Concours jeune Chopin 2023

[fritz]

Je ne connaissais pas cette compétition, même si on a presque l'habitude maintenant de voir des (très) jeunes prodiges ça reste quand même impressionnant, surtout que ceux que j'ai écoutés font preuve d'une grande musicalité en plus d'être trop choupis comme cette jeune candidate (j'adore sa façon peu assurée de quitter la scène avec en prime une quinte de toux, l'innocence dans toute sa splendeur) :



Très jolie prestation du jeune français également

[blyssou]

Le deuxieme est prodigieux. Il a une main parfaite pour chopin, il s'amuse et un niveau de concentration bluffant a part sur le nocturne posthume, peut etre parce qu il le trouve trop facile pour lui...

On oublie vite adulte ce que l'on etait capable de faire enfant. Ces videos pour nous rappeler que sur cette courte periode de la vie, le cerveau est capable de tout a condition de recevoir l'initiation adequate et d'accrocher a quelques choses. Ces gamins n'ont surement pas le dernier iphone....

J'ose espérer par contre qu'ils ne comprennent pas tout ce qu'ils jouent. Le nocturne 48.2 faut tout de même avoir vécu assez pour être triste et heureux significativement pour le jouer de l'intérieur.

PS : le piano est magnifique aussi....

[fritz]

J'ai toujours un sentiment un peu ambivalent devant ces jeunes pianistes, parce que aussi doués "naturellement" soient-ils on sait tous le travail que ça représente et j'ai du mal à penser qu'ils y accordent autant de temps de leur plein gré. J'espère à minima que ce n'est pas du temps pris sur leurs besoins légitimes d'enfants mais je me fais peu d'illusions. Du coup ça ne me semble pas impossible que certains puissent jouer le 48.2 de l'intérieur, malheureusement. Je n'aurais peut-être pas du lire la démesure ça n'aide pas ...

[axolotl]

Être prodige en quelque chose a malheureusement pour eux et elles des contreparties non négligeables.
Il y a eu des études cliniques sur ces élèves "surdoués" et qui arrivant à l'âge adulte ont affirmé s'être sentis très isolés voire carrément rejetés par les autres durant une grande partie de leur enfance et adolescence à cause de leur(s) don(s). Pour ceux qui sont d'origine chinoise ou même japonaise, tout le système éducatif est basé sur une compétition parfois féroce pour sortir les meilleurs éléments qui feront la Chine ou le Japon de demain. Surtout en Chine où le sentiment national est à la base de tout quasiment...

[André Quesne]

J'ai bien aimé les 2 pianistes, sans aucun doute le deuxième est au-dessus mais il est aussi plus vieux. La petiote est bien aussi dans le haut de ses 5 ou 6 ans peut-être, alors que ses pieds ne touchent même pas encore les pédales...
Ces enfants sont souvent boostés par les parents et je crains qu'ils ne profitent pas amplement de leur jeunesse. Ont-ils de vrais copains et assez de temps pour jouer comme tous les autres ? Je n'en suis pas certain, en espérant que leur vie sociale d'adulte n'aura pas d'impact sur leur psychisme.

[Thrond]

D'un autre côté, on peut se dire que vu leur niveau, il est vraisemblable que ces jeunes prodiges vivent à l'avenir de leur musique. Dans le pire des cas, ça leur fait un travail quasiment garanti. C'est pas pire que d'apprendre à découper des poulets en batterie, et pourtant même découper des poulets ça prends 7h par jour.
On voit souvent des enfants maudire leur parents devant leur instrument, mais on oublie aussi tout ceux qui les remercient de les avoir poussé.

Ce qui me dérange le plus, c'est le côté concours, "être le meilleur", "le plus fort", etc... Et j'en sais quelque chose, c'est horrible à vivre ces trucs là. On regarde l'autre comme un adversaire, presque en espérant qu'il se plante, on s'en veut quand on ne produit pas un truc parfait, on est seul...

