Qu’entendez-vous par “progrès”?

[Carla Rocío]

Une réflexion qui m’est venue face à l’insistance de mon prof à proposer des études, évoquant le “progrès”.

On parle souvent “ progresser” mais concrètement… ça veut dire quoi, y a-t-il vraiment une notion de progrès universel? Est-ce forcément focalisé sur la technique ?

J’imagine que c’est fortement lié au but pour lequel on joue du piano. Comme on est des amateurs, être capable d’aligner toutes les études de chopin à la suite n’est peut-être pas ce dont nous avons besoin.

Pour ma part je joue pour me reconnecter à la source, ça me ressource, me remet mes petits neurones au garde-à-vous et me permet de faire correctement mon travail social. J’espère, au fur et à mesure de ma pratique, pouvoir exprimer des émotions de plus en plus profondes et donc travailler sur l’expression de ma sensibilité.

Pourquoi jouez-vous et dans quel but? C’est quoi le progres pour vous?

[juju60270]

Hello!

Très intéressant le "pourquoi on joue"!
Perso je joue pour moi, pour pouvoir jouer les pièces que j'aime...
On a tous des morceaux qu'on rêve de jouer, qu'on aime profondément, qu'on ne se lasse pas d'écouter... Je joue dans le but de pouvoir les jouer...

Les progrès, bah je sais pas... C'est plutôt mon prof le repère... S'il beugle ou pas... Lui trouve que j'ai franchi bcp de caps en deux ans, moi je n'ai pas l'objectivité suffisante pour pouvoir dire que j'ai progressé et dans quelle mesure... Bien sûr je reprend plus facilement les anciens morceaux, mais est ce a cause du travail supplémentaire fait dessus? Ou parce que j'ai progressé en technique?

Je me laisse un peu "porter" par mon prof, mais je travaille ce que je souhaite... Il me propose des axes d'amélioration, comme les 24 études de Chopin ou dix mvts de sonates de Beethoven pour avoir une technique complète.... Pour autant je fais qd mm comme je l'entend heureusement j'aime Chopin et beethoven

[Pnce]

Je dirais, progresser "en quoi"

En octaves, en tierces, en gamme chromatique, en lecture...

[fritz]

Étant donné qu'en ce qui me concerne le facteur le plus limitant entre ce que je voudrais jouer et ce que je joue est dans la technique, la réponse est toute trouvée.

[mh_piano]

Grande question ! Et il y a plein d'axes de progrès, qui doivent servir le "pourquoi" on joue.

Au stade où j'en suis, mesurer mes progrès, lents, mais perceptibles, en fiabilité de jeu, en aisance, en capacité à jouer en public, me satisfait.
J'aimerais apprendre plus vite, pour satisfaire toutes mes envies de répertoire (même en restant dans le raisonnable, je n'arrive pas à fournir...), et mieux retenir ce que j'apprends, donc jouer plus de choses, avoir un répertoire. J'en ai un, relativement, à force, reste à savoir s'il est présentable, pour l'instant il nourrit surtout mon plaisir de jouer. Car même si on peut trouver du plaisir à découvrir et apprendre, celui de jouer me semble de plus en plus l'objectif principal. Au lieu de passer son temps en apprentissage en gardant de rares morceaux mémorisés, je me dis que ce serait chouette de passer son temps à jouer un répertoire, et de temps en temps passer du temps pour apprendre du nouveau.

Je n'ai pas l'impression que mes profs m'ont beaucoup aidée sur ces axes (je me suis beaucoup débrouillé seule, et le temps fait aussi simplement son oeuvre "ça viendra" me disait un prof), ni qu'ils m'ont poussée à progresser en technique, je ne leur ai guère demandé non plus. Il m'a toujours semblé qu'ils m'enseignaient l'interprétation essentiellement en m'aident à lever de petits obstacles techniques en cas de besoin. Mais peut-être qu'à mon niveau et à mon âge ils n'imaginent même pas me faire progresser techniquement en abordant des études difficiles... Aussi ne le proposent-ils pas.

En tous cas lever ces obstacles si frustrant de technique, d'apprentissage, de mémorisation, sont des conditions nécessaires pour se faire plaisir en jouant et faire plaisir aux autres quand on leur joue quelque chose. Nous sommes loin d'être tous égaux dans ces domaines, j'ai peu d'atouts dans mon jeu par rapport à bien d'autres.
J'aimerais aussi me libérer des partitions, improviser, aborder le jazz. Le temps me manque...

[Carla Rocío]

Zut j’avais écrit tout un truc qui s’est effacé..

@juju: j’avais oublié que t’avais (ou ton prof) ce projet études de chopin heureusement que tu t’es pas sentie visée !!

[juju60270]

Zut j’avais écrit tout un truc qui s’est effacé..

@juju: j’avais oublié que t’avais ce projet études de chopin heureusement que tu t’es pas sentie visée !!

Haha t'inquiètes pas je me suis pas sentie viser... Si t'avais écrit les études de Chopin et l'appassionata en entier, la, je t'en aurai voulu
Trêve de plaisanteries, comme je ne sais pas exactement où je vais, bien que je sache ce que je veux jouer dans l'avenir plus ou moins proche, je fais confiance à mon prof (pas sûre que j'ai raison sur ce coup là )

[quazart]

Progresser pour moi, c'est tendre vers la possibilité de jouer sans contrainte tout ce que j'ai envie de jouer, en passant le moins de temps possible à travailler le texte.
C'est fondamentalement technique, on ne peut rien faire sans technique, mais la technique n'est qu'un moyen. Le but c'est l'émotion de la musique.
Progresser donne un assez bonne idée de l'infini...

