Gestion de la frustration

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
Vincent Capucin
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Re: Gestion de la frustration

Message par Vincent Capucin »

Le lien entre le professionnalisme et la musique est celui de l'argent et de la musique. Complexe, sinueux, inextricable, et pourtant tellement dépendant. J'ai du mal à imaginer que l'on puisse progresser dans les arts, et dans la musique en particulier, sans adopter une "attitude" professionnelle. C'est ce qui fait la force de ces disciplines et leur richesse pour toutes les activités "extra" artistiques. Cela n'enlève rien au nécessaire Amateurisme qui consiste à Aimer (passionnément) ce que l'on fait. Selon moi ce qui distingue le professionnel est uniquement et objectivement le temps qu'il passe sur sa discipline. Mais la Passion (comme l'Amour) étant aveugle, j'ai pris grand soin de me construire ces dernières années un environnement familial et affectif stable et serein pour équilibrer l'energie pianistique. J'ai longtemps mis uniquement dans le piano des espoirs, désirs et fantasmes... et des frustrations ont surgi de cet excès/déséquilibre. Il faut prendre le piano pour ce qu'il est et savoir parfois le laisser pour ce qu'on n'a pas :)
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axolotl
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Re: Gestion de la frustration

Message par axolotl »

Je ne vais pas vous parler de mes frustrations lorsque je suis passé du théâtre dans un cours privé à Paris, puis ensuite au conservatoire national de Strasbourg où ayant été reçu j'ai pu faire du théâtre à plein temps pendant 3 années.
Mais le pire est toujours à venir comme on dit: ce fut lorsque je remontais à Paris pour vivre ou tenter de vivre de ce métier.
Et là le milieu ne correspondant pas du tout à mon attente, j'ai fini par abandonner au bout de 8 longues années où j'ai essayé de m'accrocher.

C'est clair que le passage au professionnalisme engendre d'autres choses dont principalement la compétition et le fait d'apprendre à savoir se faire valoir parfois avec une insistance démesurée et un culot monstrueux... que je n'avais pas et qu'on n'apprenait pas à gérer dans notre formation d'acteur. Réussir uniquement dans le théâtre - ce qui veut simplement dire pouvoir en vivre - par son simple talent ou métier est une chimère: il faut user aussi à 90% de stratégies qu'on réprouve forcément et ça a été mon cas. D'autres n'ont pas hésité à employer des méthodes peu glorieuses et grande fut ma désillusion de constater que pour réussir professionnellement dans un métier artistique comme le théâtre il faut être ce que Balzac appelait un faiseur dans les "Illusions perdues".
Être passablement voire très cynique et sans scrupules et finir par devenir devenir un requin, comme dans des métiers financiers, pour passer avant tous les autres afin d'obtenir la place: c.-à-d. le rôle convoité.
Pour cela à peu près tous les milieux se valent et beaucoup se sentant attirés au départ par des métiers artistiques éprouvent de grandes désillusions et finissent par abandonner.
Je ne parle pas du milieu professionnel du piano car là je ne connais pas du tout mais je pense qu'entre musiciens les choses se déroulent peut-être mieux que dans le milieu théâtral: l'expérience que j'ai eu dans le milieu du jazz fut très prometteuse et j'y ai rencontré nombre de gens sympas et conviviaux pour qui faire de la musique ensemble était la seule vraie motivation.
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Carla Rocío
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Re: Gestion de la frustration

Message par Carla Rocío »

Vincent Capucin a écrit : sam. 20 janv., 2024 8:35 Selon moi ce qui distingue le professionnel est uniquement et objectivement le temps qu'il passe sur sa discipline.
Je me permets une petite nuance: non pas le temps qu’il passe mais qu’il a passé dans sa vie. Mon chéri est 1er violon dans un orchestre national, il fait une centaine de concerts par an et ne répète pas, c’est uniquement de la lecture à vue il est très bon à ça. Il ne joue pas forcément tous les jours. Par contre il joue depuis tout petit et a très vite intégré un internat de musique dès l’enfance.
Et ses collègues c’est plus ou moins la même configuration mais il y a des internats où tu rentres chez toi le soir si t’es dans une bonne ville.
Et quand il fait un concert en mode soliste, il va répéter peut-être 10h au total s’il connait pas la pièce.

Donc à mon avis c’est du temps passé au total dans une vie mais pas au présent, au bout d’un moment il y a des acquis. Et à ce niveau, heureusement!
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fritz
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Re: Gestion de la frustration

Message par fritz »

Il y a le temps passé, l'efficacité du temps passé et la régularité dans la pratique, plus le fait qu'un pro n'a pas en parallèle à vendre des tapis ou à remplir des tableaux excel. Ça fait beaucoup de choses qui séparent un pro d'un amateur finalement
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lullablue
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Re: Gestion de la frustration

Message par lullablue »

axolotl a écrit : ven. 19 janv., 2024 12:30
lullablue a écrit : ven. 19 janv., 2024 9:39 ...
concernant l'apprentissage des morceaux, si je ne le sais pas en 3 mois, je laisse tomber et j'y reviens plus tard .souvent 1à 2 années plus tard lol
j'ai repris récemment plusieurs morceaux que j'avais commencé et je vois nettement les progrès, ça fait plaisir. et c'est bien ça le principal non?
Tu t'enregistres non ? Moi maintenant que j'ai le Zoom Q8, j'enregistre tout pour justement pour voir comparer ensuite lorsque je reprendrai les morceaux.
Amitiés pianistiques et bonne année (en retard)
non j'ai trop la flemme de m'enregistrer.
tu y arrives facilement?
moi dès que je met le tel en route, c'est mort, je me trompe à tout va.
bonne année à toi assi :D
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