La tessiture du piano
- burns300
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La tessiture du piano
Bonsoir,
J'ai, depuis que je m'intéresse au piano, quelques questions à l'esprit et que je vous pose maintenant:
vu l'extraordinaire tessiture du piano, vous est-il arrivé de jouer les notes extrêmes grâves et/ou aigües dans votre carrière pianistique ? La plus grâve, la plus aigüe? Cà sert vraiment un clavier de 7 octaves 1/4 ?
merci...
J'ai, depuis que je m'intéresse au piano, quelques questions à l'esprit et que je vous pose maintenant:
vu l'extraordinaire tessiture du piano, vous est-il arrivé de jouer les notes extrêmes grâves et/ou aigües dans votre carrière pianistique ? La plus grâve, la plus aigüe? Cà sert vraiment un clavier de 7 octaves 1/4 ?
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peu de fruits, mais mùrs
et une bouchée à la fois
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Sol# -1 ? Hum, j'imagine que c'est un demi-ton en-dessous du la grave des claviers standard à 88 touches... Mais faudrait d'abord être sûr d'être d'accord sur la numérotation des octaves. La numérotation française traditionnelle n'utilise pas le chiffre 0, et attribue le chiffre 1 à l'octave des "8 pieds" (donc do1 dans cette optique c'est le deuxième do grave du piano, le do médian c'est donc do3, et le la du diapaon la3). Juste en dessous du do 1 il y a le si -1. (et non 0). C'est ainsi que dans le dictionnaire de la musique de Roland de Candé (1970) on lit que la tessiture du piano s'étend du la-2 au do7.
Dans la numérotation des claviers et autres logiciels, on retrouve souvent la même chose pour l'octave 1 et plus, la grosse différence c'est l'utilisation du chiffre 0 en dessous de 1.
Mais il existe une aussi une notation américaine, utilisée notamment par les scientifiques (cf par exemple le site http://www.contrabass.com/pages/frequency.html) qui appelle C4 le do médian, et qui, bien sûr, utilise aussi le chiffre 0... Donc dans ce système le "C-1" (inaudible de toute façon
) est carrément deux octaves en dessous de "l'ut-1" de la numérotation "traditionnelle". Au final, comme beaucoup de personnes ne sont pas conscientes qu'il y a plusieurs références de numérotation et que la mondialisation (:D) tend à tout mélanger, c'est un peu le bordel. A tel point que perso je préfère éviter d'utiliser ces chiffres.
Ceci étant posé... La tessiture du piano s'est progressivement étendue : celui de Mozart faisait 5 octaves (fa à fa) , Beethoven 6 octaves (fa à fa aussi mais avec une octave de plus dans l'aigu)... Et même si vous voyez des vieux pianos droits hérités de votre arrière grand-mère (fin XIXè s), il se peut qu'ils n'aient pas 88 touches mais 85 (7 octaves pile, de la à la). En fait les compositeurs-pianistes sont naturellement portés à exploiter la tessiture au maximum... de leur époque.
Je ne sais pas exactement à partir de quand le piano a descendu jusqu'au la dans l'extrême grave... Surtout que parfois les éditeurs peuvent rajouter des octaviations. En tout cas, Schumann et Chopin avaient certainement le do dans l'extrême grave. Mais pour une pièce comme la 2e Rapsodie hongroise de Liszt, où les pianistes jouent souvent le si (octavié) à la fin de la vertigineuse coda en octaves brisées, je ne crois pas que Liszt l'a écrit (sur mon édition par Cortot, ce dernier propose cette octaviation en "option", par une note de bas de page...). Donc ça confirmerait qu'à cette époque la limite grave était le do (effectivement écrit par Schumann par exemple dans son concerto).
Pour revenir à Ravel, dans son Concerto en sol l'accord final contient, à la main gauche, la septième "la sol" dans l'extrême grave... Sans doute au lieu de l'octave sol-sol, comme si ce la essayait de se faire passer pour un sol en comptant sur le fait qu'on n'entend pas beaucoup la différence (du bluff, quoi !)

J'ai moins d'exemples en tête pour le suraigu mais il y en a...
Dans la numérotation des claviers et autres logiciels, on retrouve souvent la même chose pour l'octave 1 et plus, la grosse différence c'est l'utilisation du chiffre 0 en dessous de 1.
Mais il existe une aussi une notation américaine, utilisée notamment par les scientifiques (cf par exemple le site http://www.contrabass.com/pages/frequency.html) qui appelle C4 le do médian, et qui, bien sûr, utilise aussi le chiffre 0... Donc dans ce système le "C-1" (inaudible de toute façon

Ceci étant posé... La tessiture du piano s'est progressivement étendue : celui de Mozart faisait 5 octaves (fa à fa) , Beethoven 6 octaves (fa à fa aussi mais avec une octave de plus dans l'aigu)... Et même si vous voyez des vieux pianos droits hérités de votre arrière grand-mère (fin XIXè s), il se peut qu'ils n'aient pas 88 touches mais 85 (7 octaves pile, de la à la). En fait les compositeurs-pianistes sont naturellement portés à exploiter la tessiture au maximum... de leur époque.
Je ne sais pas exactement à partir de quand le piano a descendu jusqu'au la dans l'extrême grave... Surtout que parfois les éditeurs peuvent rajouter des octaviations. En tout cas, Schumann et Chopin avaient certainement le do dans l'extrême grave. Mais pour une pièce comme la 2e Rapsodie hongroise de Liszt, où les pianistes jouent souvent le si (octavié) à la fin de la vertigineuse coda en octaves brisées, je ne crois pas que Liszt l'a écrit (sur mon édition par Cortot, ce dernier propose cette octaviation en "option", par une note de bas de page...). Donc ça confirmerait qu'à cette époque la limite grave était le do (effectivement écrit par Schumann par exemple dans son concerto).
Pour revenir à Ravel, dans son Concerto en sol l'accord final contient, à la main gauche, la septième "la sol" dans l'extrême grave... Sans doute au lieu de l'octave sol-sol, comme si ce la essayait de se faire passer pour un sol en comptant sur le fait qu'on n'entend pas beaucoup la différence (du bluff, quoi !)


J'ai moins d'exemples en tête pour le suraigu mais il y en a...
- Emlomor
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On peut l'"entendre" ici :Gershwin' a écrit :Heu... et pour le commun des mortels, il s'agit de quel do ??
http://www.youtube.com/watch?v=JnfcMJwiOHQ