[elenajalan]

Des progrès en technique pour devenir plus libre au piano, libre de jouer ce que j'ai envie de jouer, me rapprocher de mes Graal personnels.
Des progrès en musicalité pour entrer davantage dans la tête et le coeur des compositeurs qui ont écrit.
Des progrès en lâcher prise et en introspection...
Des progrès qui comptent davantage que le but car le chemin est le plus important. Tout comme l'est le présent (le passé est un songe enfui/enfoui, l'avenir n'existe pas)...

[elenajalan]

Progresser donne un assez bonne idée de l'infini...

Oh, jolie formule !!!

[quazart]

Des progrès qui comptent davantage que le but car le chemin est le plus important. Tout comme l'est le présent (le passé est un songe enfui/enfoui, l'avenir n'existe pas)...

Le présent est une illusion, insaisissaable, il dure le temps de Planck (5.391×10^-44 s !!!) à peine y pense-t-on qu'il est déjà passé.
Le passé (pour moi) est le seul à exister, tout ce qu'on voir et entend appartient déjà au passé.

[rzn]

Je joue parce que j'aime follement ça, je ne sais pas trop quoi dire d'autre.
Progresser pour moi c'est avancer sur la voie de l'artisanat du son (mais parce que c'est précisément ce que j'aime, la réflexion permanente, complètement artisanale, sur le rapport geste-son). Il y a en effet un apprentissage très concret sur les mouvements des doigts, de la main, du corps : par exemple les mouvements du poignet dans un trait, le poids dans les accords, le legato, les différents façons de piquer, l'élimination des gestes qui parasitent le son etc etc. C'est de la technique mais pour moi ce n'est pas un gros mot (ni le mot étude d'ailleurs) ! Et je ne vois pas cet apprentissage comme un travail solitaire mais plutôt comme un compagnonnage. La finalité de ce travail, c'est le son produit, pouvoir servir la beauté et la richesse d''un morceau, en exprimer les intentions et finir par le respirer, le faire sien et faire corps avec. Et puis il y a aussi les progrès dans la gestion des émotions. L'apprentissage du jeu en public mais aussi le fait de gérer les virages émotionnels pendant qu'on joue, ne pas se laisser embarquer au point de perdre le contrôle. Et pour être tout à fait complète, pour moi progresser ça va aussi être d'arriver à bien doser la place du piano dans la vie, une place pérenne et tenable, c'est à dire une place très importante, mais qui ne porte pas atteinte au reste.

[Nick Borderline]

C’est quoi le progres pour vous ?

C'est repousser le déclin à plus tard.

[Spianissimo]

1) jouer pour se faire plaisir.
2) jouer pour provoquer l'émotion. D'abord en soi, puis si possible par la transmission de cette émotion à ceux qui sont susceptibles de vous écouter jouer.
3) le progrès a pour moteur le plaisir et l'émotion. Le défi technique n'est qu'une des composantes du progrès, la recherche de la musicalité est la plus grande source de progrès.

[Numa]

Pour moi progresser c'est essentiellement :

1. Qu'il y ait moins de pièces où je me dis : purée c'est trop beau j'ai super envie de le jouer, mais je sais que j'y arriverai pas ou serai tellement limité que le résultat sera peu satisfaisant. (Là je pense qu'on peut dire que c'est essentiellement technique.)
2. Jouer mieux les pièces que je joue, arriver à y exprimer plus de trucs. (Là je dirais que c'est un mix de technique et de musique et qu'au fond la distinction entre les deux est très floue à ce niveau.)

Bref, jouer plus et mieux

En tout cas je trouve que c'est une bonne question à se poser, et éventuellement à aborder avec son prof, histoire de pas perdre son temps avec des trucs qui comptent pas pour nous.

[Pleyel14]

pour moi progresser c est toujours vouloir faire plus aller plus loin dans une oeuvre son interpretation mais aussi dans le repertoire et les difficultés j ecoute une oeuvre que j admire jardins sous la pluie,liebestraum ou les ballades de chopin ou les scherzos mon but et de kes jouer mais je sais que je n’ai pas le niveau mais ca me pousse a progresser pour avancer et reussir a les jouer ca me motive a progresser toujours

[quazart]

Je viens de repense à un sketch de Coluche ("revue de presse") où il apprend que Sylvie Vartan a encore fait des progrès... et réagit en disant qu'il va donc attendre qu'elle ait fini tous ses progrès pour aller la voir
Heureusement qu'on adopte pas le même principe pour les réunions PMistes

[lullablue]

pour moi, progresser, c'est m'apercevoir un jour qu'un morceau que je pensais inaccessible est maintenant jouable pour moi.
le progrès ne fera dans la technique mais je doute d'arriver à une pleine technique parceque , d'abord, je bosse très peu la technique en dehors des morceaux que je joue. ensuite je suis vite limitée physiologiquement (des soucis de poignets, bras) et donc la vitesse vient lentement.
mais je pense quand même qu'avec mon niveau actuel, je peux me faire plaisir car je commence à faire passer des émotions dans mes morceaux.

[floyer]

Avec mon premier professeur, j’avais commencé à jouer un des mouvements musicaux de Schubert sans succès. Près de 8 ans plus tard, je sens que je peux en tirer quelques chose et même si l’œuvre me résiste, il n’y a rien d’insurmontable. À cela, je pense que je peux mesurer mes progrès.

[quazart]

Qui a parlé de grosse marge de progression.............. :lol