Mais j'imagine que ça a toujours existé, et c'est encore plus vrai aujourd'hui, dans tous les domaines. Au lieu de pousser les gens à se dépasser soi même (ce qui abouti toujours à une progression ET une victoire personnelle), on les pousse à dépasser l'autre (ce qui aboutit à une victoire personnelle moindre, et une défaite pour tout le monde sauf le vainqueur).

[fritz]

D'un autre côté, on peut se dire que vu leur niveau, il est vraisemblable que ces jeunes prodiges vivent à l'avenir de leur musique.

Je ne serais pas aussi catégorique, on ne retient que ceux qui réussissent à en vivre mais combien de casse derrière ?

Ce qui me dérange le plus, c'est le côté concours, "être le meilleur", "le plus fort", etc... Et j'en sais quelque chose, c'est horrible à vivre ces trucs là. On regarde l'autre comme un adversaire, presque en espérant qu'il se plante, on s'en veut quand on ne produit pas un truc parfait, on est seul...

Pas forcément, mon expérience des concours se limitent à ma sortie de prépa mais j'en garde un souvenir plutôt heureux et l'ambiance était plutôt dans l'entraide que dans le sabotage. Le truc c'est qu'il faut comprendre que l'adversaire c'est soi-même pas l'autre, le seul levier qu'on ait c'est de faire du mieux possible pas de tenter vainement de savonner la planche du voisin.

[Christof]

[axolotl]

Pas forcément, mon expérience des concours se limitent à ma sortie de prépa mais j'en garde un souvenir plutôt heureux et l'ambiance était plutôt dans l'entraide que dans le sabotage. Le truc c'est qu'il faut comprendre que l'adversaire c'est soi-même pas l'autre, le seul levier qu'on ait c'est de faire du mieux possible pas de tenter vainement de savonner la planche du voisin.

L'entraide dans les classes prépa ? J'ai fait les classes prépas dans un lycée prestigieux de Paris et c'était une compétition à celui qui résoudrait le problème de math le plus vite, qui aurait les intuitions fulgurantes que nécessite la résolution d'un problème difficile de math. Étaient valorisés à la fin ceux qui étaient admis dans les meilleurs écoles dont Polytechnique évidemment. Les autres c'était Vae victis.
Je suis pas aussi optimiste que vous néanmoins, en dehors du fait qu'on n'a pas du avoir le même parcours dans les prépas: l'esprit de compétition s'inscrit très vite dans l'esprit des jeunes prodiges. Dans la musique ça se voit moins mais par exemple dans les tournois d'échecs, l'adversaire est celui qu'il faut terrasser voire abattre, qu'on ait 8 ans ou 65... Les duels entre Karpov et Kasparov en témoignent.
Ce que montre le film Fahim dont voici le résumé:
Forcé de fuir son Bangladesh natal, le jeune Fahim et son père quittent le reste de la famille pour Paris. Dès leur arrivée, ils entament un véritable parcours du combattant pour obtenir l’asile politique, avec la menace d’être expulsés à tout moment. Grâce à son don pour les échecs, Fahim rencontre Sylvain, l’un des meilleurs entraîneurs d’échecs de France. Entre méfiance et attirance, ils vont apprendre à se connaître et se lier d’amitié. Alors que le Championnat de France commence, la menace d’expulsion se fait pressante et Fahim n’a plus qu’une seule chance pour s’en sortir : être Champion de France.

[lullablue]

J'ose espérer par contre qu'ils ne comprennent pas tout ce qu'ils jouent. Le nocturne 48.2 faut tout de même avoir vécu assez pour être triste et heureux significativement pour le jouer de l'intérieur.

PS : le piano est magnifique aussi....

je pense qu'un enfant de 12 ans a vécu des choses gaies ou des choses tristes. pourquoi il ne pourrait pas s'en servir pour la musique.
en tout cas, cet enfant joue super bien.

j'ai regardé le reportage sur les enfants chinois qui apprennent le piano, c'était d'une tristesse. et ils avaient le dernier I-phone, même si ce n'est qu'une minorité, de toute façon, ce ne sont pas les plus pauvres qui apprennent le piano (comme en France d'ailleurs).