ou fait du bruit ou quitte la salle on doit continuer comme au théâtre...
Arriver à ne pas se laisser distraire par rien y compris et surtout par ses propres pensées qui sont parfois vagabondes : c'est la principale source d'erreurs chez moi

[fritz]

Il y a eu un concert particulièrement catastrophique qui a déclenché ça ?

[axolotl]

Il y a eu un concert particulièrement catastrophique qui a déclenché ça ?

non c'est moi qui suis comme ça ou disons qui fonctionne comme ça: la pensée fonctionne de façon quantique a dit un neuro-cogniticiens c.-à-d. que les pensées elles se superposent en temps normal. Et on en choisit quasiment une au hasard, sauf lorsqu'on veut rester concentré.
Pour cela il faut mémoriser le morceau comme un rôle au théâtre, sauf que là il n'y a pas de partenaires pour la réplique.
Quand on se plante au théâtre il y a toujours moyen de se rattraper soit tout seul soit grâce à l'autre acteur ou actrice: lors d'un concert classique il y a des astuces que les pros connaissent mais que moi je ne connais pas vraiment. Les plantages en jazz de formation sont fréquents surtout lors des concerts mais le jazz est une musique tellement libre! Et du moment qu'on reste dans le tempo, le public ne s'en aperçoit pas...
C'est marrant ta question car ça fait très freudien: avec sa théorie des traumas infantiles ou adolescents, de la scène primitive, du refoulement etc.

[fritz]

C'était plutôt pour Miss oldie la question, c'est surprenant de ne pas avoir été bloqué si longtemps et que ça devienne si problématique après tant d'années de pratique

[axolotl]

quand un post suit immédiatement l'autre sans précision, on croit forcément que la personne qui poste en-dessous vous répond ou vous pose une question mon cher...

[nox]

Nox fait de la psychothérapie du trac, elle qui n'en a pas ou a vaincu le sien haha...

Au risque de passer pour un indécrottable rétrograde, je suis attaché à mon genre masculin...